Texte intégral
F. Laborde - Le Président J. Chirac est intervenu hier. De l'avis général, on l'a trouvé plutôt convaincant, mais on dit que c'est une intervention un peu tardive, qu'il aurait du la faire plus tôt...
R - Le président de la République est intervenu à plusieurs reprises dans ce débat. Beaucoup de questions se sont exprimées et nous avons vu à quel point il y avait une profonde vitalité démocratique française. Il était important qu'à la fin de ce débat, au moment où nous rentrons dans ce temps de responsabilité, où chacun, en conscience, va devoir faire son choix, il était important que le Président puisse rassembler l'ensemble des éléments de ce débat, puisse préciser les chemins et quelles conséquences avec le "oui", quelles conséquences avec le "non".
Q - Eclairer sur les conséquences du "oui" et du "non", de façon un peu solennelle, pour que les Français comprennent bien à quoi on va être confronté lundi, parce que ce ne sera pas la même chose ?
R - Absolument. La responsabilité, c'est de peser aussi les conséquences du choix que chacun d'entre nous va être amené à faire, donc c'est un choix en conscience.
Q - Evidemment, vous êtes un partisan du "oui". Si le "non" l'emportait, cela veut-il dire que l'on serait en retrait, et par rapport à l'Europe, et l'Europe par rapport au reste du monde ?
R - C'est une voix moins forte pour la France, et donc un risque d'affaiblissement pour notre pays, affaiblissement en Europe, affaiblissement dans le monde. Mais c'est surtout une moins grande capacité peut-être à défendre les intérêts de notre pays : les intérêts économiques, les intérêts sociaux, les intérêts culturels. Et comme toujours, nous le savons, dans ces situations-là, ce sont les plus faibles qui sont les plus exposés, les plus faibles qui auront à souffrir de cette situation, parce qu'une Europe qui en resterait au traité de Nice, c'est-à-dire une Europe qui se ramènerait à une simple zone de libre échange, qui perdrait le souffle, qui perdrait la capacité à mieux s'organiser, à définir davantage de règles, à fixer des idéaux ambitieux dans le domaine social, dans le domaine culturel. Eh bien, ce serait une Europe qui aurait une bien moins grande capacité à s'organiser, dans un monde qui serait celui, justement, du libre échange, de la loi du plus fort.
Q - Justement, les partisans du "non" disent que les Etats-Unis sont de plus en plus forts et arrogants, les Chinois viennent en quelque sorte nous tailler des croupières, donc que l'on n'a pas les outils pour se défendre . Qu'est-ce que vous leur dites, à ces partisans du "non" ?
R - Le président de la République a précisé, à plusieurs reprises, que nous vivions dans un monde où tout s'accélérait, une mondialisation qui s'accélérait. C'est-à-dire que le monde n'attend pas. Et dans ce monde là, celui et ceux qui s'organisent, ceux qui sont capables d'adopter des règles communes, pour mettre en commun leurs forces, leur énergie, leurs capacités, défendre leurs intérêts, eh bien ceux là sont plus forts. Nous le savons, l'union fait la force. Eh bien, à 25, avoir cette capacité à fixer ses règles et ses idéaux - je prends le domaine qui est le mien, la coopération policière : travailler ensemble, protéger nos frontières, contrôler avec les pays voisins, nous doter d'objectifs communs face au terrorisme, rassembler nos moyens, cela nous rend plus forts.
Q - Vous allez faire "Schengen plus", c'est ça ?
R - Je serai tout à l'heure en Allemagne, pour signer avec sept autres pays européens, la convention "Schengen plus", qui a pour objectif de développer la coopération transfrontalière en Europe, développer la coopération policière. Il est évident que la multiplication des patrouilles communes, la capacité que nous avons à mener ensemble des équipes d'enquêtes communes, à avoir des commissariats communs, à lutter contre l'immigration clandestine ou le trafic organisé, c'est plus de protection pour les Français.
Q - Vous qui connaissez bien comment ces affaires fonctionnent de l'intérieur... Lundi, il y a peut-être un conseil des ministres à Bruxelles...
R - Il y a un conseil de l'agriculture à Bruxelles...
Q - Quelle sera l'ambiance ? Parce que j'imagine que lundi, le ministre de l'Agriculture va se retrouver avec des confrères qui lui diront : "Alors, qu'est-ce qui s'est passé dimanche, chez toi ?". Cela veut dire que l'on est très affaibli si on arrive avec un "non" français ?
R - On est toujours plus affaibli quand on se replie sur soi et quand on est inquiet face à l'avenir. On est toujours plus fort quand on rassemble ses forces, ses forces nationales, mais aussi celles de ses voisins. Une France, un peuple français, qui dirait "oui" à l'Europe, c'est une France qui pèserait de tout son poids dans cette Europe, pour aller encore plus loin dans l'Europe que nous voulons, une Europe soucieuse de l'exigence sociale, une Europe soucieuse de la prise en compte des intérêts de chacun. Une Europe qui dirait "non", une France qui dirait "non", parce que nous savons tous les conséquences de ce "non" sur l'Europe - et c'est pour cela qu'il y a une formidable attente qui s'exprime en Europe...
Q - Et une inquiétude de nos partenaires, aussi...
R - Et une inquiétude... Eh bien, une France qui dirait "non", ce serait évidemment une France qui aurait du mal à se faire entendre dans cette Europe.
Q - Les partisans du "non" disent que justement l'Europe est trop libérale et que l'on va encore accentuer ce caractère libéral de l'Europe. Alors, deux questions : est-ce que, en effet, l'Europe est trop libérale ou bien est-ce une fausse idée que l'on se fait de l'Europe ? Et deuxièmement, est-ce que cette constitution, en effet, aggrave encore cette espèce de tendance libérale ?
R - Pour la première fois, ce projet de traité constitutionnel marque les objectifs sociaux de l'Europe, reconnaît les droits sociaux, avance dans cette exigence française de reconnaissance des services publics. Donc c'est une Europe qui est conforme à ce que nous souhaitons. Bien sûr, il faudra, dans les années à venir, travailler, aller dans le sens qui est le nôtre. Donc cela ne veut pas dire que tout s'arrête avec ce projet de constitution européenne : au contraire, c'est un point de départ pour la France...
Q - C'est un nouvel outil ?
R - Ce sont des nouveaux moyens et de nouveaux outils. Une Europe, qui avec un président du Conseil européen, se fera entendre davantage dans le monde. Une Europe, avec un ministre des Affaires étrangères, qui se fera entendre davantage dans le monde. Donc une Europe qui aura des outils, qui aura des moyens, qui aura des objectifs, qui aura des valeurs communes et qui pèsera davantage face au 1,3 milliard de Chinois, face aux 300 millions d'Américains, dans un monde, une fois de plus, qui évolue de plus en plus vite, qui avance quoi qu'il arrive. Eh bien, est-ce que nous sommes plus forts, à 62 millions de Français, ou est-ce que nous sommes plus forts à 450 millions d'Européens qui partagent les exigences de la France ?
Q - Le président de la République, hier soir, a dit qu'il donnerait une "nouvelle impulsion" après ce référendum, qu'il avait compris, en gros, le tourment des Français et qu'il avait compris qu'il y a des partisans du "non" qui ont envie de dire "non" pas simplement à l'Europe mais aussi au gouvernement en place. Est-ce que ça veut dire que quoi qu'il arrive, c'est-à-dire que même si le "oui" l'emporte, il y aura en effet une nouvelle politique, donc un nouveau gouvernement ?
R - Il y a eu, tout au long des dernières semaines, un formidable débat démocratique. Et comme dans toute démocratie, il est important d'écouter le message que nous adressent les Français. Le président de la République a suivi, jour après jour, ce débat, il a entendu ce débat, les préoccupations, les doutes, parfois les frustrations, qui s'expriment...
Q - Vous ne voulez pas répondre à l'idée que J.-P. Raffarin va rester ou pas, pour dire les choses simplement ?
R - Je crois qu'il est important de bien comprendre qu'il ne faut pas se tromper de rendez-vous. Il ne s'agit pas, dans ce vote, de voter pour ou contre le Gouvernement. Le président de la République a dit qu'il en tirera toutes les conclusions, qu'il donnera une nouvelle impulsion à l'action politique.
Q - Mais même si le "oui" l'emporte ?
R - Bien sûr, c'est cela la démocratie...
Q - Il ne dira pas : "Il y a le "oui", donc on ne change rien, on continue" ?
R - Le Président a parlé de nouvelle impulsion, donc il écoute les Français, il en titrera toutes les conséquences. Mais ne nous trompons pas de rendez-vous, il ne s'agit pas d'une décision, dimanche, de droite ou de gauche, il ne s'agit pas de voter pour ou contre tel ou tel ; il s'agit bien de déterminer le chemin de la France, le poids de la France en Europe, il s'agit bien de savoir de quelle France nous voulons parler.
Q - Je vais vous poser la question différemment : "nouvelle impulsion", c'est une expression que vous-même vous aviez employée, en parlant de la nécessité d'un nouveau souffle au gouvernement. Est-ce que cela veut dire que, précisément, J. Chirac vous a écouté ?
R - Restons dans l'objectif qui est le nôtre. Dimanche, c'est un jour extrêmement solennel pour notre pays, extrêmement fort pour l'ensemble des Européens, parce que cette décision française va décider de ce que sera une grande partie de notre avenir. Je crois qu'il faut mûrir, réfléchir, la décision qui sera celle de chacun d'entre nous.
Q - Vous savez que vous faites figure de favori à Matignon. Je ne vais pas vous demander si vous allez y aller ou pas. Mais est-ce que vous vous sentez prêt pour le poste ?
R - Vous savez, une fois de plus, ne nous trompons pas de rendez-vous. Dimanche, c'est un enjeu pour la France, c'est un enjeu pour l'Europe, c'est un enjeu pour chacun de nos compatriotes. Le chemin du "oui" et le chemin du "non" ne sont pas les mêmes. Avec le "non", c'est beaucoup plus de difficultés, un chemin beaucoup plus douloureux...
Q - Mais vous, vous répondrez "oui" et au référendum et à d'autres demandes ?
R - Une fois de plus, les hommes ne sont pas en cause : nous parlons du destin de notre pays.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2005)
R - Le président de la République est intervenu à plusieurs reprises dans ce débat. Beaucoup de questions se sont exprimées et nous avons vu à quel point il y avait une profonde vitalité démocratique française. Il était important qu'à la fin de ce débat, au moment où nous rentrons dans ce temps de responsabilité, où chacun, en conscience, va devoir faire son choix, il était important que le Président puisse rassembler l'ensemble des éléments de ce débat, puisse préciser les chemins et quelles conséquences avec le "oui", quelles conséquences avec le "non".
Q - Eclairer sur les conséquences du "oui" et du "non", de façon un peu solennelle, pour que les Français comprennent bien à quoi on va être confronté lundi, parce que ce ne sera pas la même chose ?
R - Absolument. La responsabilité, c'est de peser aussi les conséquences du choix que chacun d'entre nous va être amené à faire, donc c'est un choix en conscience.
Q - Evidemment, vous êtes un partisan du "oui". Si le "non" l'emportait, cela veut-il dire que l'on serait en retrait, et par rapport à l'Europe, et l'Europe par rapport au reste du monde ?
R - C'est une voix moins forte pour la France, et donc un risque d'affaiblissement pour notre pays, affaiblissement en Europe, affaiblissement dans le monde. Mais c'est surtout une moins grande capacité peut-être à défendre les intérêts de notre pays : les intérêts économiques, les intérêts sociaux, les intérêts culturels. Et comme toujours, nous le savons, dans ces situations-là, ce sont les plus faibles qui sont les plus exposés, les plus faibles qui auront à souffrir de cette situation, parce qu'une Europe qui en resterait au traité de Nice, c'est-à-dire une Europe qui se ramènerait à une simple zone de libre échange, qui perdrait le souffle, qui perdrait la capacité à mieux s'organiser, à définir davantage de règles, à fixer des idéaux ambitieux dans le domaine social, dans le domaine culturel. Eh bien, ce serait une Europe qui aurait une bien moins grande capacité à s'organiser, dans un monde qui serait celui, justement, du libre échange, de la loi du plus fort.
Q - Justement, les partisans du "non" disent que les Etats-Unis sont de plus en plus forts et arrogants, les Chinois viennent en quelque sorte nous tailler des croupières, donc que l'on n'a pas les outils pour se défendre . Qu'est-ce que vous leur dites, à ces partisans du "non" ?
R - Le président de la République a précisé, à plusieurs reprises, que nous vivions dans un monde où tout s'accélérait, une mondialisation qui s'accélérait. C'est-à-dire que le monde n'attend pas. Et dans ce monde là, celui et ceux qui s'organisent, ceux qui sont capables d'adopter des règles communes, pour mettre en commun leurs forces, leur énergie, leurs capacités, défendre leurs intérêts, eh bien ceux là sont plus forts. Nous le savons, l'union fait la force. Eh bien, à 25, avoir cette capacité à fixer ses règles et ses idéaux - je prends le domaine qui est le mien, la coopération policière : travailler ensemble, protéger nos frontières, contrôler avec les pays voisins, nous doter d'objectifs communs face au terrorisme, rassembler nos moyens, cela nous rend plus forts.
Q - Vous allez faire "Schengen plus", c'est ça ?
R - Je serai tout à l'heure en Allemagne, pour signer avec sept autres pays européens, la convention "Schengen plus", qui a pour objectif de développer la coopération transfrontalière en Europe, développer la coopération policière. Il est évident que la multiplication des patrouilles communes, la capacité que nous avons à mener ensemble des équipes d'enquêtes communes, à avoir des commissariats communs, à lutter contre l'immigration clandestine ou le trafic organisé, c'est plus de protection pour les Français.
Q - Vous qui connaissez bien comment ces affaires fonctionnent de l'intérieur... Lundi, il y a peut-être un conseil des ministres à Bruxelles...
R - Il y a un conseil de l'agriculture à Bruxelles...
Q - Quelle sera l'ambiance ? Parce que j'imagine que lundi, le ministre de l'Agriculture va se retrouver avec des confrères qui lui diront : "Alors, qu'est-ce qui s'est passé dimanche, chez toi ?". Cela veut dire que l'on est très affaibli si on arrive avec un "non" français ?
R - On est toujours plus affaibli quand on se replie sur soi et quand on est inquiet face à l'avenir. On est toujours plus fort quand on rassemble ses forces, ses forces nationales, mais aussi celles de ses voisins. Une France, un peuple français, qui dirait "oui" à l'Europe, c'est une France qui pèserait de tout son poids dans cette Europe, pour aller encore plus loin dans l'Europe que nous voulons, une Europe soucieuse de l'exigence sociale, une Europe soucieuse de la prise en compte des intérêts de chacun. Une Europe qui dirait "non", une France qui dirait "non", parce que nous savons tous les conséquences de ce "non" sur l'Europe - et c'est pour cela qu'il y a une formidable attente qui s'exprime en Europe...
Q - Et une inquiétude de nos partenaires, aussi...
R - Et une inquiétude... Eh bien, une France qui dirait "non", ce serait évidemment une France qui aurait du mal à se faire entendre dans cette Europe.
Q - Les partisans du "non" disent que justement l'Europe est trop libérale et que l'on va encore accentuer ce caractère libéral de l'Europe. Alors, deux questions : est-ce que, en effet, l'Europe est trop libérale ou bien est-ce une fausse idée que l'on se fait de l'Europe ? Et deuxièmement, est-ce que cette constitution, en effet, aggrave encore cette espèce de tendance libérale ?
R - Pour la première fois, ce projet de traité constitutionnel marque les objectifs sociaux de l'Europe, reconnaît les droits sociaux, avance dans cette exigence française de reconnaissance des services publics. Donc c'est une Europe qui est conforme à ce que nous souhaitons. Bien sûr, il faudra, dans les années à venir, travailler, aller dans le sens qui est le nôtre. Donc cela ne veut pas dire que tout s'arrête avec ce projet de constitution européenne : au contraire, c'est un point de départ pour la France...
Q - C'est un nouvel outil ?
R - Ce sont des nouveaux moyens et de nouveaux outils. Une Europe, qui avec un président du Conseil européen, se fera entendre davantage dans le monde. Une Europe, avec un ministre des Affaires étrangères, qui se fera entendre davantage dans le monde. Donc une Europe qui aura des outils, qui aura des moyens, qui aura des objectifs, qui aura des valeurs communes et qui pèsera davantage face au 1,3 milliard de Chinois, face aux 300 millions d'Américains, dans un monde, une fois de plus, qui évolue de plus en plus vite, qui avance quoi qu'il arrive. Eh bien, est-ce que nous sommes plus forts, à 62 millions de Français, ou est-ce que nous sommes plus forts à 450 millions d'Européens qui partagent les exigences de la France ?
Q - Le président de la République, hier soir, a dit qu'il donnerait une "nouvelle impulsion" après ce référendum, qu'il avait compris, en gros, le tourment des Français et qu'il avait compris qu'il y a des partisans du "non" qui ont envie de dire "non" pas simplement à l'Europe mais aussi au gouvernement en place. Est-ce que ça veut dire que quoi qu'il arrive, c'est-à-dire que même si le "oui" l'emporte, il y aura en effet une nouvelle politique, donc un nouveau gouvernement ?
R - Il y a eu, tout au long des dernières semaines, un formidable débat démocratique. Et comme dans toute démocratie, il est important d'écouter le message que nous adressent les Français. Le président de la République a suivi, jour après jour, ce débat, il a entendu ce débat, les préoccupations, les doutes, parfois les frustrations, qui s'expriment...
Q - Vous ne voulez pas répondre à l'idée que J.-P. Raffarin va rester ou pas, pour dire les choses simplement ?
R - Je crois qu'il est important de bien comprendre qu'il ne faut pas se tromper de rendez-vous. Il ne s'agit pas, dans ce vote, de voter pour ou contre le Gouvernement. Le président de la République a dit qu'il en tirera toutes les conclusions, qu'il donnera une nouvelle impulsion à l'action politique.
Q - Mais même si le "oui" l'emporte ?
R - Bien sûr, c'est cela la démocratie...
Q - Il ne dira pas : "Il y a le "oui", donc on ne change rien, on continue" ?
R - Le Président a parlé de nouvelle impulsion, donc il écoute les Français, il en titrera toutes les conséquences. Mais ne nous trompons pas de rendez-vous, il ne s'agit pas d'une décision, dimanche, de droite ou de gauche, il ne s'agit pas de voter pour ou contre tel ou tel ; il s'agit bien de déterminer le chemin de la France, le poids de la France en Europe, il s'agit bien de savoir de quelle France nous voulons parler.
Q - Je vais vous poser la question différemment : "nouvelle impulsion", c'est une expression que vous-même vous aviez employée, en parlant de la nécessité d'un nouveau souffle au gouvernement. Est-ce que cela veut dire que, précisément, J. Chirac vous a écouté ?
R - Restons dans l'objectif qui est le nôtre. Dimanche, c'est un jour extrêmement solennel pour notre pays, extrêmement fort pour l'ensemble des Européens, parce que cette décision française va décider de ce que sera une grande partie de notre avenir. Je crois qu'il faut mûrir, réfléchir, la décision qui sera celle de chacun d'entre nous.
Q - Vous savez que vous faites figure de favori à Matignon. Je ne vais pas vous demander si vous allez y aller ou pas. Mais est-ce que vous vous sentez prêt pour le poste ?
R - Vous savez, une fois de plus, ne nous trompons pas de rendez-vous. Dimanche, c'est un enjeu pour la France, c'est un enjeu pour l'Europe, c'est un enjeu pour chacun de nos compatriotes. Le chemin du "oui" et le chemin du "non" ne sont pas les mêmes. Avec le "non", c'est beaucoup plus de difficultés, un chemin beaucoup plus douloureux...
Q - Mais vous, vous répondrez "oui" et au référendum et à d'autres demandes ?
R - Une fois de plus, les hommes ne sont pas en cause : nous parlons du destin de notre pays.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2005)