Texte intégral
Chers Amis,
Il y a une chose que nous ne devons jamais oublier, c'est que l'Europe a été construite avant tout pour nous donner et pour donner à notre continent un espace de paix et de sécurité.
Après des siècles où les pays européens se sont battus les uns contre les autres, avec des millions de morts, avec des destructions qui ont failli anéantir notre continent, après un siècle qui a vu deux conflits majeurs déchirer les pays, le Général de Gaulle et les pères de l'Europe ont voulu, d'une façon définitive, inscrire dans nos terres la possibilité de la paix et de la sécurité. C'est çà l'Europe. Mais ce n'est pas un acquis définitif.
Depuis quelques années nous voyons de nouvelles menaces, de nouveaux risques, monter. C'est d'abord la menace du terrorisme, qui prend aujourd'hui des formes nouvelles, des formes multiples. Il menace chacun de nos pays, chacune de nos villes, chacun de nos citoyens à n'importe quel moment.
Ce sont aussi les crises que nous voyons se multiplier dans le monde ; et malheureusement nous avons probablement à en attendre de nouvelles dans les années qui viennent, que ce soit sur en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie Centrale et dans d'autres lieux encore. Certains de nos concitoyens sont menacés par ces crises dans leur vie ou dans leurs intérêts.
Et puis, c'est la prolifération des armes de destruction massive qu'elles soient nucléaires, biologiques ou chimiques. Nous voyons nombre de pays essayer de se doter de ces armes, et nous ne savons pas ce que seront ces pays et leurs dirigeants dans les années à venir. La seule chose dont nous soyons sûrs c'est qu'il y a là un risque.
Voilà pourquoi nous avons besoin d'une défense européenne, forte, indépendante et ambitieuse. C'est la raison pour laquelle depuis quelques années tous gouvernements européens mènent un effort conjoint pour nous doter de cette capacité à faire face à l'ensemble de ces risques.
Et aujourd'hui, avec la Constitution, c'est une nouvelle étape, un enracinement, un renforcement de cette défense européenne, qui nous est proposé.
Il y a dix ans encore, l'Europe de la Défense était une utopie. Il y a cinq ans, depuis le Sommet de Saint-Malo, elle était une intention forte. Depuis trois ans, c'est une réalité, et une réalité dans laquelle la France, de par la volonté du Président de la République, a joué et continue à jouer un rôle majeur.
Grâce à la Loi de Programmation Militaire, nous avons retrouvé une vraie crédibilité.
Pour la première fois, on a vu en Macédoine et en République Démocratique du Congo en 2003, des soldats venus des différents pays européens portant l'écusson européen sur le bras. On les a vus en Bosnie ou en Afghanistan en 2004. Ils y ont défendu nos valeurs, mais aussi la paix.
La force européenne de gendarmerie a été créée à l'initiative de la France, en six mois, parce que l'on peut si l'on s'en donne les moyens, faire les choses très rapidement en Europe. Les groupes d'intervention très rapide ont été initiés lors de notre rencontre au Touquet avec nos partenaires britanniques. Ces outils, en formant le bras armé de l'Europe, lui donnent les moyens de ses ambitions sur la scène internationale.
L'Europe de la défense, c'est aussi une économie de défense reposant sur des entreprises innovantes, des grands groupes certes mais aussi PME et PMI réparties sur tout le territoire. Elles sont nombreuses et dynamiques, en France particulièrement. Des centaines de milliers d'emplois dépendent de leurs capacités. La création de l'Agence européenne de défense leur donne des perspectives, une ambition, une visibilité pour les années à venir et donc la possibilité d'investir et de créer des emplois.
La constitution vient conforter ces avancées en leur donnant un cadre institutionnel, et en garantissant par là même leur pérennité. La Constitution, c'est d'abord plus de solidarité entre les Européens pour faire face aux menaces contre leur sécurité, grâce aux clauses de solidarité et de défense mutuelle. La Constitution c'est aussi une Europe de la Défense plus ambitieuse et plus efficace.
Ainsi, l'Europe ne sera plus seulement une puissance économique, elle sera la puissance politique au service de la paix que nous ambitionnons, qui est nécessaire au monde. Ce texte est indispensable aujourd'hui. Il sera vital demain.
Et je veux dire à ceux qui prônent le " non " au referendum qu'ils oublient un peu trop vite les grands défis stratégiques auxquels nous seront confrontés dans les vingt prochaines années.
Dans 20 ans, nous serons confrontés à de grands pôles démographiques, économiques, technologiques et industriels. La Chine aura 1,3 ou 1,4 milliards d'habitants avec un développement fantastique. L'Inde 1,6 milliard. L'Afrique 1,3 milliard, et si elle ne se déchire pas dans des luttes inter-ethniques elle sera aussi une puissance. L'Amérique Latine avec le Mercosur se rapprochera d'un milliard d'habitants, et là aussi avec d'énormes potentiels.
Alors, que représente alors un pays seul, eût-il le génie de ses habitants comme en France, eût-il ses technologies les plus avancées. Alors, oui, nous avons besoin de l'Europe pour nous conforter et pour donner cette base et ce développement à tous nos savoir-faire. Soyons fiers, un peu plus que nous ne le sommes aujourd'hui, du pont de Millau, du nouvel Airbus, du lancement de nos satellites. Oui nous avons une capacité d'agir, mais nous avons aussi besoin de nous appuyer sur l'Europe pour atteindre le niveau des grandes puissances dont je vous parlais.
Que sera l'Europe demain si elle ne sait pas aujourd'hui se réunir, si elle ne se dote pas des outils juridiques indispensables à son efficacité ?
Ceux qui prétendent que l'on pourrait dire non, sans s'isoler et sans en subir les conséquences, ceux là ne disent pas la vérité aux Français.
Notre pays a une responsabilité particulière en Europe. Assumons-la.
Pour nous, pour vous, le referendum sur l'Europe, la constitution qui va en faire une puissance politique, ce n'est pas une corvée ou une mission comme une autre. Nous avons l'habitude de faire ensemble des campagnes. Celle-ci doit être une campagne joyeuse, enthousiaste, convaincue.
Si nous y allons, petitement, si nous y allons sans élan, sans ambition, sans être porteurs d'un message pour la France, nous n'en ferons qu'une étape administrative. Nous courons le risque de perdre. Nous courrons surtout le risque de nous perdre nous-même.
Nous avons un devoir, nous avons une responsabilité, à l'égard de la France, à l'égard de l'Europe.
Nous avons la responsabilité d'expliquer aux Français qu'ils doivent répondre à une seule et unique question : approuvez-vous cette constitution? Allons les convaincre avec bonheur, avec élan, avec enthousiasme, parce que nous sommes porteurs de valeurs, de ces valeurs qui ont fait notre pays dans l'histoire, et qui ont fait l'Europe.
Cette constitution est une formidable chance pour la France. Il y aura des " oui " de toutes natures. Mon " oui " est gaulliste. Je respecte les autres mais j'entends défendre le mien, et avec sa spécificité.
Je crois à la France. Je crois à l'Europe, car je crois à la France.
J'ai envie d'une Europe qui se donne les moyens d'agir et d'avancer à l'unisson. J'ai envie d'une Europe forte, prospère, solidaire, heureuse et confiante. J'ai envie que les Français s'approprient plus encore le projet européen.
Je veux que chacun voie dans ce texte un avenir meilleur pour lui et pour ses enfants. Je veux qu'ensemble nous bâtissions cet avenir, pour la France, pour l'Europe, pour le monde et pour la paix.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 mars 2005)
Il y a une chose que nous ne devons jamais oublier, c'est que l'Europe a été construite avant tout pour nous donner et pour donner à notre continent un espace de paix et de sécurité.
Après des siècles où les pays européens se sont battus les uns contre les autres, avec des millions de morts, avec des destructions qui ont failli anéantir notre continent, après un siècle qui a vu deux conflits majeurs déchirer les pays, le Général de Gaulle et les pères de l'Europe ont voulu, d'une façon définitive, inscrire dans nos terres la possibilité de la paix et de la sécurité. C'est çà l'Europe. Mais ce n'est pas un acquis définitif.
Depuis quelques années nous voyons de nouvelles menaces, de nouveaux risques, monter. C'est d'abord la menace du terrorisme, qui prend aujourd'hui des formes nouvelles, des formes multiples. Il menace chacun de nos pays, chacune de nos villes, chacun de nos citoyens à n'importe quel moment.
Ce sont aussi les crises que nous voyons se multiplier dans le monde ; et malheureusement nous avons probablement à en attendre de nouvelles dans les années qui viennent, que ce soit sur en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie Centrale et dans d'autres lieux encore. Certains de nos concitoyens sont menacés par ces crises dans leur vie ou dans leurs intérêts.
Et puis, c'est la prolifération des armes de destruction massive qu'elles soient nucléaires, biologiques ou chimiques. Nous voyons nombre de pays essayer de se doter de ces armes, et nous ne savons pas ce que seront ces pays et leurs dirigeants dans les années à venir. La seule chose dont nous soyons sûrs c'est qu'il y a là un risque.
Voilà pourquoi nous avons besoin d'une défense européenne, forte, indépendante et ambitieuse. C'est la raison pour laquelle depuis quelques années tous gouvernements européens mènent un effort conjoint pour nous doter de cette capacité à faire face à l'ensemble de ces risques.
Et aujourd'hui, avec la Constitution, c'est une nouvelle étape, un enracinement, un renforcement de cette défense européenne, qui nous est proposé.
Il y a dix ans encore, l'Europe de la Défense était une utopie. Il y a cinq ans, depuis le Sommet de Saint-Malo, elle était une intention forte. Depuis trois ans, c'est une réalité, et une réalité dans laquelle la France, de par la volonté du Président de la République, a joué et continue à jouer un rôle majeur.
Grâce à la Loi de Programmation Militaire, nous avons retrouvé une vraie crédibilité.
Pour la première fois, on a vu en Macédoine et en République Démocratique du Congo en 2003, des soldats venus des différents pays européens portant l'écusson européen sur le bras. On les a vus en Bosnie ou en Afghanistan en 2004. Ils y ont défendu nos valeurs, mais aussi la paix.
La force européenne de gendarmerie a été créée à l'initiative de la France, en six mois, parce que l'on peut si l'on s'en donne les moyens, faire les choses très rapidement en Europe. Les groupes d'intervention très rapide ont été initiés lors de notre rencontre au Touquet avec nos partenaires britanniques. Ces outils, en formant le bras armé de l'Europe, lui donnent les moyens de ses ambitions sur la scène internationale.
L'Europe de la défense, c'est aussi une économie de défense reposant sur des entreprises innovantes, des grands groupes certes mais aussi PME et PMI réparties sur tout le territoire. Elles sont nombreuses et dynamiques, en France particulièrement. Des centaines de milliers d'emplois dépendent de leurs capacités. La création de l'Agence européenne de défense leur donne des perspectives, une ambition, une visibilité pour les années à venir et donc la possibilité d'investir et de créer des emplois.
La constitution vient conforter ces avancées en leur donnant un cadre institutionnel, et en garantissant par là même leur pérennité. La Constitution, c'est d'abord plus de solidarité entre les Européens pour faire face aux menaces contre leur sécurité, grâce aux clauses de solidarité et de défense mutuelle. La Constitution c'est aussi une Europe de la Défense plus ambitieuse et plus efficace.
Ainsi, l'Europe ne sera plus seulement une puissance économique, elle sera la puissance politique au service de la paix que nous ambitionnons, qui est nécessaire au monde. Ce texte est indispensable aujourd'hui. Il sera vital demain.
Et je veux dire à ceux qui prônent le " non " au referendum qu'ils oublient un peu trop vite les grands défis stratégiques auxquels nous seront confrontés dans les vingt prochaines années.
Dans 20 ans, nous serons confrontés à de grands pôles démographiques, économiques, technologiques et industriels. La Chine aura 1,3 ou 1,4 milliards d'habitants avec un développement fantastique. L'Inde 1,6 milliard. L'Afrique 1,3 milliard, et si elle ne se déchire pas dans des luttes inter-ethniques elle sera aussi une puissance. L'Amérique Latine avec le Mercosur se rapprochera d'un milliard d'habitants, et là aussi avec d'énormes potentiels.
Alors, que représente alors un pays seul, eût-il le génie de ses habitants comme en France, eût-il ses technologies les plus avancées. Alors, oui, nous avons besoin de l'Europe pour nous conforter et pour donner cette base et ce développement à tous nos savoir-faire. Soyons fiers, un peu plus que nous ne le sommes aujourd'hui, du pont de Millau, du nouvel Airbus, du lancement de nos satellites. Oui nous avons une capacité d'agir, mais nous avons aussi besoin de nous appuyer sur l'Europe pour atteindre le niveau des grandes puissances dont je vous parlais.
Que sera l'Europe demain si elle ne sait pas aujourd'hui se réunir, si elle ne se dote pas des outils juridiques indispensables à son efficacité ?
Ceux qui prétendent que l'on pourrait dire non, sans s'isoler et sans en subir les conséquences, ceux là ne disent pas la vérité aux Français.
Notre pays a une responsabilité particulière en Europe. Assumons-la.
Pour nous, pour vous, le referendum sur l'Europe, la constitution qui va en faire une puissance politique, ce n'est pas une corvée ou une mission comme une autre. Nous avons l'habitude de faire ensemble des campagnes. Celle-ci doit être une campagne joyeuse, enthousiaste, convaincue.
Si nous y allons, petitement, si nous y allons sans élan, sans ambition, sans être porteurs d'un message pour la France, nous n'en ferons qu'une étape administrative. Nous courons le risque de perdre. Nous courrons surtout le risque de nous perdre nous-même.
Nous avons un devoir, nous avons une responsabilité, à l'égard de la France, à l'égard de l'Europe.
Nous avons la responsabilité d'expliquer aux Français qu'ils doivent répondre à une seule et unique question : approuvez-vous cette constitution? Allons les convaincre avec bonheur, avec élan, avec enthousiasme, parce que nous sommes porteurs de valeurs, de ces valeurs qui ont fait notre pays dans l'histoire, et qui ont fait l'Europe.
Cette constitution est une formidable chance pour la France. Il y aura des " oui " de toutes natures. Mon " oui " est gaulliste. Je respecte les autres mais j'entends défendre le mien, et avec sa spécificité.
Je crois à la France. Je crois à l'Europe, car je crois à la France.
J'ai envie d'une Europe qui se donne les moyens d'agir et d'avancer à l'unisson. J'ai envie d'une Europe forte, prospère, solidaire, heureuse et confiante. J'ai envie que les Français s'approprient plus encore le projet européen.
Je veux que chacun voie dans ce texte un avenir meilleur pour lui et pour ses enfants. Je veux qu'ensemble nous bâtissions cet avenir, pour la France, pour l'Europe, pour le monde et pour la paix.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 mars 2005)