Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur les défis à relever, dans le cadre de la concurrence internationale, pour que la France garde sa place de première destination touristique mondiale, Paris le 8 mars 2005.

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Circonstance : Journée technique des Offices du tourisme et Syndicats d'initiatives (FNOTSI) à Paris le 3 mars 2005

Texte intégral

Monsieur le Président de la FNOTSI (Jean-Claude LANDRÉ),
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis heureux de vous retrouver aujourd'hui pour cette journée technique nationale consacrée à l'élaboration du schéma local de développement touristique.
J'ai dévoilé, le 2 mars dernier, les résultats de notre fréquentation touristique pour l'année 2004.
Comme vous le savez, après une année 2003 particulièrement difficile, marquée par une série de crises (guerre en Irak, SRAS) et un contexte monétaire défavorable lié à l'appréciation de l'euro face au dollar, nous avons stabilisé notre activité.
Avec une hausse des arrivées de touristes étrangers de 0,1% et une augmentation plus significative de nos recettes touristiques, de l'ordre de +1,5%, qui témoigne du retour de clientèles long-courrier à haute contribution, comme les américains, nous sommes sur la bonne voie.
Pour autant, nous ne pouvons l'ignorer, la concurrence internationale s'amplifie, la compétition entre destinations s'aiguise. La course à l'investissement et à l'innovation est, elle aussi, largement engagée car les modes de consommation ont évolué.
Le touriste est moins fidèle, plus exigeant sur la qualité et sur la sécurité. La France est donc confrontée à de difficiles enjeux, qui soulignent bien souvent ses faiblesses.
Les défis à relever sont nombreux :
Le premier de ces défis, c'est le renouvellement de l'offre touristique. Il faut innover, mais aussi, adapter les produits aux nouvelles attentes, les rendre plus lisibles, plus attractifs, investir dans la qualification.
Le second défi est celui de l'attractivité des métiers du tourisme. Après un ralentissement en 2002, on observe de nouveau une dynamique : l'emploi se développe à un rythme moyen de 15 000 emplois par an.
Le dernier défi est celui du financement des investissements touristiques. Dans un contexte budgétaire contraint, nous devons privilégier une démarche partenariale entre le public et le privé.
Les contrats de plan Etat/Régions ont fait la démonstration de leur efficacité. Il faut néanmoins réfléchir, avec les professionnels, aux objectifs de la nouvelle génération de ces CPER (Contrats de Plan Etat Régions).
Les fonds européens seront également distribués différemment :
un effort d'amélioration des dispositifs de veille, d'analyse et de prospective économique est nécessaire pour mettre à la disposition des décideurs économiques et politiques, des outils stratégiques et des tableaux de bord fiables et efficients.
Dans ce contexte, la mobilisation de tous les acteurs du tourisme et l'engagement des professionnels autour du Plan Qualité France sont essentielles.
Dès le début des travaux, la FNOTSI a participé activement au pilotage de ce projet, en particulier au sein du groupe technique qui valide les orientations stratégiques, définit les critères d'attribution de la marque et suit les différentes procédures de validation.
Le 1er décembre dernier, lors des assises nationales du tourisme, 24 conventions d'objectifs ont été signées entre le ministre délégué au tourisme, les fédérations et les syndicats professionnels.
La FNOTSI fait, bien évidemment, partie de ces premiers signataires.
Votre fédération s'engage ainsi à double titre, puisqu'elle va contribuer à la mise en place du plan qualité France, à la fois en tant que relais sur le terrain, mais aussi comme acteur professionnel du tourisme, en proposant aux offices volontaires de solliciter la marque nationale " Qualité tourisme ".
Par ailleurs, après 10 années de succès pour la campagne " Bonjour ", nous avons initié la campagne " Bienvenue en France ".
Un an après son lancement, cette campagne nationale de sensibilisation à l'accueil affiche un bilan positif.
La FNOTSI, qui a été un partenaire actif de la précédente campagne, participe au comité de pilotage de la campagne 2005 et sensibilise ses relais locaux (FROTSI et UDOTSI), qui jouent un rôle moteur dans l'animation sur le terrain, pour faire remonter le plus grand nombre d'initiatives innovantes en matière d'accueil.
C'est principalement sur des acteurs de terrain, tels que les offices de tourisme, que repose la stratégie nationale de développement d'une offre de qualité accessible à tous.
Les OTSI sont en effet en première ligne pour observer les évolutions et les nouvelles tendances aux quatre coins de France.
Les chiffres parlent d'eux même : 3600 offices, 12 000 salariés, 40 millions d'appels téléphoniques, 60 millions de visiteurs accueillis.
Ces données démontrent la vitalité et l'enracinement de ce tissu essentiel pour le fonctionnement de l'activité touristique nationale.
Leur travail nous est infiniment précieux, ce qui justifie les relations très étroites qui unissent depuis toujours le ministère délégué au tourisme et la FNOTSI.
Une convention d'objectifs est signée chaque année en fonction de priorités communes, dans lesquelles se retrouve de façon permanente la qualité de l'accueil et la professionnalisation de l'ensemble des acteurs permanents, saisonniers ou élus.
En 2004, la fédération a bénéficié d'un soutien financier de 105 000 pour la mise en uvre d'actions destinées à l'amélioration de la qualité des services touristiques, à l'adaptation du cadre réglementaire et à la prise en compte des clientèles handicapées.
Mais le maillage du réseau ne doit pas se contenter de la force du nombre, il doit aussi être performant.
Afin de mieux répondre aux objectifs du Plan Qualité France, la FNOTSI s'est fixé un cap pour 2007, avec une préoccupation centrale : celle de professionnaliser un réseau, encore trop disparate, afin de gagner en efficacité.
Car les métiers mêmes des offices de tourisme ont profondément évolué.
Si le socle " accueil-information-promotion ", défini par la loi de 1992, reste pertinent, nous assistons graduellement à l'émergence d'une nouvelle responsabilité, celle d'une participation croissante des offices aux politiques de développement du tourisme local.
De simple distributeur de l'information touristique, l'office de tourisme devient " ingénieur-conseil " ou consultant.
Cet enrichissement des compétences, permis par une qualification croissante des personnels, pose naturellement la question de la définition d'une assise territoriale cohérente en fonction de l'attractivité et du potentiel fiscal des communes.
L'intercommunalité prend ici tout son sens. Sans toujours diminuer le nombre de structures, elle permet de les centraliser en fonction d'une offre touristique avérée, en maintenant ou en créant des points d'accueil.
Ce débat sur l'échelle territoriale des Offices mérite une réflexion élargie. La FNOTSI associe naturellement les FROTSI et les UDOTSI à ce projet, mais aussi les Conseils régionaux, les Conseils généraux, les pays. Et je m'en réjouis.
Car cette mise en cohérence avec les partenaires institutionnels est indispensable au développement des démarches qualité, l'élaboration d'outils d'observation économique ou l'accueil des publics handicapés.
Voilà, Mesdames et Messieurs, les messages que je souhaitais vous adresser avant que ne débutent vos travaux.
En améliorant la qualité de l'accueil, le service rendu au visiteur, en lui faciliter l'accès aux diverses prestations touristiques de sa commune, l'office de tourisme contribue à la vente du produit France.
Face à une offre touristique désormais sur-abondante et face à une clientèle toujours plus exigeante, une politique du tourisme ne peut plus se concevoir sans un investissement significatif et volontariste de tous.
Avant de conclure, je souhaiterai vous dire que la bataille dans laquelle nous sommes tous engagés pour conserver à notre pays sa première place de destination touristique nous impose de mobiliser toutes nos forces.
Par ce qu'elle est le premier maillon d'une longue chaîne de compétences au service du développement touristique de nos territoires, la FNOTSI doit être, pour le Ministère délégué au Tourisme et ses organes associés, Maison de la France et ODIT France, un partenaire, une force d'appui et un relais dans la mise en uvre de notre projet commun de renouvellement de l'offre.
Nous avons déjà, notamment au travers des conventions annuelles, l'occasion de collaborer dans le cadre de la mise en place du Plan Qualité France. Je forme le vu que cette année 2005 nous permette d'approfondir ces liens.
Je sais que le volontarisme n'est pas une qualité qui vous défaut, je compte sur vous donc pour mener à bien cette difficile mais passionnante croisade.
Je vous en remercie.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 15 mars 2005)