Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui au Quai d'Orsay. C'est à nouveau la Présidence française de l'Union européenne qui nous réunit aujourd'hui. Mais je remarque une assistance plus large que celle du cercle des journalistes que nous avons l'habitude de voir. Je leur souhaite tout particulièrement la bienvenue. Comme tous bons journalistes, ils sont à la recherche d'informations à se mettre sous la dent, de précisions croustillantes, de détails piquants. Ils ne seront pas déçus aujourd'hui.
Nous sommes en effet rassemblés pour récompenser le lauréat du concours "l'Européen", une pâtisserie spécialement créée pour l'occasion.
Avant de laisser la parole à Bernard Fournier, le président du jury, - qui officie au Petit Colombier, une table bien connue et appréciée -, je voudrais d'abord resituer cette initiative dans le cadre de la campagne d'information que nous mettons en uvre à l'occasion de la présidence française, et vous dire quelques mots sur les enjeux actuels. Mais je perçois bien l'impatience des papilles gustatives ; j'essayerai donc d'être bref et d'éviter la guimauve.
A l'occasion de ce semestre de présidence, court et intense, les autorités françaises ont souhaité faire un effort de communication sans précédent. Elles ont en effet jugé essentiel que nos concitoyens perçoivent bien le sens d'un exercice qui mobilise les plus hautes autorités de l'Etat, l'ensemble du gouvernement, et qui est marqué par de nombreux événements en France, avec, au premier rang, les temps forts que représentent les Sommets de Biarritz, en octobre, et de Nice, en décembre.
Nous nous sommes sont fixés trois objectifs :
- faciliter le travail de tous ceux qui sont impliqués dans cet exercice lourd, dont évidemment les médias, pour qu'il soit aussi confortable que possible ;
- présenter et expliquer nos priorités, informer du déroulement de la Présidence française. Comme vous le savez, les acteurs de la présidence, à tous les niveaux, s'y emploient régulièrement, en s'appuyant notamment sur les possibilités d'information et de documentation qu'offre l'Internet. A cet égard, j'invite celles et ceux qui ne le fréquentent pas encore à se brancher sur le site Internet "présidence-europe.fr". C'est un outil très utile et, me semble-t-il, attrayant ;
- enfin, faire un effort de pédagogie sur l'Europe. Tel est l'objet de la campagne, lancée en juillet, sur le thème "dessinons l'Europe ensemble".
Cette signature entend souligner le caractère collectif de l'entreprise européenne. Elle implique d'abord chaque Etat membre qui, à tour de rôle, pour une période de six mois, selon un ordre fixé par les traités, assure la présidence de l'Union. D'où cette image d'une palette de crayons aux couleurs nationales. Mais elle traduit aussi le fait que chacun est invité à se sentir impliqué dans un exercice déterminant pour l'avenir de notre pays, lui-même indissociable de l'avenir de l'Europe.
Concrètement, nous avons cherché dans cette campagne à combiner une série d'actions :
Publicité, d'abord, avec une annonce parue dans la presse nationale et régionale, quotidienne et hebdomadaire, tout au long de l'été, puis à nouveau courant octobre. Un spot radio sera diffusé en octobre avec une voix bien connue, celle d'André Dussolier.
Ensuite, différents supports de communication ont été édités, dont un carnet de jeux destiné aux enfants pour présenter de façon ludique l'Europe et les Européens. Ils ont été distribués sur les autoroutes, dans les trains et les avions autour des vacances, puis dans les relais d'information sur l'Europe.
Enfin, il y a la manifestation d'aujourd'hui pour célébrer la création d'un gâteau baptisé "l'Européen". Organisé en partenariat avec Euro-Toques, une association européenne qui regroupe plus de 3 000 chefs de toute l'Europe, ce concours gastronomique représente une allégorie sur la fédération des goûts et des talents, au service de l'identité européenne.
Je laisse à Bernard Fournier le soin de vous expliquer comment le concours s'est déroulé et faire part du choix du jury européen qui s'est réuni ce matin.
Au-delà de l'attrait d'une compétition gourmande, au-delà de la tentation de mettre du sel à notre Présidence, cette initiative devrait contribuer, à sa mesure, à inscrire l'Europe dans le quotidien de nos concitoyens. Elle illustre aussi, à sa manière, la priorité que nous accordons aux thèmes de la qualité et de la sécurité alimentaires.
Pour ma part, je ne peux m'empêcher de voir dans cet exercice une parabole. Certains assimilent, péjorativement, la construction européenne à une cuisine. Devant les chefs renommés ici présents, j'accepte bien volontiers cette comparaison. Car nos ingrédients ont pour nom une certaine vision de l'Europe, la détermination politique d'avancer, l'écoute des partenaires pour favoriser le consensus, la conscience de la responsabilité devant nos peuples.
Comme vous pouvez l'imaginer, la construction européenne est un processus de négociation permanente à tous les niveaux. Ainsi, pour toute Présidence, il faut, au départ, être capable de faire mariner les délégations. A un certain moment, les premiers frémissements commencent : certains inquiets se demandent alors comment la Présidence pourra faire une omelette sans casser des ufs ; mais ils savent aussi qu'au bout du compte, chacun devra mettre de l'eau dans son vin. En tout cas, il nous faudra mettre la main à la pâte, si nous voulons éviter, à Nice, à la fin de l'année, un résultat mi-figue, mi raisin.
Certains verront dans ces propos un essai de description de l'activité communautaire, à la manière d'Arcimboldo, ce peintre de la Renaissance italienne, auteur de ces figures humaines, composées de légumes, de coquillages ou de fruits. D'autres y auront décrypté une sombre vision de la négociation en cours au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG) pour réformer les institutions de l'Union. Ils ne sont, en vérité, qu'un éloge à la diversité et à la qualité des identités culturelles qui fondent notre civilisation européenne.
Il me reste à laisser la parole à Bernard Fournier et à souhaiter à l'Européen de prendre place dans notre patrimoine commun aux côtés du Pithiviers, du Strudel, du sabayon, et même du pudding !./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 octobre 2000)
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui au Quai d'Orsay. C'est à nouveau la Présidence française de l'Union européenne qui nous réunit aujourd'hui. Mais je remarque une assistance plus large que celle du cercle des journalistes que nous avons l'habitude de voir. Je leur souhaite tout particulièrement la bienvenue. Comme tous bons journalistes, ils sont à la recherche d'informations à se mettre sous la dent, de précisions croustillantes, de détails piquants. Ils ne seront pas déçus aujourd'hui.
Nous sommes en effet rassemblés pour récompenser le lauréat du concours "l'Européen", une pâtisserie spécialement créée pour l'occasion.
Avant de laisser la parole à Bernard Fournier, le président du jury, - qui officie au Petit Colombier, une table bien connue et appréciée -, je voudrais d'abord resituer cette initiative dans le cadre de la campagne d'information que nous mettons en uvre à l'occasion de la présidence française, et vous dire quelques mots sur les enjeux actuels. Mais je perçois bien l'impatience des papilles gustatives ; j'essayerai donc d'être bref et d'éviter la guimauve.
A l'occasion de ce semestre de présidence, court et intense, les autorités françaises ont souhaité faire un effort de communication sans précédent. Elles ont en effet jugé essentiel que nos concitoyens perçoivent bien le sens d'un exercice qui mobilise les plus hautes autorités de l'Etat, l'ensemble du gouvernement, et qui est marqué par de nombreux événements en France, avec, au premier rang, les temps forts que représentent les Sommets de Biarritz, en octobre, et de Nice, en décembre.
Nous nous sommes sont fixés trois objectifs :
- faciliter le travail de tous ceux qui sont impliqués dans cet exercice lourd, dont évidemment les médias, pour qu'il soit aussi confortable que possible ;
- présenter et expliquer nos priorités, informer du déroulement de la Présidence française. Comme vous le savez, les acteurs de la présidence, à tous les niveaux, s'y emploient régulièrement, en s'appuyant notamment sur les possibilités d'information et de documentation qu'offre l'Internet. A cet égard, j'invite celles et ceux qui ne le fréquentent pas encore à se brancher sur le site Internet "présidence-europe.fr". C'est un outil très utile et, me semble-t-il, attrayant ;
- enfin, faire un effort de pédagogie sur l'Europe. Tel est l'objet de la campagne, lancée en juillet, sur le thème "dessinons l'Europe ensemble".
Cette signature entend souligner le caractère collectif de l'entreprise européenne. Elle implique d'abord chaque Etat membre qui, à tour de rôle, pour une période de six mois, selon un ordre fixé par les traités, assure la présidence de l'Union. D'où cette image d'une palette de crayons aux couleurs nationales. Mais elle traduit aussi le fait que chacun est invité à se sentir impliqué dans un exercice déterminant pour l'avenir de notre pays, lui-même indissociable de l'avenir de l'Europe.
Concrètement, nous avons cherché dans cette campagne à combiner une série d'actions :
Publicité, d'abord, avec une annonce parue dans la presse nationale et régionale, quotidienne et hebdomadaire, tout au long de l'été, puis à nouveau courant octobre. Un spot radio sera diffusé en octobre avec une voix bien connue, celle d'André Dussolier.
Ensuite, différents supports de communication ont été édités, dont un carnet de jeux destiné aux enfants pour présenter de façon ludique l'Europe et les Européens. Ils ont été distribués sur les autoroutes, dans les trains et les avions autour des vacances, puis dans les relais d'information sur l'Europe.
Enfin, il y a la manifestation d'aujourd'hui pour célébrer la création d'un gâteau baptisé "l'Européen". Organisé en partenariat avec Euro-Toques, une association européenne qui regroupe plus de 3 000 chefs de toute l'Europe, ce concours gastronomique représente une allégorie sur la fédération des goûts et des talents, au service de l'identité européenne.
Je laisse à Bernard Fournier le soin de vous expliquer comment le concours s'est déroulé et faire part du choix du jury européen qui s'est réuni ce matin.
Au-delà de l'attrait d'une compétition gourmande, au-delà de la tentation de mettre du sel à notre Présidence, cette initiative devrait contribuer, à sa mesure, à inscrire l'Europe dans le quotidien de nos concitoyens. Elle illustre aussi, à sa manière, la priorité que nous accordons aux thèmes de la qualité et de la sécurité alimentaires.
Pour ma part, je ne peux m'empêcher de voir dans cet exercice une parabole. Certains assimilent, péjorativement, la construction européenne à une cuisine. Devant les chefs renommés ici présents, j'accepte bien volontiers cette comparaison. Car nos ingrédients ont pour nom une certaine vision de l'Europe, la détermination politique d'avancer, l'écoute des partenaires pour favoriser le consensus, la conscience de la responsabilité devant nos peuples.
Comme vous pouvez l'imaginer, la construction européenne est un processus de négociation permanente à tous les niveaux. Ainsi, pour toute Présidence, il faut, au départ, être capable de faire mariner les délégations. A un certain moment, les premiers frémissements commencent : certains inquiets se demandent alors comment la Présidence pourra faire une omelette sans casser des ufs ; mais ils savent aussi qu'au bout du compte, chacun devra mettre de l'eau dans son vin. En tout cas, il nous faudra mettre la main à la pâte, si nous voulons éviter, à Nice, à la fin de l'année, un résultat mi-figue, mi raisin.
Certains verront dans ces propos un essai de description de l'activité communautaire, à la manière d'Arcimboldo, ce peintre de la Renaissance italienne, auteur de ces figures humaines, composées de légumes, de coquillages ou de fruits. D'autres y auront décrypté une sombre vision de la négociation en cours au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG) pour réformer les institutions de l'Union. Ils ne sont, en vérité, qu'un éloge à la diversité et à la qualité des identités culturelles qui fondent notre civilisation européenne.
Il me reste à laisser la parole à Bernard Fournier et à souhaiter à l'Européen de prendre place dans notre patrimoine commun aux côtés du Pithiviers, du Strudel, du sabayon, et même du pudding !./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 octobre 2000)