Message de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, à M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur la politique sociale du gouvernement et sur le mécontentement du "monde du travail", à Paris le 21 janvier 2004.

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Monsieur le Premier ministre,
Le mécontentement monte dans le monde du travail, à la SNCF, à EDF, Giat Industries, Aéroports de Paris, France Telecom, dans les hôpitaux ou encore dans la fonction publique territoriale. Face aux décisions réactionnaires dont ils sont les victimes, nombreux sont celles et ceux qui prévoient de s'associer aux journées d'actions qui vont marquer l'actualité sociale de ce mois de janvier.
Ils savent que le changement de statut d'EDF-GDF, l'ouverture du marché n'a pas d'autre objectif que de grossir les portefeuilles en Bourse de quelques uns au mépris de l'intérêt général et des besoins des usagers. Ils savent que vos bonnes paroles pour l'hôpital se traduisent par une aggravation programmée de la situation. Ils savent que le désengagement de l'Etat à la SNCF se traduira encore par plusieurs milliers de suppressions d'emplois et un pouvoir d'achat en berne. Ils savent que votre gouvernement refuse toujours dans la fonction publique, l'ouverture de négociations que les organisations syndicales, unanimes, réclament.
Alors que vous annoncez le retour de la croissance, des grands patrons précisent dans la presse qu'elle ne se traduira ni sur l'emploi ni sur les salaires. Le chômage flirte avec les 10 % de la population active, et vous supprimez les allocations à des dizaines et des dizaines de milliers de chômeurs. La consommation des ménages stagne comme les investissements des entreprises, et vous favorisez les bas-salaires avec le RMA et les contrats-jeunes. La production industrielle recule et vous laissez faire. Trois millions de salariés sont payés au SMIC, un million de personnes survivent avec le RMI, et vous vous payez de mots.
Avec la loi de dialogue social, vous voulez casser le code du travail. Avec le contrat de mission, vous systématisez l'insécurité de l'emploi ! Aucune de vos prétendues réformes n'apporte de réponses aux attentes de notre pays. Elles ne répondent qu'aux exigences du Medef. Ce dont son patron vous a félicité encore ce matin dans une interview. Reculs sociaux, réductions massives d'emplois, pressions sur les salaires, tout cela joue contre la croissance, contre la France.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin entendre les aspirations populaires ? Allez-vous enfin ouvrir un véritable dialogue social ?

(source http://www.pcf.fr, le 10 février 2004)