Texte intégral
LA CROIX, le 21 avril 2005
Q - Pour créer des emplois en France faut-il aller en Chine ?
R - La Chine est en croissance de 9 % depuis vingt-cinq ans. Juste quelques chiffres pour réaliser l'ampleur de cette croissance : dans les dix ans à venir, la Chine va avoir à acheter un millier d'avions de plus de 100 places ; elle projette la construction de 40 centrales nucléaires ; elle va construire 20 000 kilomètres de lignes de chemin de fer ; six millions de téléphones portables s'y vendent chaque mois.
Pour ceux qui n'ont jamais été en Chine, je comprends le sentiment de frayeur que l'on peut avoir. Pour les entreprises qui ont vu ce marché chinois, cette croissance apparaît comme une aubaine.
Cette année, notre plan d'action commercial prévoit de faire connaître ce marché à un millier de nouvelles entreprises françaises. Nous devons et nous pouvons faire plus en Chine. Le marché chinois arrive à un stade où il exprime à la fois une demande en infrastructures et en produits haut de gamme. Un exemple, les vins de qualité et le cognac sont en forte progression.
D'une manière générale, les exportations créent de l'activité. Plus de six millions d'emplois en France sont liés au commerce extérieur, et chaque milliard d'euros supplémentaire crée 15 000 emplois. Bien sûr, il ne faut pas s'imaginer que les affaires soient uniquement liées à un voyage officiel. Ce sont les entreprises qui font les contrats, mais le voyage d'un Premier ministre peut être accélérateur. Surtout que les Chinois n'ont pas oublié que Jean-Pierre Raffarin a honoré une invitation chinoise, en avril 2003, en pleine épidémie du SRAS.
En ce moment, c'est l'Année de la France en Chine et le Premier ministre recevra bientôt son homologue chinois à Paris. Le climat est positif et, quand les relations politiques sont bonnes, on peut se dire les choses franchement.
Dans le domaine textile, il est vrai que nous subissons des préjudices du fait de la levée des quotas. Les Chinois en sont conscients. Ils ont essayé de bloquer leurs investissements dans ce secteur et ont mis des taxes à leurs exportations. Quant à la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes létales, la France est plutôt du côté des Chinois pour dire que cet embargo est obsolète du fait de la position internationale de la Chine et de son sens des responsabilités.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2005)
BFM le 21 avril 2005
F. Lundy - Trois jours de visite en Chine pour J.-P. Raffarin, qui est arrivé hier soir à Pékin, accompagné d'une trentaine de chefs d'entreprise de grandes boîtes et de plusieurs ministres, dont vous, F. Loos. Cette visite de J.-P. Raffarin a déjà bien démarré : dix nouvelles commandes pour Airbus en Chine d'un montant de 500 à 600 millions de dollars, des A319, des A320, une lettre d'intention pour la vente d'un demi million de tonnes de blé français à la Chine. Qu'est-ce qu'il y a encore à suivre ?
R - Vous savez tout ! Il y a aussi un accord avec Valeo et l'automobile ; il y a des accords entre Areva, EDF et les constructeurs de centrales électriques en Chine ; il y a des accords de soutien, d'assistance technique pour régler les problèmes sanitaires, pour nous aider à exporter dans le domaine agroalimentaire. Bref, toute une palette d'accords ont été étudiés ce matin.
Q - Et il y en a pour combien, au total ?
R - On n'a pas fait d'addition. D'ailleurs, cela n'a pas beaucoup de sens, mais il y a des choses à court terme et à moyen terme. Quand on fait les progrès sur des ventes en direct, c'est chiffrable ; quand vous faites des accords qui permettent de vendre plus tard, ça ferait un chiffre fantaisiste si je vous le disais ce que ça peut donner. Mais en tout cas, c'est consistant.
Q - Pourtant, c'est un voyage à hauts risques, dans un contexte difficile. D'abord, les Chinois ne sont-ils pas un petit peu irrités par toutes les pressions concernant le dossier textile, dont vous êtes partie prenante et sur lequel on vous a beaucoup entendu ?
R - Oui, bien sûr, ils sont irrités. Mais d'un autre côté, il faut bien qu'ils se rendent compte que leur responsabilité est importante. Ils ont eux-mêmes constaté l'augmentation de leurs exportations, la baisse des prix d'ailleurs dans lesquels leurs fabricants travaillent. Ils ont donc compris que nous avions un problème et que nous devions beaucoup discuter ensemble pour résoudre ce problème...
Q - Autre contexte difficile, c'est la Chine qui s'impatiente concernant la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes, un embargo en vigueur depuis seize ans, depuis Tien An Men. L'Union européenne l'a promis pour le 30 juin, la France et l'Allemagne sont d'accord, mais ça traîne, il y a des divisions chez les Vingt-cinq. Est-ce que les Chinois ne pourraient pas nous dire de tenir notre promesse, sinon il y aura moins de contrats que prévu ?
R - Non, il ne faut pas tout mélanger. Mais effectivement, les Chinois savent que les Français tiennent à la levée de cet embargo et ils nous font confiance pour que nous, Européens, nous respections l'engagement qui avait été pris au mois de décembre de l'année dernière.
Q - Est-ce qu'il n'y a pas aussi, dans ce voyage, une dimension européenne, pour montrer que l'Europe doit être forte face à la Chine, alors que l'on est évidemment en pleine campagne sur le référendum ?
R - Vers la fin de la conférence de presse, J.-P. Raffarin a proposé qu'il y ait l'Année de l'Europe en Chine. Et le Premier ministre chinois a dit que c'était une excellente idée. Donc voilà, votre proposition a déjà été faite !
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 avril 2005)
Q - Pour créer des emplois en France faut-il aller en Chine ?
R - La Chine est en croissance de 9 % depuis vingt-cinq ans. Juste quelques chiffres pour réaliser l'ampleur de cette croissance : dans les dix ans à venir, la Chine va avoir à acheter un millier d'avions de plus de 100 places ; elle projette la construction de 40 centrales nucléaires ; elle va construire 20 000 kilomètres de lignes de chemin de fer ; six millions de téléphones portables s'y vendent chaque mois.
Pour ceux qui n'ont jamais été en Chine, je comprends le sentiment de frayeur que l'on peut avoir. Pour les entreprises qui ont vu ce marché chinois, cette croissance apparaît comme une aubaine.
Cette année, notre plan d'action commercial prévoit de faire connaître ce marché à un millier de nouvelles entreprises françaises. Nous devons et nous pouvons faire plus en Chine. Le marché chinois arrive à un stade où il exprime à la fois une demande en infrastructures et en produits haut de gamme. Un exemple, les vins de qualité et le cognac sont en forte progression.
D'une manière générale, les exportations créent de l'activité. Plus de six millions d'emplois en France sont liés au commerce extérieur, et chaque milliard d'euros supplémentaire crée 15 000 emplois. Bien sûr, il ne faut pas s'imaginer que les affaires soient uniquement liées à un voyage officiel. Ce sont les entreprises qui font les contrats, mais le voyage d'un Premier ministre peut être accélérateur. Surtout que les Chinois n'ont pas oublié que Jean-Pierre Raffarin a honoré une invitation chinoise, en avril 2003, en pleine épidémie du SRAS.
En ce moment, c'est l'Année de la France en Chine et le Premier ministre recevra bientôt son homologue chinois à Paris. Le climat est positif et, quand les relations politiques sont bonnes, on peut se dire les choses franchement.
Dans le domaine textile, il est vrai que nous subissons des préjudices du fait de la levée des quotas. Les Chinois en sont conscients. Ils ont essayé de bloquer leurs investissements dans ce secteur et ont mis des taxes à leurs exportations. Quant à la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes létales, la France est plutôt du côté des Chinois pour dire que cet embargo est obsolète du fait de la position internationale de la Chine et de son sens des responsabilités.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 avril 2005)
BFM le 21 avril 2005
F. Lundy - Trois jours de visite en Chine pour J.-P. Raffarin, qui est arrivé hier soir à Pékin, accompagné d'une trentaine de chefs d'entreprise de grandes boîtes et de plusieurs ministres, dont vous, F. Loos. Cette visite de J.-P. Raffarin a déjà bien démarré : dix nouvelles commandes pour Airbus en Chine d'un montant de 500 à 600 millions de dollars, des A319, des A320, une lettre d'intention pour la vente d'un demi million de tonnes de blé français à la Chine. Qu'est-ce qu'il y a encore à suivre ?
R - Vous savez tout ! Il y a aussi un accord avec Valeo et l'automobile ; il y a des accords entre Areva, EDF et les constructeurs de centrales électriques en Chine ; il y a des accords de soutien, d'assistance technique pour régler les problèmes sanitaires, pour nous aider à exporter dans le domaine agroalimentaire. Bref, toute une palette d'accords ont été étudiés ce matin.
Q - Et il y en a pour combien, au total ?
R - On n'a pas fait d'addition. D'ailleurs, cela n'a pas beaucoup de sens, mais il y a des choses à court terme et à moyen terme. Quand on fait les progrès sur des ventes en direct, c'est chiffrable ; quand vous faites des accords qui permettent de vendre plus tard, ça ferait un chiffre fantaisiste si je vous le disais ce que ça peut donner. Mais en tout cas, c'est consistant.
Q - Pourtant, c'est un voyage à hauts risques, dans un contexte difficile. D'abord, les Chinois ne sont-ils pas un petit peu irrités par toutes les pressions concernant le dossier textile, dont vous êtes partie prenante et sur lequel on vous a beaucoup entendu ?
R - Oui, bien sûr, ils sont irrités. Mais d'un autre côté, il faut bien qu'ils se rendent compte que leur responsabilité est importante. Ils ont eux-mêmes constaté l'augmentation de leurs exportations, la baisse des prix d'ailleurs dans lesquels leurs fabricants travaillent. Ils ont donc compris que nous avions un problème et que nous devions beaucoup discuter ensemble pour résoudre ce problème...
Q - Autre contexte difficile, c'est la Chine qui s'impatiente concernant la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes, un embargo en vigueur depuis seize ans, depuis Tien An Men. L'Union européenne l'a promis pour le 30 juin, la France et l'Allemagne sont d'accord, mais ça traîne, il y a des divisions chez les Vingt-cinq. Est-ce que les Chinois ne pourraient pas nous dire de tenir notre promesse, sinon il y aura moins de contrats que prévu ?
R - Non, il ne faut pas tout mélanger. Mais effectivement, les Chinois savent que les Français tiennent à la levée de cet embargo et ils nous font confiance pour que nous, Européens, nous respections l'engagement qui avait été pris au mois de décembre de l'année dernière.
Q - Est-ce qu'il n'y a pas aussi, dans ce voyage, une dimension européenne, pour montrer que l'Europe doit être forte face à la Chine, alors que l'on est évidemment en pleine campagne sur le référendum ?
R - Vers la fin de la conférence de presse, J.-P. Raffarin a proposé qu'il y ait l'Année de l'Europe en Chine. Et le Premier ministre chinois a dit que c'était une excellente idée. Donc voilà, votre proposition a déjà été faite !
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 avril 2005)