Déclaration de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, sur la prévention et la lutte contre la violence dans le sport, Ivry le 4 octobre 2000.

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Circonstance : Conférence de presse pour le lancement de la campagne de prévention et de lutte contre la violence dans le sport à Ivry le 4 octobre 2000

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
En avril 99, le District Football de la Seine St Denis très soucieux de la montée de la violence sur les terrains du département décidait à la demande des arbitres le gel temporaire de ses compétitions. Cette action intervenait alors que le dimanche précédent, un joueur de
Clichy s/Bois avait été apeuré par un supporter. Le ministre de l'Intérieur et moi-même réagissions immédiatement en annonçant après concertation avec le mouvement sportif, la création d'un plan anti violence. Afin de permettre une reprise des compétitions dans de bonnes conditions il fallait une démarche efficace, innovante et interministérielle pour pérenniser contre toutes les formes d'incivilité sur les terrains de sport.
Parmi ces mesures figurait la nomination d'un officier de police référent. La convention étant signée le 22 octobre dernier avec le ministère des transports, le ministère de la Jeunesse et des Sports et la RATP, pour permettre le recrutement d'agents locaux de médiation sociale (34 en Seine Saint-Denis).
Les évènements de la saison sportive 98/99, nous ont appris que lutter contre la violence dans le sport n'est pas un travail simple ni immédiatement productif.
Tout ou presque était à construire.
Les mesures que nous avons prises en Seine St Denis ont .. fait reculer la violence de 43 % en 1 an. Pour être claire, il y a eu 1117 sanctions pour la saison 98/99 et 445 pour la saison 99/2000.
Au vu de ces résultats encourageants, il nous paraissait très important de étendre ce dispositif à un échelon national. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur et moi-même avec les instances sportives avons établis une cartographie en ciblant maintenant les départements dans lesquels il y avait une augmentation sensible des comportements violents dans les enceintes sportives ou, au dehors. 26 départements ont été identifiés. La liste de ces départements figure dans les documents qui vous ont été remis. Pour coordonner l'action menée ensemble dans ces départements un dispositif opérationnel à 3 niveaux va être mis en place. L'arrêté portant sur la création d'une commission nationale de prévention et de lutte contre la violence dans le sport, que je viens de signer avec mon ami le ministre de l'Intérieur.
Au niveau national Cette commission sera chargée de définir les grandes orientations politiques en la matière. Elle sera coprésidée par le ministre de l'Intérieur et moi-même et se tiendra deux fois par an.
Au niveau régional la commission aura une mission d'échanges et de renseignements et de coordination interdépartementale. Elle sera présidée par le Préfet de police de région.
S'agissant du niveau départemental l'objectif doit être une liaison permanente entre la direction départementale de la sécurité publique et la direction départementale de la Jeunesse et des Sports, et du mouvement sportif.
Le dernier volet du dispositif sera le lancement dans le premier trimestre 2001, en partenariat avec les grandes entreprises de service public que sont la SNCF et la RATP d'une grande campagne nationale de prévention en direction des pratiquants et des pratiquantes.
Plusieurs sportifs de renom ont souhaité s'associer à cette campagne. La liste de ces sportifs est intéressante car, ils viennent de beaucoup de disciplines différentes.
Leur engagement exemplaire sur les terrains de sport constitue une référence très forte pour la jeunesse.
N'oublions pas que dans le sondage que le ministère de la Jeunesse et des Sports a réalisé par l'IFOP début 2000 démontre de façon surprenante que la préoccupation des jeunes porte sur la violence. 71 % d'entre eux dont, 78 % de filles se déclarent prêts à se mobiliser durablement pour lutter contre toute forme de violence.
Par ailleurs ils estiment être à juste titre, les premières victimes de cette violence.
Cette action contre la violence est attendue par l'ensemble du mouvement sportif. Elle est la démonstration qu'une cohérence avec l'ensemble de la politique gouvernementale, deux ministères peuvent conjuguer leurs efforts pour faire reculer la violence.
C'est avec ses millions de pratiquants et de pratiquantes que nous voulons l'engager de façon durable pour que le sport, la fraternité et le plaisir l'emporte sur la violence.
Avec la même détermination que dans la lutte contre le dopage, et la même volonté d'être à l'écoute de ceux qui sont concernés.
Je tiens à remercier les sportifs qui nous ont donné leur accord pour participer à cette action. Merci.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 6 octobre 2000)