Déclaration de M. Jean-Claude Gaudin, vice-président délégué de l'UMP, sur le soutien de l'UMP à son président, Alain Juppé, condamné en première instance pour l'affaire des "emplois fictifs" de la ville de Paris, sur l'enjeu des élections régionales de 2004 et sur la politique gouvernementale, Paris le 8 février 2004.

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Circonstance : Deuxième congrès de l'UMP, à Paris, porte de Versailles le 8 février 2004

Texte intégral

Mes chers amis,
Je voudrais vous dire tout le plaisir qui est le mien, qui est le nôtre, de vous retrouver tous ici réunis, après les moments emprunts d'inquiétude et de tourment, que nous venons de traverser ensemble.
Ces dans ces conditions particulières, que le nom de notre parti prend sa pleine dimension. En effet, vous voir tous ici rassemblés, démontre que l'union n'est pas un vain mot. C'est dans les moments difficiles que l'on reconnaît la véritable union et la nécessité de pouvoir compter sur sa famille politique.
Nous pouvons affirmer aujourd'hui, sans nous tromper, que l'UMP est définitivement une grande famille.
Vous l'aurez compris, je souhaiterais avant tout que nous témoignions à notre président, Alain Juppé, notre soutien, notre profonde amitié, notre grande considération, pour son attitude courageuse.
Attitude digne et responsable d'un homme d'Etat, nous lui accordons plus que jamais notre confiance et notre reconnaissance pour l'action qu'il mène à la présidence de l'UMP.
Ce congrès survient à un moment d'autant plus important que nous sommes à la veille d'échéances électorales fondamentales pour notre pays. Avec les élections régionales et cantonales du mois de mars, nous nous engageons aujourd'hui résolument, avec la détermination forte qui est la nôtre, dans la dernière ligne droite avant la victoire.
Nous pouvons affirmer que nous abordons cette campagne dans des conditions favorables, même si nous aurions, bien sûr, souhaité que l'union de toutes les formations de la majorité se réalise davantage, dès le premier tour.
N'oublions jamais que c'est toujours la discorde qui expose à la défaite. N'oublions jamais le message d'union et le refus des divisions politiques et querelles politiciennes que les électeurs nous ont adressé le 21 avril 2002.
Trop longtemps, nous avons été victimes de divisions factices, nous avons entendu et compris le message, c'est pour cela que durant de longs mois, nous avons invariablement tendu la main à François Bayrou et à ses amis. Ceux-ci n'ont pas toujours voulu y répondre, préférant une stratégie d'autonomie.
Les discussions locales ont cependant permis la conclusion d'accords équilibrés et responsables dans six régions de France. Nous nous en félicitons, même si cela, de notre point de vue, reste insuffisant.
Je suis personnellement très heureux de l'accord que nous avons pu conclure avec Renaud Muselier, en Provence Alpes Côte d'Azur, c'est à la fois un gage de succès contre la gauche et contre le Front national.
Les électeurs de l'UDF et de l'UMP, en fait, les Françaises et les Français, qui nous font confiance, attendent et ne veulent pas que cette campagne électorale soit l'éternel écho de divisions affichées au sein de la grande famille de la droite et du centre. Ils ne veulent plus de ces querelles de personnes qui, trop souvent par le passé, nous ont fait perdre des batailles que l'on croyait trop tôt gagnées d'avance.
Il faut donc que les alliés de demain se souviennent, et dès aujourd'hui, qu'il y a aussi un deuxième tour, dont nous venons de parler et que la victoire future trouvera nécessairement ses racines dans l'union. J'invite chacun à adopter une attitude loyale et responsable afin d'éviter tout déchirement coupable.
Mes amis, nous devons avoir confiance en nous. Nous avons toutes les cartes en main pour l'emporter au soir du 28 mars. Nous nous lançons aujourd'hui dans la bataille électorale dans de bien meilleures conditions que nous n'aurions pu le croire, il y a à peine quelques semaines.
Sur le plan économique, la croissance est de retour, grâce aux courageuses réformes engagées par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Un seul chiffre : le gouvernement avait prévu une croissance de 1,7 pour 2004, ce chiffre, nous disent les Instituts de statistiques, sera certainement atteint dès le premier semestre de cette année.
De même, les récentes enquêtes d'opinion démontrent que la popularité du gouvernement est en hausse et ce n'est que juste retour des choses, elle vient sanctionner une action responsable au service de tous les Français.
Tous les débats publics, les débats parlementaires, les décisions du gouvernement montrent bien qu'aujourd'hui, c'est nous qui avons des idées, c'est nous qui les mettons en oeuvre, c'est nous qui répondons aux préoccupations de nos concitoyens et c'est nous qui prenons à bras le corps les difficultés des Françaises et des Français que le pouvoir socialiste a longtemps ignorées.
Au fur et à mesure, que les échéances vont se rapprocher, c'est le terrain qui va parler et le terrain, quand il s'agit de regarder la France au fond des yeux, nous sommes les plus présents, nous sommes les plus actifs. Nous pouvons compter sur 165 000 adhérents, fidèles, disponibles, prêts à se mobiliser pour porter nos idées et faire triompher nos valeurs. Grâce à eux, l'UMP est le premier parti de France.
Localement, l'UMP vit à travers ses sections départementales, actives, attentives, qui ont su s'organiser. L'UMP représente également la première force politique au sein des conseils généraux, et nous avons l'ambition de conquérir plusieurs présidences dans les conseils généraux. Nous sommes unis dans les mairies, dans les conseils régionaux, et nous avons la majorité au Parlement, à l'Assemblée nationale et à la Haute assemblée.
Nos chefs de file pour ces élections sont des personnalités incontournables de la vie politique française et, même si cela n'est pas facile, nous avons réussi, dès aujourd'hui, à vous présenter 90% des listes constituées pour les élections régionales et nous venons de désigner tout à l'heure nos chefs de file dans les départements d'outre-mer.
C'est grâce à cette présence, constante et fidèle, sur le territoire, que nous ferons prévaloir nos idées. Nous devons également nous appuyer sur le bilan du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, qui tient le cap fixé par le président de la République.
Il affiche une authentique volonté de réforme et la met en oeuvre, même si c'est parfois difficile et même s'il faut aller à l'encontre des intérêts particuliers et des partisans du statu quo. Le gouvernement travaille dans l'intérêt de tous afin de préparer un meilleur avenir aux enfants de France.
Beaucoup a été fait en vingt mois, qu'il s'agisse de la lutte contre l'insécurité, de celle en faveur de l'emploi, du renouvellement du dialogue social, de la réforme nécessaire des retraites, de l'incitation à la création d'entreprises, ou de la réaffirmation de notre combat en faveur de la laïcité, le gouvernement et l'UMP ont toujours répondu présent.
Nous devons être fiers de ce gouvernement, fiers du courage dont il a fait preuve, pour mener à bien les réformes dont la France a besoin. Sa tâche était pourtant loin d'être aisée. Nous soldons encore aujourd'hui les comptes d'un lourd héritage des gouvernements socialistes successifs.
Durant les vingt dernières années, ils ont multiplié par dix la dette de la France, ont imposé des carcans parlementaires paralysant l'activité, sans se soucier ni des problèmes de sécurité, ni d'ailleurs non plus de ceux de l'éducation nationale.
Je vous le dis, mes chers amis, nos espoirs de victoire sont grands. Si la victoire aime l'effort, nous devons être prêts à en faire.
Surtout, il faut nous extraire de ce microcosme politico-médiatique parisien. Laissons la voix à nos régions et départements, nous pouvons ensemble faire des choses très importantes.
Et que l'on ne nous dise pas que la gauche ou la droite, c'est pareil !
Là où la gauche, dans nos régions et départements, gouverne, c'est une politique paralysante, faite au nom de l'idéologie socialiste et quelquefois même clanique. Nous avons une conception tout à fait différente, tout à fait moderne, de justice, d'équité et de progrès.
Chers amis, c'est le moment.
Le gouvernement a besoin de nous et nous devons le soutenir.
Nous devons être forts, rassemblés, unis, solidaires et nous le sommes, dans nos départements et nos régions. Tout cela, sous l'oeil attentif du chef de l'Etat qui montre le cap et définit les grands objectifs et dont nous sommes fiers, les uns et les autres, d'être des amis.
Il nous reste un mois et demi, pour nous battre, pour dialoguer, pour écouter, pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens et de gagner.
Aujourd'hui, notre congrès c'est d'abord le soutien à Juppé, bien entendu, à notre ami, à notre président, c'est aussi le démarrage très fort et très puissant de notre unité à l'intérieur de l'UMP, pour gagner les scrutins de mars.
Allez, en avant, allons-y et nous gagnerons.
(Source http://www.u-m-p.org, le 16 février 2004)