Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur la vie et les responsabilités des femmes de militaires, Paris le 3 février 2005.

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Circonstance : Assemblée générale de l'Association nationale des femmes de militaires (ANFEM), à Paris le 3 février 2005

Texte intégral

Madame la Présidente,
Madame,
Monsieur,
Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui et d'intervenir au moment où se tient votre assemblée générale.
Je sais combien avec discrétion et efficacité, vous intervenez quotidiennement ; vous le faites à la fois par votre action personnelle au sein de votre famille, comme épouse, comme mère, en affrontant des situations parfois délicates et aussi, et c'est cette action que je tiens à saluer aujourd'hui, à travers votre association.
Même si je n'ai pas souvent l'occasion de vous rencontrer, je suis venue vous dire combien je pense à vous, régulièrement, à toutes les épouses et les conjoints de militaires, car je sais que nos soldats ont été, encore tout particulièrement cette année, extrêmement sollicités. Je n'oublie par ceux qui, au cours des opérations, ont laissé leur vie ou ont été blessés. Nous pensons à eux avec émotion, et nous pensons également à leurs familles. Elles affrontent ces difficultés avec dignité et avec courage. Nous devons être proches d'elles et je sais que vous l'êtes.
Mais au-delà de ces situations dramatiques, je sais aussi que quotidiennement, on demande beaucoup aux conjointes et conjoints de militaires, ne serait-ce que d'assumer toute la charge d'une famille, et de vivre aussi avec une certaine solitude une partie de l'année lorsque les militaires sont en opérations extérieures. Je sais qu'il y a des moments difficiles. Je peux vous dire que lorsque je suis sur le terrain, ils ont parfaitement conscience eux-aussi que ces moments sont difficiles.
Parmi ces moments, il y a la rentrée des classes où il fait tout assumer soi-même, il y a les grandes fêtes. J'étais en Afghanistan à la fin de l'année, aussi bien auprès de nos forces spéciales qu'auprès de nos militaires qui sont au sein de la FIAS à Kaboul, et je sais que dans ces moments-là, ils regrettent profondément de ne pas être auprès des enfants, auprès des épouses, auprès des parents aussi que je n'oublie pas.
Par votre présence, par votre force aussi, vous contribuez au moral et à l'efficacité de nos militaires. Pour faire face à des situations qui ne sont pas toujours faciles à vivre, il faut avoir l'esprit disponible : on sait qu'il y a à la maison quelqu'un qui sait faire face à une rage de dents chez un petit, à une crise d'appendicite, à une mauvaise note ou une sanction ressentie comme injuste de la part d'un enfant, toutes ces situations du quotidien pour lesquelles nos militaires savent qu'elles sont assumées. Ils ont ainsi la liberté d'esprit à la fois pour faire face aux situations difficiles auxquelles ils sont confrontés, ils peuvent être plus ouverts vers les habitants des pays dans lesquels ils se trouvent, ce 'savoir-faire' des militaires français qui est à notre honneur et qui fait la réputation de nos armées. Elle tient aussi à cette capacité d'être proches des gens sur le terrain, de les comprendre et d'une certaine façon, vous les y aidez.
Cela mérite un coup de chapeau et je tenais à vous le donner.
Cette action personnelle, individuelle, vous la prolongez aussi au sein de votre association. L'Association nationale des femmes de militaires a, par rapport à beaucoup d'autres associations, ce quelque chose de plus qui est que chacune connaît les situations, les difficultés auxquelles vous êtes confrontées et que vous essayez de régler à travers votre action. C'est ce qui vous donne ce supplément de motivation ce supplément d'âme et sans doute, ce supplément d'efficacité dans les actions que vous menez vers les militaires, leurs époux, leurs conjoints mais également vers la société civile.
Cette année, vous vous êtes attachées à un problème essentiel qui est celui de la douleur ; c'est un vrai problème de notre société. C'est un problème aussi de chacune et de chacun de ceux qui la subissent. Grâce à votre action et aux sommes récoltées, vous êtes aujourd'hui en mesure d'offrir des pompes anti-douleur à morphine à des services de soins palliatifs dans des hôpitaux civils et des hôpitaux militaires.
Cette action, sachez que je l'apprécie personnellement, comme le ministère de la Défense l'apprécie aussi. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous pourrez toujours compter sur le soutien du ministère dans les actions que vous menez.
Je veux donc vous remercier pour votre dynamisme à l'instar de celui de votre présidente et de son bureau, pour votre motivation et votre générosité, générosité d'argent mais surtout générosité de temps et d'énergie.
Je vous dis simplement : " continuez ! ". je crois qu'ils ne vous le disent pas ou pas assez, mais vos maris sont fiers de vous et la France entière est fière de ce que vous faites.
Merci à vous.
Très bonne journée et très bon travail.

(Source http://www.defense.gouv.fr, le 21 mars 2005)