Texte intégral
BRUCE TOUSSAINT - Jean-Jérôme BERTOLUS est avec moi. Bonjour. Votre invité ce matin, c'est donc ?
JEAN-JEROME BERTOLUS - Renaud DUTREIL, le ministre de la Fonction publique. Ce très proche de Jacques CHIRAC va nous dire ce qu'il a pensé bien sûr de l'émission d'hier soir.
BRUCE TOUSSAINT - Bonjour Renaud DUTREIL et merci d'être avec nous ce matin. Vous avez regardé évidemment ?
RENAUD DUTREIL - Bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT - En entier ?
RENAUD DUTREIL - En entier.
BRUNO TOUSSAINT - Vous n'avez pas zappé sur " La nouvelle star " ?
RENAUD DUTREIL - Je n'ai pas zappé.
BRUCE TOUSSAINT - C'est bien, vous avez été très sage. Alors je voudrais qu'on revienne... vous avez sans doute vu en coulisses ce qu'on vient de dire avec Arnaud VIVIANT qui effectivement paraît être assez intéressant, c'est cette toute dernière intervention du chef de l'Etat visiblement un petit peu décontenancé par les deux heures qu'il venait de passer avec ces 80 jeunes et qui dit : je ne comprends pas... il dit : j'ai du mal à comprendre, ça me fait de la peine. C'est étonnant, cette phrase, comment est-ce que vous l'avez ressentie, cette phrase ?
RENAUD DUTREIL - D'abord il écoute les jeunes, il comprend les jeunes. Il fait le choix très courageux d'aller devant des jeunes dont on ne sait jamais à l'avance ce qu'ils vont dire. Quand vous débattez avec un homme politique, vous connaissez ses arguments, vous connaissez ce qu'il va dire. Là, il s'est vraiment jeté à l'eau. C'est-à-dire qu'il s'est immergé au milieu des Français et c'était aussi passionnant cette émission parce que... moi j'ai appris des choses..
BRUCE TOUSSAINT - Vous avez trouvé ça passionnant, vraiment ?
RENAUD DUTREIL - Moi j'ai trouvé que c'était passionnant parce que tous ces jeunes ont créé du suspense ; on ne savait pas quels arguments ils allaient utiliser. On a bien vu aussi qu'une partie des arguments qu'ils opposaient au non, n'avaient rien à voir avec le traité et que bien souvent, ce non, il est l'amalgame de sujets qui sont très différents et qui bien souvent d'ailleurs relèvent de nos affaires intérieures ou d'autres sujets. Donc le président a passé deux heures à tuer des peurs. Et c'est ça qui est important parce que je crois que les jeunes qui étaient là, n'étaient plus les mêmes à la sortie de l'émission. Ils avaient entendu des arguments que jamais jusqu'à présent peut-être ils n'avaient entendus. C'est très important de recentrer le débat sur la Constitution. On passe notre temps à zapper sur cette Constitution. Eh bien le président l'a recentré.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Vous l'avez vu, le président de la République, après l'émission ? Il a été satisfait de sa prestation ?
RENAUD DUTREIL - La question, ce n'est pas tellement de savoir...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Est-ce que vous l'avez eu ? Vous l'avez félicité ?
RENAUD DUTREIL - Non... ce n'est pas de savoir si le président lui-même a été satisfait, c'est de savoir s'il a pu reposer l'esprit des Français sur le vrai sujet qui est la Constitution. Et moi j'ai eu envie, en l'écoutant, de m'enflammer pour ce oui... je le suis déjà mais...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Mais est-ce qu'on a envie de voter oui ou est-ce qu'on s'interroge sur le non ? Parce qu'on a eu l'impression qu'en fait, d'accord, le camp du non, on l'a compris, c'est le camp de la peur. Mais c'est quoi le camp du oui ? Est-ce qu'on a eu cette réponse hier soir ?
RENAUD DUTREIL - Le camp du oui, c'est un camp qui a compris que cette Constitution, elle était à l'image de la France et c'est une chance pour la France qui a ses valeurs. Je vais donner un exemple très précis : moi je suis ministre de la Fonction publique. Il y a cinq millions de fonctionnaires en France et souvent on entend dire : l'Europe ne reconnaît pas le modèle français de service public. Eh bien dans ce traité, pour la première fois depuis 1957, c'est-à-dire depuis qu'on a écrit des traités européens, pour la première fois, la notion de service public, elle est écrite noir sur blanc et donc elle est protégée. Et donc ce traité, il protège le service public. Il protège le modèle français. Moi je trouve que ceux qui ont négocié ce traité, ont été très forts, les Français qui ont négocié ce traité, parce qu'ils ont réussi à faire que ce traité soit conforme à ce qui est notre modèle et qui n'est pas forcément le modèle hollandais ou le modèle britannique ou le modèle danois.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Mais Renaud DUTREIL... vous ne répondez pas complètement à ma question : est-ce que cette émission n'était pas un petit peu confuse ? Est-ce que finalement elle n'a pas d'abord porté sur le non et pas sur le oui ? Est-ce qu'il faudra que le président de la République réintervienne ?
RENAUD DUTREIL - ... Parce que les arguments du non, sont confus. Et c'est ça qui était aussi intéressant, c'est de voir à quel point aujourd'hui le camp du non est confus, lui, tandis que le président, lui, a été très clair, c'est-à-dire qu'il a remis les choses en face. Il y a beaucoup d'arguments du non qui sont à côté de la plaque, il faut le reconnaître, et il y a aujourd'hui des arguments simples sur la Constitution...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Le camp du oui, il est homogène à gauche et à droite ?
RENAUD DUTREIL - Oui, parce qu'on voit bien que la question, c'est premièrement celle du modèle français. Est-ce qu'il est conforté ou est-ce qu'il est affaibli par la Constitution ? Il est conforté, c'est évident, sur le service public, je l'ai dit il y a un instant, sur les droits sociaux des salariés, sur la démocratie. La France comptera plus en nombre de voix dans les institutions européennes avec le traité, que sans. Bon.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Alors ce qu'on a compris, c'est que voter oui, c'est voter anti-libéral. Vous êtes d'accord ?
RENAUD DUTREIL - Deuxième chose : nous sommes dans un monde qui est très peu organisé ; c'est ce qu'on appelle la mondialisation ultra-libérale. C'est-à-dire que c'est une compétition assez musclée avec demain des géants. La Chine demain, c'est un énorme concurrent et on n'imagine pas à quel point aujourd'hui. Si on est tout seul, nous la France, 60 millions d'habitants, tout seul, avec nos petites illusions sur ce que nous sommes et puis tous ces pays qui sont en train de se développer, si on est tout seul, c'est terminé...
BRUCE TOUSSAINT - Ca, c'est ce qu'il nous a expliqué et il était plutôt bon à ce moment là. Alors Renaud DUTREIL, je voudrais vous demander, parce que vous savez bien qu'une campagne, c'est de l'image et c'est de la forme. Est-ce qu'aujourd'hui, vous n'avez pas le sentiment au lendemain de cette émission, qu'il faut que le président CHIRAC redescende dans l'arène d'ici au 29 mai ? Est-ce que vous appelez à une autre émission, à autre chose de ce genre pour essayer de faire ce qui n'a pas pu être fait hier ?
RENAUD DUTREIL - Il faut d'abord voir comment les Français qui ont été très nombreux - moi je suis prêt à parier que l'audimat a été formidable parce que cette émission était passionnante, il y avait un vrai suspense et il y avait une relation très sincère, très juste, très vraie entre le président qui représente tous les Français et ces jeunes...
JEAN-JEROME BERTOLUS - L'audimat, c'est une chose ; les sondages, le prochain... vous pensez qu'il va y avoir, un peu comme lors du débat avec MITTERRAND et SEGUIN, où effectivement François MITTERRAND avait fait basculer dans le camp du oui, finalement... les sondages étaient auparavant dans le non et puis il a fait basculer dans le camp du oui, vous pensez qu'il va se repasser la même chose ?
RENAUD DUTREIL - Je ne suis pas devin. Ce que je vois, c'est que tous ces jeunes, ils étaient très touchants, moi j'en vois beaucoup des jeunes comme ça ; au fond, ils voient midi à leur porte, c'est normal. Leurs problèmes, c'est quoi ? C'est trouver un boulot, c'est avoir un diplôme qui soit reconnu dans une société qui évolue en permanence ? C'est que leurs valeurs, l'environnement etc... Tout ça, c'est important et les jeunes l'ont dit avec beaucoup de sincérité, beaucoup moins de machiavélisme que ne l'aurait fait un homme politique. Bon, admettons. Eh bien le président, il leur a vraiment parlé. Et il n'a esquivé aucune question. Il a été au fond des choses avec sa vision à lui...
BRUCE TOUSSAINT - Dernière question, Renaud DUTREIL, il nous a dit deux fois : n'ayez pas peur. On a eu le sentiment qu'à la fin de l'émission, c'est lui qui a eu un peu peur justement après ces deux heures. Est-ce que vous n'avez pas ressenti ça, vous aussi ? C'est ce qu'on a compris avec cette fameuse phrase de la fin de l'émission.
RENAUD DUTREIL - J'ai vu qu'avec le président de la République, il y avait le oui de la raison mais il y avait aussi le oui du cur et c'est celui-là que moi j'ai envie de voir grandir aujourd'hui, le oui du cur, un oui de passion et d'enthousiasme pour l'Europe parce que cette construction est passionnante.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Est-ce qu'il faut faire juste un comité du oui à côté de l'UMP qui ne se mobilise pas beaucoup ?
RENAUD DUTREIL - Il faut que la société civile, c'est-à-dire des chercheurs, des médecins, des chefs d'entreprises, des syndicalistes puissent montrer que c'est aussi leur affaire que de bâtir une Europe qui soit à notre image mais qui soit aussi une Europe puissance.
BRUCE TOUSSAINT - Merci Renaud DUTREIL, vous n'avez pas répondu à la question s'il fallait une autre émission ? D'un mot, oui ou non alors ?
RENAUD DUTREIL - Il y aura certainement d'autres émissions, je pense que le président de la République reparlera mais celle-là était une très bonne émission et en tout cas, elle m'a convaincu et je crois d'autres aussi.
BRUCE TOUSSAINT - Merci d'être venu ce matin pour en parler donc dans " La matinale ", merci beaucoup.
(Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 2 mai 2005)
JEAN-JEROME BERTOLUS - Renaud DUTREIL, le ministre de la Fonction publique. Ce très proche de Jacques CHIRAC va nous dire ce qu'il a pensé bien sûr de l'émission d'hier soir.
BRUCE TOUSSAINT - Bonjour Renaud DUTREIL et merci d'être avec nous ce matin. Vous avez regardé évidemment ?
RENAUD DUTREIL - Bien sûr.
BRUCE TOUSSAINT - En entier ?
RENAUD DUTREIL - En entier.
BRUNO TOUSSAINT - Vous n'avez pas zappé sur " La nouvelle star " ?
RENAUD DUTREIL - Je n'ai pas zappé.
BRUCE TOUSSAINT - C'est bien, vous avez été très sage. Alors je voudrais qu'on revienne... vous avez sans doute vu en coulisses ce qu'on vient de dire avec Arnaud VIVIANT qui effectivement paraît être assez intéressant, c'est cette toute dernière intervention du chef de l'Etat visiblement un petit peu décontenancé par les deux heures qu'il venait de passer avec ces 80 jeunes et qui dit : je ne comprends pas... il dit : j'ai du mal à comprendre, ça me fait de la peine. C'est étonnant, cette phrase, comment est-ce que vous l'avez ressentie, cette phrase ?
RENAUD DUTREIL - D'abord il écoute les jeunes, il comprend les jeunes. Il fait le choix très courageux d'aller devant des jeunes dont on ne sait jamais à l'avance ce qu'ils vont dire. Quand vous débattez avec un homme politique, vous connaissez ses arguments, vous connaissez ce qu'il va dire. Là, il s'est vraiment jeté à l'eau. C'est-à-dire qu'il s'est immergé au milieu des Français et c'était aussi passionnant cette émission parce que... moi j'ai appris des choses..
BRUCE TOUSSAINT - Vous avez trouvé ça passionnant, vraiment ?
RENAUD DUTREIL - Moi j'ai trouvé que c'était passionnant parce que tous ces jeunes ont créé du suspense ; on ne savait pas quels arguments ils allaient utiliser. On a bien vu aussi qu'une partie des arguments qu'ils opposaient au non, n'avaient rien à voir avec le traité et que bien souvent, ce non, il est l'amalgame de sujets qui sont très différents et qui bien souvent d'ailleurs relèvent de nos affaires intérieures ou d'autres sujets. Donc le président a passé deux heures à tuer des peurs. Et c'est ça qui est important parce que je crois que les jeunes qui étaient là, n'étaient plus les mêmes à la sortie de l'émission. Ils avaient entendu des arguments que jamais jusqu'à présent peut-être ils n'avaient entendus. C'est très important de recentrer le débat sur la Constitution. On passe notre temps à zapper sur cette Constitution. Eh bien le président l'a recentré.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Vous l'avez vu, le président de la République, après l'émission ? Il a été satisfait de sa prestation ?
RENAUD DUTREIL - La question, ce n'est pas tellement de savoir...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Est-ce que vous l'avez eu ? Vous l'avez félicité ?
RENAUD DUTREIL - Non... ce n'est pas de savoir si le président lui-même a été satisfait, c'est de savoir s'il a pu reposer l'esprit des Français sur le vrai sujet qui est la Constitution. Et moi j'ai eu envie, en l'écoutant, de m'enflammer pour ce oui... je le suis déjà mais...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Mais est-ce qu'on a envie de voter oui ou est-ce qu'on s'interroge sur le non ? Parce qu'on a eu l'impression qu'en fait, d'accord, le camp du non, on l'a compris, c'est le camp de la peur. Mais c'est quoi le camp du oui ? Est-ce qu'on a eu cette réponse hier soir ?
RENAUD DUTREIL - Le camp du oui, c'est un camp qui a compris que cette Constitution, elle était à l'image de la France et c'est une chance pour la France qui a ses valeurs. Je vais donner un exemple très précis : moi je suis ministre de la Fonction publique. Il y a cinq millions de fonctionnaires en France et souvent on entend dire : l'Europe ne reconnaît pas le modèle français de service public. Eh bien dans ce traité, pour la première fois depuis 1957, c'est-à-dire depuis qu'on a écrit des traités européens, pour la première fois, la notion de service public, elle est écrite noir sur blanc et donc elle est protégée. Et donc ce traité, il protège le service public. Il protège le modèle français. Moi je trouve que ceux qui ont négocié ce traité, ont été très forts, les Français qui ont négocié ce traité, parce qu'ils ont réussi à faire que ce traité soit conforme à ce qui est notre modèle et qui n'est pas forcément le modèle hollandais ou le modèle britannique ou le modèle danois.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Mais Renaud DUTREIL... vous ne répondez pas complètement à ma question : est-ce que cette émission n'était pas un petit peu confuse ? Est-ce que finalement elle n'a pas d'abord porté sur le non et pas sur le oui ? Est-ce qu'il faudra que le président de la République réintervienne ?
RENAUD DUTREIL - ... Parce que les arguments du non, sont confus. Et c'est ça qui était aussi intéressant, c'est de voir à quel point aujourd'hui le camp du non est confus, lui, tandis que le président, lui, a été très clair, c'est-à-dire qu'il a remis les choses en face. Il y a beaucoup d'arguments du non qui sont à côté de la plaque, il faut le reconnaître, et il y a aujourd'hui des arguments simples sur la Constitution...
JEAN-JEROME BERTOLUS - Le camp du oui, il est homogène à gauche et à droite ?
RENAUD DUTREIL - Oui, parce qu'on voit bien que la question, c'est premièrement celle du modèle français. Est-ce qu'il est conforté ou est-ce qu'il est affaibli par la Constitution ? Il est conforté, c'est évident, sur le service public, je l'ai dit il y a un instant, sur les droits sociaux des salariés, sur la démocratie. La France comptera plus en nombre de voix dans les institutions européennes avec le traité, que sans. Bon.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Alors ce qu'on a compris, c'est que voter oui, c'est voter anti-libéral. Vous êtes d'accord ?
RENAUD DUTREIL - Deuxième chose : nous sommes dans un monde qui est très peu organisé ; c'est ce qu'on appelle la mondialisation ultra-libérale. C'est-à-dire que c'est une compétition assez musclée avec demain des géants. La Chine demain, c'est un énorme concurrent et on n'imagine pas à quel point aujourd'hui. Si on est tout seul, nous la France, 60 millions d'habitants, tout seul, avec nos petites illusions sur ce que nous sommes et puis tous ces pays qui sont en train de se développer, si on est tout seul, c'est terminé...
BRUCE TOUSSAINT - Ca, c'est ce qu'il nous a expliqué et il était plutôt bon à ce moment là. Alors Renaud DUTREIL, je voudrais vous demander, parce que vous savez bien qu'une campagne, c'est de l'image et c'est de la forme. Est-ce qu'aujourd'hui, vous n'avez pas le sentiment au lendemain de cette émission, qu'il faut que le président CHIRAC redescende dans l'arène d'ici au 29 mai ? Est-ce que vous appelez à une autre émission, à autre chose de ce genre pour essayer de faire ce qui n'a pas pu être fait hier ?
RENAUD DUTREIL - Il faut d'abord voir comment les Français qui ont été très nombreux - moi je suis prêt à parier que l'audimat a été formidable parce que cette émission était passionnante, il y avait un vrai suspense et il y avait une relation très sincère, très juste, très vraie entre le président qui représente tous les Français et ces jeunes...
JEAN-JEROME BERTOLUS - L'audimat, c'est une chose ; les sondages, le prochain... vous pensez qu'il va y avoir, un peu comme lors du débat avec MITTERRAND et SEGUIN, où effectivement François MITTERRAND avait fait basculer dans le camp du oui, finalement... les sondages étaient auparavant dans le non et puis il a fait basculer dans le camp du oui, vous pensez qu'il va se repasser la même chose ?
RENAUD DUTREIL - Je ne suis pas devin. Ce que je vois, c'est que tous ces jeunes, ils étaient très touchants, moi j'en vois beaucoup des jeunes comme ça ; au fond, ils voient midi à leur porte, c'est normal. Leurs problèmes, c'est quoi ? C'est trouver un boulot, c'est avoir un diplôme qui soit reconnu dans une société qui évolue en permanence ? C'est que leurs valeurs, l'environnement etc... Tout ça, c'est important et les jeunes l'ont dit avec beaucoup de sincérité, beaucoup moins de machiavélisme que ne l'aurait fait un homme politique. Bon, admettons. Eh bien le président, il leur a vraiment parlé. Et il n'a esquivé aucune question. Il a été au fond des choses avec sa vision à lui...
BRUCE TOUSSAINT - Dernière question, Renaud DUTREIL, il nous a dit deux fois : n'ayez pas peur. On a eu le sentiment qu'à la fin de l'émission, c'est lui qui a eu un peu peur justement après ces deux heures. Est-ce que vous n'avez pas ressenti ça, vous aussi ? C'est ce qu'on a compris avec cette fameuse phrase de la fin de l'émission.
RENAUD DUTREIL - J'ai vu qu'avec le président de la République, il y avait le oui de la raison mais il y avait aussi le oui du cur et c'est celui-là que moi j'ai envie de voir grandir aujourd'hui, le oui du cur, un oui de passion et d'enthousiasme pour l'Europe parce que cette construction est passionnante.
JEAN-JEROME BERTOLUS - Est-ce qu'il faut faire juste un comité du oui à côté de l'UMP qui ne se mobilise pas beaucoup ?
RENAUD DUTREIL - Il faut que la société civile, c'est-à-dire des chercheurs, des médecins, des chefs d'entreprises, des syndicalistes puissent montrer que c'est aussi leur affaire que de bâtir une Europe qui soit à notre image mais qui soit aussi une Europe puissance.
BRUCE TOUSSAINT - Merci Renaud DUTREIL, vous n'avez pas répondu à la question s'il fallait une autre émission ? D'un mot, oui ou non alors ?
RENAUD DUTREIL - Il y aura certainement d'autres émissions, je pense que le président de la République reparlera mais celle-là était une très bonne émission et en tout cas, elle m'a convaincu et je crois d'autres aussi.
BRUCE TOUSSAINT - Merci d'être venu ce matin pour en parler donc dans " La matinale ", merci beaucoup.
(Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 2 mai 2005)