Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Il plane sur GIAT Industries une véritable conspiration du silence ! il pèse sur GIAT tout le poids de ceux qui veulent endormir, anesthésier leurs opposants pour mieux euthanasier un fleuron de notre industrie de défense, une industrie de pointe, la meilleure au monde dans de nombreux domaines.
Certains ont eu le courage de défier les auteurs de ce plan de liquidation qu'est le plan Vigneron. Ainsi un Contrôleur Général des Armées a-t-il fait savoir sa réprobation et établi des pistes contredisant les prescriptions de l'équipe Vigneron.
Il convient de saluer le courage et la résistance de milliers de salariés. Les syndicats ont fourni un travail exemplaire, tant dans la mobilisation que sur le travail de réfutation des pseudo arguments de la direction. L'unité des syndicats est primordiale. Le plus longtemps les salariés tiendront, le plus les chances de sauver GIAT seront grandes !
Soulignons que les quelques concessions de la direction sur le volet social du plan Vigneron sont un aveu de culpabilité. Mais quelques concessions ne sauraient suffir ! D'autant que les 3100 emplois supprimés vont contribuer à détériorer la productivité et à compromettre l'existence de l'entreprise.
Les annonces verbales de reclassement des personnels - construction de prisons etc. - ne sauraient rassurer personne. Des milliers de salariés et des régions déjà durement frappées vont terriblement souffrir. Il y aura une casse sociale importante et une perte définitive d'un savoir-faire pourtant essentiel à notre pays.
Il faut sauver GIAT, il faut rouvrir le volet industriel du plan de restructuration !
La menace de mort sur GIAT est grandement due à l'absence de projet industriel viable pour cette entreprise.
Monsieur Vigneron n'est pas un industriel, cela n'a jamais été son métier. En revanche Monsieur Vigneron est un liquidateur !
Nous sommes face à une situation extravagante :
Les conséquences de ce plan seront catastrophiques : la France ne pourra plus équiper son armée de terre. Quant à l'armée de l'air, les difficultés s'amoncelleront pour elle, notamment en matière d'équipement du Rafale.
Les incohérences sont majeures. Elles se basent d'abord sur une absence de prise en compte des perspectives du marché.
La réduction de l'entreprise à un effectif de 2500 employés compromettra définitivement la viabilité de l'entreprise.
Les transferts d'un site à l'autre ne tiennent aucun compte des réalités industrielles fondamentales d'une entreprise comme GIAT. On pense sans doute pouvoir faire abstraction des réalités industrielles... Funeste erreur !
Je citerai un exemple : l'activité munitionnaire de GIAT Industries.
Les conséquences seront catastrophiques, en effet, en matière d'activité munitionnaire : Il est en effet essentiel que GIAT puisse répondre à des demandes exceptionnelles d'augmentation de cadence pour l'armée française. Or la direction de GIAT entend abandonner des sites de production comme Graves (Cusset) ou la forge de Tarbes. GIAT Industries estime qu'il est possible d'équilibrer son activité munitionnaire avec un niveau de commandes de 30 millions d'euros par an. Il estime pouvoir en obtenir 20 millions. Il ne reste donc que 10 millions d'euros. Or le coût d'abandon de Tarbes et Cusset sera plus élevé que les dix millions de commandes à trouver... L'armée française risque donc rapidement de devoir se fournir en munitions à l'étranger.
Dans quelques années, GIAT Industries n'existera plus ! Quelques caïmans se seront offerts quelques usines favorisant ainsi leur enrichissement...
Nous n'acceptons pas cette liquidation ! Nous en appelons à la conscience des responsables politiques aujourd'hui aux affaires.
La situation présente n'est que due à l'inconsistance et à la profonde médiocrité de l'équipe de direction, incapable de vendre à l'étranger, incapable de comprendre les marchés internationaux. Au vide de leur vision pour GIAT a correspondu le vide organisé des carnets de commande !
Nous n'en resterons pas là ! Nous ne nous résignons par et lançons donc une pétition nationale pour le sauvetage de GIAT. Nous adressons cette pétition à tous ceux qui, élus ou non, ont à cur de voir la France conserver une vraie industrie de défense et qui refusent la fausse fatalité du plan de Monsieur Vigneron.
(source http://mrc-france.org, le 3 mars 2004)
Monsieur le Président de la République,
C'est avec gravité que je me permets de vous adresser cette lettre afin d'attirer l'attention du Chef de l'État et des armées sur un dossier essentiel pour l'avenir de notre pays. GIAT Industries, entreprise fondée en 1990, est menacée dans son existence même. Le plan GIAT 2006 de Monsieur Luc Vigneron prévoit de ramener l'entreprise à 2500 employés d'ici à 2006 et planifie donc le départ de 3250 personnes dans la même période. Depuis des mois, élus et syndicalistes se sont mobilisés pour sauver GIAT Industries. Nombre de personnalités ont fait part de leur vive inquiétude, au premier rang desquels des militaires, soucieux de maintenir l'appareil de défense français. La simple menace planant sur les milliers d'emplois de GIAT et sur les sites concernés justifierait à elle seule une forte mobilisation. Or, ce qu'il est désormais convenu d'appeler " l'affaire GIAT " va beaucoup plus loin. Notre industrie de défense est menacée de mort avec les conséquences que l'on devine pour notre armée de terre et de l'air.
GIAT va mal. C'est un fait. Mais les causes de sa mauvaise santé sont connues. Depuis le remplacement systématique des hauts cadres dirigeants à partir de 1995, l'incapacité des nouvelles équipes dirigeantes à vendre nos matériels à l'étranger est un fait avéré. Le vide des carnets de commande a été organisé de la manière la plus évidente qui soit.
Le plan GIAT 2006 souffre de deux vices fondamentaux. En premier lieu, il ne laisse aucunement la place à un quelconque projet industriel. Pire, ses concepteurs ont définitivement abandonné toute ambition de conquête de marchés internationaux. Ainsi, l'avenir de GIAT, fleuron de notre industrie de pointe, vivier inégalé de compétences techniques, est-il compromis.
Le drame du projet industriel actuel tient au fait qu'il n'a pas été pensé et conçu par des industriels.
L'objectif cible du plan - 2500 employés - mettra en péril la viabilité de l'entreprise. La réduction d'effectifs aura un coût financier élevé et un coût industriel non moins important, puisque l'on s'apprête à faire disparaître des compétences primordiales pour l'industrie d'armement française, comme pour l'industrie en général. C'est un plan de liquidation.
Le projet fait abstraction de réalités pourtant essentielles : En effet, la fermeture du site de Graves (Cusset) comme celle de la forge de Tarbes se heurtent à des difficultés lourdes. Dans le premier cas, au lieu de rechercher des commandes pour seulement 10 millions d'euros la direction de GIAT met en péril l'activité essentielle de Cusset - activité que l'on pourrait aisément qualifier d'intérêt général. En outre, le transfert de la forge de Tarbes et la fermeture de ce site va se heurter au fait que l'activité munitionnaire ne peut être transférée ou sous-traitée sans être purement et simplement mise en péril. A court terme, l'Armée française sera privée de son unique source d'approvisionnement en munitions. La requalification des munitions achetées à l'étranger aura un coût technique, financier et nécessairement politique. Enfin, remarquons que les munitions du Rafale sont fabriquées par GIAT Industries. Comment équiper nos avions en munitions après la déclinaison du Plan de Monsieur Vigneron ?
Enfin, la question essentielle de la capacité à vendre les matériels de GIAT semble ne plus être le moins du monde envisagée. C'est par une relance de l'activité commerciale que l'on peut espérer sauver notre industrie de défense. Les résultats des deux équipes qui se sont succédées à la tête de GIAT Industries sont asymptotiques à zéro en la matière. Depuis 1995, on ne vend plus que pour environ 80 millions de francs par an de matériels sortis des usines de GIAT. Dans le même temps, les effectifs commerciaux ont triplé... Il existe un marché à l'exportation mais les dirigeants de GIAT semblent l'ignorer. Pourtant GIAT et ses matériels ont une réputation de qualité supérieure à celle des matériels concurrents directs, américains notamment. Un réel travail commercial doit être mené pour sauver GIAT et ce travail ne peut passer que par un renouvellement de l'équipe dirigeante et un nouveau plan.
Monsieur le Président de la République, pour la première fois de son Histoire, la France risque d'être privée d'une réelle industrie de défense. La disparition de ce groupe industriel, pourtant essentiel à notre pays, risque de peser lourdement sur les marges de manoeuvre de la France dans le monde. Politiques étrangère et de défense sont liées, vous le savez. Sans industrie de défense, sera-t-il possible, demain, de penser une vision du monde alternative à celle de l'hyper-puissance américaine ? C'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous, pour solliciter votre intervention dans ce dossier. Dans deux mois, le sort de GIAT Industries sera scellé, le sort de notre industrie de défense dépend désormais de vous. Il est possible et nécessaire d'agir.
Vous remerciant de l'attention que vous saurez prendre à ce dossier fondamental pour l'avenir de notre armée, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.
(source http://mrc-france.org, le 21 avril 2004)
Il plane sur GIAT Industries une véritable conspiration du silence ! il pèse sur GIAT tout le poids de ceux qui veulent endormir, anesthésier leurs opposants pour mieux euthanasier un fleuron de notre industrie de défense, une industrie de pointe, la meilleure au monde dans de nombreux domaines.
Certains ont eu le courage de défier les auteurs de ce plan de liquidation qu'est le plan Vigneron. Ainsi un Contrôleur Général des Armées a-t-il fait savoir sa réprobation et établi des pistes contredisant les prescriptions de l'équipe Vigneron.
Il convient de saluer le courage et la résistance de milliers de salariés. Les syndicats ont fourni un travail exemplaire, tant dans la mobilisation que sur le travail de réfutation des pseudo arguments de la direction. L'unité des syndicats est primordiale. Le plus longtemps les salariés tiendront, le plus les chances de sauver GIAT seront grandes !
Soulignons que les quelques concessions de la direction sur le volet social du plan Vigneron sont un aveu de culpabilité. Mais quelques concessions ne sauraient suffir ! D'autant que les 3100 emplois supprimés vont contribuer à détériorer la productivité et à compromettre l'existence de l'entreprise.
Les annonces verbales de reclassement des personnels - construction de prisons etc. - ne sauraient rassurer personne. Des milliers de salariés et des régions déjà durement frappées vont terriblement souffrir. Il y aura une casse sociale importante et une perte définitive d'un savoir-faire pourtant essentiel à notre pays.
Il faut sauver GIAT, il faut rouvrir le volet industriel du plan de restructuration !
La menace de mort sur GIAT est grandement due à l'absence de projet industriel viable pour cette entreprise.
Monsieur Vigneron n'est pas un industriel, cela n'a jamais été son métier. En revanche Monsieur Vigneron est un liquidateur !
Nous sommes face à une situation extravagante :
Les conséquences de ce plan seront catastrophiques : la France ne pourra plus équiper son armée de terre. Quant à l'armée de l'air, les difficultés s'amoncelleront pour elle, notamment en matière d'équipement du Rafale.
Les incohérences sont majeures. Elles se basent d'abord sur une absence de prise en compte des perspectives du marché.
La réduction de l'entreprise à un effectif de 2500 employés compromettra définitivement la viabilité de l'entreprise.
Les transferts d'un site à l'autre ne tiennent aucun compte des réalités industrielles fondamentales d'une entreprise comme GIAT. On pense sans doute pouvoir faire abstraction des réalités industrielles... Funeste erreur !
Je citerai un exemple : l'activité munitionnaire de GIAT Industries.
Les conséquences seront catastrophiques, en effet, en matière d'activité munitionnaire : Il est en effet essentiel que GIAT puisse répondre à des demandes exceptionnelles d'augmentation de cadence pour l'armée française. Or la direction de GIAT entend abandonner des sites de production comme Graves (Cusset) ou la forge de Tarbes. GIAT Industries estime qu'il est possible d'équilibrer son activité munitionnaire avec un niveau de commandes de 30 millions d'euros par an. Il estime pouvoir en obtenir 20 millions. Il ne reste donc que 10 millions d'euros. Or le coût d'abandon de Tarbes et Cusset sera plus élevé que les dix millions de commandes à trouver... L'armée française risque donc rapidement de devoir se fournir en munitions à l'étranger.
Dans quelques années, GIAT Industries n'existera plus ! Quelques caïmans se seront offerts quelques usines favorisant ainsi leur enrichissement...
Nous n'acceptons pas cette liquidation ! Nous en appelons à la conscience des responsables politiques aujourd'hui aux affaires.
La situation présente n'est que due à l'inconsistance et à la profonde médiocrité de l'équipe de direction, incapable de vendre à l'étranger, incapable de comprendre les marchés internationaux. Au vide de leur vision pour GIAT a correspondu le vide organisé des carnets de commande !
Nous n'en resterons pas là ! Nous ne nous résignons par et lançons donc une pétition nationale pour le sauvetage de GIAT. Nous adressons cette pétition à tous ceux qui, élus ou non, ont à cur de voir la France conserver une vraie industrie de défense et qui refusent la fausse fatalité du plan de Monsieur Vigneron.
(source http://mrc-france.org, le 3 mars 2004)
Monsieur le Président de la République,
C'est avec gravité que je me permets de vous adresser cette lettre afin d'attirer l'attention du Chef de l'État et des armées sur un dossier essentiel pour l'avenir de notre pays. GIAT Industries, entreprise fondée en 1990, est menacée dans son existence même. Le plan GIAT 2006 de Monsieur Luc Vigneron prévoit de ramener l'entreprise à 2500 employés d'ici à 2006 et planifie donc le départ de 3250 personnes dans la même période. Depuis des mois, élus et syndicalistes se sont mobilisés pour sauver GIAT Industries. Nombre de personnalités ont fait part de leur vive inquiétude, au premier rang desquels des militaires, soucieux de maintenir l'appareil de défense français. La simple menace planant sur les milliers d'emplois de GIAT et sur les sites concernés justifierait à elle seule une forte mobilisation. Or, ce qu'il est désormais convenu d'appeler " l'affaire GIAT " va beaucoup plus loin. Notre industrie de défense est menacée de mort avec les conséquences que l'on devine pour notre armée de terre et de l'air.
GIAT va mal. C'est un fait. Mais les causes de sa mauvaise santé sont connues. Depuis le remplacement systématique des hauts cadres dirigeants à partir de 1995, l'incapacité des nouvelles équipes dirigeantes à vendre nos matériels à l'étranger est un fait avéré. Le vide des carnets de commande a été organisé de la manière la plus évidente qui soit.
Le plan GIAT 2006 souffre de deux vices fondamentaux. En premier lieu, il ne laisse aucunement la place à un quelconque projet industriel. Pire, ses concepteurs ont définitivement abandonné toute ambition de conquête de marchés internationaux. Ainsi, l'avenir de GIAT, fleuron de notre industrie de pointe, vivier inégalé de compétences techniques, est-il compromis.
Le drame du projet industriel actuel tient au fait qu'il n'a pas été pensé et conçu par des industriels.
L'objectif cible du plan - 2500 employés - mettra en péril la viabilité de l'entreprise. La réduction d'effectifs aura un coût financier élevé et un coût industriel non moins important, puisque l'on s'apprête à faire disparaître des compétences primordiales pour l'industrie d'armement française, comme pour l'industrie en général. C'est un plan de liquidation.
Le projet fait abstraction de réalités pourtant essentielles : En effet, la fermeture du site de Graves (Cusset) comme celle de la forge de Tarbes se heurtent à des difficultés lourdes. Dans le premier cas, au lieu de rechercher des commandes pour seulement 10 millions d'euros la direction de GIAT met en péril l'activité essentielle de Cusset - activité que l'on pourrait aisément qualifier d'intérêt général. En outre, le transfert de la forge de Tarbes et la fermeture de ce site va se heurter au fait que l'activité munitionnaire ne peut être transférée ou sous-traitée sans être purement et simplement mise en péril. A court terme, l'Armée française sera privée de son unique source d'approvisionnement en munitions. La requalification des munitions achetées à l'étranger aura un coût technique, financier et nécessairement politique. Enfin, remarquons que les munitions du Rafale sont fabriquées par GIAT Industries. Comment équiper nos avions en munitions après la déclinaison du Plan de Monsieur Vigneron ?
Enfin, la question essentielle de la capacité à vendre les matériels de GIAT semble ne plus être le moins du monde envisagée. C'est par une relance de l'activité commerciale que l'on peut espérer sauver notre industrie de défense. Les résultats des deux équipes qui se sont succédées à la tête de GIAT Industries sont asymptotiques à zéro en la matière. Depuis 1995, on ne vend plus que pour environ 80 millions de francs par an de matériels sortis des usines de GIAT. Dans le même temps, les effectifs commerciaux ont triplé... Il existe un marché à l'exportation mais les dirigeants de GIAT semblent l'ignorer. Pourtant GIAT et ses matériels ont une réputation de qualité supérieure à celle des matériels concurrents directs, américains notamment. Un réel travail commercial doit être mené pour sauver GIAT et ce travail ne peut passer que par un renouvellement de l'équipe dirigeante et un nouveau plan.
Monsieur le Président de la République, pour la première fois de son Histoire, la France risque d'être privée d'une réelle industrie de défense. La disparition de ce groupe industriel, pourtant essentiel à notre pays, risque de peser lourdement sur les marges de manoeuvre de la France dans le monde. Politiques étrangère et de défense sont liées, vous le savez. Sans industrie de défense, sera-t-il possible, demain, de penser une vision du monde alternative à celle de l'hyper-puissance américaine ? C'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous, pour solliciter votre intervention dans ce dossier. Dans deux mois, le sort de GIAT Industries sera scellé, le sort de notre industrie de défense dépend désormais de vous. Il est possible et nécessaire d'agir.
Vous remerciant de l'attention que vous saurez prendre à ce dossier fondamental pour l'avenir de notre armée, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.
(source http://mrc-france.org, le 21 avril 2004)