Texte intégral
Je voudrais tout d'abord remercier Greenpeace France, Emmaüs France, et la Fondation Copernic, d'avoir accepté de venir débattre avec nous aujourd'hui,,, Car, toutes les études d'opinion l'ont montré, au cours de cette campagne, les partis n'avaient pas le monopole de l'action et de l'opinion. Les associations et les syndicats ont joué un rôle majeur. De même, tous les cercles de vie ont été animés par des débats sur le TCE. C'est pourquoi, nous avons tenu à votre présence, à part égale avec les partis que nous avons également invité et que je remercie au passage d'être venus.
Les Verts ont pris position pour le oui car ils voient dans cette Constitution un certain nombre d'avancées sur lesquelles s'appuyer pour la construction d'une Europe politique plus fédérale et plus démocratique, et ce malgré la présence de la partie III. Mais nous avons dit, dès le soir du 29 mai que nous avions entendu le message des Français qui ont majoritairement rejeté ce texte.
Regrettons, aujourd'hui encore, que les 25 États de l'Union n'aient pas accepté, comme le demandaient les Verts, d'organiser un référendum européen, le même jour, dans tous les 25 États. Voilà en tout cas une revendication que nous maintenons pour les futurs référendums sur les questions européennes, et en tout cas pour la prochaine consultation et ratification d'un futur Traité qui remplacera, au plus vite, ce très paralysant Traité de Nice.
Ce qui est au cur du vote contre le TCE, c'est, d'une part, la remise en cause d'une Europe par trop axée sur le seul marché commun, et d'autre par le refus de la mondialisation libérale. Nous nous sommes toujours battus, et continuerons de le faire pour une Europe qui offre un autre modèle économique et social mettant l'humain au centre de ses préoccupations en se dotant de nouveaux objectifs économiques, sociaux et environnementaux.
Les Verts comprennent cet acte de défiance et de malaise exprimé par les électeurs vis-à-vis de l'actuelle construction européenne. Ce vote traduit le fait que le Traité est apparu comme une réponse insuffisante à la marchandisation mondialisée et son corollaire de dégâts environnementaux et sociaux.
Il traduit également un profond rejet des politiques libérales menées par la droite qui a continué sa politique de casse sociale malgré les signaux forts envoyés par les électeurs lors des précédents scrutins régionaux, cantonaux et européens.
Les Verts réaffirment clairement leur attachement à doter l'Europe d'une Constitution, et, en tout état de cause, de dépasser l'actuel Traité de Nice.
Les Verts sont en effet pour une Europe résolument fédérale qui dépasse la logique intergouvernementale, refuse tout repli souverainiste quel qu'il soit, et construit une démocratie européenne susceptible de répondre efficacement aux défis sociaux et environnementaux, et à l'unilatéralisme sur la scène internationale.
Les Verts interprètent le vote français comme un rejet des politiques de droite, l'expression d'une crise sociale, en même temps que l'exigence de plus et mieux d'Europe. Mais les Verts ne peuvent ignorer la montée d'un malaise identitaire, la crispation souverainiste, une crainte de l'élargissement ; une instrumentalisation de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.
L'Europe a été jugée sévèrement.
J'ai pu entendre depuis le 29 mai dernier, ici ou là, chez les Verts et dans les autres partis de gauche, une volonté qui, comme le disait un ami hier selon une formule que je trouve drôle : de " remettre 100 balles dans le Juke box pour entendre une nouvelle fois la petite musique du oui ou du non.
Mais attention, entendons bien le message des gens. Si ce disque se raye, on ne nous le pardonnera pas ni à ceux qui ont défendu le oui, ni à ceux qui ont défendu le non.
Dès le lendemain du vote du 29 mai, nous avons dit que le refus des Français impliquait de se remettre à l'ouvrage Il nous faut affronter avec courage les remises en question nécessaires pour faire face aux questions cruciales qui sont devant nous.
Au niveau européen d'abord, pour sortir au plus vite du statu quo de Nice aggravé par le gel budgétaire immédiatement décidé par le Conseil européen.
Au niveau national ensuite pour dire que le rejet de la politique du gouvernement Raffarin exprimé en partie par ce vote impliquait que l'opposition, dans son ensemble, se mette en capacité de proposer des alternatives à la droite au pouvoir.
Dans tous les cas, si nous nous accordons à dire que c'est à la gauche de donner des réponses, cela ne peut se faire qu'en travaillant à des convergences de projet et de propositions, tant avec la gauche du oui qu'avec la gauche du non.
Faire perdurer ce clivage, certes fort, au sein de la gauche, est le contraire de notre souhait. Car nous sommes intimement convaincus que les citoyens attendent de nous des réponses très précises.
Après le 29 mai, la réponse au " non " français, c'est avant tout " un projet " et des propositions concrètes.
Il faut mettre en chantier au niveau européen un débat sur les objectifs de l'Union 50 ans après sa création. Il est hors de question pour nous les Verts d'attendre car nous sommes résolument européens. L'Europe est un trop beau projet pour le laisser sommeiller ainsi.
Les acquis en termes de compétence de l'Union sur les questions environnementales méritent d'être confortés. Ainsi, comme nous l'avons fait, il y a quelques jours ici à Grenoble, relayons auprès des citoyens notre bataille auprès du Conseil pour l'adoption d'une réglementation forte sur les produits chimiques, REACH.
Nous avons proposé à la gauche européenne de lancer un chantier pour définir les objectifs sociaux que pourrait se donner l'Europe. Sur quelles questions sociales pouvons-nous espérer des harmonisations ? : le salaire minimum, la protection sociale, le temps de travail ?
Par ailleurs, Reconnaissons-le, le TCE contenait des éléments qui ont fait consensus et que nous devons repêcher : un seul exemple : le passage en co-décision de la Politique agricole commune permettrait de donner au Parlement européen, seule représentation directe des citoyens au niveau de l'Union, de réorienter rapidement une PAC qui va à la dérive et n'en finit pas de détruire notre environnement et notre ruralité. Bataillons pour que ce point soit repris par le Conseil.
Au niveau français, le chantier, c'est celui sur lequel nous avons largement avancé cette semaine : le projet pour la France à l'horizon 2007-2012. Il n'y aurait rien de pire que de répondre aux Français, aujourd'hui et en 2007, par des discours qui ne seraient qu'une reprise de ceux entendus durant la campagne référendaire.
Qu'on ne se trompe pas d'objectifs : le but n'est pas de diviser nos forces, il est de nous réunir pour changer l'Europe et la France, et pour cela, de gagner les élections de 2007.
(Source http://www.lesverts.fr, le 2 septembre 2005)
Les Verts ont pris position pour le oui car ils voient dans cette Constitution un certain nombre d'avancées sur lesquelles s'appuyer pour la construction d'une Europe politique plus fédérale et plus démocratique, et ce malgré la présence de la partie III. Mais nous avons dit, dès le soir du 29 mai que nous avions entendu le message des Français qui ont majoritairement rejeté ce texte.
Regrettons, aujourd'hui encore, que les 25 États de l'Union n'aient pas accepté, comme le demandaient les Verts, d'organiser un référendum européen, le même jour, dans tous les 25 États. Voilà en tout cas une revendication que nous maintenons pour les futurs référendums sur les questions européennes, et en tout cas pour la prochaine consultation et ratification d'un futur Traité qui remplacera, au plus vite, ce très paralysant Traité de Nice.
Ce qui est au cur du vote contre le TCE, c'est, d'une part, la remise en cause d'une Europe par trop axée sur le seul marché commun, et d'autre par le refus de la mondialisation libérale. Nous nous sommes toujours battus, et continuerons de le faire pour une Europe qui offre un autre modèle économique et social mettant l'humain au centre de ses préoccupations en se dotant de nouveaux objectifs économiques, sociaux et environnementaux.
Les Verts comprennent cet acte de défiance et de malaise exprimé par les électeurs vis-à-vis de l'actuelle construction européenne. Ce vote traduit le fait que le Traité est apparu comme une réponse insuffisante à la marchandisation mondialisée et son corollaire de dégâts environnementaux et sociaux.
Il traduit également un profond rejet des politiques libérales menées par la droite qui a continué sa politique de casse sociale malgré les signaux forts envoyés par les électeurs lors des précédents scrutins régionaux, cantonaux et européens.
Les Verts réaffirment clairement leur attachement à doter l'Europe d'une Constitution, et, en tout état de cause, de dépasser l'actuel Traité de Nice.
Les Verts sont en effet pour une Europe résolument fédérale qui dépasse la logique intergouvernementale, refuse tout repli souverainiste quel qu'il soit, et construit une démocratie européenne susceptible de répondre efficacement aux défis sociaux et environnementaux, et à l'unilatéralisme sur la scène internationale.
Les Verts interprètent le vote français comme un rejet des politiques de droite, l'expression d'une crise sociale, en même temps que l'exigence de plus et mieux d'Europe. Mais les Verts ne peuvent ignorer la montée d'un malaise identitaire, la crispation souverainiste, une crainte de l'élargissement ; une instrumentalisation de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne.
L'Europe a été jugée sévèrement.
J'ai pu entendre depuis le 29 mai dernier, ici ou là, chez les Verts et dans les autres partis de gauche, une volonté qui, comme le disait un ami hier selon une formule que je trouve drôle : de " remettre 100 balles dans le Juke box pour entendre une nouvelle fois la petite musique du oui ou du non.
Mais attention, entendons bien le message des gens. Si ce disque se raye, on ne nous le pardonnera pas ni à ceux qui ont défendu le oui, ni à ceux qui ont défendu le non.
Dès le lendemain du vote du 29 mai, nous avons dit que le refus des Français impliquait de se remettre à l'ouvrage Il nous faut affronter avec courage les remises en question nécessaires pour faire face aux questions cruciales qui sont devant nous.
Au niveau européen d'abord, pour sortir au plus vite du statu quo de Nice aggravé par le gel budgétaire immédiatement décidé par le Conseil européen.
Au niveau national ensuite pour dire que le rejet de la politique du gouvernement Raffarin exprimé en partie par ce vote impliquait que l'opposition, dans son ensemble, se mette en capacité de proposer des alternatives à la droite au pouvoir.
Dans tous les cas, si nous nous accordons à dire que c'est à la gauche de donner des réponses, cela ne peut se faire qu'en travaillant à des convergences de projet et de propositions, tant avec la gauche du oui qu'avec la gauche du non.
Faire perdurer ce clivage, certes fort, au sein de la gauche, est le contraire de notre souhait. Car nous sommes intimement convaincus que les citoyens attendent de nous des réponses très précises.
Après le 29 mai, la réponse au " non " français, c'est avant tout " un projet " et des propositions concrètes.
Il faut mettre en chantier au niveau européen un débat sur les objectifs de l'Union 50 ans après sa création. Il est hors de question pour nous les Verts d'attendre car nous sommes résolument européens. L'Europe est un trop beau projet pour le laisser sommeiller ainsi.
Les acquis en termes de compétence de l'Union sur les questions environnementales méritent d'être confortés. Ainsi, comme nous l'avons fait, il y a quelques jours ici à Grenoble, relayons auprès des citoyens notre bataille auprès du Conseil pour l'adoption d'une réglementation forte sur les produits chimiques, REACH.
Nous avons proposé à la gauche européenne de lancer un chantier pour définir les objectifs sociaux que pourrait se donner l'Europe. Sur quelles questions sociales pouvons-nous espérer des harmonisations ? : le salaire minimum, la protection sociale, le temps de travail ?
Par ailleurs, Reconnaissons-le, le TCE contenait des éléments qui ont fait consensus et que nous devons repêcher : un seul exemple : le passage en co-décision de la Politique agricole commune permettrait de donner au Parlement européen, seule représentation directe des citoyens au niveau de l'Union, de réorienter rapidement une PAC qui va à la dérive et n'en finit pas de détruire notre environnement et notre ruralité. Bataillons pour que ce point soit repris par le Conseil.
Au niveau français, le chantier, c'est celui sur lequel nous avons largement avancé cette semaine : le projet pour la France à l'horizon 2007-2012. Il n'y aurait rien de pire que de répondre aux Français, aujourd'hui et en 2007, par des discours qui ne seraient qu'une reprise de ceux entendus durant la campagne référendaire.
Qu'on ne se trompe pas d'objectifs : le but n'est pas de diviser nos forces, il est de nous réunir pour changer l'Europe et la France, et pour cela, de gagner les élections de 2007.
(Source http://www.lesverts.fr, le 2 septembre 2005)