Déclaration de M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux personnes âgées, sur le renforcement des partenariats dans le domaine du vieillissement des personnes âgées en situation de handicap mental ou psychique, Saint Germain en Laye septembre 2003.

Prononcé le 1er septembre 2003

Intervenant(s) : 

Circonstance : Colloque de l'Association Gérontologique des Yvelines septembre 2003

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux d'ouvrir cette journée consacrée à l'évaluation et au renforcement des partenariats dans le domaine du vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou psychique. C'est, en effet, pour moi l'occasion d'insister sur l'importance à mes yeux primordiale de la concertation locale entre les différents acteurs qui traitent du handicap.
Efficacité et proximité vont de pair si les acteurs locaux sont coordonnés. Cette coordination est essentielle tant sur le plan des connaissances en matière de handicap que sur celui de l'action :
- Les échanges de vues sur les activités et les expériences de chacun sont indispensables pour faire avancer les connaissances de tous.
- Cette concertation régulière est le gage d'une réponse plus efficace et plus rapide en cas de crise, locale ou générale.
Votre colloque illustre particulièrement ce souci d'articulation entre les différentes politiques menées dans le cadre du vieillissement.
Le département des Yvelines est d'ailleurs exemplaire en la matière : l'articulation sanitaire et sociale est ici une réalité, avec des efforts spécifiques de coordination entre les professionnels
Pour le Gouvernement, cette volonté est essentielle et toutes les initiatives visant à faciliter un réel décloisonnement entre secteur sanitaire et médico-social, et à l'intérieur même du secteur médico-social, méritent d'être encouragées.
A l'aube des transferts de compétences auxquelles vont procéder les nouvelles lois de décentralisation et qui vont confier au département une compétence générale de coordination de l'action gérontologique, je souhaitais insister, par ma présence, sur l'importance que j'attache à cette dimension.
Les associations telles que l'association gérontologique des Yvelines participent à la réalisation de ces objectifs.
La collaboration à ce colloque de l'Association d'aide et de soutien aux personnes handicapées mentales et à leur famille et de l'Union nationale des amis et familles de malades mentaux en témoigne.
Car c'est tous ensemble que nous devons prendre en compte le vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou psychique.
De même, la prise en charge des personnes âgées ne peut s'envisager de façon sectorielle mais nécessite des actions communes des différents intervenants par une prise en charge globale réellement adaptée aux besoins sanitaires et sociaux.
Cette question du vieillissement des personnes en situation de handicap mental ou psychique renvoie, et c'est l'objet de votre prochaine table ronde, à la nécessaire évaluation qui doit précéder votre décision.
Cette évaluation constitue, pour les personnes âgées, comme pour les personnes en situation de handicap, un temps essentiel qui conditionne l'efficacité de la prise en charge ultérieure.
Il s'agit, dans les deux approches, d'apprécier une situation de handicap, de dépendance liée à l'état de la personne, mais générée également par un environnement peu adapté.
Vous le voyez, on retrouve beaucoup de questions identiques quel que soit l'âge des personnes concernées.
La perte d'autonomie, comme la situation de handicap, pose aussi la question du choix du mode de vie. Les politiques mises en uvre dans ce domaine devraient offrir aux personnes, quel que soit leur âge, une palette de réponses leur permettant de satisfaire leur choix.
Pour les personnes âgées, la question est aussi celle de l'ensemble des changements, voire des ruptures, qui interviennent avec l'âge, je veux parler de la dépendance physique mais aussi des liens sociaux qui peuvent parfois être distendus, et des difficultés d'intégration de la personne âgée dans la société.
Pour la personne en situation de perte d'autonomie, en situation de handicap, prévenir les risques d'aggravation et améliorer la qualité de vie constituent des priorités.
Il ne m'appartient pas ici d'aller plus loin sur les parallèles évidents qui existent entre ces situations de dépendance et de handicap. Il est cependant dans mon rôle de contribuer à éclairer l'avenir.
Cette prise en compte des évolutions futures est essentielle dans le cadre des personnes âgées puisque, comme vous le savez, l'évolution démographique dans le sens d'un vieillissement de notre pays va s'accélérer. Il nous faut donc impérativement anticiper ce processus inéluctable.
Dès le début de ma prise de fonction, j'ai voulu faire davantage prendre conscience aux Français de l'importance de l'enjeu qui se pose à notre pays et des retards que nous avons accumulés.
Le tragique événement de la canicule a fait comprendre à tous qu'il était désormais urgent d'adapter notre politique à notre démographie, qu'il était urgent de renforcer les solidarités entre générations et de revoir les conditions de prise en charge de nos personnes âgées.
Nous avons pris nos responsabilités. Le Premier Ministre présentera à la fin du mois d'octobre un plan pluriannuel, intitulé "vieillissement et solidarités".
Pour le préparer, nous avons mis en place un comité de préparation du programme pluriannuel d'amélioration de la prise en charge globale des personnes âgées.
Six groupes de travail thématiques ont formulé des propositions qui nous ont aidé à élaborer ce programme.
Ces groupes portaient notamment sur l'amélioration de l'accompagnement et de la prise en charge des personnes âgées à domicile et en établissement.
Comme l'a indiqué Jean-Pierre RAFFARIN, nous allons nous donner les moyens de combattre ce qui est apparu comme le signe d'un affaiblissement du lien social dans notre pays.
Cet effort financier conséquent en direction des personnes âgées va de pair avec une amélioration du pilotage local de la politique de prise en charge de celles-ci. Aussi, vous participez, aujourd'hui, à travers la réflexion collective que vous menez, à la mise en uvre d'une politique renouvelée en direction du vieillissement.
Je vous remercie de votre attention.

(source http://www.social.gouv.fr, le 26 mars 2004)