Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec "Le Parisien" le 10 août 2005, sur la crise liée au dossier nucléaire iranien.

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Texte intégral

Q - Est-ce la rupture avec Téhéran ?
R - Non. Il est encore possible de négocier. Mais la réponse iranienne n'est clairement pas satisfaisante ; nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener l'Iran à la raison : celle de l'Accord de Paris signé en 2004. La troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) y est prête. Nous appelons l'Iran à se réinstaller à la table des négociations. Nous lui tendons la main. Il doit l'accepter.
Q - Les dirigeants iraniens semblent privilégier le bras de fer...
R - Cela ne sert à rient de camper sur des positions sans issue. La seule solution est celle de la concertation et du dialogue. Jusqu'au dernier moment - c'est la position de Paris, de Londres et de Berlin - nous jouerons l'ouverture. C'est le message que les gouverneurs de l'Agence internationale de l'Energie atomique doivent faire passer aux Iraniens.
Q - S'ils n'entendent pas votre appel, le Conseil de sécurité de l'ONU doit-il prendre des sanctions ?
R - Cette option n'est pas celle que nous privilégions. C'est d'ailleurs au Conseil des gouverneurs d'en décider. Les Iraniens doivent faire confiance à l'Union européenne. Il s'agit aujourd'hui du respect de la parole donnée. Nous leur avons fait des propositions politiques, ambitieuses et généreuses, ils doivent les étudier en détail. C'est positif au niveau commercial, au niveau économique et au niveau politique. Notre volonté est d'ouvrir une nouvelle page des relations internationales avec l'Iran.
Q - Etes-vous optimiste ?
R - L'Union européenne est une institution de paix. Nous uvrons pour éviter l'escalade. Eviter toute radicalisation de part et d'autre.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 août 2005)