Déclaration de Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle, sur la mise en oeuvre des droits des femmes, notamment dans le cadre des pays francophones, Luxembourg le 4 février 2000.

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Circonstance : Conférence des femmes francophones à Luxembourg les 4 et 5 février 2000

Texte intégral

Le gouvernement français se réjouit de l'initiative prise par le Secrétaire général de la Francophonie, M. Boutros Boutros Ghali de suggérer la tenue d'une conférence des femmes francophones avant la réunion spéciale des Nations unies chargée de faire le point en juin prochain à New York sur la mise en oeuvre des engagements pris à Pékin.
Le nombre et la qualité des participants qui ont répondu à l'aimable invitation du gouvernement du Grand Duché du Luxembourg montrent à quel point cette conférence répond à un besoin. Il est en effet important qu'une réflexion spécifique soit consacrée à la mise en oeuvre des droits des Femmes, composante essentielle des droits de l'Homme, auxquels la France a toujours reconnu une portée universelle, mais dont la réalisation concrète a souffert et souffre encore de retards inadmissibles.
Il est heureux que la Francophonie se soit saisi du problème. Mais cela me parait bien naturel.
Lors du sommet de Hanoï, les Etats et Gouvernements membres de la Francophonie sont en effet convenus de donner une dimension politique accrue à leur action.
La question de l'enracinement de démocratie et des droits de l'Homme est désormais au coeur des préoccupations du mouvement francophone. La Conférence ministérielle de Paris a prévu la tenue à Bamako au mois d'octobre d'un symposium sur le bilan des pratiques de la démocratie dans l'espace francophone qui sera précédé de plusieurs réunions de réflexion sur les moyens concrets de faciliter l'enracinement de la démocratie. Des progrès incontestables ont été accomplis en ce domaine ces dernières années.
Mais il faut aller plus loin. Il en va, je n'hésite pas à le dire, de la crédibilité du mouvement francophone. En cette matière, la proclamation de la démocratie ne suffit pas. Il faut voir comment la réaliser dans la pratique de tous les jours, quelles sont les conditions concrètes, matérielles de progrès démocratiques.
L'accès égal des femmes et des hommes au pouvoir au Nord comme au Sud, la participation égale des femmes des hommes au développement constituent, à cet égard, des éléments essentiels, indissociables du combat pour assurer la démocratie et le respect des droits de l'Homme.
La présente Conférence de Luxembourg s'inscrit donc parfaitement dans cette dynamique. Je me réjouis que les deux axes qui ont été retenus, à savoir : " pouvoir et développement " correspondent ainsi à notre souci que l'affirmation de principe des droits aille de pair avec la définition des moyens qui permettent de la concrétiser. Je suis également très heureuse de constater qu'une journée entière est consacrée à une réflexion sur des projets concrets.
Notre réunion d'aujourd'hui correspond également pleinement à notre souci commun de ne pas cantonner la Francophonie aux cercles institutionnels mais de la faire vivre par une participation active de la société civile.
La présente conférence répond enfin à la volonté, que la France partage pleinement, de l'Organisation internationale de la Francophonie et de l'Agence de la Francophonie de faciliter sur la base de nos valeurs communes la concertation entre les pays francophones avant les grandes échéances internationales. C'est là un moyen essentiel, pour nous, francophones de peser sur les débats qui déterminent l'avenir de notre planète. Un excellent travail a été fait avant la conférence ministérielle de l'OMC. D'autres initiatives sont en cours, que le gouvernement français salue. Dans le domaine des droits des femmes, la question est particulièrement importante, puisque comme vous le savez une réunion spéciale de l'Assemblée générale de l'Onu doit se tenir à New York sur le suivi de la conférence de Pékin.

(source http://www.france-diplomatie.gouv.fr, le 11 avril 2000)