Texte intégral
Madame la Ministre,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les professionnels du Tourisme,
Chers amis,
Tout d'abord, je voudrai vous remercier d'avoir répondu à mon invitation et d'être là, ce matin, pour participer à cette cérémonie qui se veut avant tout une occasion d'échanger et de vivre, ensemble, un moment de convivialité.
I. Le sens de cette initiative.
Comme l'an dernier, j'ai souhaité réunir, aujourd'hui, à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, des personnes qui ont beaucoup à partager...
... Des agents de mon administration, bien sûr... Des représentantes de la Grande famille du Tourisme, évidemment... Mais aussi d'autres femmes - des "personnalités", comme on dit - qui sont en fait surtout des amies, et avec qui j'ai partagé des grandes étapes - et beaucoup de 8 mars! - de cette lutte opiniâtre que nous avons menée pour la reconnaissance de la place des femmes dans la société...
Permettez-moi, notamment, de saluer :
la présence de mon amie et collègue Nicole PERY, Secrétaire d'État aux Droits des Femmes et à la Formation Professionnelle,
mon collègue Jean-Pierre CHEVENEMENT, Ministre de l'Intérieur.
Merci, donc, à toutes, et à tous, d'être là. Et permettez-moi, aussi, de saluer, tout particulièrement, mon amie et collège Dominique GILLOT, qui fut la cheville ouvrière de l'Observatoire de la Parité, aujourd'hui devenue Secrétaire d'État à la Santé.
II. La Maison France-Amériques : un lieu symbolique
Madame la Ministre, Mesdames, Messieurs, c'est réellement un grand plaisir pour moi de vous accueillir dans cette MAISON FRANCE-AMÉRIQUES...
Et ce d'autant que le choix de ce lieu n'est pas tout à fait anodin. Il prend même, en ce 8 mars 2000, un caractère quasiment symbolique.
En effet, au-delà de la polémique historique qui a longtemps fait remonter l'origine de la journée du 8 mars à une grève des ouvrières d'une usine américaine, nous retrouver ici, dans cet espace qui fait le pont entre notre pays et le continent américain, nous invite à nous tourner vers l'avenir...
Et, en l'occurrence, vers cette session extraordinaire de l'Organisation des Nations Unies qui se tiendra à NEW-YORK, du 3 au 9 juin prochain, et qui sera, pour les gouvernements du monde entier, l'occasion de dresser le bilan de leur action en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, 5 ans après la Conférence Mondiale de PÉKIN, à laquelle j'ai eu la chance de participer, en tant que parlementaire, au sein de la délégation française.
Mais, vous accueillir ici, c'est aussi, pour la militante féministe que je suis, l'occasion de saluer la Marche Mondiale des Femmes qui rassemblera les femmes de tous les pays dans les rues de WASHINGTON, en octobre prochain, après qu'elles auront marché sur PARIS, aujourd'hui, et à BRUXELLES, en juin.
C'est pour moi également, en évoquant ce rendez-vous, l'occasion de saluer toutes les organisations et associations de femmes, toutes les personnalités de la société civile et du monde politique qui ont permis, à travers leurs luttes et leur engagement, de faire avancer les droits de femmes et de mettre cette question au coeur des enjeux d'aujourd'hui.
III. Une prise de conscience rendue possible par la mobilisation des femmes
L'égalité des droits entre les femmes et les hommes... La reconnaissance de la place qu'elles occupent et du rôle qu'elles jouent dans la société... Les difficultés auxquelles elles sont encore trop souvent confrontées pour concilier vie professionnelle et familiale... Les injustices et les violences dont elles peuvent encore être victimes... sont enfin devenus une question politique posée au coeur de l'avenir de nos société.
Et si je suis particulièrement fière d'appartenir à ce gouvernement de la Gauche plurielle qui a su aborder de front toutes ces questions, je sais que ce débat, cette prise de conscience, n'ont été rendus possibles que par la mobilisation et l'intervention des femmes elles-mêmes.
Je ne retracerai pas, ici, l'Histoire de ces conquêtes. Mais on l'a vu avec PÉKIN: grâce à la mobilisation des Organisations Non Gouvernementales, et l'implication des femmes à l'intérieur de ces associations, c'est partout, du plus petit pays au plus développé, que, depuis 5 ans, l'exigence grandit d'un monde où les droits de celles qui représentent la moitié de l'Humanité ne seront plus bafoués.
L'an dernier, lors d'une réception que j'avais déjà organisée à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, j'avais conclu mon intervention en souhaitant que le 8 mars 2000 soit l'occasion d'une grande initiative du gouvernement français.
Ce sera bien le cas cet après-midi, puisque, à l'issue du Comité Interministériel des Droits des Femmes et de l'Égalité qui se réunira à 17 heures, le Premier Ministre aura l'occasion d'annoncer une série de mesures qui, dans chaque domaine de la vie quotidienne - du travail à la garde d'enfants, en passant par les questions de la santé, de l'éducation, de la culture, du sport ou encore du logement -, tendront à améliorer la vie des femmes dans notre pays, en faisant en sorte que l'égalité des droits soit désormais partie prenante de chacune des politiques publiques mises en uvre par le gouvernement.
Lionel JOSPIN les développera largement ce soir, mais permettez-moi de lever légèrement le voile, pour vous dire que ces mesures auront un caractère très concret.
Ainsi, par exemple, afin d'accompagner la réforme sur la parité en politique "une grande campagne civique" sera engagée par les relais associatifs et soutenue par le gouvernement, dès septembre prochain.
En 2001, des assises nationales sur le thème "Femmes et vie associative" seront organisées, ainsi que des assises de la violence qui seront l'occasion de présenter les résultats de l'enquête gouvernementale sur les violences faites aux femmes, dont on ignore encore l'ampleur.
Dès lors, des mesures devraient s'imposer, mais sans attendre 2001 mon collègue Louis BESSON aura l'occasion de prendre l'initiative pour améliorer les conditions d'hébergement des femmes qui quittent le foyer conjugal après maltraitance.
Autre initiative, initiée par ma collègue Catherine TRAUTMANN, ministre de la Culture et de la Communication: une réunion des représentants du Bureau de Vérification de la Publicité, du C.S.A, du monde de la presse, de l'édition et de l'audiovisuel permettra de faire le point sur le traitement des femmes dans les médias.
En matière d'égalité professionnelle, le gouvernement préconise également, dans le cadre du projet de loi de modernisation sociale, d'aménager la charge de la preuve pour que le, ou plutôt LA salariée n'est plus seule à faire la preuve de la discrimination. Ce sera à l'employeur de justifier qu'il n'a pas commis de discrimination directe ou indirecte !
Enfin, les ministères eux-mêmes veilleront à s'appliquer le principe d'égalité en établissant des plans pluriannuels visant à rétablir "l'équilibre" entre les femmes et les hommes. Des indicateurs et des objectifs quantifiés seront ainsi fixés ministère par ministère.
Je n'en dirai pas plus, car je souhaite surtout vous inviter à mesurer le chemin parcouru dans cette longue marche vers l'égalité, et, surtout, à observer l'accélération à laquelle - je le crois - nous venons d'assister, ces derniers mois.
IV. Un gouvernement, relais de l'exigence d'égalité.
Je sais que la mémoire est fragile mais il me semble que la question de l'égalité n'a jamais été aussi prégnante dans l'actualité que depuis que le gouvernement de la Gauche Plurielle, parce qu'il s'en est engagé devant les femmes, s'est attaquée aux bastions du pouvoir, avec la loi sur la parité.
Depuis combien de temps, en effet, n'avions nous pas vécues une semaine comme celle-ci, où depuis lundi, à la télévision, à la radio, dans la presse, mais aussi à l'Assemblée nationale et au gouvernement, il est partout question de la place des femmes dans la société ?
Oui, je le crois : Quelque chose d'important est en train de se passer !
Avec la loi sur la Parité, qui prendra effet dès les élections municipales de 2001, le visage de la France électorale va être profondément bouleversé... Ce qui ne peut pas être sans conséquence dans les autres domaines, dès lors que les femmes seront de plus en plus nombreuses à se mêler des affaires publiques en investissant tous les champs de l'action publique, même là où on ne les attend pas.
A l'image de ce qu'il se passe au sein du gouvernement et de cette interministérialité qui a été conquise, depuis que le Premier Ministre a souhaité relancer le Comité Interministériel des Droits des Femmes, en juin dernier, c'est dans tous les secteurs que la question de la place occupée par les femmes est désormais posée...
Et c'est dans tous les domaines qui les concernent que les femmes sont en train de conquérir des avancées.
Si vous me le permettez, je voudrai d'ailleurs, ici, rendre un hommage tout particulier à mon amie Nicole PÉRY, Secrétaire d'État aux Droits des Femmes qui, depuis sa nomination, a véritablement le souci d'associer tous les champs ministériels à son action.
Ainsi, dans le domaine des droits fondamentaux, et s'agissant plus précisément de celui des femmes de maîtriser leur maternité, en partenariat avec de nombreux autres ministères, mais principalement avec celui de la Santé, sous la responsabilité Madame Dominique GILLOT - que je tiens une nouvelle fois à saluer - une grande campagne d'information sur la contraception vient d'être lancée.
Cette campagne, nécessaire - et que les associations de femmes réclamaient d'ailleurs depuis de nombreuses années - a démarré le 12 janvier dernier et, au-delà, devrait s'accompagner d'un effort significatif pour faciliter l'accès des femmes et des jeunes femmes aux moyens contraceptifs.
Je n'en dirai pas plus sur ce qui devrait être annoncé cet après-midi, mais parmi les 8 grands domaines d'action dans lesquels le gouvernement entend particulièrement s'engager, vous le savez, il y a également le défi de l'égalité professionnelle.
C'est sur thème que je souhaiterai insister, car c'est là un enjeu qui, dans le secteur du tourisme, nous touche particulièrement.
V. Après la parité en politique, conquérir l'égalité au travail
Nous le savons. Il suffit de regarder le nombre de femmes occupant des responsabilités nationales dans les principales fédérations professionnelles et même dans les associations... Ou encore de s'appuyer sur les données de l'INSEE qui confirment une différence moyenne de rémunération de 25 % entre les hommes et les femmes, à titre et responsabilités équivalentes :
L'égalité professionnelle, quasiment acquise en droit depuis 1983, est encore loin d'être une réalité dans les faits !
Reste qu'à la faveur du débat sur la parité en politique, le défi de l'égalité au travail s'est imposé sur le devant de la scène. Comment aurait-il pu en être autrement, quand les femmes sont encore majoritairement victimes d'un sexisme ordinaire qui - alors qu'elles sont de plus en plus nombreuses à poursuivre avec succès leurs études et à revendiquer un travail à part entière - les confine majoritairement à des postes en bas des qualifications ?
Depuis, hier, un projet de loi soutenu par le gouvernement, est en discussion au Parlement. Il a pour objectif de renforcer les outils de la loi ROUDY afin de la rendre plus contraignante en matière de formation, de conditions et d'organisation du travail, mais également en termes de promotion et de représentation des femmes au sein des entreprises.
On ne peut que s'en féliciter.
Et ce d'autant que le débat sur la loi de Réduction du Temps de Travail avait déjà permis d'aborder la question de la place des femmes dans l'économie nationale, lorsque, à la faveur d'un amendement présenté par le Groupe Communiste à l'Assemblée Nationale, l'exonération des charges patronales, encourageant le développement du travail à temps partiel imposé, a été supprimée.
A mon tour, aujourd'hui, j'ai envie de vous inviter à vous emparer de cette question.
VI. Le tourisme, un secteur particulièrement féminisé
En effet, si l'égalité des droits n'est pas une question spécifique au tourisme, elle n'en demeure pas moins un défi dans ce secteur aussi.
Il n'est pas trop fort de dire que le Tourisme est un secteur particulièrement féminisé.
Ainsi, les femmes représentent aujourd'hui 60 % des effectifs de l'administration du Tourisme.
Elles seraient plus de 80 % dans Offices de Tourisme et Syndicats d'Initiatives et 66 % dans le secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants.
Dans les agences de voyages, elles représenteraient plus de 70 % des effectifs, quand, dans le secteur du Tourisme Social et Associatif, plus d'un emploi sur deux serait occupé par une femme, notamment dans des fonctions liées au montage de projets ou à l'encadrement...
Parmi les guides touristiques, d'après des données fournies par l'administration du Tourisme, on compte 1 homme pour 450 femmes.
Et, parmi les emplois créés dans des activités à composantes touristiques, dans le cadre du dispositif "emploi-jeunes", une grande majorité est aujourd'hui occupée par des jeunes femmes.
Pour autant, personne ne peut affirmer que le secteur du Tourisme soit une exception en matière d'égalité des droits. Ni pire, ni meilleur, il est à l'image du reste de la société française. Mais parce que la société bouge, il doit bouger aussi.
Saluant, l'an dernier, le travail réalisé par la Délégation Régionale au Tourisme d'Alsace, sur les conjointes de chefs d'entreprises, dans le secteur de l'Hôtellerie et de la Restauration, j'insistais sur la nécessité de permettre à ces femmes, qui méconnaissent souvent leurs droits, d'accéder à un véritable statut, leur garantissant reconnaissance et couverture sociale.
Aujourd'hui, je voudrai mettre en lumière l'enquête effectuée en Région Rhône-Alpes sur "la place des femmes dans le tourisme rural et la parité dans l'emploi touristique régional".
Cette enquête, réalisée en partenariat avec la Fédération des Pays de Rhône-Alpes, par la Délégation Régionale au Tourisme, la Délégation Régionale aux Droits des Femmes, la Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt, et le Secrétariat Général aux Affaires Régionales, met en effet l'accent sur le rôle prépondérant que les femmes ont joué et continuent de jouer dans le développement des activités touristiques locales.
Ainsi, depuis plusieurs années maintenant, très souvent à l'initiative ou sous la responsabilité des femmes, des activités de tourisme se développent en milieu rural, répondant à une demande de plus en plus forte de Tourisme Vert.
Le développement des Gîtes ruraux, ou encore celui d'activités sportives, de nature ou de découverte, du type randonnées, circuits équestres ou visites de ferme, en témoignent.
Souvent, cela permet d'offrir aux femmes une ouverture sur un milieu différent de leur univers quotidien, favorable à un plus grand épanouissement individuel et social.
D'ailleurs, pour reprendre une phrase d'Henri GROLLEAU, mise en exergue dans cette enquête, et rendre ainsi hommage à ce pionnier du Tourisme Rural trop tôt disparu :
"Il est vrai que les hommes ont considéré que le tourisme rural était une activité marginale. Et - comme chacun sait - la femme a pour vocation de s'occuper des activités marginales, pas de l'essentiel... Mais il est vrai que le succès du tourisme rural, la crédibilité qu'il a acquise par l'intervention des femmes a conduit de plus en plus d'hommes à s'y intéresser..."
VI. Des mesures pour favoriser la reconnaissance des femmes dans le Tourisme
C'est un fait incontournable que rural ou urbain, de montagne ou de littoral, le tourisme est un secteur essentiel de notre économie, créateur de richesses et d'emplois, et que, dans ce secteur, comme dans les autres, le rôle joué par les femmes doit aujourd'hui être pleinement reconnu.
Et ce d'autant que, tant au niveau national qu'européen, des programmes et des dispositifs existent pour valider leurs acquis professionnels, leur permettre d'accéder à des formations si elles le souhaitent et les accompagner dans la création d'activités.
C'est pourquoi - au-delà des mesures nationales qui seront annoncées par le Premier Ministre, toute à l'heure - j'ai souhaité qu'à l'occasion de ce 8 mars 2000 une circulaire faisant le point de ces dispositifs encore trop peu utilisés, parce que souvent méconnus, soit adressée à tous les Délégués Régionaux au Tourisme, dans les prochaines semaines.
Par ailleurs, avec le Secrétariat d'État au PME-PMI et le Secrétariat d'État aux Droits des Femmes, un groupe de travail a été mis en place afin, notamment, d'étudier de quelle manière nous pourrions mener une action d'expérimentation régionale pour favoriser l'accession des conjointes de chef d'entreprises au statut de conjointes-collaboratrices, à des processus de validation d'acquis professionnels et à des formations complémentaires.
Enfin, j'ai également voulu que dans la circulaire d'application du nouvel agrément tourisme qui sera délivré aux associations, tout comme dans toutes les conventions qui lieront désormais le Secrétariat d'État au Tourisme à ses différents partenaires, un paragraphe incitant à la parité soit intégré.
VII. L'action à l'International
En ce 8 mars 2000, dans ce lieu qui relie deux continents, je ne saurai conclure sans dire un dernier mot sur l'action que nous menons à l'International en faveur d'une conception du tourisme respectueuse des individus et de l'environnement.
En effet, lorsque l'on parle du tourisme, un mot, sur certaines destinations, vient parfois s'y accoler. Je pense bien évidemment au Tourisme Sexuel que je n'aurai de cesse de dénoncer.
Non, les femmes ne sont pas une "marchandise touristique" ! Et il faut peut-être le dire plus fort, plus souvent... et à beaucoup plus...
Ainsi, depuis 1997, le Secrétariat d'État au Tourisme mène une campagne contre le tourisme sexuel, en partenariat avec plusieurs compagnies aériennes.
Cette campagne consiste à diffuser sur les vols longs courriers une vidéo de bord sensibilisant les voyageurs à ce sujet. En 1999, cette action de prévention s'est également traduite par la signature d'une charte entre le Syndicat National des Agents de Voyage et la Fédération Internationale de Voyagistes (F.U.A.A.V), qui prohibe, sous peine d'exclusion, la participation directe ou indirecte de ses adhérents à des activités liées au tourisme sexuel.
C'est là un pas important qui a été franchi, mais qui ne serait rien si nous n'oeuvrions pas, dans le même temps, pour soutenir le développement durable de ces pays, où c'est souvent la misère qui engendre tous les trafics et conduit les femmes et les enfants à la prostitution.
Je tiens ainsi à rappeler que, sous l'impulsion de la France, un Code Mondial d'Éthique du Tourisme a été adopté en septembre dernier, au Chili, par 138 pays membres de l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T).
Son ambition est de jouer le rôle de "garde-fou" face au triplement des flux touristiques mondiaux dans les prochaines années, en faisant en sorte que ses signataires s'engagent en faveur d'un tourisme respectueux des hommes, des cultures locales et de l'environnement.
Ce code est assorti d'un protocole d'application qui envisage, d'ici deux ans, la création d'un "Comité Mondial d'Ethique du Tourisme", dont les membres pourront être saisi d'une demande de règlement, en cas de litige, afin d'émettre un avis.
Si je le souligne aujourd'hui, c'est que, parmi les 10 principes, l'un stipule que "le tourisme doit être pratiqué comme un facteur d'épanouissement, doit contribuer à défendre les droits de l'homme, et rejeter l'exploitation sexuelle".
Je crois, là aussi, que c'est un grand pas qui a été franchi.
Mais comme pour tous les textes, même lorsqu'ils sont enrichis et amendés, l'important est de les faire vivre... Vous pouvez, en tout cas, compter sur moi, pour m'y employer et je sais aussi pouvoir compter sur vous.
Je vous remercie.
(source http://www.tourisme.gouv.fr. le 22 mars 2000)
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les professionnels du Tourisme,
Chers amis,
Tout d'abord, je voudrai vous remercier d'avoir répondu à mon invitation et d'être là, ce matin, pour participer à cette cérémonie qui se veut avant tout une occasion d'échanger et de vivre, ensemble, un moment de convivialité.
I. Le sens de cette initiative.
Comme l'an dernier, j'ai souhaité réunir, aujourd'hui, à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, des personnes qui ont beaucoup à partager...
... Des agents de mon administration, bien sûr... Des représentantes de la Grande famille du Tourisme, évidemment... Mais aussi d'autres femmes - des "personnalités", comme on dit - qui sont en fait surtout des amies, et avec qui j'ai partagé des grandes étapes - et beaucoup de 8 mars! - de cette lutte opiniâtre que nous avons menée pour la reconnaissance de la place des femmes dans la société...
Permettez-moi, notamment, de saluer :
la présence de mon amie et collègue Nicole PERY, Secrétaire d'État aux Droits des Femmes et à la Formation Professionnelle,
mon collègue Jean-Pierre CHEVENEMENT, Ministre de l'Intérieur.
Merci, donc, à toutes, et à tous, d'être là. Et permettez-moi, aussi, de saluer, tout particulièrement, mon amie et collège Dominique GILLOT, qui fut la cheville ouvrière de l'Observatoire de la Parité, aujourd'hui devenue Secrétaire d'État à la Santé.
II. La Maison France-Amériques : un lieu symbolique
Madame la Ministre, Mesdames, Messieurs, c'est réellement un grand plaisir pour moi de vous accueillir dans cette MAISON FRANCE-AMÉRIQUES...
Et ce d'autant que le choix de ce lieu n'est pas tout à fait anodin. Il prend même, en ce 8 mars 2000, un caractère quasiment symbolique.
En effet, au-delà de la polémique historique qui a longtemps fait remonter l'origine de la journée du 8 mars à une grève des ouvrières d'une usine américaine, nous retrouver ici, dans cet espace qui fait le pont entre notre pays et le continent américain, nous invite à nous tourner vers l'avenir...
Et, en l'occurrence, vers cette session extraordinaire de l'Organisation des Nations Unies qui se tiendra à NEW-YORK, du 3 au 9 juin prochain, et qui sera, pour les gouvernements du monde entier, l'occasion de dresser le bilan de leur action en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, 5 ans après la Conférence Mondiale de PÉKIN, à laquelle j'ai eu la chance de participer, en tant que parlementaire, au sein de la délégation française.
Mais, vous accueillir ici, c'est aussi, pour la militante féministe que je suis, l'occasion de saluer la Marche Mondiale des Femmes qui rassemblera les femmes de tous les pays dans les rues de WASHINGTON, en octobre prochain, après qu'elles auront marché sur PARIS, aujourd'hui, et à BRUXELLES, en juin.
C'est pour moi également, en évoquant ce rendez-vous, l'occasion de saluer toutes les organisations et associations de femmes, toutes les personnalités de la société civile et du monde politique qui ont permis, à travers leurs luttes et leur engagement, de faire avancer les droits de femmes et de mettre cette question au coeur des enjeux d'aujourd'hui.
III. Une prise de conscience rendue possible par la mobilisation des femmes
L'égalité des droits entre les femmes et les hommes... La reconnaissance de la place qu'elles occupent et du rôle qu'elles jouent dans la société... Les difficultés auxquelles elles sont encore trop souvent confrontées pour concilier vie professionnelle et familiale... Les injustices et les violences dont elles peuvent encore être victimes... sont enfin devenus une question politique posée au coeur de l'avenir de nos société.
Et si je suis particulièrement fière d'appartenir à ce gouvernement de la Gauche plurielle qui a su aborder de front toutes ces questions, je sais que ce débat, cette prise de conscience, n'ont été rendus possibles que par la mobilisation et l'intervention des femmes elles-mêmes.
Je ne retracerai pas, ici, l'Histoire de ces conquêtes. Mais on l'a vu avec PÉKIN: grâce à la mobilisation des Organisations Non Gouvernementales, et l'implication des femmes à l'intérieur de ces associations, c'est partout, du plus petit pays au plus développé, que, depuis 5 ans, l'exigence grandit d'un monde où les droits de celles qui représentent la moitié de l'Humanité ne seront plus bafoués.
L'an dernier, lors d'une réception que j'avais déjà organisée à l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, j'avais conclu mon intervention en souhaitant que le 8 mars 2000 soit l'occasion d'une grande initiative du gouvernement français.
Ce sera bien le cas cet après-midi, puisque, à l'issue du Comité Interministériel des Droits des Femmes et de l'Égalité qui se réunira à 17 heures, le Premier Ministre aura l'occasion d'annoncer une série de mesures qui, dans chaque domaine de la vie quotidienne - du travail à la garde d'enfants, en passant par les questions de la santé, de l'éducation, de la culture, du sport ou encore du logement -, tendront à améliorer la vie des femmes dans notre pays, en faisant en sorte que l'égalité des droits soit désormais partie prenante de chacune des politiques publiques mises en uvre par le gouvernement.
Lionel JOSPIN les développera largement ce soir, mais permettez-moi de lever légèrement le voile, pour vous dire que ces mesures auront un caractère très concret.
Ainsi, par exemple, afin d'accompagner la réforme sur la parité en politique "une grande campagne civique" sera engagée par les relais associatifs et soutenue par le gouvernement, dès septembre prochain.
En 2001, des assises nationales sur le thème "Femmes et vie associative" seront organisées, ainsi que des assises de la violence qui seront l'occasion de présenter les résultats de l'enquête gouvernementale sur les violences faites aux femmes, dont on ignore encore l'ampleur.
Dès lors, des mesures devraient s'imposer, mais sans attendre 2001 mon collègue Louis BESSON aura l'occasion de prendre l'initiative pour améliorer les conditions d'hébergement des femmes qui quittent le foyer conjugal après maltraitance.
Autre initiative, initiée par ma collègue Catherine TRAUTMANN, ministre de la Culture et de la Communication: une réunion des représentants du Bureau de Vérification de la Publicité, du C.S.A, du monde de la presse, de l'édition et de l'audiovisuel permettra de faire le point sur le traitement des femmes dans les médias.
En matière d'égalité professionnelle, le gouvernement préconise également, dans le cadre du projet de loi de modernisation sociale, d'aménager la charge de la preuve pour que le, ou plutôt LA salariée n'est plus seule à faire la preuve de la discrimination. Ce sera à l'employeur de justifier qu'il n'a pas commis de discrimination directe ou indirecte !
Enfin, les ministères eux-mêmes veilleront à s'appliquer le principe d'égalité en établissant des plans pluriannuels visant à rétablir "l'équilibre" entre les femmes et les hommes. Des indicateurs et des objectifs quantifiés seront ainsi fixés ministère par ministère.
Je n'en dirai pas plus, car je souhaite surtout vous inviter à mesurer le chemin parcouru dans cette longue marche vers l'égalité, et, surtout, à observer l'accélération à laquelle - je le crois - nous venons d'assister, ces derniers mois.
IV. Un gouvernement, relais de l'exigence d'égalité.
Je sais que la mémoire est fragile mais il me semble que la question de l'égalité n'a jamais été aussi prégnante dans l'actualité que depuis que le gouvernement de la Gauche Plurielle, parce qu'il s'en est engagé devant les femmes, s'est attaquée aux bastions du pouvoir, avec la loi sur la parité.
Depuis combien de temps, en effet, n'avions nous pas vécues une semaine comme celle-ci, où depuis lundi, à la télévision, à la radio, dans la presse, mais aussi à l'Assemblée nationale et au gouvernement, il est partout question de la place des femmes dans la société ?
Oui, je le crois : Quelque chose d'important est en train de se passer !
Avec la loi sur la Parité, qui prendra effet dès les élections municipales de 2001, le visage de la France électorale va être profondément bouleversé... Ce qui ne peut pas être sans conséquence dans les autres domaines, dès lors que les femmes seront de plus en plus nombreuses à se mêler des affaires publiques en investissant tous les champs de l'action publique, même là où on ne les attend pas.
A l'image de ce qu'il se passe au sein du gouvernement et de cette interministérialité qui a été conquise, depuis que le Premier Ministre a souhaité relancer le Comité Interministériel des Droits des Femmes, en juin dernier, c'est dans tous les secteurs que la question de la place occupée par les femmes est désormais posée...
Et c'est dans tous les domaines qui les concernent que les femmes sont en train de conquérir des avancées.
Si vous me le permettez, je voudrai d'ailleurs, ici, rendre un hommage tout particulier à mon amie Nicole PÉRY, Secrétaire d'État aux Droits des Femmes qui, depuis sa nomination, a véritablement le souci d'associer tous les champs ministériels à son action.
Ainsi, dans le domaine des droits fondamentaux, et s'agissant plus précisément de celui des femmes de maîtriser leur maternité, en partenariat avec de nombreux autres ministères, mais principalement avec celui de la Santé, sous la responsabilité Madame Dominique GILLOT - que je tiens une nouvelle fois à saluer - une grande campagne d'information sur la contraception vient d'être lancée.
Cette campagne, nécessaire - et que les associations de femmes réclamaient d'ailleurs depuis de nombreuses années - a démarré le 12 janvier dernier et, au-delà, devrait s'accompagner d'un effort significatif pour faciliter l'accès des femmes et des jeunes femmes aux moyens contraceptifs.
Je n'en dirai pas plus sur ce qui devrait être annoncé cet après-midi, mais parmi les 8 grands domaines d'action dans lesquels le gouvernement entend particulièrement s'engager, vous le savez, il y a également le défi de l'égalité professionnelle.
C'est sur thème que je souhaiterai insister, car c'est là un enjeu qui, dans le secteur du tourisme, nous touche particulièrement.
V. Après la parité en politique, conquérir l'égalité au travail
Nous le savons. Il suffit de regarder le nombre de femmes occupant des responsabilités nationales dans les principales fédérations professionnelles et même dans les associations... Ou encore de s'appuyer sur les données de l'INSEE qui confirment une différence moyenne de rémunération de 25 % entre les hommes et les femmes, à titre et responsabilités équivalentes :
L'égalité professionnelle, quasiment acquise en droit depuis 1983, est encore loin d'être une réalité dans les faits !
Reste qu'à la faveur du débat sur la parité en politique, le défi de l'égalité au travail s'est imposé sur le devant de la scène. Comment aurait-il pu en être autrement, quand les femmes sont encore majoritairement victimes d'un sexisme ordinaire qui - alors qu'elles sont de plus en plus nombreuses à poursuivre avec succès leurs études et à revendiquer un travail à part entière - les confine majoritairement à des postes en bas des qualifications ?
Depuis, hier, un projet de loi soutenu par le gouvernement, est en discussion au Parlement. Il a pour objectif de renforcer les outils de la loi ROUDY afin de la rendre plus contraignante en matière de formation, de conditions et d'organisation du travail, mais également en termes de promotion et de représentation des femmes au sein des entreprises.
On ne peut que s'en féliciter.
Et ce d'autant que le débat sur la loi de Réduction du Temps de Travail avait déjà permis d'aborder la question de la place des femmes dans l'économie nationale, lorsque, à la faveur d'un amendement présenté par le Groupe Communiste à l'Assemblée Nationale, l'exonération des charges patronales, encourageant le développement du travail à temps partiel imposé, a été supprimée.
A mon tour, aujourd'hui, j'ai envie de vous inviter à vous emparer de cette question.
VI. Le tourisme, un secteur particulièrement féminisé
En effet, si l'égalité des droits n'est pas une question spécifique au tourisme, elle n'en demeure pas moins un défi dans ce secteur aussi.
Il n'est pas trop fort de dire que le Tourisme est un secteur particulièrement féminisé.
Ainsi, les femmes représentent aujourd'hui 60 % des effectifs de l'administration du Tourisme.
Elles seraient plus de 80 % dans Offices de Tourisme et Syndicats d'Initiatives et 66 % dans le secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants.
Dans les agences de voyages, elles représenteraient plus de 70 % des effectifs, quand, dans le secteur du Tourisme Social et Associatif, plus d'un emploi sur deux serait occupé par une femme, notamment dans des fonctions liées au montage de projets ou à l'encadrement...
Parmi les guides touristiques, d'après des données fournies par l'administration du Tourisme, on compte 1 homme pour 450 femmes.
Et, parmi les emplois créés dans des activités à composantes touristiques, dans le cadre du dispositif "emploi-jeunes", une grande majorité est aujourd'hui occupée par des jeunes femmes.
Pour autant, personne ne peut affirmer que le secteur du Tourisme soit une exception en matière d'égalité des droits. Ni pire, ni meilleur, il est à l'image du reste de la société française. Mais parce que la société bouge, il doit bouger aussi.
Saluant, l'an dernier, le travail réalisé par la Délégation Régionale au Tourisme d'Alsace, sur les conjointes de chefs d'entreprises, dans le secteur de l'Hôtellerie et de la Restauration, j'insistais sur la nécessité de permettre à ces femmes, qui méconnaissent souvent leurs droits, d'accéder à un véritable statut, leur garantissant reconnaissance et couverture sociale.
Aujourd'hui, je voudrai mettre en lumière l'enquête effectuée en Région Rhône-Alpes sur "la place des femmes dans le tourisme rural et la parité dans l'emploi touristique régional".
Cette enquête, réalisée en partenariat avec la Fédération des Pays de Rhône-Alpes, par la Délégation Régionale au Tourisme, la Délégation Régionale aux Droits des Femmes, la Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt, et le Secrétariat Général aux Affaires Régionales, met en effet l'accent sur le rôle prépondérant que les femmes ont joué et continuent de jouer dans le développement des activités touristiques locales.
Ainsi, depuis plusieurs années maintenant, très souvent à l'initiative ou sous la responsabilité des femmes, des activités de tourisme se développent en milieu rural, répondant à une demande de plus en plus forte de Tourisme Vert.
Le développement des Gîtes ruraux, ou encore celui d'activités sportives, de nature ou de découverte, du type randonnées, circuits équestres ou visites de ferme, en témoignent.
Souvent, cela permet d'offrir aux femmes une ouverture sur un milieu différent de leur univers quotidien, favorable à un plus grand épanouissement individuel et social.
D'ailleurs, pour reprendre une phrase d'Henri GROLLEAU, mise en exergue dans cette enquête, et rendre ainsi hommage à ce pionnier du Tourisme Rural trop tôt disparu :
"Il est vrai que les hommes ont considéré que le tourisme rural était une activité marginale. Et - comme chacun sait - la femme a pour vocation de s'occuper des activités marginales, pas de l'essentiel... Mais il est vrai que le succès du tourisme rural, la crédibilité qu'il a acquise par l'intervention des femmes a conduit de plus en plus d'hommes à s'y intéresser..."
VI. Des mesures pour favoriser la reconnaissance des femmes dans le Tourisme
C'est un fait incontournable que rural ou urbain, de montagne ou de littoral, le tourisme est un secteur essentiel de notre économie, créateur de richesses et d'emplois, et que, dans ce secteur, comme dans les autres, le rôle joué par les femmes doit aujourd'hui être pleinement reconnu.
Et ce d'autant que, tant au niveau national qu'européen, des programmes et des dispositifs existent pour valider leurs acquis professionnels, leur permettre d'accéder à des formations si elles le souhaitent et les accompagner dans la création d'activités.
C'est pourquoi - au-delà des mesures nationales qui seront annoncées par le Premier Ministre, toute à l'heure - j'ai souhaité qu'à l'occasion de ce 8 mars 2000 une circulaire faisant le point de ces dispositifs encore trop peu utilisés, parce que souvent méconnus, soit adressée à tous les Délégués Régionaux au Tourisme, dans les prochaines semaines.
Par ailleurs, avec le Secrétariat d'État au PME-PMI et le Secrétariat d'État aux Droits des Femmes, un groupe de travail a été mis en place afin, notamment, d'étudier de quelle manière nous pourrions mener une action d'expérimentation régionale pour favoriser l'accession des conjointes de chef d'entreprises au statut de conjointes-collaboratrices, à des processus de validation d'acquis professionnels et à des formations complémentaires.
Enfin, j'ai également voulu que dans la circulaire d'application du nouvel agrément tourisme qui sera délivré aux associations, tout comme dans toutes les conventions qui lieront désormais le Secrétariat d'État au Tourisme à ses différents partenaires, un paragraphe incitant à la parité soit intégré.
VII. L'action à l'International
En ce 8 mars 2000, dans ce lieu qui relie deux continents, je ne saurai conclure sans dire un dernier mot sur l'action que nous menons à l'International en faveur d'une conception du tourisme respectueuse des individus et de l'environnement.
En effet, lorsque l'on parle du tourisme, un mot, sur certaines destinations, vient parfois s'y accoler. Je pense bien évidemment au Tourisme Sexuel que je n'aurai de cesse de dénoncer.
Non, les femmes ne sont pas une "marchandise touristique" ! Et il faut peut-être le dire plus fort, plus souvent... et à beaucoup plus...
Ainsi, depuis 1997, le Secrétariat d'État au Tourisme mène une campagne contre le tourisme sexuel, en partenariat avec plusieurs compagnies aériennes.
Cette campagne consiste à diffuser sur les vols longs courriers une vidéo de bord sensibilisant les voyageurs à ce sujet. En 1999, cette action de prévention s'est également traduite par la signature d'une charte entre le Syndicat National des Agents de Voyage et la Fédération Internationale de Voyagistes (F.U.A.A.V), qui prohibe, sous peine d'exclusion, la participation directe ou indirecte de ses adhérents à des activités liées au tourisme sexuel.
C'est là un pas important qui a été franchi, mais qui ne serait rien si nous n'oeuvrions pas, dans le même temps, pour soutenir le développement durable de ces pays, où c'est souvent la misère qui engendre tous les trafics et conduit les femmes et les enfants à la prostitution.
Je tiens ainsi à rappeler que, sous l'impulsion de la France, un Code Mondial d'Éthique du Tourisme a été adopté en septembre dernier, au Chili, par 138 pays membres de l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T).
Son ambition est de jouer le rôle de "garde-fou" face au triplement des flux touristiques mondiaux dans les prochaines années, en faisant en sorte que ses signataires s'engagent en faveur d'un tourisme respectueux des hommes, des cultures locales et de l'environnement.
Ce code est assorti d'un protocole d'application qui envisage, d'ici deux ans, la création d'un "Comité Mondial d'Ethique du Tourisme", dont les membres pourront être saisi d'une demande de règlement, en cas de litige, afin d'émettre un avis.
Si je le souligne aujourd'hui, c'est que, parmi les 10 principes, l'un stipule que "le tourisme doit être pratiqué comme un facteur d'épanouissement, doit contribuer à défendre les droits de l'homme, et rejeter l'exploitation sexuelle".
Je crois, là aussi, que c'est un grand pas qui a été franchi.
Mais comme pour tous les textes, même lorsqu'ils sont enrichis et amendés, l'important est de les faire vivre... Vous pouvez, en tout cas, compter sur moi, pour m'y employer et je sais aussi pouvoir compter sur vous.
Je vous remercie.
(source http://www.tourisme.gouv.fr. le 22 mars 2000)