Texte intégral
Je crois que nous savons tous que la démocratie est fragile par définition et la première chose que j'ai dite, au nom du gouvernement français, c'est que, pour consolider la transition démocratique, il nous faut d'abord réaffirmer clairement et collectivement la confiance que nous portons au gouvernement irakien et à son action. Plus que jamais, les représentants irakiens ont besoin de notre solidarité pour mener à bien la transition engagée. Il faut donc être à l'écoute des Irakiens et répondre à leurs attentes par des propositions précises et adaptées. Dans cet effort collectif, je crois qu'on peut compter sur le peuple irakien qui veut vivre en paix, qui veut consacrer toute son énergie à son développement, qui croit en la démocratie et qui souhaite y prendre sa part, comme d'ailleurs en a témoigné la forte mobilisation du 30 janvier dernier.
La deuxième chose, et peut être c'est le message plus spécifique de la France que j'ai voulu délivrer, c'est que, s'il existe une attente en Irak, s'il existe un espoir en Irak, il existe aussi une volonté de reconstruire et il revient naturellement aux autorités irakiennes elles-mêmes d'y répondre. La France souhaite s'associer à leurs efforts et les encourager. Donc, c'est à nos yeux en recherchant l'appui le plus large de toutes les composantes du peuple irakien, dans sa richesse et dans sa diversité, que l'on pourra faire échec au risque de l'Irak actuellement, c'est à dire le communautarisme, facteur de violence et de division. Je dois dire que je suis inquiet sur le cycle de violence qui, aujourd'hui, n'est pas arrêté. A cet égard, les Irakiens devront bientôt élaborer une Constitution. Tous les citoyens devront pouvoir se reconnaître dans ce texte fondateur qui sera appelé à régir, sans doute pour longtemps, leur avenir et celui du pays.
Le troisième message, c'est que, dans ce même esprit, c'est à dire un esprit d'association et de partenariat, la France a soutenu l'idée d'un nouveau mécanisme de coordination de l'assistance internationale, dont la direction doit être confiée aux Irakiens eux-mêmes - encore une fois je reviens à cela, les Irakiens eux-mêmes - dans leur souveraineté et dans leur indépendance. C'est en effet aux Irakiens qu'il revient de définir les priorités de la reconstruction de leur pays, d'exprimer leurs besoins réels et leurs attentes, afin que les réponses les mieux adaptées soient apportées par la communauté internationale. La France et l'Union européenne n'ont jamais cessé d'uvrer en ce sens tout au long des travaux qui déboucheront bientôt, à Amman, sur la mise en place de ce nouveau mécanisme de coordination de l'assistance internationale.
Enfin, dernier point, pour vivre en sécurité dans leur pays, les Irakiens doivent aussi pouvoir compter sur une plus grande stabilité politique, sur des institutions efficaces et respectueuses de l'Etat de droit, en particulier en matière de police et de justice. La France a décidé de s'engager totalement pour les y aider.
Notre pays sera le premier contributeur au programme de formation financé par l'Union européenne et, dès cet été, nos écoles de police accueilleront plusieurs dizaines de fonctionnaires irakiens. Je viens d'en refaire la proposition très concrètement au ministre des Affaires étrangères irakien, en bilatéral.
Nos efforts s'exercent aussi au sein de l'Alliance atlantique, puisque nous avons décidé de contribuer, à hauteur de 500 000 euros, au fonds de formation dédié aux Irakiens hors d'Irak.
Enfin, et ce message s'adresse tout particulièrement à mon collègue irakien, la France est pleinement disposée à contribuer, sur son sol, à la formation de forces de sécurité irakiennes. Il nous reste bien entendu à préciser les modalités de ce dispositif, ce que nous ferons lorsque nous recevrons le groupe d'experts mandatés par le pays sans doute d'ici la fin juin.
J'ai salué l'action des Nations unies en Irak et l'appui qu'elles se sont engagées à apporter aux Irakiens. Si j'ai une synthèse à faire, je dirais que les priorités de la France sont aujourd'hui :
- la sécurité - sécuriser l'Irak, car sans sécurité, il ne peut pas y avoir de reconstruction possible ;
- permettre aux Irakiens d'assurer, dès que possible, leur intégrité territoriale et le maintien de l'ordre à l'intérieur de leurs frontières ;
- et enfin, associer l'ensemble des forces politiques, au niveau du gouvernement mais aussi pour l'élaboration de la Constitution ; il me semble important pour l'avenir de l'Irak que ce pays ne soit pas victime de communautarisme fragilisant son unité, comme je l'ai dit à l'instant.
La France, si elle n'a qu'un message à faire passer, c'est qu'elle souhaite dire aux Irakiens qu'elle sera à leurs côtés lors des prochaines étapes, dans un strict respect de leur souveraineté.
Q - Vous avez annoncé toute une série de mesures que la France s'apprête à engager pour venir en aide aux Irakiens. Le mois prochain à Amman, il y aura une nouvelle conférence des donateurs. Est-ce que la France va augmenter sa contribution particulière dans ce cadre là, est-ce que ce sera un peu plus conséquent ?
R - Ce n'est pas impossible, cela n'a pas encore été arbitré.
Q - Est-ce que le ministre irakien a adressé des doléances spécifiques à la France, y a-t-il des attentes particulières ?
R - L'entretien bilatéral, s'est passé dans de très bonnes conditions. J'ai senti le ministre des Affaires étrangères irakien très désireux, comme nous d'ailleurs, d'un développement en profondeur de nos relations. Je lui ai fait part de notre souhait de travailler avec lui, en particulier sur la formation des forces de sécurité irakiennes. Il va me répondre prochainement sur le mandat d'experts qui viendront en France pour préparer cela. Il m'a dit, d'ailleurs, s'occuper lui-même de ce dossier, une sorte de coopération, de travail en commun sur la formation de ce type de professionnels. Il est intéressé par ce que nous lui proposons. Il n'y a pas de demande spécifique en plus de ce que j'ai dit.
Q - Que pouvez-vous dire sur la situation de notre consur Mlle Le Mauff, de "l'Humanité" ?
R - D'abord, je voudrais vous dire qu'il n'y a eu aucune intervention de la France, à ce sujet d'ailleurs le ministre des Affaires étrangères irakien vous le dira. C'est une démarche qui dépend de la souveraineté irakienne. Je ne vois pas d'ailleurs comment un gouvernement pourrait s'immiscer dans les affaires intérieures d'un autre dans la mesure où il y a une souveraineté. Le gouvernement français n'a, à aucun moment, demandé quoique ce soit sur le dossier de cette jeune journaliste. D'ailleurs, pour nous, la liberté d'expression est synonyme de démocratie et la presse est synonyme de liberté d'expression et de démocratie. Donc, personne ne peut y toucher et, en tout cas, pas la France.
En revanche, je vois avec plaisir que tout le travail qui est fait, en particulier entre le Premier ministre et les principaux responsables de presse, aboutit à une proposition des responsables de presse eux-mêmes, qui définit les conditions de sécurité, afin de mutualiser des moyens, en termes de sécurité, notamment avec des voitures blindées, pour l'exercice quotidien de votre profession. C'est une bonne nouvelle pour les journalistes français car cela permettra leur présence et, en même temps, de diminuer les risques.
Q - Pour poursuivre, vous ne souhaitez pas l'absence de journalistes français en Irak ?
R - Mais jamais personne n'a dit cela, au contraire ! Je crois que tout le monde est très admiratif de ce qu'on appelle le "journalisme à la française". Mais ce qui est vrai aussi, c'est qu'il est important que les organes de presse français mutualisent leurs moyens, comme ils viennent de le proposer. M. July, ainsi que d'autres, l'a dit tout à l'heure : il est important de ne jamais revenir sur la liberté d'expression, sur la présence de journalistes dans le monde, car la démocratie et le journalisme, c'est la même chose, la liberté d'expression et la démocratie, c'est fondamental dans le monde. Mais, il nous paraît important que les différents organes de presse mutualisent leurs moyens pour permettre aux journalistes de mieux exercer, dans leur vie quotidienne, leur exercice professionnel.
Q - Une dernière question sur l'Europe et le budget européen : le président de la République, tout à l'heure, a refait un discours sur la situation ; demain, le Premier ministre Blair fera son discours en tant que président du Conseil de l'Union. Qu'attendez-vous de cette présidence, pensez-vous qu'un accord sur les perspectives budgétaires soit possible ?
R : Je vous remercie de me permettre de m'exprimer sur ce sujet. J'ai suivi le Conseil européen, minute par minute et, lorsque je vois les batailles de communication qui le suivent, je me dis qu'il ne s'agit pas du vrai débat.
Le débat n'est pas de dire que, d'un côté il y aurait le chèque britannique, et de l'autre la PAC. Personne ne peut le croire un seul instant, ce sont deux sujets complètement différents.
En réalité, il n'y avait qu'une question au Conseil concernant le budget : comment paie-t-on l'élargissement aux dix nouveaux membres ? Et donc, si la France a voulu un accord, a soutenu la présidence luxembourgeoise et sa proposition, qui était une bonne proposition, en mettant dix milliards d'euros sur la table, en passant de 1 à 1,06 % du produit national brut de l'Europe, c'était pour avoir un accord. Il fallait associer une réforme du chèque britannique, et M. Blair n'a pas souhaité cette réforme. Sans réforme du chèque britannique, je vous signale que le seul pays des Vingt-cinq qui n'aurait pas payé pour l'élargissement, était le Royaume-Uni.
Deuxième remarque, ce que j'ai sur le cur, c'est que le vrai débat n'est certainement pas celui d'une guerre des "anciens" contre les "modernes", mais il est de savoir si, oui ou non, on veut une Europe politique. Voulons-nous une zone de libre-échange avec très peu de politiques communes, y compris peu de Politique agricole commune, ou voulons-nous une Union politique avec une auto-suffisance alimentaire, avec une politique de recherche, une politique de développement, d'innovation, sur les biotechnologies, les nanotechnologies, une Europe plus intégrée avec des coopérations renforcées entre tous les pays qui le voudront ? C'est cela le sujet ! Je pense qu'il ne faut pas se tromper de sujet. Vous parlez de la présidence britannique, j'espère évidemment que tout cela ira vers plus d'Europe politique et non pas moins d'Europe politique. Le danger, c'est que les ennemis de l'Europe politique l'emportent. Il ne faut pas détricoter l'Europe au moment où nous vivons dans un monde multipolaire.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2005)
La deuxième chose, et peut être c'est le message plus spécifique de la France que j'ai voulu délivrer, c'est que, s'il existe une attente en Irak, s'il existe un espoir en Irak, il existe aussi une volonté de reconstruire et il revient naturellement aux autorités irakiennes elles-mêmes d'y répondre. La France souhaite s'associer à leurs efforts et les encourager. Donc, c'est à nos yeux en recherchant l'appui le plus large de toutes les composantes du peuple irakien, dans sa richesse et dans sa diversité, que l'on pourra faire échec au risque de l'Irak actuellement, c'est à dire le communautarisme, facteur de violence et de division. Je dois dire que je suis inquiet sur le cycle de violence qui, aujourd'hui, n'est pas arrêté. A cet égard, les Irakiens devront bientôt élaborer une Constitution. Tous les citoyens devront pouvoir se reconnaître dans ce texte fondateur qui sera appelé à régir, sans doute pour longtemps, leur avenir et celui du pays.
Le troisième message, c'est que, dans ce même esprit, c'est à dire un esprit d'association et de partenariat, la France a soutenu l'idée d'un nouveau mécanisme de coordination de l'assistance internationale, dont la direction doit être confiée aux Irakiens eux-mêmes - encore une fois je reviens à cela, les Irakiens eux-mêmes - dans leur souveraineté et dans leur indépendance. C'est en effet aux Irakiens qu'il revient de définir les priorités de la reconstruction de leur pays, d'exprimer leurs besoins réels et leurs attentes, afin que les réponses les mieux adaptées soient apportées par la communauté internationale. La France et l'Union européenne n'ont jamais cessé d'uvrer en ce sens tout au long des travaux qui déboucheront bientôt, à Amman, sur la mise en place de ce nouveau mécanisme de coordination de l'assistance internationale.
Enfin, dernier point, pour vivre en sécurité dans leur pays, les Irakiens doivent aussi pouvoir compter sur une plus grande stabilité politique, sur des institutions efficaces et respectueuses de l'Etat de droit, en particulier en matière de police et de justice. La France a décidé de s'engager totalement pour les y aider.
Notre pays sera le premier contributeur au programme de formation financé par l'Union européenne et, dès cet été, nos écoles de police accueilleront plusieurs dizaines de fonctionnaires irakiens. Je viens d'en refaire la proposition très concrètement au ministre des Affaires étrangères irakien, en bilatéral.
Nos efforts s'exercent aussi au sein de l'Alliance atlantique, puisque nous avons décidé de contribuer, à hauteur de 500 000 euros, au fonds de formation dédié aux Irakiens hors d'Irak.
Enfin, et ce message s'adresse tout particulièrement à mon collègue irakien, la France est pleinement disposée à contribuer, sur son sol, à la formation de forces de sécurité irakiennes. Il nous reste bien entendu à préciser les modalités de ce dispositif, ce que nous ferons lorsque nous recevrons le groupe d'experts mandatés par le pays sans doute d'ici la fin juin.
J'ai salué l'action des Nations unies en Irak et l'appui qu'elles se sont engagées à apporter aux Irakiens. Si j'ai une synthèse à faire, je dirais que les priorités de la France sont aujourd'hui :
- la sécurité - sécuriser l'Irak, car sans sécurité, il ne peut pas y avoir de reconstruction possible ;
- permettre aux Irakiens d'assurer, dès que possible, leur intégrité territoriale et le maintien de l'ordre à l'intérieur de leurs frontières ;
- et enfin, associer l'ensemble des forces politiques, au niveau du gouvernement mais aussi pour l'élaboration de la Constitution ; il me semble important pour l'avenir de l'Irak que ce pays ne soit pas victime de communautarisme fragilisant son unité, comme je l'ai dit à l'instant.
La France, si elle n'a qu'un message à faire passer, c'est qu'elle souhaite dire aux Irakiens qu'elle sera à leurs côtés lors des prochaines étapes, dans un strict respect de leur souveraineté.
Q - Vous avez annoncé toute une série de mesures que la France s'apprête à engager pour venir en aide aux Irakiens. Le mois prochain à Amman, il y aura une nouvelle conférence des donateurs. Est-ce que la France va augmenter sa contribution particulière dans ce cadre là, est-ce que ce sera un peu plus conséquent ?
R - Ce n'est pas impossible, cela n'a pas encore été arbitré.
Q - Est-ce que le ministre irakien a adressé des doléances spécifiques à la France, y a-t-il des attentes particulières ?
R - L'entretien bilatéral, s'est passé dans de très bonnes conditions. J'ai senti le ministre des Affaires étrangères irakien très désireux, comme nous d'ailleurs, d'un développement en profondeur de nos relations. Je lui ai fait part de notre souhait de travailler avec lui, en particulier sur la formation des forces de sécurité irakiennes. Il va me répondre prochainement sur le mandat d'experts qui viendront en France pour préparer cela. Il m'a dit, d'ailleurs, s'occuper lui-même de ce dossier, une sorte de coopération, de travail en commun sur la formation de ce type de professionnels. Il est intéressé par ce que nous lui proposons. Il n'y a pas de demande spécifique en plus de ce que j'ai dit.
Q - Que pouvez-vous dire sur la situation de notre consur Mlle Le Mauff, de "l'Humanité" ?
R - D'abord, je voudrais vous dire qu'il n'y a eu aucune intervention de la France, à ce sujet d'ailleurs le ministre des Affaires étrangères irakien vous le dira. C'est une démarche qui dépend de la souveraineté irakienne. Je ne vois pas d'ailleurs comment un gouvernement pourrait s'immiscer dans les affaires intérieures d'un autre dans la mesure où il y a une souveraineté. Le gouvernement français n'a, à aucun moment, demandé quoique ce soit sur le dossier de cette jeune journaliste. D'ailleurs, pour nous, la liberté d'expression est synonyme de démocratie et la presse est synonyme de liberté d'expression et de démocratie. Donc, personne ne peut y toucher et, en tout cas, pas la France.
En revanche, je vois avec plaisir que tout le travail qui est fait, en particulier entre le Premier ministre et les principaux responsables de presse, aboutit à une proposition des responsables de presse eux-mêmes, qui définit les conditions de sécurité, afin de mutualiser des moyens, en termes de sécurité, notamment avec des voitures blindées, pour l'exercice quotidien de votre profession. C'est une bonne nouvelle pour les journalistes français car cela permettra leur présence et, en même temps, de diminuer les risques.
Q - Pour poursuivre, vous ne souhaitez pas l'absence de journalistes français en Irak ?
R - Mais jamais personne n'a dit cela, au contraire ! Je crois que tout le monde est très admiratif de ce qu'on appelle le "journalisme à la française". Mais ce qui est vrai aussi, c'est qu'il est important que les organes de presse français mutualisent leurs moyens, comme ils viennent de le proposer. M. July, ainsi que d'autres, l'a dit tout à l'heure : il est important de ne jamais revenir sur la liberté d'expression, sur la présence de journalistes dans le monde, car la démocratie et le journalisme, c'est la même chose, la liberté d'expression et la démocratie, c'est fondamental dans le monde. Mais, il nous paraît important que les différents organes de presse mutualisent leurs moyens pour permettre aux journalistes de mieux exercer, dans leur vie quotidienne, leur exercice professionnel.
Q - Une dernière question sur l'Europe et le budget européen : le président de la République, tout à l'heure, a refait un discours sur la situation ; demain, le Premier ministre Blair fera son discours en tant que président du Conseil de l'Union. Qu'attendez-vous de cette présidence, pensez-vous qu'un accord sur les perspectives budgétaires soit possible ?
R : Je vous remercie de me permettre de m'exprimer sur ce sujet. J'ai suivi le Conseil européen, minute par minute et, lorsque je vois les batailles de communication qui le suivent, je me dis qu'il ne s'agit pas du vrai débat.
Le débat n'est pas de dire que, d'un côté il y aurait le chèque britannique, et de l'autre la PAC. Personne ne peut le croire un seul instant, ce sont deux sujets complètement différents.
En réalité, il n'y avait qu'une question au Conseil concernant le budget : comment paie-t-on l'élargissement aux dix nouveaux membres ? Et donc, si la France a voulu un accord, a soutenu la présidence luxembourgeoise et sa proposition, qui était une bonne proposition, en mettant dix milliards d'euros sur la table, en passant de 1 à 1,06 % du produit national brut de l'Europe, c'était pour avoir un accord. Il fallait associer une réforme du chèque britannique, et M. Blair n'a pas souhaité cette réforme. Sans réforme du chèque britannique, je vous signale que le seul pays des Vingt-cinq qui n'aurait pas payé pour l'élargissement, était le Royaume-Uni.
Deuxième remarque, ce que j'ai sur le cur, c'est que le vrai débat n'est certainement pas celui d'une guerre des "anciens" contre les "modernes", mais il est de savoir si, oui ou non, on veut une Europe politique. Voulons-nous une zone de libre-échange avec très peu de politiques communes, y compris peu de Politique agricole commune, ou voulons-nous une Union politique avec une auto-suffisance alimentaire, avec une politique de recherche, une politique de développement, d'innovation, sur les biotechnologies, les nanotechnologies, une Europe plus intégrée avec des coopérations renforcées entre tous les pays qui le voudront ? C'est cela le sujet ! Je pense qu'il ne faut pas se tromper de sujet. Vous parlez de la présidence britannique, j'espère évidemment que tout cela ira vers plus d'Europe politique et non pas moins d'Europe politique. Le danger, c'est que les ennemis de l'Europe politique l'emportent. Il ne faut pas détricoter l'Europe au moment où nous vivons dans un monde multipolaire.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 2005)