Texte intégral
X. Bertrand - Le Gouvernement s'est fixé comme objectif de ramener le déficit du régime général à huit milliards neuf cent mille euros l'an prochain, et un petit peu plus de six milliards pour l'assurance maladie. Ça va passer par une première vague de déremboursement sur plus de 200 médicaments jugés insuffisamment efficaces, 156 ne seront plus du tout remboursés. 62 autres, les veinotoniques le seront, mais, à un taux réduit de 15%. Nous sommes avec le ministre de la Santé, X. Bertrand. Finalement vous avez coupé la poire en deux ?
V. Parizot - J'ai choisi de suivre l'avis de la Haute Autorité de santé, parce qu'une chose est certaine aujourd'hui, il vaut mieux rembourser un médicament efficace plutôt qu'un médicament inefficace.
Q- Mais pourquoi cette différence, pourquoi un traitement différent pour les veinotoniques, qui eux aussi sont un service médical rendu insuffisant ?
R- Tout simplement parce que pour cette maladie des jambes lourdes, il n'y a pas aujourd'hui d'autre solution pour les femmes qui sont concernées, celles qui sont bien souvent de condition modeste, et qui travaillent debout toute la journée. Pour l'instant, vous n'avez pas d'autre solution que les veinotoniques.
Q- Donc ils seront remboursés à hauteur de 15% provisoirement pendant deux ans, ça va nous mener à début 2008, après l'élection présidentielle. On va vous accuser d'avoir pris une décision politique ?
R- Non je vous arrête tout de suite, les choses sont claires dès maintenant, l'ensemble des 221 médicaments, comme l'a dit la Haute Autorité de santé, ne seront plus remboursés. La seule chose c'est que pour ces veinotoniques, je le répète, nous avons décidé de prendre le temps de la pédagogie et le temps aussi du remplacement de ces médicaments.
Q- Politiquement, est-ce que vous pensez qu'il va être simple de faire comprendre aux malades qui depuis des années se soignent avec un médicament, que ce produit n'est plus remboursé ?
R- Pas du tout, ce qu'il faut savoir aujourd'hui, c'est que la question n'est pas : est-ce qu'on peut tout rembourser dans notre système de santé ?, la question c'est : est-ce que l'on doit tout rembourser ? Vous savez depuis le début de l'année 2005, nous avons admis au remboursement 196 nouveaux médicaments, pour un milliard d'euros de dépenses nouvelles en termes de médicament. Pour la polyarthrite, les nouveaux médicaments c'est 1375 d'euros par mois, et bien moi je veux permettre aux Français d'avoir accès à ces nouveaux médicaments pour faire reculer les maladies. Quand on voit qu'aujourd'hui, nous sommes à quelques jours de la Journée nationale du dépistage du cancer du sein, qu'il y a des nouveaux médicaments qui vont nous permettre de réduire de moitié la mortalité chez les femmes qui sont atteintes d'un cancer du sein et que ces médicaments représentent aujourd'hui un coût de 1500 d'euros par mois, et bien je veux, que les femmes françaises puissent avoir effectivement accès à ce remboursement, je veux que l'assurance maladie puisse le prendre en charge, c'est aussi l'honneur d'un pays comme le nôtre de faire bénéficier chacun du progrès médical, c'est encore une fois cette question, le médicament le plus efficace doit être pris en charge par l'assurance maladie, c'est notre responsabilité collective. Et en même temps, il faut savoir qu'avec les médicaments qui ne seront plus remboursés, les mutuelles vont aussi réaliser un certain nombre d'économies, et que même avec ce taux de 15% nous souhaitons faire en sorte qu'elles aient la possibilité aussi de responsabiliser les uns et les autres. Donc pour les mutuelles, au total elles auront moins à rembourser, je ne sais pas si elles en tireront les conclusions en baissant leur tarif, mais toujours est-il que les mesures que je viens de décider après l'avis de la Haute autorité de santé n'amèneront en rien une augmentation du tarif des mutuelles, bien au contraire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 septembre 2005)
V. Parizot - J'ai choisi de suivre l'avis de la Haute Autorité de santé, parce qu'une chose est certaine aujourd'hui, il vaut mieux rembourser un médicament efficace plutôt qu'un médicament inefficace.
Q- Mais pourquoi cette différence, pourquoi un traitement différent pour les veinotoniques, qui eux aussi sont un service médical rendu insuffisant ?
R- Tout simplement parce que pour cette maladie des jambes lourdes, il n'y a pas aujourd'hui d'autre solution pour les femmes qui sont concernées, celles qui sont bien souvent de condition modeste, et qui travaillent debout toute la journée. Pour l'instant, vous n'avez pas d'autre solution que les veinotoniques.
Q- Donc ils seront remboursés à hauteur de 15% provisoirement pendant deux ans, ça va nous mener à début 2008, après l'élection présidentielle. On va vous accuser d'avoir pris une décision politique ?
R- Non je vous arrête tout de suite, les choses sont claires dès maintenant, l'ensemble des 221 médicaments, comme l'a dit la Haute Autorité de santé, ne seront plus remboursés. La seule chose c'est que pour ces veinotoniques, je le répète, nous avons décidé de prendre le temps de la pédagogie et le temps aussi du remplacement de ces médicaments.
Q- Politiquement, est-ce que vous pensez qu'il va être simple de faire comprendre aux malades qui depuis des années se soignent avec un médicament, que ce produit n'est plus remboursé ?
R- Pas du tout, ce qu'il faut savoir aujourd'hui, c'est que la question n'est pas : est-ce qu'on peut tout rembourser dans notre système de santé ?, la question c'est : est-ce que l'on doit tout rembourser ? Vous savez depuis le début de l'année 2005, nous avons admis au remboursement 196 nouveaux médicaments, pour un milliard d'euros de dépenses nouvelles en termes de médicament. Pour la polyarthrite, les nouveaux médicaments c'est 1375 d'euros par mois, et bien moi je veux permettre aux Français d'avoir accès à ces nouveaux médicaments pour faire reculer les maladies. Quand on voit qu'aujourd'hui, nous sommes à quelques jours de la Journée nationale du dépistage du cancer du sein, qu'il y a des nouveaux médicaments qui vont nous permettre de réduire de moitié la mortalité chez les femmes qui sont atteintes d'un cancer du sein et que ces médicaments représentent aujourd'hui un coût de 1500 d'euros par mois, et bien je veux, que les femmes françaises puissent avoir effectivement accès à ce remboursement, je veux que l'assurance maladie puisse le prendre en charge, c'est aussi l'honneur d'un pays comme le nôtre de faire bénéficier chacun du progrès médical, c'est encore une fois cette question, le médicament le plus efficace doit être pris en charge par l'assurance maladie, c'est notre responsabilité collective. Et en même temps, il faut savoir qu'avec les médicaments qui ne seront plus remboursés, les mutuelles vont aussi réaliser un certain nombre d'économies, et que même avec ce taux de 15% nous souhaitons faire en sorte qu'elles aient la possibilité aussi de responsabiliser les uns et les autres. Donc pour les mutuelles, au total elles auront moins à rembourser, je ne sais pas si elles en tireront les conclusions en baissant leur tarif, mais toujours est-il que les mesures que je viens de décider après l'avis de la Haute autorité de santé n'amèneront en rien une augmentation du tarif des mutuelles, bien au contraire.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 septembre 2005)