Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur la situation économique et sociale de la France, sur la construction européenne, la mondialisation, l'immigration, les privatisations, Bordeaux le 28 août 2005.

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Circonstance : Université d'été du Front National à Bordeaux le 28 août 2005

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Avant d'entrer dans le vif du sujet de cette Université d'Eté 2005, toute entière tournée vers la compréhension géopolitique du monde contemporain, permettez-moi de remercier l'ensemble des organisateurs de nos travaux.
En premier lieu, à tout seigneur, tout honneur, la puissance invitante, Jacques Colombier, responsable du Front National ici même en Aquitaine, et membre du Bureau Politique, qui nous accueille dans cette belle ville de Bordeaux, navire amiral de cette région aux traditions françaises séculaires.
Merci également à Philippe Bernard et Marie-Christine Boutonnet, inlassables maîtres d'uvres de notre service " Formation ", qui, en parfaite intelligence avec la direction aux manifestations, ont une nouvelle fois réussi le pari de la rentrée politique du Front National.
Enfin, je félicite Bruno Gollnisch et ses services pour la mise en uvre intellectuelle de nos travaux, particulièrement réussie, ainsi que l'ensemble des intervenants, issus du Front National ou non : Messieurs de Beaufort, Martinelli, Martinez, Heibig, de la Tocnaye, Herlin et de Saint-Just.
Je remercie enfin tous les participants qui par leur présence, ont permis aux orateurs de s'exprimer devant une assistance studieuse et attentive. Il est vrai en effet que c'est l'addition des bonnes volontés et la bonne répartition des rôles qui conditionnent toujours la réussite des aventures humaines. Permettez-moi, à la petite échelle qui est la nôtre, de le signaler et de m'en réjouir.
I - Nul sujet n'est plus complexe que celui que nous avons retenu cette année.
A l'heure du rejet par le peuple français de la construction d'une Europe fédérale, à l'heure du retour du terrorisme international et des tensions au Moyen-Orient, à l'heure des incertitudes liées aux risques qui pèsent sur notre sécurité, notre prospérité et nos libertés, il était important d'effectuer un effort de décryptage.
Effectivement, nous vivons une ère de défis globaux, auxquels, je crois, il faut apporter une réponse d'abord et avant tout nationale.
Je voudrais d'abord revenir sur ces défis globaux, qu'on résume souvent sur le vocable de " mondialisation ".
Il est d'usage chez la plupart des intervenants et commentateurs politiques de prendre un air contrit, à mi-chemin entre le fatalisme et la préoccupation profonde, pour évoquer ce sujet. Pour eux, la mondialisation est un saut dans l'inconnu, face auquel l'esprit humain ne peut ni prévoir ni réagir. Somme toute, il s'agirait là d'une expérience sans précédents, ni règles définies, face à laquelle les hommes politiques et les citoyens sont totalement démunis.
Je ne crois pas que cela soit juste. Replaçons un peu les choses dans leur contexte historique, on verra alors que chaque époque à tendance à se voir comme radicalement nouvelle. Lors de l'invention de la presse à imprimer de Guttenberg, les commentateurs du temps pensaient entrer dans un autre âge de l'humanité, dans une ère nouvelle, dans un monde différent.
Ce sentiment, si répandu à chaque siècle au sein des lettrés du temps, correspond probablement à un besoin psychologique des élites : le nouveau, c'est bien, l'ancien, c'est archaïque. Cet amour du neuf, que l'on pourrait qualifier de " philonéisme ", s'accompagne le plus souvent de la certitude que les affaires humaines iront mieux à l'avenir.
La mondialisation, thématique battue et rebattue aujourd'hui, participe un peu de ce phénomène.
Certaines nouveautés, comme Internet, sont étudiées, médiatisées, ressassées à tout bout de champ, et l'opinion en vient à penser que ça y est, grâce à l'informatique, on vit dans un monde nouveau, profondément différent de l'ancien.
A y regarder de près, je le répète, on se rend toutefois compte que la mondialisation n'est pas propre à notre temps.
La mondialisation économique, par exemple, est très ancienne, à la dimension du monde connu à chaque époque. Au temps de la Méditerranée antique, la spécialisation et la division internationale du travail existaient déjà, lorsque Carthage était spécialisée dans le commerce. Au XVIème siècle, l'interdépendance financière et monétaire était déjà présente : lorsque Charles Quint ramena en Espagne les galions chargés d'or des colonies d'Amérique du Sud, il s'en suivit une inflation généralisée en Europe en raison de l'abondance monétaire. Plus près de nous, en 1929, la crise qui démarra à Wall Street se répandit bientôt partout en Europe, occasionnant un chômage sans précédent.
Vous le voyez Mesdames et Messieurs, l'interdépendance, la transmission internationale des crises ou de l'expansion sont des réalités déjà très anciennes.
La mondialisation des idées n'est pas non plus un fait nouveau. Quelques exemples le prouvent à l'évidence.
Durant le bas Empire Romain, le christianisme s'est étendu aux limites du monde connu. Né en Judée, avec la Venue, la mort et la Résurrection du Christ, il est aux portes de l'Irlande cinq siècles plus tard.
L'hérésie Cathare qui se développe dans le Sud-Ouest de la France du 11ème au 13ème siècle, nous vient en ligne directe de l'Iran de Manès et de la Bulgarie des Bogomiles. Et que dire des idées nouvelles initiées par la Réforme et la Renaissance, qui culmineront au 18ème siècle au point de traverser l'Atlantique et d'irriguer la jeune république américaine ?
Les choses sont claires. Aux époques précédentes déjà, la mondialisation était un fait et un fait qui n'a pas du tout contrarié l'émergence, à partir du haut Moyen-Age, d'Etats-nations souverains. Je crois même qu'on peut dire que de tout temps, une partie des activités humaines a toujours été mondialisée. Plus intéressant encore, cette mondialisation propre à toutes les époques, a souvent été, au fil des siècles, le vecteur des aspirations nationales, chaque pays imitant son voisin, à un rythme propre et selon sa culture particulière. Est-ce que la diffusion du catholicisme - je rappelle que catholicos en grec signifie universel - a empêché l'essor des Etats Nations particuliers ? Pas du tout !
Est-ce que les idées révolutionnaires françaises du 18ème siècle ont empêché ou bridé les aspirations nationales allemandes, polonaises, tchèques ou hongroises au 19ème siècle ? Bien au contraire ! La formation des peuples en Etats-nationaux est précisément issue de l'influence des idées révolutionnaires et jacobines.
Alors voyez-vous Mesdames et Messieurs, ce bref rappel historique permet de relativiser beaucoup de choses, et notamment de comprendre que la mondialisation, c'est-à-dire la diffusion et la généralisation des idées et du commerce, n'a jamais remis en cause la pertinence et la force des modes d'organisation des communautés humaines.
En 1890, on est passé de la messagerie maritime à la radiotélégraphie, ce qui semblait faciliter les communications et rapprocher les peuples, et pourtant 25 ans plus tard, l'Europe connaissait un conflit d'une ampleur inégalée opposant des nations souveraines.
Mais me dira-t-on, que faites-vous d'Internet qui aujourd'hui permet de communiquer en temps réel et qui ramène le monde au niveau d'un village global ? Certes, le trait majeur de la mondialisation à notre époque, c'est la disparition des distances grâce aux moyens modernes de transport et la réduction du temps grâce aux progrès des communications. Mais ce phénomène ne signifie pas en lui-même que les Nations soient archaïques et que les Etats soient dépassés. On ne voit pas pourquoi, d'ailleurs. Internet facilite les échanges et les dialogues entre les individus des quatre coins du monde, soit, mais la réalité des appartenances nationales est toujours là et bien là.
Je dois vous dire que je ne comprends pas du tout ce battage autour de la globalisation, de la mondialisation, de la planétisation.
La mondialisation et le fait national sont deux réalités indépendantes. En revanche, le mondialisme, c'est-à-dire l'idéologie de la fin des Nations, leur est par nature violemment hostile, et vise précisément à les faire disparaître.
Présentée comme à la fois inéluctable et souhaitable, la fin des Nations est le thème favori de l'oligarchie en place, quelle soit intellectuelle, administrative, financière ou politique. Ces gens-là se servent de toute évidence de la mondialisation pour accréditer leur thèse d'un nécessaire dépassement du cadre national.
Il y a d'abord les " mondialistes de droite ", ultra libéraux, partisans de la suppression de tous les obstacles aux échanges pour unifier le commerce des marchandises et des capitaux en un marché mondial. C'est l'idéologie de Jean-Marie Messier, de la plupart des grands patrons français, des économistes proches d'Alain Madelin, et surtout d'une génération de cadres moyens et supérieurs qui n'ont qu'une valeur : celle de l'argent roi. Ce sont eux qui sont à l'uvre au sein de grandes institutions internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale, ou plus près de nous, l'Union Européenne. Les eurofédérastes tiennent en effet pour nécessaire et bienfaisante la constitution d'un espace sans frontières en Europe, et ils sont parvenus à mettre en oeuvre très largement ce projet. On en voit les résultats en matière économique ou migratoire, sans qu'il soit besoin de s'y attarder pour l'instant.
Pur reflet du " mondialisme de droite ", on observe aujourd'hui également le développement d'un " mondialisme de gauche ". Il s'incarne dans le courant altermondialiste de Bové ou d'ATTAC, néo-marxiste, anti-libéral et révolutionnaire. Ceux-là rêvent d'un gouvernement mondial qui ferait disparaître les Nations, réputées fauteuses de guerre et d'antagonisme entre les hommes. On n'est pas loin, avec eux, de l'idéal soviétique de révolution mondiale, au cur d'une nouvelle utopie régressive et dangereuse. En effet, ce ne sont pas les nations qui sont fauteuses de guerre, mais précisément la négation de celles-ci : faut-il rappeler le rôle de l'humiliation de l'Allemagne à Versailles - démilitarisée, amputée, humiliée - dans le déclenchement de la deuxième Guerre Mondiale ?
Et que dire de conflits en Afrique, issus des frontières souvent artificielles héritées de la décolonisation, et qui sont nés de la négation de certaines réalités ethniques ou nationales ?
En dépit de la force de l'évidence, ce qui est clair, c'est que les " mondialistes de droite et de gauche " tentent de disqualifier le cadre national, lequel est pourtant le meilleur garant de la sécurité, de la prospérité et de la liberté des hommes.
II - En effet, l'essentiel des maux dont souffrent les peuples, et particulièrement aujourd'hui le peuple français, est précisément la conséquence de la suppression volontaire de nos frontières mise en uvre par les pouvoirs publics successifs.
La suppression de nos frontières internationales, issue des traités européens de Rome, Schengen et Amsterdam, explique d'abord l'explosion de l'immigration africaine en France depuis le début des années 90. Ce sont en effet plusieurs millions de ressortissants étrangers qui sont entrés, à titre définitif, dans notre pays depuis cette date, par des moyens légaux et plus souvent encore illégaux.
Oh ! bien sûr, si l'on en croit l'INSEE et toutes les officines gouvernementales, le nombre d'étrangers en France est toujours le même depuis plusieurs décennies, autour de 3 millions de personnes.
C'est oublier un peu vite que, contrairement aux chiffres du dernier recensement, il n'y a pas 61 millions d'habitants en France, mais plus probablement 67.
C'est oublier que le solde annuel net de l'immigration légale et illégale en France dépasse 450 000 personnes, essentiellement originaires du Tiers-Monde. Cette immigration-invasion est évidemment rendue possible par la disparition des contrôles aux frontières françaises. Elle nous pose, vous le savez, de grands problèmes, mais elle est le fruit empoisonné de la démagogie sociale mondialisée qui étend à tous ceux qui se donnent la peine d'entrer chez nous, les services d'un Etat-Providence qui serait déjà ruineux même limité à nos citoyens d'origine.
- Un problème de souveraineté territoriale, c'est-à-dire de contrôle de l'accès à notre territoire. La France est devenue une vaste passoire ouverte à tous les vents de la criminalité, de la désespérance et de la misère. L'Etat, qui n'a plus de garde-frontières, ne contrôle plus ni les visas, ni même bientôt, les permis de séjour.
- L'immigration de masse pose également un problème d'équilibre social, qui concerne chaque français au travers de la montée de la délinquance et des violences inter-ethniques. Je rappelle que les étrangers qui ne représentent officiellement que 7 % de la population, constitue 31 % de la population des prisons, et même 60 % si l'on y ajoute les bi-nationaux. Les violences inter-ethniques naissent du regroupement spontané ou organisé de forts groupes allogènes dans certains ghettos urbains. Vous le savez, la Police n'ose plus y entrer. 1100 quartiers sont sous surveillance lointaine, sans que l'autorité de l'Etat ne s'y exerce. Ce problème d'équilibre social vient également de la féroce concurrence économique et sociale que les immigrés font peser sur le marché du travail français, ainsi que pour l'accès aux prestations sociales.
- Enfin, cette immigration nous pose un grave problème d'identité culturelle, c'est-à-dire de préservation de notre spécificité nationale, dont notre mode de vie, mais aussi dans nos valeurs : c'est l'immigration qui explique la remise en cause de notre modèle républicain, scolaire et familial.
Le déclin français s'explique ainsi d'abord par les erreurs politiques des gouvernements successifs. On le voit bien en matière économique et sociale. La liberté de circulation totale des biens et services a entraîné la disparition de pans entiers de notre secteur productif.
Après 40 ans de PAC, que reste-t-il de notre agriculture, de nos paysans, de notre indépendance alimentaire ?
Après 20 ans d'ouverture au marché mondial, il n'y a plus de métallurgie française, plus de sidérurgie, plus de constructions navales. Le textile a disparu, comme l'industrie des produits blancs et celle des produits bruns. Il n'y a plus de secteur du jouet, de la chaussure, et même les vins français sont en déclin, on ne le sait que trop bien dans cette région.
Les cohortes interminables de chômeurs s'ajoutent les unes aux autres, d'années en années, tandis que le principal effort du gouvernement vise toujours à truquer les statistiques du chômage, pour essayer de faire croire qu'il n'y a que 10 % de la population active sans emploi, quand tout le monde sait que près d'un actif sur deux est menacé aujourd'hui.
Alors honte, honte aux différents gouvernements de Messieurs Giscard, Mitterrand et Chirac, honte d'avoir augmenté sans mollir les impôts, les charges et le nombre de fonctionnaires ou équivalents depuis 30 ans, tandis que la France, en déficit chronique, est endettée comme jamais.
Honte à M. de Villepin de vendre les bijoux de famille de quelque valeur, comme les concessions d'autoroute, qui dans dix ans, auraient rapporté chaque année 40 à 50 milliards de francs au budget de l'Etat et qui vont être vendues pour 13 malheureux milliards.
Honte à tous pour les 1 200 000 Rmistes, pour l'appauvrissement généralisé et la chute du niveau de vie.
Honte à tous d'avoir bradé la prospérité française en supprimant les protections naturelles que sont les frontières.
Et honte encore de nous faire subir chaque jour l'insécurité sanitaire occasionnée par le libre échange de viande avariée, le libre échange d'épidémies et de pandémies, le libre échange de produits toxiques.
Et oui, Mesdames et Messieurs, l'essentiel des effets négatifs de la mondialisation ne relève pas de la fatalité ou du hasard. Nos souffrances sont la conséquence du renoncement à la souveraineté territoriale, de la suppression volontaire de nos frontières, y compris la frontière juridique, essentielle, qui séparait nationaux et étrangers, mise en uvre par la gauche et la droite depuis 30 ans. Oh ! Je le sais bien ! Avant, tout n'était pas parfait, mais enfin, chacun voit bien que la situation était bien meilleure. Alors, me direz-vous, ces erreurs monstrueuses sont dans le fond incompréhensibles, c'est vrai. En effet, rien n'est plus naturel à l'homme que la protection de sa vie, de sa famille, de ses intérêts. C'est pour cela qu'est institué l'Etat, garant collectif de la sécurité de chacun. Dans cette perspective, la protection des frontières est bien évidemment un des devoirs de la puissance publique. C'est même la condition de sa légitimité, la condition du consentement à son autorité sur les citoyens.
Dans la triste situation qui est la nôtre, le rétablissement de l'Etat et des frontières est plus qu'urgent. C'est une nécessité de survie.
Il nous faut certes accueillir ceux qui veulent venir temporairement chez nous, mais prévoir strictement les conditions de leur retour dans leur pays d'origine.
On peut certes accorder notre nationalité à ceux qui le méritent, et à eux seuls, et certainement pas à tous ceux qui en font la demande.
Il nous faut, c'est évident, commercer avec d'autres nations, mais dans des conditions équitables pour nous, selon des règles qui ne nous assassinent pas, mais permettent un développement mutuel.
Nous acceptons la liberté de circulation, mais dans la limite de notre sécurité physique, commerciale, sanitaire, internationale.
En un mot, nous voulons organiser notre destinée et refuser l'anarchie du laisser-faire intégral. C'est là, je le répète, tout l'enjeu de frontières sûres et efficaces, filtres naturels garants des conditions de la préservation des grands équilibres nationaux. Les frontières, c'est la vie, c'est la différence entre le dedans et le dehors, entre le national et l'étranger, entre le modèle identitaire des nations libres et le modèle impérial du gouvernement mondial. Les frontières, c'est la diversité, gage de richesse pour l'humanité.
III - On me répondra, comme on le fait parfois, que le rétablissement de nos frontières témoigne d'une conception étroitement nationale de la politique, alors que les problèmes d'eau, d'environnement ou de sécurité internationale doivent nécessairement être résolus en commun.
J'estime tout d'abord que le rôle d'un homme politique, ce n'est pas de communier dans les vux pieux les plus éculés ressassés par les uns ou les autres. Son rôle, c'est d'abord de défendre l'intérêt général de la Nation. Cela ne signifie pas du tout que nous méprisons les autres, mais simplement que " charité bien ordonnée commence par soi-même ". C'est là je crois le fondement de principe, moral et politique, de toute collectivité humaine vivante et même de toute civilisation. Je suis un Français, j'ai donc à cur de m'occuper en priorité de mes concitoyens, et je comprends parfaitement qu'un chef d'Etat étranger fasse de même avec son propre peuple. En effet, la règle doit être la même pour tous.
Chaque homme a en effet une patrie, à laquelle il est attaché charnellement. En la défendant, il ne fait pas un acte d'égoïsme ou de repli sur soi, mais un acte favorable à l'équilibre de la planète toute entière. En effet, si chaque nation offre aux hommes une protection, un territoire sûr, une possibilité d'épanouissement et d'enrichissement personnels, le monde entier se portera mieux. A charge pour les chefs d'état et les diplomates d'harmoniser les intérêts ou d'unir leurs efforts lorsque cela est nécessaire, par le biais de la coopération internationale. Je crois en effet, aux dialogues des peuples, dans le respect mutuel de leur intégrité et de leurs droits. Il y a bel et bien un universalisme de l'identité qui confère une dimension globale au mode national d'organisation du monde. Ce principe fondateur de toutes les lois internationales correspond à la loi naturelle d'organisation des peuples.
Je trouve d'ailleurs ahurissant qu'on nous parle du dépérissement des nations, à l'heure ou au contraire, elles affirment leur prégnance et leur force dans l'ordre mondial.
Songez que depuis 50 ans, nous avons connu la décolonisation et l'accès à l'indépendance de plus de 60 Etats-nations.
Songez qu'il y a 15 ans, les grands empires multinationaux s'effondraient sous les coups de boutoirs des peuples. Ce fut le cas de l'ex-URSS, de l'ex-Yougoslavie, de l'ex-Tchécoslovaquie, mais aussi plus loin de nous, de l'ex-Zaïre. Et tandis que les peuples enchaînés dans des constructions supra-nationales reprenaient leur liberté, d'autres, injustement séparés au temps de la guerre froide, retrouvaient leur unité, comme l'Allemagne.
C'est que, je le répète encore une fois, la nation est avant tout le lieu de solidarités affectives profondes, le toit naturel des différentes maisons humaines.
C'est la raison pour laquelle le Front National soutient et soutiendra toujours tous les patriotes persécutés de par le monde : irakiens, libanais, congolais ou tibétains, mais aussi peut-être demain iraniens, syriens ou taïwanais.
Les peuples en lutte pour leur liberté ont toute notre estime, toute notre sympathie et tout notre appui. C'est là notre réponse, à la fois nationale et globale aux défis du monde contemporain. Ce message, notre message, repose sur les leçons de l'histoire et sur la sagesse empirique issue des souffrances passées. Il est incontestablement la source d'une meilleure compréhension entre les hommes, pour faire vivre en commun notre idéal de liberté.
Certain que vous porterez ce message national et universel auprès de l'ensemble de nos compatriotes dans la perspective des échéances électorales qui s'approchent en 2007 et 2008, je tiens encore une fois, Mesdames et Messieurs, à vous remercier chaleureusement de votre participation et vous souhaite un bon retour dans vos familles, vos villes et vos régions.
A bientôt, pour la grande aventure française, à bientôt pour mener ensemble les combats nécessaires au service de notre idéal commun.
Vive le Front National, Vive la France.
(Source http://www.frontnational.com, le 29 août 2005)