Texte intégral
Patrick Devedjian, le ministre de l'Industrie, préconise l'ouverture des magasins de prêt-à porter le dimanche, qu'en pense le ministre du Commerce ?
Christian Jacob:
Je suis contre cette proposition! J'ai déjà indiqué depuis longtemps que je n'étais pas favorable à la multiplication des ouvertures dominicales, ma position n'a pas changé.
Pourquoi dites-vous non à Patrick Devedjian ?
Je pense, en premier lieu, que cette demande est très parisienne .Deuxièmement, j'observe que le petit commerce de centre-ville, contrairement à certains grands magasins ou grandes surfaces, ne peut pas, lui, se permettre d'ouvrir le dimanche en raison de ses structures en personnel. Une telle mesure risquerait par conséquent de ne profiter qu'aux magasins de grande taille ou à ceux installés à la périphérie des villes comme les magasins d'usine par exemple.
On dit que vous rejoignez aussi certaines positions syndicales hostiles à la proposition Devedjian ?
J'ai toujours dit qu'il fallait aussi se soucier de la protection des salariés. Ils risquent en effet de faire les frais des contraintes supplémentaires: il faudrait un vrai volontariat avec de vraies contreparties, ce qui pour l'heure n'est pas le cas.
Vous évoquez également des arguments familiaux ?
J'estime, en effet, qu'il faut prendre en compte les activités culturelles et récréatives que l'on fait en famille le dimanche. La consommation sept jours sur sept n'est quand même pas ce que l'on peut offrir de mieux à ses enfants...
N'êtes-vous pas rétif à toute réforme. Après tout, beaucoup de consommateurs ne sont pas opposés à l'ouverture des magasins de dimanche déjà pratiquées dans de nombreux pays ?
En Allemagne, pour ne prendre qu'un exemple, tout ferme le vendredi après-midi pour ne rouvrir que le lundi matin... Permettez-moi aussi de rappeler qu'en France la législation actuelle permet déjà de nombreux cas d'ouvertures dominicales et ce, de façon très souple. Je pense notamment aux commerces alimentaires de détail, aux restaurants, aux fleuristes... De plus, dans les zones thermales et touristiques - y compris à Paris, - bon nombre de commerces ouvrent le dimanche. Je ne suis pas hostile à certains assouplissements supplémentaires.
Lesquels ?
On pourrait par exemple envisager de nouveaux découpages des zones touristiques pour coller au plus près à la réalité.
Economiquement parlant, l'ouverture dominicale ne profiterait-elle pas relancer l'activité et l'emploi et donc à la croissance ?
Quand on a un budget à dépenser sur six jours, on ne va pas dépenser plus sous prétexte que les magasins sont ouverts sept jours. Même dans le prêt-à-porter. Si je n'ai besoin que d'un pull ou d'une chemise, je ne vais pas en acheter plus.
A Bercy, Nicolas Sarkozy avait déjà préconisé plus d'ouvertures dominicales. Pensez-vous que Patrick Devedjian s'inscrit dans cette logique très politique ?
J'ai argumenté sur le fond du sujet, je ne souhaite pas en entrer dans une polémique politicienne. D'autant que j'ai les meilleures relations avec Patrick Devedjian.
De qui relève ce dossier, de vous ou de Patrick Devedjian ?
L'ouverture des magasins le dimanche ne relève que du ministre du commerce. Encore une fois, je ne suis pas contre des assouplissements, mais dans le cadre législatif actuel car il n'est pas question de fragiliser les commerces de centre ville au profit de la grande distribution.
(Source http://www.PME.gouv.fr, le 12 mai 2005)
Christian Jacob:
Je suis contre cette proposition! J'ai déjà indiqué depuis longtemps que je n'étais pas favorable à la multiplication des ouvertures dominicales, ma position n'a pas changé.
Pourquoi dites-vous non à Patrick Devedjian ?
Je pense, en premier lieu, que cette demande est très parisienne .Deuxièmement, j'observe que le petit commerce de centre-ville, contrairement à certains grands magasins ou grandes surfaces, ne peut pas, lui, se permettre d'ouvrir le dimanche en raison de ses structures en personnel. Une telle mesure risquerait par conséquent de ne profiter qu'aux magasins de grande taille ou à ceux installés à la périphérie des villes comme les magasins d'usine par exemple.
On dit que vous rejoignez aussi certaines positions syndicales hostiles à la proposition Devedjian ?
J'ai toujours dit qu'il fallait aussi se soucier de la protection des salariés. Ils risquent en effet de faire les frais des contraintes supplémentaires: il faudrait un vrai volontariat avec de vraies contreparties, ce qui pour l'heure n'est pas le cas.
Vous évoquez également des arguments familiaux ?
J'estime, en effet, qu'il faut prendre en compte les activités culturelles et récréatives que l'on fait en famille le dimanche. La consommation sept jours sur sept n'est quand même pas ce que l'on peut offrir de mieux à ses enfants...
N'êtes-vous pas rétif à toute réforme. Après tout, beaucoup de consommateurs ne sont pas opposés à l'ouverture des magasins de dimanche déjà pratiquées dans de nombreux pays ?
En Allemagne, pour ne prendre qu'un exemple, tout ferme le vendredi après-midi pour ne rouvrir que le lundi matin... Permettez-moi aussi de rappeler qu'en France la législation actuelle permet déjà de nombreux cas d'ouvertures dominicales et ce, de façon très souple. Je pense notamment aux commerces alimentaires de détail, aux restaurants, aux fleuristes... De plus, dans les zones thermales et touristiques - y compris à Paris, - bon nombre de commerces ouvrent le dimanche. Je ne suis pas hostile à certains assouplissements supplémentaires.
Lesquels ?
On pourrait par exemple envisager de nouveaux découpages des zones touristiques pour coller au plus près à la réalité.
Economiquement parlant, l'ouverture dominicale ne profiterait-elle pas relancer l'activité et l'emploi et donc à la croissance ?
Quand on a un budget à dépenser sur six jours, on ne va pas dépenser plus sous prétexte que les magasins sont ouverts sept jours. Même dans le prêt-à-porter. Si je n'ai besoin que d'un pull ou d'une chemise, je ne vais pas en acheter plus.
A Bercy, Nicolas Sarkozy avait déjà préconisé plus d'ouvertures dominicales. Pensez-vous que Patrick Devedjian s'inscrit dans cette logique très politique ?
J'ai argumenté sur le fond du sujet, je ne souhaite pas en entrer dans une polémique politicienne. D'autant que j'ai les meilleures relations avec Patrick Devedjian.
De qui relève ce dossier, de vous ou de Patrick Devedjian ?
L'ouverture des magasins le dimanche ne relève que du ministre du commerce. Encore une fois, je ne suis pas contre des assouplissements, mais dans le cadre législatif actuel car il n'est pas question de fragiliser les commerces de centre ville au profit de la grande distribution.
(Source http://www.PME.gouv.fr, le 12 mai 2005)