Intervention de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, sur la formule du volontariat international en entreprise, Paris le 14 juin 2005.

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Circonstance : Opération 100 VIE à Planète PME le 14 juin 2005

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureuse de me trouver aujourd'hui parmi vous à Planète PME pour cette rencontre avec les jeunes volontaires. Je remercie la CGPME, et particulièrement son Président, Jean-François Roubaud, de me donner l'occasion d'un premier contact pour vous dire combien je suis attachée à la formule du volontariat international en entreprises. C'est une mesure qui encourage la vocation internationale des jeunes et la vocation exportatrice des entreprises, en particulier des PME.
Mon expérience professionnelle m'a donné l'occasion de rencontrer de nombreux jeunes qui effectuaient leur volontariat en entreprises. Je connais aussi des dirigeants et cadres d'entreprises qui gardent un souvenir ému de leur année passée à l'étranger qui a bien souvent été déterminante dans les choix professionnels qu'ils ont fait par la suite. La France a besoin d'hommes et de femmes de terrain. Le volontariat international est une réponse concrète à deux enjeux majeurs pour l'économie française : l'accompagnement du développement international des entreprises et la formation des jeunes.
Ouverte à toute entreprise française, la formule V.I.E a été adaptée aux besoins des PME. Elle permet de confier à un jeune, garçon ou fille, de 18 à 28 ans, une mission professionnelle à l'étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois. L'Etat dote le jeune d'un statut public, exonérant l'entreprise de toute charge sociale. L'entreprise s'acquitte d'une indemnité forfaitaire mensuelle, variable selon la destination du jeune. La gestion administrative et juridique du V.I.E est déléguée à UBIFRANCE, ce qui décharge l'entreprise des tâches de gestion du personnel, tout en lui laissant la totale maîtrise de l'activité opérationnelle du volontaire.
Le V.I.E permet ainsi à l'entreprise d'adapter son équipe à ses projets à l'export : elle peut confier au jeune des missions variées, commerciales ou techniques, selon ses besoins : des études de marchés, par exemple, des prospections, le renforcement d'équipes locales, l'accompagnement d'un contrat ou la mise en place d'un réseau de distributeurs. Le VIE peut même passer jusqu'à 6 mois par an en France, ce qui maintient un contact étroit avec l'entreprise. Il peut aussi couvrir plusieurs pays.

Près des deux tiers des VIE sont ensuite embauchés pour leur entreprise, ce qui montre que la formule marche. Je souhaite que les PME aient recours au volontariat qui est aujourd'hui surtout utilisé par les grandes entreprises. Ubifrance a facilité la tâche aux PME. Elles peuvent partager les services et le coût d'un VIE entre plusieurs entreprises. Elles peuvent aussi le faire héberger à l'étranger dans une autre entreprise française ou une Mission Economique.
Plus de 3 000 VIE sont aujourd'hui en poste auprès de 700 entreprises. 30 000 jeunes ont fait acte de candidature. La marge de progression est donc très importante pour ce dispositif qui vient d'être assoupli et adapté aux besoins des PME. C'est donc aux entreprises de sélectionner les candidats qui les aideront à partir à la conquête des marchés étrangers. Vous avez devant vous 100 jeunes candidats compétents et motivés qui sont prêts à développer votre projet à l'international. Le recrutement d'un jeune, même pour 6 mois, vous permet de bénéficier d'aides régionales substantielles qui diminue son coût et d'un tout nouveau crédit d'impôt en faveur des prospections commerciales à l'étranger d'un montant de 40 000 euros et de 80 000 euros dans le cadre d'un regroupement d'entreprises.
Je vous engage à discuter avec ces jeunes et à leur donner leur chance. Cette chance sera également la vôtre.
Je vous remercie.
(Source http://www.missioneco.org, le 27 juin 2005)