Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,
Vous le savez, la France place l'Afrique comme première priorité de sa politique en faveur du développement, et cette priorité s'applique aussi, bien sûr, aux relations commerciales.
Il faut aider l'Afrique, de plus en plus marginalisée dans le commerce mondial, à s'y insérer davantage. La France renforce ses actions en ce domaine, qui dépassent désormais 100 millions d'euros par an.
Mais au-delà de cet effort bilatéral, nous souhaitons également que ce cycle de Doha marque de forts progrès pour l'Afrique. Pour ce faire, il convient que ce cycle soit équilibré :
D'abord par un équilibre entre les trois principaux piliers de la négociation, que sont l'agriculture, les autres biens et les services :
Comme le souligne le rapport de la Banque mondiale, les avancées en termes de libéralisation industrielle et des services ont un fort impact sur le développement. Sur ce sujet, nous accordons une importance particulière au secteur pharmaceutique. Selon l'Onusida, 28,5 millions de personnes sont actuellement atteintes du VIH/sida en Afrique subsaharienne. Or moins de 4 % d'entre elles ont accès à un traitement antirétroviral. Il est donc essentiel à nos yeux de mettre en oeuvre l'accord OMC du 30 août 2003 sur les licences obligatoires, qui garantit l'accès aux traitements pour les pays n'ayant pas la possibilité de les fabriquer.
Il nous faut par ailleurs parvenir à un équilibre entre les trois piliers de la négociation agricole, que sont l'accès au marché, la concurrence à l'exportation et les soutiens internes :
L'Union européenne a montré son avance en ce domaine avec la réforme en 2003 de sa Politique agricole commune, qui a réduit drastiquement les effets de distorsion des échanges, mais aussi par ses propositions sur l'élimination de toutes les formes de subventions aux exportations agricoles. De fait, l'Union européenne accueille déjà 75 % des exportations agricoles des PMA.
Depuis Cancun, en 2003, l'exemple du coton est d'ailleurs emblématique des effets pervers que peuvent avoir, sur les producteurs africains, les soutiens internes accordés par certains pays développés à leurs producteurs de coton.
Enfin, il faut assurer l'équilibre entre les responsabilités des pays développés et celles des pays à revenus intermédiaires dans leurs efforts envers les plus pauvres.
Dans le cadre du Cycle, il est donc essentiel de faciliter l'accès des PMA aux marchés des pays riches mais aussi aux grands pays émergents, conformément aux recommandations de l'Accord-cadre de Genève de juillet 2004. Le traitement spécial et différencié devra être concentré sur les pays les plus pauvres.
A cet égard, je salue les références qui sont faites dans le document de la Banque mondiale à l'importance de cette participation des pays du Sud.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 septembre 2005)