Texte intégral
Q- C'est la rentrée politique, la rentrée parlementaire, qui a eu lieu hier, dans un climat un peu lourd, avec notamment ce dossier de la SNCM, qui empoisonne toujours et qui n'est toujours pas résolu, puisque cette nuit encore, il n'y a pas eu d'accord entre les grévistes et les représentants du Gouvernement. Que faut-il faire sur ce dossier ? Continuer à négocier ou dire qu'à un moment donné, on laisse tomber ?
R- Il faut toujours continuer à négocier, parce que l'objectif est de sauver l'entreprise et de sauver des emplois. Cette entreprise a perdu 30 millions d'euros il y a deux ans, 70 millions l'année dernière, l'Etat a déjà remis plus de 60 millions d'euros... Cette compagnie perd des parts de marché. Elle ne dessert pas uniquement la Corse, elle dessert aussi le Maroc, la Tunisie et donc il faut faire en sorte qu'elle continue à fonctionner. Alors, est-ce que l'on veut sauver l'entreprise, est-ce que l'on veut sauver des emplois ou est-ce qu'on veut en faire un combat politique ?
Q- Vous avez le sentiment que c'est un combat politique aujourd'hui, c'est ce que les travailleurs corses sont en train d'organiser ?
R- Je ne suis pas seul à avoir ce sentiment, mais je crois que l'intérêt des salariés, l'intérêt de l'entreprise, l'intérêt de la Corse est d'avoir une compagnie qui dessert la Corse et le continent, qui fonctionne bien, qui recueille l'adhésion de tous les clients et qu'il y ait de plus en plus de clients, ce qui n'est pas le cas.
Q- Les clients justement commencent à râler et l'on voit qu'en Corse, un certain nombre de socioprofessionnels, des transporteurs, des industriels ou des entreprises de commerce disent qu'ils souffrent terriblement et que c'est eux qui vont mourir si le blocus de certains ports, comme Bastia ou Ajaccio, [continuent]...
R- C'est pour cela qu'il faut en sortir, il faut en sortir pour l'emploi et il faut en sortir pour cette entreprise.
Q- La SNCM ne risque-t-elle pas le dépôt de bilan aujourd'hui ?
R- C'est ce que l'on dit, mais quand vous perdez 30 millions d'euros l'année dernière, 70 millions d'euros l'année suivante, il y a un moment où on ne peut plus. Alors que l'État a déjà vexé à fonds perdus plus de 60 millions d'euros...
Q- Mais alors, faut-il donner une minorité de blocage aussi importante que cela aux salariés de la compagnie - qui d'ailleurs, n'ont pas besoin de minorité pour bloquer, si je puis me permettre ce mauvais jeu de mots -, parce qu'à ce moment-là, on se retrouve dans une espèce d'usine à gaz ingérable ?
R- D'abord Bruxelles s'y opposera. Le Gouvernement a fait des propositions, est prêt à en discuter, à continuer à en discuter. Le poids des salariés est important, il faut trouver une autre solution que la minorité de blocage.
Q- Donc cela veut dire qu'il faut encore revoir la copie au Gouvernement...
R- Il faut que tout le monde revoit sa copie. J'ai l'impression que les salariés de la SNCM ou ceux qui les représentent, ne se rendent pas compte de la réalité de cette société. Et d'une part, je me demande s'ils ont envie d'aboutir...
Q- A ce point-là ?
R- Je le pense, parce qu'ils en font une affaire politique. Or derrière tout cela, il y a des emplois.
Q- Faudrait-il qu'il y ait, à un moment donné, des élus corses qui interviennent dans ce débat, puisque manifestement c'est un problème un peu emblématique aussi ?
R- Tous ceux qui aiment la Corse doivent dire à ceux qui négocient pour les salariés de cette entreprise, qu'il faut être raisonnable et être responsable.
Q- "Il faut savoir terminer une grève", disait un grand leader de la CGT...
R- Non, je crois que c'est M. Thorez !
Q- Oui, vous avez raison, c'était M. Thorez, pardon, merci ! Hier, grosses manifestations à Paris et en province, avec à peu près un million de manifestants dans la rue : est-ce que c'est un premier coup de semonce, comme on l'a vu il y a quelques mois déjà, sans lendemain, ou bien y a-t-il en effet une réelle inquiétude dans le pays ? Et comment gérer toute
cette grogne ?
R- Il y a une véritable inquiétude. Quand je suis à Evreux, dans ma ville, je le sens, je l'entends. Il y a une angoisse vis-à-vis du pouvoir d'achat qui diminue, mais justement le Gouvernement aujourd'hui a tout misé sur l'emploi et sur l'aide au pouvoir d'achat. Je voudrais prendre simplement deux exemples ; la majoration de 50 % de la prime pour l'emploi, c'est justement pour permettre un développement du pouvoir d'achat. Le fait qu'il y ait une baisse de l'impôt sur le revenu de 80 % va permettre de réinjecter un petit peu d'argent dans notre économie...
Q- Mais à gauche, on dit que c'est pour les riches, que ce n'est pas fait pour les bas salaires...
R- Non, c'est pour les classes moyennes. Donc le Gouvernement en est convaincu, il faut aider au développement du pouvoir d'achat. Nous sommes dans une situation économique qui est difficile, nous avons peu de marges de manuvre et nous entendons. Dans cette affaire-là, ce que dit la rue, ce que disent les manifestants, s'adresse à toute la classe politique, il ne faut pas du tout considérer qu'il ne faut pas les entendre. Oui, je comprends et nous comprenons l'angoisse de nos concitoyens qui manifestent, mais nous sommes mobilisés sur ces sujets. Et j'ajoute que depuis deux ans ou trois ans, le Gouvernement et le précédent Gouvernement se sont attaqués aux vrais problèmes des Français. Nous avons, alors qu'on en parlait depuis des années et des années, sauvé les retraites par répartition, alors qu'elles étaient compromises. Et en ce qui concerne l'assurance maladie, là aussi, cela faisait des années et des années qu'on disait il fallait modifier, réformer, qu'on ne pouvait pas continuer comme ça : nous l'avons modifiée et nous l'avons réformée.
Q- Le résultat est moins convaincant pour l'assurance maladie...
R- Le résultat est peut-être moins convaincant, mais nous avons commencé à réformer l'assurance maladie, là où depuis quinze ans, on disait qu'il fallait la réformer et où l'on ne faisait rien. J'ajoute que quand il y avait une bonne conjoncture économique, on n'a rien fait et que c'est nous qui l'avons fait dans une mauvaise conjoncture. Alors, je comprends que face à ces réformes importantes, face à cette situation économique internationale, face à la mondialisation, il y ait des inquiétudes et des angoisses. Mais nous sommes là pour traduire ces inquiétudes et comprendre ces angoisses.
Q- On voit aujourd'hui même, dans un sondage dans Le Figaro, D. de
Villepin est moins populaire auprès de l'électorat UMP que N.
Sarkozy... Cela veut dire que...
R- ... Cela veut dire que vous revenez sur la politique politicienne !
Q- Oh ! Pas du tout. Il se trouve qu'en plus, D. de Villepin est invité, ce soir même, sur cette chaîne magnifique !
R- Très bien ! Vous lui transmettrez mes amitiés, merci ! Mais vous savez, les sondages, ça vient, ça va, il faut rester tranquille. L'important aujourd'hui, c'est que le Gouvernement soit mobilisé pour entendre les Français et pour construire l'avenir de la France.
Q- Autre mauvais jeu de mots, mais ce n'est pas grave, je vais faire dans la politique politicienne : est-ce que ces sondages vous donnent, à vous, la migraine ? Puisque hier, N. Sarkozy avait une migraine qui l'a empêché d'assister au Conseil des ministres ?
R- Eh bien, j'espère qu'il va mieux...
Q- C'est tout ce que vous avez à en dire ?
R- Oui, ça se soigne, la migraine...
Q- Et vous-même, vous n'êtes jamais migraineux ?
R- Si, mais d'abord je ne le dis pas, et tout ça n'a aucun intérêt, vraiment aucun intérêt ! Encore une fois, nous avons les préoccupations des Français, nous avons à assurer l'avenir de notre pays, nous avons à répondre aux attentes des agriculteurs - aujourd'hui, il y a des discussions à l'Assemblée nationale sur le projet de loi agricole...
Q- Cela vous agace-t-il quand vous voyez ça, sachant en plus que vous n'avez pas une tendresse folle pour N. Sarkozy en ce moment ?
R- Mais s'il a la migraine, je lui souhaite vraiment que ça aille mieux !
Q- Enfin, il va mieux, puisqu'il a vu B. Bardot après !
R- Bon, eh bien, je suis rassuré !
C'est bien, vous n'avez pas envie d'en dire du mal !
R- Il faut toujours continuer à négocier, parce que l'objectif est de sauver l'entreprise et de sauver des emplois. Cette entreprise a perdu 30 millions d'euros il y a deux ans, 70 millions l'année dernière, l'Etat a déjà remis plus de 60 millions d'euros... Cette compagnie perd des parts de marché. Elle ne dessert pas uniquement la Corse, elle dessert aussi le Maroc, la Tunisie et donc il faut faire en sorte qu'elle continue à fonctionner. Alors, est-ce que l'on veut sauver l'entreprise, est-ce que l'on veut sauver des emplois ou est-ce qu'on veut en faire un combat politique ?
Q- Vous avez le sentiment que c'est un combat politique aujourd'hui, c'est ce que les travailleurs corses sont en train d'organiser ?
R- Je ne suis pas seul à avoir ce sentiment, mais je crois que l'intérêt des salariés, l'intérêt de l'entreprise, l'intérêt de la Corse est d'avoir une compagnie qui dessert la Corse et le continent, qui fonctionne bien, qui recueille l'adhésion de tous les clients et qu'il y ait de plus en plus de clients, ce qui n'est pas le cas.
Q- Les clients justement commencent à râler et l'on voit qu'en Corse, un certain nombre de socioprofessionnels, des transporteurs, des industriels ou des entreprises de commerce disent qu'ils souffrent terriblement et que c'est eux qui vont mourir si le blocus de certains ports, comme Bastia ou Ajaccio, [continuent]...
R- C'est pour cela qu'il faut en sortir, il faut en sortir pour l'emploi et il faut en sortir pour cette entreprise.
Q- La SNCM ne risque-t-elle pas le dépôt de bilan aujourd'hui ?
R- C'est ce que l'on dit, mais quand vous perdez 30 millions d'euros l'année dernière, 70 millions d'euros l'année suivante, il y a un moment où on ne peut plus. Alors que l'État a déjà vexé à fonds perdus plus de 60 millions d'euros...
Q- Mais alors, faut-il donner une minorité de blocage aussi importante que cela aux salariés de la compagnie - qui d'ailleurs, n'ont pas besoin de minorité pour bloquer, si je puis me permettre ce mauvais jeu de mots -, parce qu'à ce moment-là, on se retrouve dans une espèce d'usine à gaz ingérable ?
R- D'abord Bruxelles s'y opposera. Le Gouvernement a fait des propositions, est prêt à en discuter, à continuer à en discuter. Le poids des salariés est important, il faut trouver une autre solution que la minorité de blocage.
Q- Donc cela veut dire qu'il faut encore revoir la copie au Gouvernement...
R- Il faut que tout le monde revoit sa copie. J'ai l'impression que les salariés de la SNCM ou ceux qui les représentent, ne se rendent pas compte de la réalité de cette société. Et d'une part, je me demande s'ils ont envie d'aboutir...
Q- A ce point-là ?
R- Je le pense, parce qu'ils en font une affaire politique. Or derrière tout cela, il y a des emplois.
Q- Faudrait-il qu'il y ait, à un moment donné, des élus corses qui interviennent dans ce débat, puisque manifestement c'est un problème un peu emblématique aussi ?
R- Tous ceux qui aiment la Corse doivent dire à ceux qui négocient pour les salariés de cette entreprise, qu'il faut être raisonnable et être responsable.
Q- "Il faut savoir terminer une grève", disait un grand leader de la CGT...
R- Non, je crois que c'est M. Thorez !
Q- Oui, vous avez raison, c'était M. Thorez, pardon, merci ! Hier, grosses manifestations à Paris et en province, avec à peu près un million de manifestants dans la rue : est-ce que c'est un premier coup de semonce, comme on l'a vu il y a quelques mois déjà, sans lendemain, ou bien y a-t-il en effet une réelle inquiétude dans le pays ? Et comment gérer toute
cette grogne ?
R- Il y a une véritable inquiétude. Quand je suis à Evreux, dans ma ville, je le sens, je l'entends. Il y a une angoisse vis-à-vis du pouvoir d'achat qui diminue, mais justement le Gouvernement aujourd'hui a tout misé sur l'emploi et sur l'aide au pouvoir d'achat. Je voudrais prendre simplement deux exemples ; la majoration de 50 % de la prime pour l'emploi, c'est justement pour permettre un développement du pouvoir d'achat. Le fait qu'il y ait une baisse de l'impôt sur le revenu de 80 % va permettre de réinjecter un petit peu d'argent dans notre économie...
Q- Mais à gauche, on dit que c'est pour les riches, que ce n'est pas fait pour les bas salaires...
R- Non, c'est pour les classes moyennes. Donc le Gouvernement en est convaincu, il faut aider au développement du pouvoir d'achat. Nous sommes dans une situation économique qui est difficile, nous avons peu de marges de manuvre et nous entendons. Dans cette affaire-là, ce que dit la rue, ce que disent les manifestants, s'adresse à toute la classe politique, il ne faut pas du tout considérer qu'il ne faut pas les entendre. Oui, je comprends et nous comprenons l'angoisse de nos concitoyens qui manifestent, mais nous sommes mobilisés sur ces sujets. Et j'ajoute que depuis deux ans ou trois ans, le Gouvernement et le précédent Gouvernement se sont attaqués aux vrais problèmes des Français. Nous avons, alors qu'on en parlait depuis des années et des années, sauvé les retraites par répartition, alors qu'elles étaient compromises. Et en ce qui concerne l'assurance maladie, là aussi, cela faisait des années et des années qu'on disait il fallait modifier, réformer, qu'on ne pouvait pas continuer comme ça : nous l'avons modifiée et nous l'avons réformée.
Q- Le résultat est moins convaincant pour l'assurance maladie...
R- Le résultat est peut-être moins convaincant, mais nous avons commencé à réformer l'assurance maladie, là où depuis quinze ans, on disait qu'il fallait la réformer et où l'on ne faisait rien. J'ajoute que quand il y avait une bonne conjoncture économique, on n'a rien fait et que c'est nous qui l'avons fait dans une mauvaise conjoncture. Alors, je comprends que face à ces réformes importantes, face à cette situation économique internationale, face à la mondialisation, il y ait des inquiétudes et des angoisses. Mais nous sommes là pour traduire ces inquiétudes et comprendre ces angoisses.
Q- On voit aujourd'hui même, dans un sondage dans Le Figaro, D. de
Villepin est moins populaire auprès de l'électorat UMP que N.
Sarkozy... Cela veut dire que...
R- ... Cela veut dire que vous revenez sur la politique politicienne !
Q- Oh ! Pas du tout. Il se trouve qu'en plus, D. de Villepin est invité, ce soir même, sur cette chaîne magnifique !
R- Très bien ! Vous lui transmettrez mes amitiés, merci ! Mais vous savez, les sondages, ça vient, ça va, il faut rester tranquille. L'important aujourd'hui, c'est que le Gouvernement soit mobilisé pour entendre les Français et pour construire l'avenir de la France.
Q- Autre mauvais jeu de mots, mais ce n'est pas grave, je vais faire dans la politique politicienne : est-ce que ces sondages vous donnent, à vous, la migraine ? Puisque hier, N. Sarkozy avait une migraine qui l'a empêché d'assister au Conseil des ministres ?
R- Eh bien, j'espère qu'il va mieux...
Q- C'est tout ce que vous avez à en dire ?
R- Oui, ça se soigne, la migraine...
Q- Et vous-même, vous n'êtes jamais migraineux ?
R- Si, mais d'abord je ne le dis pas, et tout ça n'a aucun intérêt, vraiment aucun intérêt ! Encore une fois, nous avons les préoccupations des Français, nous avons à assurer l'avenir de notre pays, nous avons à répondre aux attentes des agriculteurs - aujourd'hui, il y a des discussions à l'Assemblée nationale sur le projet de loi agricole...
Q- Cela vous agace-t-il quand vous voyez ça, sachant en plus que vous n'avez pas une tendresse folle pour N. Sarkozy en ce moment ?
R- Mais s'il a la migraine, je lui souhaite vraiment que ça aille mieux !
Q- Enfin, il va mieux, puisqu'il a vu B. Bardot après !
R- Bon, eh bien, je suis rassuré !
C'est bien, vous n'avez pas envie d'en dire du mal !