Texte intégral
Q - Que retenez-vous de la consultation des partis politiques, organisée par Dominique de Villepin, sur la crise européenne ?
Le Premier ministre a regretté l'absence du Parti socialiste. Il aurait été intéressant d'entendre son point de vue sur l'avenir de l'Europe. De grandes tendances se dégagent des entretiens. D'abord un engagement renouvelé à poursuivre le projet européen. Ensuite, la nécessité de mieux répondre aux attentes des Français, bien qu'elles dépassent parfois l'Europe proprement dite. Mais les approches et recommandations des partis sont très diverses. A partir de cela, nous devons chercher ce qui nous unit pour répondre à deux questions : quelle Europe voulons-nous ? Quel est notre intérêt ?
Q - Comment la pause de réflexion, décidée par les Vingt-Cinq, peut-elle être mise à profit pour renouer les liens entre les citoyens et l'Europe ?
R - Le chef de l'Etat et le Premier ministre définiront les grandes orientations après une période active de consultations. Toutes les réponses à la situation de l'après 29 mai ne peuvent pas êtres trouvées d'emblée car il n'y avait pas de plan ou de projet magique, alternatif à la Constitution. La meilleure réponse sera trouvée en combinant plusieurs actions qui prendront en compte ce que les Français ont exprimé le 29 mai. D'abord, continuer à parler d'Europe. Les Français en ont fait l'un de leurs principaux sujets de discussion et ce fut l'une des vertus de la campagne référendaire. Ensuite, développer des politiques européennes répondant aux attentes des citoyens pour ce qui est de la dimension sociale, de l'emploi, de la lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine. Nous devons, par exemple, mieux coordonner nos politiques entre pays membres de la zone euro. Enfin, garder le cap politique. Notre intérêt, c'est une Europe qui compte dans le monde, forte et solidaire. Sur ces bases, on peut retrouver l'adhésion de nos concitoyens qui ont exprimé le souhait d'être mieux associés au projet européen.
Q - Peut-on continuer à élargir l'Union en dépit du refus d'une large part de l'opinion ?
R - L'élargissement rapide à dix nouveaux partenaires a sans doute joué un rôle dans l'incompréhension entre les Français et l'Europe. Même si les inquiétudes sont souvent infondées, il faut en tenir compte - le Premier ministre l'a dit - pour mener une réflexion sur les élargissements futurs. Sans doute aussi sur les frontières de l'Europe. Les engagements pris par l'Union européenne doivent être tenus mais nous serons particulièrement vigilants sur le respect de leurs propres engagements par les pays qui souhaitent nous rejoindre.
Q - Le clivage entre la France et la Grande-Bretagne, qui s'est creusé lors du récent Sommet de Bruxelles, pourra-t-il être comblé pendant les six mois de présidence britannique de l'Union ?
R - En présentant les axes de sa future présidence, Tony Blair a souhaité la construction d'une Europe qui ne soit pas qu'un grand marché, qui soit une Europe de paix et de progrès, une Europe politique. Prenons-le au mot sur son ambition d'une Europe forte et consensuelle. Mais c'est concrètement que l'action de la présidence britannique sera jugée. Nous attendons qu'il fasse progresser les dossiers en cours dont celui du budget. Cela suppose qu'il sache, mieux qu'il ne l'a fait au dernier Conseil, travailler dans l'intérêt général européen.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2005)
Le Premier ministre a regretté l'absence du Parti socialiste. Il aurait été intéressant d'entendre son point de vue sur l'avenir de l'Europe. De grandes tendances se dégagent des entretiens. D'abord un engagement renouvelé à poursuivre le projet européen. Ensuite, la nécessité de mieux répondre aux attentes des Français, bien qu'elles dépassent parfois l'Europe proprement dite. Mais les approches et recommandations des partis sont très diverses. A partir de cela, nous devons chercher ce qui nous unit pour répondre à deux questions : quelle Europe voulons-nous ? Quel est notre intérêt ?
Q - Comment la pause de réflexion, décidée par les Vingt-Cinq, peut-elle être mise à profit pour renouer les liens entre les citoyens et l'Europe ?
R - Le chef de l'Etat et le Premier ministre définiront les grandes orientations après une période active de consultations. Toutes les réponses à la situation de l'après 29 mai ne peuvent pas êtres trouvées d'emblée car il n'y avait pas de plan ou de projet magique, alternatif à la Constitution. La meilleure réponse sera trouvée en combinant plusieurs actions qui prendront en compte ce que les Français ont exprimé le 29 mai. D'abord, continuer à parler d'Europe. Les Français en ont fait l'un de leurs principaux sujets de discussion et ce fut l'une des vertus de la campagne référendaire. Ensuite, développer des politiques européennes répondant aux attentes des citoyens pour ce qui est de la dimension sociale, de l'emploi, de la lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine. Nous devons, par exemple, mieux coordonner nos politiques entre pays membres de la zone euro. Enfin, garder le cap politique. Notre intérêt, c'est une Europe qui compte dans le monde, forte et solidaire. Sur ces bases, on peut retrouver l'adhésion de nos concitoyens qui ont exprimé le souhait d'être mieux associés au projet européen.
Q - Peut-on continuer à élargir l'Union en dépit du refus d'une large part de l'opinion ?
R - L'élargissement rapide à dix nouveaux partenaires a sans doute joué un rôle dans l'incompréhension entre les Français et l'Europe. Même si les inquiétudes sont souvent infondées, il faut en tenir compte - le Premier ministre l'a dit - pour mener une réflexion sur les élargissements futurs. Sans doute aussi sur les frontières de l'Europe. Les engagements pris par l'Union européenne doivent être tenus mais nous serons particulièrement vigilants sur le respect de leurs propres engagements par les pays qui souhaitent nous rejoindre.
Q - Le clivage entre la France et la Grande-Bretagne, qui s'est creusé lors du récent Sommet de Bruxelles, pourra-t-il être comblé pendant les six mois de présidence britannique de l'Union ?
R - En présentant les axes de sa future présidence, Tony Blair a souhaité la construction d'une Europe qui ne soit pas qu'un grand marché, qui soit une Europe de paix et de progrès, une Europe politique. Prenons-le au mot sur son ambition d'une Europe forte et consensuelle. Mais c'est concrètement que l'action de la présidence britannique sera jugée. Nous attendons qu'il fasse progresser les dossiers en cours dont celui du budget. Cela suppose qu'il sache, mieux qu'il ne l'a fait au dernier Conseil, travailler dans l'intérêt général européen.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2005)