Texte intégral
Créateur d'entreprise puis jeune patron de PME il y a 25 ans, je m'approprie vos besoins. Je retrouve avec joie le dynamisme, l'énergie et la volonté de relever des défis dont la France a tellement besoin.
L'emploi des seniors est fondamental. L'activité crée l'activité, l'activité crée l'emploi et l'emploi crée la croissance. Notre économie est passée de l'ère industrielle (50 % des emplois étaient dans l'industrie il y a 40 ans) à l'ère de l'information et du savoir (75 % des emplois dans les services dont 50 % dans les services à forte valeur ajoutée). Dans ce domaine, ce sont les hommes et leur part de travail qui créent la croissance et l'activité. L'accès à l'emploi des jeunes et des seniors créé l'activité et la croissance. Le Gouvernement a donc décidé de combler l'injustice du taux de chômage des jeunes (23 %) et des seniors.
Dans les années 70 -80, l'âge moyen d'entrée sur le marché du travail était de 18 ans et celui de la retraite de 65 ans, pour une espérance de vie de 74 ans. Aujourd'hui, les actifs commencent à travailler à 24 ans, partent à la retraite à 57 ans et l'espérance de vie est de 84 ans. Le gouvernement de Dominique de Villepin a décidé de répondre à ce défi majeur sans attendre, en décidant de supprimer l'amendement Delalande.
Parmi les nouveaux indicateurs de l'économie française mis en place par le MINEFI, celui du nombre de seniors en activité (tranche des 57-65 ans et tranche des plus de 65 ans), permettra de souligner, en cas d'évolution positive, un progrès de notre économie. Chaque indicateur est le reflet d'un message essentiel à transmettre afin de lutter contre les préjugés existants.
Permettre à davantage de Français de retrouver l'activité s'ils le souhaitent, signe de modernité et de liberté, est une mesure digne d'un vrai programme économique au 21e siècle dans une économie tertiarisée et mondialisée où la valeur ajoutée est basée sur les services.
L'emploi de notre pays passe par les PME. Depuis 15 ans, les entreprises de 1 à 49 salariés ont créé 2,2 millions d'emplois. Au-delà de 49 salariés, le solde net de l'emploi est négatif. Cette réalité traduit l'évolution de notre économie et la réorganisation du travail. Pourtant, les PME ont des difficultés et ont besoin d'être soutenues.
Tout d'abord, les PME doivent grandir. Les mesures annoncées par le Premier ministre vont précisément donner la possibilité aux PME et TPE de croître. Au-delà du dynamisme de la création d'entreprises (30 000 chaque mois), l'envie d'embaucher et de se développer doit être relancée auprès des dirigeants de PME. Une mesure prochainement débattue au Parlement portera sur l'accompagnement des créateurs d'entreprises mais aussi des salariés.
Les PME doivent être mieux dotées en capital. L'accès au marché des capitaux est encore un vrai problème en France. En 2004, les PME anglaises ont pu soulever, sur le marché alternatif à Londres, 6 milliards d'euros de capitaux pour se financer, tandis que les PME françaises n'ont récolté que 140 millions d'euros. La loi de modernisation de l'économie permettra outre le lancement du marché Alternext, de faciliter le transfert d'une épargne trop importante en France en libérant la confiance publique, notamment par une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques. L'investissement des particuliers dans l'entreprise sera également facilité. Grâce au vote de ce texte de loi, l'accès au marché financier deviendra une réalité pour les PME.
Deuxièmement, les PME devront augmenter leurs investissements dans l'innovation. Dans une économie dont la valeur ajoutée est le savoir-faire et la connaissance, la priorité doit être donnée à la R D. Des incitations fiscales viseront à développer une meilleure coopération entre les grandes entreprises et les PME innovantes (dotations en capital, projets de R D).
Une agence pour l'innovation industrielle dont la vocation est le soutien financier de grands projets de recherche industrielle a été lancée par le Gouvernement. Je veillerai à ce qu'un nombre important de PME soient associées à ces projets. Dans un monde ouvert, constitué de réseaux, le partenariat entre les grandes et les petites entreprises est impératif.
Le troisième enjeu est d'offrir davantage de sécurité juridique aux chefs d'entreprise pour ne pas entraver le développement de leurs PME. La croissance française n'est pas dépendante de la consommation, dont le niveau est bon, mais de la compétitivité, de la productivité, de la recherche et l'innovation, de la souplesse et surtout de l'accès aux marchés en croissance (Chine). Lors du débat autour du référendum, certains ont accusé l'euro d'être la cause de la faiblesse des exportations françaises. Pourtant, l'Allemagne, est le premier exportateur du monde en valeur absolue. Les entreprises allemandes sont en effet focalisées sur les marchés en croissance. En Allemagne, 350 000 PME exportent contre 110 000 en France. Encourager les PME françaises à exporter au-delà de l'Europe est crucial. La France possède des entrepreneurs formidables, l'un des plus denses tissus de PME d'Europe, mais la taille de ses PME est insuffisante. Le Gouvernement souhaite aider ces entreprises à grandir et à aller chercher la croissance là où elle se trouve.
Notre monde a évolué et l'économie est aujourd'hui mondialisée, riche en diversités. Le concept de pôles de compétitivité, lancé par le Gouvernement, répond à ce nouveau contexte en favorisant l'expression des dynamiques françaises non plus dans une logique régionale mais dans une logique de pôles. Les 105 projets reçus témoignent de la formidable dynamique engagée et de la prise de conscience par tous de la transformation de la carte économique de notre pays en zones spécialisées. Les pôles représentent des lieux d'accumulation de savoir, de compétences, de savoir-faire, de connaissances, à la fois dans des laboratoires de recherche, dans des grandes et des petites entreprises, dans des centres universitaires et des grandes écoles. Le Premier ministre annoncera, début juillet, la liste des pôles labellisés " pôles de compétitivité ", ainsi que les pôles d'excellence. Les pôles, dont la visibilité sera mondiale, seront encouragés par le Gouvernement à devenir encore meilleurs dans leur spécialité et à attirer autour d'eux des PME qui y trouveront marchés, savoir-faire et compétences.
Nous comptons sur vous et les millions de PME que vous représentez pour redonner à la France sa place dans l'économie mondiale et gagner la bataille de l'emploi que nous avons engagée.
(Source http://www.cgpme.fr, le 5 juillet 2005)