Texte intégral
DAVID PUJADAS - Comme prévu le ministre de l'Intérieur, Nicolas SARKOZY, est avec nous sur ce plateau, merci d'avoir accepté notre invitation. Juste avant de vous entendre quelques éléments sur ce qu'on appelle traditionnellement la nébuleuse AL QAÏDA, cet attentat relance les interrogations sur la présence de cellules terroristes en Europe. On a appris aussi que le groupe avait revendiqué l'assassinat de l'ambassadeur d'Egypte en Irak, enlevé il y a quelques jours.
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DAVID PUJADAS - Nicolas SARKOZY, d'abord est-ce que vous avez des informations sur cet attentat en Grande-Bretagne ?
NICOLAS SARKOZY - Oui, j'ai eu deux fois aujourd'hui le ministre de l'Intérieur britannique, dont la dernière fois il y a une demi-heure, il m'a indiqué que le bilan provisoire c'était 50 morts, 300 blessés dont 50 très graves, qu'il y avait eu quatre explosions, trois dans le métro, une dans un autobus, que celles-ci avaient été d'une violence considérable, puisque le toit du métro s'est effondré. Il m'a précisé que la scène du crime était très difficile à reconstituer du fait des dégâts qui avaient été provoqués par le souffle de l'explosion.
DAVID PUJADAS - Quel est le sentiment dominant des britanniques, et peut-être le votre fort de toutes les informations dont vous disposez sur l'origine de cet attentat.
NICOLAS SARKOZY - D'abord les Britanniques, on m'a indiqué qu'ils étaient tous mobilisés, qu'ils recherchaient des renseignements, des pistes, pour retrouver cette bande de criminels, parce que c'est bien de ça dont il s'agit, les appeler terroristes c'est encore trop indulgent, parce que ça voudrait dire qu'il y a une idéologie derrière, il n'y a pas d'idéologie, ce sont des assassins qui ne respectent rien ni personne.
DAVID PUJADAS - Et la piste AL QAÏDA est privilégiée ?
NICOLAS SARKOZY - Il m'a indiqué qu'il pensait que c'était la piste AL QAÏDA, même s'il n'en avait pas d'éléments, il m'a également indiqué qu'à sa connaissance, sans en être sûr, qu'il n'y avait pas eu de bombes humaines
DAVID PUJADAS - De kamikazes.
NICOLAS SARKOZY - De kamikazes, à sa connaissance en l'état actuel des choses. J'ai moi-même décidé d'envoyer cinq fonctionnaires de police immédiatement par avion spécial pour aller sur place recueillir tous les éléments possibles, pour que nous en tirions le plus rapidement possible un certain nombre de conclusions. Car enfin ce qui s'est passé à New York, ce qui s'est passé à Madrid, ce qui s'est passé à Londres aujourd'hui, à qui nous disons bien sûr toute notre solidarité, notre compassion, se passe dans des démocraties, la France est une démocratie.
DAVID PUJADAS - Y a-t-il une menace terroriste en France aujourd'hui ? Plus forte qu'il y a quelques mois ?
NICOLAS SARKOZY - Il n'y a pas une menace précise terroriste, mais nous prenons toutes ces affaires extrêmement au sérieux, car nous avons parfaitement que les terroristes pourraient avoir la volonté de frapper en France. Ils ont déjà frappé par le passé, donc nous nous considérons en état de vigilance absolument maximum. Tous les services sont mobilisés, notamment les services de renseignements, parce que qu'est-ce qui compte ? C'est de pouvoir attraper ces gens avant qu'ils agissent. La rapidité d'exécution est pour nous capitale. Sur les deux ou trois dernières années, il y a eu plusieurs équipes qui ont été arrêtées en France, l'équipe qu'on a appelée celle de Romainville, les derniers, les sept de Limoges et de Montpellier, où nous savons qu'ils savaient faire des explosifs, qu'ils savaient fabriquer des éléments pour déclencher ces explosifs à distance, et que par conséquent on ne peut pas considérer que nous sommes à l'abri.
DAVID PUJADAS - Ces groupes là avaient des projets terroristes ?
NICOLAS SARKOZY - Ecoutez, quand on a des recettes pour constituer des explosifs, quand on trouve chez eux des éléments pour constituer les explosifs, on peut penser qu'ils ne plaisantent pas. Et par conséquent, pour nous, la menace existe.
DAVID PUJADAS - Cette menace est plus forte aujourd'hui qu'il y a quelques mois, est-ce qu'il y a aujourd'hui des groupes en France, des groupes dormants pour reprendre un langage couramment utilisé, qui seraient prêts à passer à l'action ?
NICOLAS SARKOZY - Alors qu'est-ce qu'on constate, parce qu'il faut à la fois donner dans une démocratie toutes les informations, parce que la démocratie c'est la transparence, et qu'on n'a rien à cacher aux citoyens, et en même temps il ne faut pas provoquer de phénomène de panique, car c'est exactement ce que souhaite cette bande d'assassins. Alors qu'est-ce qu'on constate ? On constate plusieurs phénomènes. D'abord du côté du terrorisme algérien, le GSPC, qui a fait allégeance à la mouvance AL QAÏDA. On a découvert avec beaucoup de craintes, que certains français, illuminés, étaient passés par l'Irak, l'Irak étant un foyer, et que la mouvance AL QAÏDA, ce qu'elle voulait déstabiliser, c'était les démocraties. L'ennemi c'est la démocratie, ce sont les droits de l'homme, c'est la liberté. Et tout ceci crée un terreau, dont notre pays n'est malheureusement pas absent. C'est la raison pour laquelle nous avons beaucoup renforcé les services de renseignements, parce que l'action préventive, partout en France, puisque les dernières arrestations ont eu lieu à Montpellier et à Limoges, d'autres avaient eu lieu à Romainville. Cette action préventive c'est encore la meilleure façon de prévenir le risque.
DAVID PUJADAS - Et si le niveau rouge, si le plan Vigipirate a été relevé au niveau rouge, c'est de la précaution ou c'est en réponse à une menace précise ?
NICOLAS SARKOZY - Si vous voulez, on en a parlé avec le Premier ministre une heure après les évènements, si nous ne mettons pas le plan Vigipirate au niveau rouge, alors qu'il y a au moins 50 morts, dans des actes terroristes à Londres, quand est-ce qu'on le mettra ? Alors ce mouvement de Vigipirate ça va être deux choses, c'est d'abord 1000 militaires en deux jours qui vont venir sur le terrain, renforcer les équipes de la police et de la gendarmerie, mais c'est aussi une façon de dire aux français que chacun d'entre nous on est comptable de la sécurité de l'autre, que sans panique, sans changer ses habitudes, il faut être vigilant, il faut faire attention.
DAVID PUJADAS - Une dernière chose Nicolas SARKOZY, est-ce que vous savez si parmi les 50 morts britanniques, et les centaines de blessés, il y a des français ?
NICOLAS SARKOZY - Ecoutez, je vous le dis prudemment parce que je collecte les informations, à ma connaissance il y aurait, sous réserve, deux françaises blessées. Ce sont les derniers éléments que j'ai eus, je vous les donne pour ce que je les tiens, c'est-à-dire les communications sont extrêmement difficiles, demain on pourra faire un point plus précis, quand les policiers que nous avons envoyés à Londres reviendront et que nos amis britanniques auront eux-mêmes plus de renseignements sur ce drame qui vient de se passer chez eux.
DAVID PUJADAS - Merci monsieur le ministre d'avoir répondu à nos questions.
(Source http://www.interieur.gouv.fr, le 11 juillet 2005)
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DAVID PUJADAS - Nicolas SARKOZY, d'abord est-ce que vous avez des informations sur cet attentat en Grande-Bretagne ?
NICOLAS SARKOZY - Oui, j'ai eu deux fois aujourd'hui le ministre de l'Intérieur britannique, dont la dernière fois il y a une demi-heure, il m'a indiqué que le bilan provisoire c'était 50 morts, 300 blessés dont 50 très graves, qu'il y avait eu quatre explosions, trois dans le métro, une dans un autobus, que celles-ci avaient été d'une violence considérable, puisque le toit du métro s'est effondré. Il m'a précisé que la scène du crime était très difficile à reconstituer du fait des dégâts qui avaient été provoqués par le souffle de l'explosion.
DAVID PUJADAS - Quel est le sentiment dominant des britanniques, et peut-être le votre fort de toutes les informations dont vous disposez sur l'origine de cet attentat.
NICOLAS SARKOZY - D'abord les Britanniques, on m'a indiqué qu'ils étaient tous mobilisés, qu'ils recherchaient des renseignements, des pistes, pour retrouver cette bande de criminels, parce que c'est bien de ça dont il s'agit, les appeler terroristes c'est encore trop indulgent, parce que ça voudrait dire qu'il y a une idéologie derrière, il n'y a pas d'idéologie, ce sont des assassins qui ne respectent rien ni personne.
DAVID PUJADAS - Et la piste AL QAÏDA est privilégiée ?
NICOLAS SARKOZY - Il m'a indiqué qu'il pensait que c'était la piste AL QAÏDA, même s'il n'en avait pas d'éléments, il m'a également indiqué qu'à sa connaissance, sans en être sûr, qu'il n'y avait pas eu de bombes humaines
DAVID PUJADAS - De kamikazes.
NICOLAS SARKOZY - De kamikazes, à sa connaissance en l'état actuel des choses. J'ai moi-même décidé d'envoyer cinq fonctionnaires de police immédiatement par avion spécial pour aller sur place recueillir tous les éléments possibles, pour que nous en tirions le plus rapidement possible un certain nombre de conclusions. Car enfin ce qui s'est passé à New York, ce qui s'est passé à Madrid, ce qui s'est passé à Londres aujourd'hui, à qui nous disons bien sûr toute notre solidarité, notre compassion, se passe dans des démocraties, la France est une démocratie.
DAVID PUJADAS - Y a-t-il une menace terroriste en France aujourd'hui ? Plus forte qu'il y a quelques mois ?
NICOLAS SARKOZY - Il n'y a pas une menace précise terroriste, mais nous prenons toutes ces affaires extrêmement au sérieux, car nous avons parfaitement que les terroristes pourraient avoir la volonté de frapper en France. Ils ont déjà frappé par le passé, donc nous nous considérons en état de vigilance absolument maximum. Tous les services sont mobilisés, notamment les services de renseignements, parce que qu'est-ce qui compte ? C'est de pouvoir attraper ces gens avant qu'ils agissent. La rapidité d'exécution est pour nous capitale. Sur les deux ou trois dernières années, il y a eu plusieurs équipes qui ont été arrêtées en France, l'équipe qu'on a appelée celle de Romainville, les derniers, les sept de Limoges et de Montpellier, où nous savons qu'ils savaient faire des explosifs, qu'ils savaient fabriquer des éléments pour déclencher ces explosifs à distance, et que par conséquent on ne peut pas considérer que nous sommes à l'abri.
DAVID PUJADAS - Ces groupes là avaient des projets terroristes ?
NICOLAS SARKOZY - Ecoutez, quand on a des recettes pour constituer des explosifs, quand on trouve chez eux des éléments pour constituer les explosifs, on peut penser qu'ils ne plaisantent pas. Et par conséquent, pour nous, la menace existe.
DAVID PUJADAS - Cette menace est plus forte aujourd'hui qu'il y a quelques mois, est-ce qu'il y a aujourd'hui des groupes en France, des groupes dormants pour reprendre un langage couramment utilisé, qui seraient prêts à passer à l'action ?
NICOLAS SARKOZY - Alors qu'est-ce qu'on constate, parce qu'il faut à la fois donner dans une démocratie toutes les informations, parce que la démocratie c'est la transparence, et qu'on n'a rien à cacher aux citoyens, et en même temps il ne faut pas provoquer de phénomène de panique, car c'est exactement ce que souhaite cette bande d'assassins. Alors qu'est-ce qu'on constate ? On constate plusieurs phénomènes. D'abord du côté du terrorisme algérien, le GSPC, qui a fait allégeance à la mouvance AL QAÏDA. On a découvert avec beaucoup de craintes, que certains français, illuminés, étaient passés par l'Irak, l'Irak étant un foyer, et que la mouvance AL QAÏDA, ce qu'elle voulait déstabiliser, c'était les démocraties. L'ennemi c'est la démocratie, ce sont les droits de l'homme, c'est la liberté. Et tout ceci crée un terreau, dont notre pays n'est malheureusement pas absent. C'est la raison pour laquelle nous avons beaucoup renforcé les services de renseignements, parce que l'action préventive, partout en France, puisque les dernières arrestations ont eu lieu à Montpellier et à Limoges, d'autres avaient eu lieu à Romainville. Cette action préventive c'est encore la meilleure façon de prévenir le risque.
DAVID PUJADAS - Et si le niveau rouge, si le plan Vigipirate a été relevé au niveau rouge, c'est de la précaution ou c'est en réponse à une menace précise ?
NICOLAS SARKOZY - Si vous voulez, on en a parlé avec le Premier ministre une heure après les évènements, si nous ne mettons pas le plan Vigipirate au niveau rouge, alors qu'il y a au moins 50 morts, dans des actes terroristes à Londres, quand est-ce qu'on le mettra ? Alors ce mouvement de Vigipirate ça va être deux choses, c'est d'abord 1000 militaires en deux jours qui vont venir sur le terrain, renforcer les équipes de la police et de la gendarmerie, mais c'est aussi une façon de dire aux français que chacun d'entre nous on est comptable de la sécurité de l'autre, que sans panique, sans changer ses habitudes, il faut être vigilant, il faut faire attention.
DAVID PUJADAS - Une dernière chose Nicolas SARKOZY, est-ce que vous savez si parmi les 50 morts britanniques, et les centaines de blessés, il y a des français ?
NICOLAS SARKOZY - Ecoutez, je vous le dis prudemment parce que je collecte les informations, à ma connaissance il y aurait, sous réserve, deux françaises blessées. Ce sont les derniers éléments que j'ai eus, je vous les donne pour ce que je les tiens, c'est-à-dire les communications sont extrêmement difficiles, demain on pourra faire un point plus précis, quand les policiers que nous avons envoyés à Londres reviendront et que nos amis britanniques auront eux-mêmes plus de renseignements sur ce drame qui vient de se passer chez eux.
DAVID PUJADAS - Merci monsieur le ministre d'avoir répondu à nos questions.
(Source http://www.interieur.gouv.fr, le 11 juillet 2005)