Texte intégral
Mon cher Joschka,
Mesdames, Messieurs,
Je suis en effet très heureux d'avoir choisi l'Allemagne pour mon premier déplacement, afin de rencontrer mon collègue Joschka Fischer. C'est pour moi important ; cela a un sens ; c'est un symbole aussi de l'importance que représente le pilier franco-allemand, moteur, depuis toujours, de la construction européenne. Mais bien sûr, par définition, l'Europe se construit avec les autres : le couple franco-allemand, ce n'est pas une exclusive, c'est un pilier qui souhaite continuer la construction européenne. Après ce "non" au référendum, je suis venu ici dire à Joschka Fischer, au gouvernement allemand, que la France, plus que jamais, veut continuer à être un moteur de la construction européenne.
Nous vivons un moment européen difficile comme l'Europe en a déjà vécu, pourquoi se le cacher ; et donc, le Conseil européen des 16 et 17 juin sera un moment très important dans la vie de l'Union. Dix pays ont ratifié la Constitution, dont l'Allemagne ; deux pays ne l'ont pas ratifiée, dont la France ; et il reste treize pays qui vont devoir probablement se prononcer. La question, avant le Conseil européen, est double. D'une part comment trouver le meilleur moyen pour continuer le processus de ratification, et d'autre part la deuxième question est : comment intégrer la réaction des Français et des Néerlandais, autrement dit, comment faire en sorte que les citoyens européens puissent renouer avec le projet européen.
J'ai été très heureux de faire ce tour d'horizon avec Joschka Fischer sur l'Europe mais aussi sur l'actualité internationale, qu'il s'agisse de nos relations transatlantiques, de la situation en Iran avec la conférence de Paris, mais aussi de l'Irak et d'autres sujets internationaux comme le conflit israélo-palestinien, que Joschka Fischer connaît mieux que personne. J'ai été très heureux de cette discussion amicale, franche, qui est l'apanage des peuples qui sont amis depuis longtemps. Et je suis heureux de le revoir demain, à Paris, dans le cadre du "Blaesheim". Merci.
Q - (Sur les propos du Premier ministre relatifs à une "union franco-allemande dans certains domaines choisis ensemble", tenus lors de sa déclaration de politique générale)
R - Nous pensons que, depuis longtemps, l'Allemagne et la France défendent les mêmes valeurs d'un modèle européen. C'est vrai avec les différents gouvernements, avec les différentes périodes et les différents couples. Plus que jamais, nous pensons que le pilier franco-allemand est moteur de la construction européenne. Mais nous savons aussi qu'il y a d'autres pays amis avec lesquels nous devons travailler. Il n'y a donc, comme je l'ai dit tout à l'heure dans mon propos introductif, pas d'exclusive. Il y a une amitié que l'on voulait montrer, que le Premier ministre de la France, M. Dominique de Villepin, voulait souligner, car pour nous, cela a un sens. Mais, évidemment, comme pour les Allemands d'ailleurs, il ne saurait être question de ne nous parler qu'à deux. Il est important aussi de parler aux autres et, dans ce contexte, nous souhaitons, évidemment, être toujours des moteurs, mais des moteurs parmi d'autres.
La caractéristique d'un discours de politique générale est de donner les grands axes et ensuite les détails suivent. Et vous me permettrez de donner les détails progressivement et essentiellement après le Conseil européen des 16 et 17 juin. Vous comprendrez que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent d'abord se réunir. Il y aura une réunion, un Conseil Affaires générales, comme vous le savez, dimanche soir et lundi. Puis, nous verrons cela après le Conseil européen des 16 et 17 juin.
Q - (Sur la poursuite du processus de ratification après le rejet du projet de Constitution par la France et les Pays-Bas)
R - D'abord, par respect pour les peuples qui ont voté et aussi pour les peuples qui seront amenés à voter, il nous paraît important de continuer de plaider pour la poursuite du processus de ratification. Ceci étant dit, c'est vrai que le Conseil des 16 et 17 juin est important et, par définition, je ne sais pas les décisions qui y seront prises, je ne connais pas les compromis qui seront trouvés. Je suis sûr que l'Allemagne et la France seront sur la même ligne, mais nous verrons les résultats. Ensuite, les uns et les autres s'exprimeront, c'est normal.
Mais permettez-moi de profiter de votre question pour compléter ma réponse à la précédente. Si j'ai une leçon à tirer de cette élection référendaire, c'est bien la suivante : on a besoin d'Europe. Les souverainistes, ceux qui refusent totalement l'Europe, étaient minoritaires dans le débat français. La question était de savoir quelle Europe, comment l'expliquer, comment mieux l'expliquer. Et nous avons souffert d'un manque de pédagogie depuis trop longtemps. C'est le premier grand débat européen que nous avons eu en France. Il n'y a pas une école, pas une famille, pas un café, pendant deux mois, où l'on n'ait pas parlé de ce sujet. La question n'est pas "pas d'Europe", mais "oui, nous voulons l'Europe", et il faudra bien trouver un moyen pour réaffirmer ce projet européen en prenant en compte, comme l'a dit Joschka Fischer de manière très positive et je l'en remercie, ce qu'ont dit le peuple français et le peuple néerlandais.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2005)
Mesdames, Messieurs,
Je suis en effet très heureux d'avoir choisi l'Allemagne pour mon premier déplacement, afin de rencontrer mon collègue Joschka Fischer. C'est pour moi important ; cela a un sens ; c'est un symbole aussi de l'importance que représente le pilier franco-allemand, moteur, depuis toujours, de la construction européenne. Mais bien sûr, par définition, l'Europe se construit avec les autres : le couple franco-allemand, ce n'est pas une exclusive, c'est un pilier qui souhaite continuer la construction européenne. Après ce "non" au référendum, je suis venu ici dire à Joschka Fischer, au gouvernement allemand, que la France, plus que jamais, veut continuer à être un moteur de la construction européenne.
Nous vivons un moment européen difficile comme l'Europe en a déjà vécu, pourquoi se le cacher ; et donc, le Conseil européen des 16 et 17 juin sera un moment très important dans la vie de l'Union. Dix pays ont ratifié la Constitution, dont l'Allemagne ; deux pays ne l'ont pas ratifiée, dont la France ; et il reste treize pays qui vont devoir probablement se prononcer. La question, avant le Conseil européen, est double. D'une part comment trouver le meilleur moyen pour continuer le processus de ratification, et d'autre part la deuxième question est : comment intégrer la réaction des Français et des Néerlandais, autrement dit, comment faire en sorte que les citoyens européens puissent renouer avec le projet européen.
J'ai été très heureux de faire ce tour d'horizon avec Joschka Fischer sur l'Europe mais aussi sur l'actualité internationale, qu'il s'agisse de nos relations transatlantiques, de la situation en Iran avec la conférence de Paris, mais aussi de l'Irak et d'autres sujets internationaux comme le conflit israélo-palestinien, que Joschka Fischer connaît mieux que personne. J'ai été très heureux de cette discussion amicale, franche, qui est l'apanage des peuples qui sont amis depuis longtemps. Et je suis heureux de le revoir demain, à Paris, dans le cadre du "Blaesheim". Merci.
Q - (Sur les propos du Premier ministre relatifs à une "union franco-allemande dans certains domaines choisis ensemble", tenus lors de sa déclaration de politique générale)
R - Nous pensons que, depuis longtemps, l'Allemagne et la France défendent les mêmes valeurs d'un modèle européen. C'est vrai avec les différents gouvernements, avec les différentes périodes et les différents couples. Plus que jamais, nous pensons que le pilier franco-allemand est moteur de la construction européenne. Mais nous savons aussi qu'il y a d'autres pays amis avec lesquels nous devons travailler. Il n'y a donc, comme je l'ai dit tout à l'heure dans mon propos introductif, pas d'exclusive. Il y a une amitié que l'on voulait montrer, que le Premier ministre de la France, M. Dominique de Villepin, voulait souligner, car pour nous, cela a un sens. Mais, évidemment, comme pour les Allemands d'ailleurs, il ne saurait être question de ne nous parler qu'à deux. Il est important aussi de parler aux autres et, dans ce contexte, nous souhaitons, évidemment, être toujours des moteurs, mais des moteurs parmi d'autres.
La caractéristique d'un discours de politique générale est de donner les grands axes et ensuite les détails suivent. Et vous me permettrez de donner les détails progressivement et essentiellement après le Conseil européen des 16 et 17 juin. Vous comprendrez que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent d'abord se réunir. Il y aura une réunion, un Conseil Affaires générales, comme vous le savez, dimanche soir et lundi. Puis, nous verrons cela après le Conseil européen des 16 et 17 juin.
Q - (Sur la poursuite du processus de ratification après le rejet du projet de Constitution par la France et les Pays-Bas)
R - D'abord, par respect pour les peuples qui ont voté et aussi pour les peuples qui seront amenés à voter, il nous paraît important de continuer de plaider pour la poursuite du processus de ratification. Ceci étant dit, c'est vrai que le Conseil des 16 et 17 juin est important et, par définition, je ne sais pas les décisions qui y seront prises, je ne connais pas les compromis qui seront trouvés. Je suis sûr que l'Allemagne et la France seront sur la même ligne, mais nous verrons les résultats. Ensuite, les uns et les autres s'exprimeront, c'est normal.
Mais permettez-moi de profiter de votre question pour compléter ma réponse à la précédente. Si j'ai une leçon à tirer de cette élection référendaire, c'est bien la suivante : on a besoin d'Europe. Les souverainistes, ceux qui refusent totalement l'Europe, étaient minoritaires dans le débat français. La question était de savoir quelle Europe, comment l'expliquer, comment mieux l'expliquer. Et nous avons souffert d'un manque de pédagogie depuis trop longtemps. C'est le premier grand débat européen que nous avons eu en France. Il n'y a pas une école, pas une famille, pas un café, pendant deux mois, où l'on n'ait pas parlé de ce sujet. La question n'est pas "pas d'Europe", mais "oui, nous voulons l'Europe", et il faudra bien trouver un moyen pour réaffirmer ce projet européen en prenant en compte, comme l'a dit Joschka Fischer de manière très positive et je l'en remercie, ce qu'ont dit le peuple français et le peuple néerlandais.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2005)