Texte intégral
Madame, messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du Conseil général,
Madame le maire,
Monsieur le directeur,
Cher amis.
Etre ici à Montry, c'est pour moi une double satisfaction. La première c'est la formidable mobilisation qui a permis ce rendez-vous d'aujourd'hui. IL y a quatre mois j'ai lancé l'idée d'une "défense deuxième chance". L'idée de faire en sorte que les jeunes parmi ceux qui rencontraient des difficultés puissent avoir pendant un certain nombre de mois une formation leur permettant de renouveler les chances qu'ils ont d'avoir un emploi, d'avoir une activité, d'avoir les repères qui leur permettent de s'insérer dans notre société et dans la vie. Et la première satisfaction c'est de constater qu'en quatre mois, quatre mois quand on sait ce qu'il faut régler de problèmes matériels, de mobilisation d'hommes, de femmes, d'encadrement, en quatre mois Michèle ALLIOT-MARIE et le ministère de la Défense ont réussi à mettre en place un programme qui marche, vous en êtes ici les premiers exemples, et un programme qui ne va pas cesser de se développer dans notre pays, je tiens à dire ici solennellement à Michèle ALLIOT-MAIRE, à tout le ministère de la défense merci.
Merci pour vous bien sûr et les quelques contacts que nous avons eus rapidement en passant dans les salles de classe, sur les terrains de sport, me donne une deuxième satisfaction. C'est que vous avez compris ce qu'on veut faire pour vous et avec vous. Et non seulement vous l'avez compris mais vous le demandez, vous l'espérez, j'ose même penser que vous l'attendiez. Oui, se lever parfois un peu avant six heures du matin je sais que ce n'est pas chose facile, se coucher à dix heures le soir pour préparer sa journée du lendemain ce n'est pas chose facile, et pourtant vous l'acceptez parce que ce sont autant de repères, autant de chances supplémentaires pour réussir le diplôme que vous allez préparer et pour mobiliser votre énergie vers une réussite, la réussite de votre vie.
Et c'est cela vers quoi tout doit concourir, et je voudrais en commençant mon propos adresser un très grand remerciement à tous ceux qui militaires de carrière, issus de la société civile, accompagnent ce projet. Ces militaires qui ayant pris leur retraite ont décidé de consacrer leur énergie, leur temps pour vous aider. Et si un mot qualifie ce que nous vivons aujourd'hui avec vous tous, c'est bien le mot d'aventure, oui c'est une belle aventure, c'était difficile à imaginer il y a quelques mois, c'est en train d'être réalisé et vous allez montrer à quel point ce programme "défense deuxième chance" est indispensable à notre pays, indispensable à la République, nous avons besoin de belles histoires dans notre pays, nous avons besoin d'histoire qui parfois mal commencée se termine bien. Nous avons besoin de savoir que ceux qui n'ont pas eu toutes les chances au départ peuvent avoir une main qui se tend, c'est le devoir de la République vis à vis de chacun de vous, et votre responsabilité c'est de le comprendre et de faire aussi le travail qui vous incombe. Dans les bonnes nouvelles, il arrive qu'il y en ait quelques-unes, dans la vie d'un Premier ministre, il y a les chiffres de l'emploi de ce matin. Nous menons vous le savez une grande bataille au gouvernement, qui est la bataille pour l'emploi et qui mobilise toute la nation, rien ne doit nous divertir de cet objectif, cela fait des décennies que nous n'obtenons pas les résultats que nous devons avoir pour renforcer notre pacte républicain, pour donner à chacun une chance. Eh bien il y a quelque chose qui est en marche dans ce pays. Et je voudrais le dire à vous, mais le dire aussi à chacun de nos compatriotes : la France vit des moments difficiles, nous le savons tous. Je n'ignore rien des difficultés de nos compatriotes, mais il y a aujourd'hui une chance à saisir, cette chance c'est celle de remettre ce pays en marche, de remettre ce pays à la place qui doit être la sienne, de remobiliser les énergies dans le même sens. En août, le nombre de demandeurs d'emploi dans notre pays a baissé de 21 500, soit une diminution de 0,9 %. Je sais cela sonne sec, comme peuvent claquer les chiffres, mais derrière ces chiffres il y a des hommes, des femmes, des jeunes comme vous qui retrouvent un emploi. Et ça c'est le devoir qui est le nôtre, vis à vis de l'ensemble de la nation. Et cette baisse elle concerne toutes les catégories de demandeurs d'emploi, en particulier les jeunes, avec un recul de 1,2 % du nombre de chômeurs de moins de 25 ans. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu'il y a des vies qui changent, ça veut dire que tout à coup des jeunes et des moins jeunes qui étaient dans l'impasse, qui se couchaient le soir sans savoir ce qu'ils feraient demain, eh bien le savent, comme vous vous le savez, vous connaissez votre programme pour demain, vous connaissez votre programme pour après demain, vous connaissez votre programme pour la semaine prochaine, et vous savez qu'ainsi vous vous rapprochez de l'objectif que vous vous êtes fixé qui est de vous engager dans la vie. De réussir les rêves que vous avez et de ne pas les vivre en regardant la télévision, de ne pas les vivre en faisant un rodéo ou en faisant des bêtises. Y a là quelque chose de très concret, qui se fabrique. IL y a là une vie qui se construit.
Et depuis trois mois ce sont plus de 82 000 de nos compatriotes qui ont trouvé un emploi ou une formation. Je sais que nous vivons dans un monde où l'on tente à tout banaliser, la réussite, l'échec, l'effort. 82 000 emplois ce n'est pas une chose banale en France. Nous sommes passés sous le seuil de 10 %. Je ne me satisfais pas de ce chiffre. Nous devons faire davantage, c'est un premier pas et je veux avancer avec modestie dans le chemin du retour à la normale du marché de l'emploi, mais ces résultats, disons-le, ils sont encourageants. Ce n'est pas pareil de se donner du mal et de faire quelque chose ou de ne rien faire. Il montre, que lorsque nous nous mobilisons tous ensemble, autour d'un même objectif, eh bien nous pouvons changer les choses. Nous pouvons avancer dans la bonne direction, et c'est exactement ce que nous avons fait pour monter ce programme "défense deuxième chance".
Ce programme "défense deuxième chance" il a demandé beaucoup d'énergie autour du ministère de la Défense, et je veux remercier Jean-Louis BORLOO, tout le travail de son ministère qui ont accompagné cet effort pour donner un contenu, un accompagnement, à ce grand projet. Je veux remercier Azouz BEGAG qui s'est mobilisé, fort de son expérience, fort de ce qu'il a connu, fort de ce qu'il a vu autour de lui, la politique, c'est la somme d'efforts, d'expérience, d'enthousiasme, et c'est ce qui nous motive tous avec vous. En prenant toute sa part à la bataille pour l'emploi, le ministère de la Défense contribue à l'unité de la nation. C'est un rôle historique qui avait été dévolu à travers le service national au ministère de la Défense. Le service national vous l'avez écouté de la part de plus grands frères ou de vos parents, a toujours été un lieu de brassage, pour des jeunes issus de régions, de milieu, d'expérience différente.
Le service national a toujours été un lieu de rencontre pour des appelés qui avaient connu des trajectoires différentes. Il a toujours été aussi un lieu d'apprentissage, apprentissage des valeurs essentielles de notre République, et j'ai été heureux de voir que réfléchissant sur le tableau de DELACROIX, la liberté guidant le peuple, vous aviez compris que c'est bien ces trois termes de notre devise républicaine qui nous rassemblait. Liberté : notre pays s'est battu pour cela. Egalité, le souci que tous puissent bénéficier des mêmes chances. Et Fraternité c'est aussi le message que vous nous avez adressé tout à l'heure sur la pelouse, fraternité ça veut dire quoi ? Ca veut dire qu'ici vous n'êtes pas les uns contre les autres, ce n'est pas une bande contre une autre, ce n'est pas X contre Y, ce n'est pas les filles dans un coin et les garçons de l'autre. C'est tous ensemble pour une grande aventure collective dont vous allez sortir tous gagnants, et vous découvrez le premier message de la vie, c'est que l'union fait la force. Le rassemblement d'une nation fait la différence, c'est cela qui nous permet de marquer des points. Nos équipes de football, nos équipes de basket, nos équipes de rugby, nous le disent tous les jours : quant on est ensemble, quant on se bat ensemble on gagne ensemble. Et puis le service national avait aussi créé un lien fort, un lien social fort, au sein de notre nation, il avait défini une France unie capable de se rassembler derrière ces valeurs, eh bien ce rôle en faveur de la cohésion nationale il doit se perpétuer, il doit se continuer, et quand réfléchissant sur la nécessité de redonner un sens au pacte républicain, car nous le voyons à travers les épreuves qu'a connu notre nation, nous le voyons à travers un certain nombre de grands rendez-vous nationaux, et y compris électoraux, le 21 avril, le 29 mai, nous voyons à quel point nous avons besoin de projets communs. Eh bien dans ce contexte différent il nous fallait trouver une solution.
Le Président de la République Jacques CHIRAC a fait de notre armée une armée de métier, une armée plus efficace, une armée mieux adaptée à la nouvelle donne du monde, le service national a été supprimé, aujourd'hui nous y avons substitué la journée d'appel et de préparation à la Défense, qui pour chaque Français et chaque Française constitue un rendez-vous indispensable avec la défense de son pays, les hommes et les femmes du ministère de la Défense disposent donc compte tenu de leur expérience d'une somme considérable d'acquis, une somme considérable de savoir-faire dans la préparation et dans l'encadrement, et nous avons voulu l'utiliser et le valoriser. En effet beaucoup de militaires ont quitté l'uniforme, et ils ne demandent pourtant qu'à mettre leur compétence, arrivés à l'âge de la retraite, leur savoir-faire, au service de la société. Et cet atout nous avons voulu le valoriser sans que cela pèse bien sûr sur les ressources de nos armées actives, les anciens militaires dans une seconde carrière vont pouvoir contribuer à la cohésion nationale.
Le dispositif "défense deuxième chance" est essentiel dans notre plan d'urgence pour l'emploi. C'est aussi un outil, pour promouvoir l'égalité des chances. Nous le savons tout le monde ne part pas aujourd'hui en France avec les mêmes atouts. Sur 800 000 jeunes françaises et français qui participent chaque année à la journée d'appel et de préparation à la défense près de 60 000 ont des difficultés à s'insérer dans notre société, ce sont des jeunes qui ont quitté l'école sans diplôme, ni qualification, ce sont des jeunes qui ne parviennent pas à trouver un travail et une place dans la société, ce sont des jeunes souvent sans espoir et sans perspective d'avenir.
Eh bien pour leur permettre de construire un véritable projet de vie nous avons voulu les aider, et c'est à cette mission que nous sommes tous mobilisés. Il faut offrir, nous voulons offrir à chacune et à chacun d'entre vous ici réunis une seconde chance, et ce dispositif "défense deuxième chance" propose un cadre, des règles, une formation, il donne à des jeunes filles comme vous, des jeunes garçons comme vous de 18 à 21 ans la possibilité de rejoindre l'un des centres de formation de la Défense pour une durée de 6 mois à deux ans avec trois objectifs. Le premier objectif, et vous l'avez bien compris puisque vous nous l'avez dit ce matin, c'est d'acquérir les règles de vie en collectivité. En se conformant à un règlement intérieur, en apprenant le respect de la règle, on se prépare aussi à sa vie de citoyen. Le deuxième objectif c'est de perfectionner sa maîtrise des savoirs fondamentaux : la lecture, l'écriture, le calcul. Les choses ne se sont pas toujours bien passées à l'école, eh bien ici nous allons faire en sorte que cela se passe mieux. Maîtriser ces savoirs, c'est indispensable pour trouver un emploi, c'est indispensable pour trouver sa place dans la société, et notre troisième objectif c'est d'accéder, vous permettre d'accéder à une formation professionnelle qui débouche sur un apprentissage ou un premier emploi. Je suis convaincu que l'insertion passe avant tout par le travail, c'est en retrouvant le goût de l'effort, c'est en réussissant à construire un projet professionnel que l'on peut regagner confiance en soi.
Ce combat, il est mené aux avant postes par le Ministère de la Défense, mais c'est aussi notre affaire à tous. Et pour aider ces jeunes à remettre le pied à l'étrier, et au-delà, pour gagner la bataille de l'emploi, chacun doit prendre part à l'effort. Le dispositif "défense deuxième chance" a rencontré un écho fantastique dans notre pays. Tous les acteurs ont répondu à l'appel. Les ministères de la Défense, de la Cohésion sociale, de la Jeunesse et des Sports, de l'Education nationale, de l'Egalité des chances, les membres de l'encadrement, anciens militaires et professeurs, dont je veux saluer ici l'engagement, les collectivités territoriales dont le soutien est indispensable à la création des centres et qui se mobilisent partout sur notre territoire, les acteurs économiques locaux qui sont prêts à initier des partenariats avec les centres d'insertion pour accueillir les jeunes en stage d'apprentissage, ou pour les embaucher à l'issue de leur formation. Et surtout vous tous, tous les jeunes qui sont présents ici et qui seront demain nombreux dans notre pays, et qui ont décidé de saisir cette "nouvelle chance" qui leur est offerte.
Vous avez montré que vous étiez prêts à vous battre pour vous en sortir. Que vous aviez de l'énergie, de l'enthousiasme, des rêves pour relever le défi. Et aujourd'hui je veux vous dire que vous avez eu raison chacune et chacun de faire ce choix. Ce ne sera pas facile, on vous l'a dit vous le savez, mais je suis convaincu qu'avec du travail, avec de la volonté et avec notre aide, avec notre appui au quotidien, vous pourrez tous réussir et vous construire un avenir. Votre mobilisation, votre engagement constituent un exemple à suivre, car dans la bataille pour l'emploi chacun a son rôle à jouer : entreprises, services publics de l'emploi, administrations, collectivités locales, nous avons besoin de toutes les énergies pour faire reculer le chômage, pour faire vivre l'égalité des chances, pour redonner confiance à nos concitoyens. Ce dispositif "défense deuxième chance" je souhaite que le centre de Montry ouvre la voie à une longue série. D'ici à la fin de l'année nous ouvrirons de nouveaux centres à Montlhéry, à Velay, à Villefranche-de-Panat.
A terme ce seront plus de 50 sites dans tout le pays qui accueilleront des jeunes sans qualification et qui leur offriront une véritable seconde chance. L'égalité des chances c'est un défi pour nous tous, c'est un défi pour tous ceux qui vont donner une nouvelle impulsion à une vocation ancienne. C'est un défi pour les entreprises, pour les collectivités locales, pour le gouvernement. Et vous voyez cette rencontre de ce matin dans les difficultés que connaît notre pays prend tout à coup une force singulière. C'est un symbole.
Aujourd'hui en venant ici vous rencontrer ce matin c'est moi qui vois en vous rencontrant, en vous écoutant, en vous regardant, c'est moi qui vois un signe d'espoir, un message que vous adressez à la nation toute entière. Vous connaissez la difficulté, vous avez saisi la main que l'on vous tendait, vous vous êtes rassemblés, tous les jours vous allez avancer dans une voie qui sera préparée où vous serez accompagnés par des gens qui n'ont pas d'autres motivations, pas d'autres motivations que celle de vous aider à avoir la vie à laquelle vous aspirez. Ca c'est l'esprit, c'est l'esprit de ce programme, de ce projet "défense deuxième chance", mais c'est aussi l'esprit qui doit être celui de la nation.
Personne ne doit être laissé au bord du chemin et toutes nos énergies doivent être rassemblées. Et quand nous parlons dans notre pays aujourd'hui de croissance sociale, c'est bien parce que nous ne nous satisfaisons pas d'un pays qui marcherait sur un pied. La dynamique économique pour quelques-uns et puis l'assistance pour quelques autres. Nous voulons un pays qui retrouve sa fierté, un pays qui retrouve son enthousiasme et son énergie. Quand nous parlons de patriotisme économique cela veut dire que chacun a une mission. Alors je sais il y a toujours quelques esprits grincheux pour dire : mais que de concepts ringards, que d'idées dépassées.
Ces idées sont celles d'aujourd'hui et de demain. Ce sont celles du pays que nous voulons construire, un pays fier de ce qu'il est, fier de son originalité, fidèle à lui-même, soucieux de rassembler les différences et où les difficultés sur le chemin ne sont que des raisons supplémentaires pour essayer de faire mieux. Nous n'avons pas la prétention d'avoir la solution à tous les problèmes. Nous n'avons pas la prétention de faire du premier coup parfaitement ce que nous devons faire, mais nous avons la prétention de faire de notre mieux chaque jour en tirant les leçons chaque jour. C'est cela l'esprit de la République. C'est cela l'esprit du gouvernement, c'est cela l'esprit de la Nation. Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 6 octobre 2005)
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du Conseil général,
Madame le maire,
Monsieur le directeur,
Cher amis.
Etre ici à Montry, c'est pour moi une double satisfaction. La première c'est la formidable mobilisation qui a permis ce rendez-vous d'aujourd'hui. IL y a quatre mois j'ai lancé l'idée d'une "défense deuxième chance". L'idée de faire en sorte que les jeunes parmi ceux qui rencontraient des difficultés puissent avoir pendant un certain nombre de mois une formation leur permettant de renouveler les chances qu'ils ont d'avoir un emploi, d'avoir une activité, d'avoir les repères qui leur permettent de s'insérer dans notre société et dans la vie. Et la première satisfaction c'est de constater qu'en quatre mois, quatre mois quand on sait ce qu'il faut régler de problèmes matériels, de mobilisation d'hommes, de femmes, d'encadrement, en quatre mois Michèle ALLIOT-MARIE et le ministère de la Défense ont réussi à mettre en place un programme qui marche, vous en êtes ici les premiers exemples, et un programme qui ne va pas cesser de se développer dans notre pays, je tiens à dire ici solennellement à Michèle ALLIOT-MAIRE, à tout le ministère de la défense merci.
Merci pour vous bien sûr et les quelques contacts que nous avons eus rapidement en passant dans les salles de classe, sur les terrains de sport, me donne une deuxième satisfaction. C'est que vous avez compris ce qu'on veut faire pour vous et avec vous. Et non seulement vous l'avez compris mais vous le demandez, vous l'espérez, j'ose même penser que vous l'attendiez. Oui, se lever parfois un peu avant six heures du matin je sais que ce n'est pas chose facile, se coucher à dix heures le soir pour préparer sa journée du lendemain ce n'est pas chose facile, et pourtant vous l'acceptez parce que ce sont autant de repères, autant de chances supplémentaires pour réussir le diplôme que vous allez préparer et pour mobiliser votre énergie vers une réussite, la réussite de votre vie.
Et c'est cela vers quoi tout doit concourir, et je voudrais en commençant mon propos adresser un très grand remerciement à tous ceux qui militaires de carrière, issus de la société civile, accompagnent ce projet. Ces militaires qui ayant pris leur retraite ont décidé de consacrer leur énergie, leur temps pour vous aider. Et si un mot qualifie ce que nous vivons aujourd'hui avec vous tous, c'est bien le mot d'aventure, oui c'est une belle aventure, c'était difficile à imaginer il y a quelques mois, c'est en train d'être réalisé et vous allez montrer à quel point ce programme "défense deuxième chance" est indispensable à notre pays, indispensable à la République, nous avons besoin de belles histoires dans notre pays, nous avons besoin d'histoire qui parfois mal commencée se termine bien. Nous avons besoin de savoir que ceux qui n'ont pas eu toutes les chances au départ peuvent avoir une main qui se tend, c'est le devoir de la République vis à vis de chacun de vous, et votre responsabilité c'est de le comprendre et de faire aussi le travail qui vous incombe. Dans les bonnes nouvelles, il arrive qu'il y en ait quelques-unes, dans la vie d'un Premier ministre, il y a les chiffres de l'emploi de ce matin. Nous menons vous le savez une grande bataille au gouvernement, qui est la bataille pour l'emploi et qui mobilise toute la nation, rien ne doit nous divertir de cet objectif, cela fait des décennies que nous n'obtenons pas les résultats que nous devons avoir pour renforcer notre pacte républicain, pour donner à chacun une chance. Eh bien il y a quelque chose qui est en marche dans ce pays. Et je voudrais le dire à vous, mais le dire aussi à chacun de nos compatriotes : la France vit des moments difficiles, nous le savons tous. Je n'ignore rien des difficultés de nos compatriotes, mais il y a aujourd'hui une chance à saisir, cette chance c'est celle de remettre ce pays en marche, de remettre ce pays à la place qui doit être la sienne, de remobiliser les énergies dans le même sens. En août, le nombre de demandeurs d'emploi dans notre pays a baissé de 21 500, soit une diminution de 0,9 %. Je sais cela sonne sec, comme peuvent claquer les chiffres, mais derrière ces chiffres il y a des hommes, des femmes, des jeunes comme vous qui retrouvent un emploi. Et ça c'est le devoir qui est le nôtre, vis à vis de l'ensemble de la nation. Et cette baisse elle concerne toutes les catégories de demandeurs d'emploi, en particulier les jeunes, avec un recul de 1,2 % du nombre de chômeurs de moins de 25 ans. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu'il y a des vies qui changent, ça veut dire que tout à coup des jeunes et des moins jeunes qui étaient dans l'impasse, qui se couchaient le soir sans savoir ce qu'ils feraient demain, eh bien le savent, comme vous vous le savez, vous connaissez votre programme pour demain, vous connaissez votre programme pour après demain, vous connaissez votre programme pour la semaine prochaine, et vous savez qu'ainsi vous vous rapprochez de l'objectif que vous vous êtes fixé qui est de vous engager dans la vie. De réussir les rêves que vous avez et de ne pas les vivre en regardant la télévision, de ne pas les vivre en faisant un rodéo ou en faisant des bêtises. Y a là quelque chose de très concret, qui se fabrique. IL y a là une vie qui se construit.
Et depuis trois mois ce sont plus de 82 000 de nos compatriotes qui ont trouvé un emploi ou une formation. Je sais que nous vivons dans un monde où l'on tente à tout banaliser, la réussite, l'échec, l'effort. 82 000 emplois ce n'est pas une chose banale en France. Nous sommes passés sous le seuil de 10 %. Je ne me satisfais pas de ce chiffre. Nous devons faire davantage, c'est un premier pas et je veux avancer avec modestie dans le chemin du retour à la normale du marché de l'emploi, mais ces résultats, disons-le, ils sont encourageants. Ce n'est pas pareil de se donner du mal et de faire quelque chose ou de ne rien faire. Il montre, que lorsque nous nous mobilisons tous ensemble, autour d'un même objectif, eh bien nous pouvons changer les choses. Nous pouvons avancer dans la bonne direction, et c'est exactement ce que nous avons fait pour monter ce programme "défense deuxième chance".
Ce programme "défense deuxième chance" il a demandé beaucoup d'énergie autour du ministère de la Défense, et je veux remercier Jean-Louis BORLOO, tout le travail de son ministère qui ont accompagné cet effort pour donner un contenu, un accompagnement, à ce grand projet. Je veux remercier Azouz BEGAG qui s'est mobilisé, fort de son expérience, fort de ce qu'il a connu, fort de ce qu'il a vu autour de lui, la politique, c'est la somme d'efforts, d'expérience, d'enthousiasme, et c'est ce qui nous motive tous avec vous. En prenant toute sa part à la bataille pour l'emploi, le ministère de la Défense contribue à l'unité de la nation. C'est un rôle historique qui avait été dévolu à travers le service national au ministère de la Défense. Le service national vous l'avez écouté de la part de plus grands frères ou de vos parents, a toujours été un lieu de brassage, pour des jeunes issus de régions, de milieu, d'expérience différente.
Le service national a toujours été un lieu de rencontre pour des appelés qui avaient connu des trajectoires différentes. Il a toujours été aussi un lieu d'apprentissage, apprentissage des valeurs essentielles de notre République, et j'ai été heureux de voir que réfléchissant sur le tableau de DELACROIX, la liberté guidant le peuple, vous aviez compris que c'est bien ces trois termes de notre devise républicaine qui nous rassemblait. Liberté : notre pays s'est battu pour cela. Egalité, le souci que tous puissent bénéficier des mêmes chances. Et Fraternité c'est aussi le message que vous nous avez adressé tout à l'heure sur la pelouse, fraternité ça veut dire quoi ? Ca veut dire qu'ici vous n'êtes pas les uns contre les autres, ce n'est pas une bande contre une autre, ce n'est pas X contre Y, ce n'est pas les filles dans un coin et les garçons de l'autre. C'est tous ensemble pour une grande aventure collective dont vous allez sortir tous gagnants, et vous découvrez le premier message de la vie, c'est que l'union fait la force. Le rassemblement d'une nation fait la différence, c'est cela qui nous permet de marquer des points. Nos équipes de football, nos équipes de basket, nos équipes de rugby, nous le disent tous les jours : quant on est ensemble, quant on se bat ensemble on gagne ensemble. Et puis le service national avait aussi créé un lien fort, un lien social fort, au sein de notre nation, il avait défini une France unie capable de se rassembler derrière ces valeurs, eh bien ce rôle en faveur de la cohésion nationale il doit se perpétuer, il doit se continuer, et quand réfléchissant sur la nécessité de redonner un sens au pacte républicain, car nous le voyons à travers les épreuves qu'a connu notre nation, nous le voyons à travers un certain nombre de grands rendez-vous nationaux, et y compris électoraux, le 21 avril, le 29 mai, nous voyons à quel point nous avons besoin de projets communs. Eh bien dans ce contexte différent il nous fallait trouver une solution.
Le Président de la République Jacques CHIRAC a fait de notre armée une armée de métier, une armée plus efficace, une armée mieux adaptée à la nouvelle donne du monde, le service national a été supprimé, aujourd'hui nous y avons substitué la journée d'appel et de préparation à la Défense, qui pour chaque Français et chaque Française constitue un rendez-vous indispensable avec la défense de son pays, les hommes et les femmes du ministère de la Défense disposent donc compte tenu de leur expérience d'une somme considérable d'acquis, une somme considérable de savoir-faire dans la préparation et dans l'encadrement, et nous avons voulu l'utiliser et le valoriser. En effet beaucoup de militaires ont quitté l'uniforme, et ils ne demandent pourtant qu'à mettre leur compétence, arrivés à l'âge de la retraite, leur savoir-faire, au service de la société. Et cet atout nous avons voulu le valoriser sans que cela pèse bien sûr sur les ressources de nos armées actives, les anciens militaires dans une seconde carrière vont pouvoir contribuer à la cohésion nationale.
Le dispositif "défense deuxième chance" est essentiel dans notre plan d'urgence pour l'emploi. C'est aussi un outil, pour promouvoir l'égalité des chances. Nous le savons tout le monde ne part pas aujourd'hui en France avec les mêmes atouts. Sur 800 000 jeunes françaises et français qui participent chaque année à la journée d'appel et de préparation à la défense près de 60 000 ont des difficultés à s'insérer dans notre société, ce sont des jeunes qui ont quitté l'école sans diplôme, ni qualification, ce sont des jeunes qui ne parviennent pas à trouver un travail et une place dans la société, ce sont des jeunes souvent sans espoir et sans perspective d'avenir.
Eh bien pour leur permettre de construire un véritable projet de vie nous avons voulu les aider, et c'est à cette mission que nous sommes tous mobilisés. Il faut offrir, nous voulons offrir à chacune et à chacun d'entre vous ici réunis une seconde chance, et ce dispositif "défense deuxième chance" propose un cadre, des règles, une formation, il donne à des jeunes filles comme vous, des jeunes garçons comme vous de 18 à 21 ans la possibilité de rejoindre l'un des centres de formation de la Défense pour une durée de 6 mois à deux ans avec trois objectifs. Le premier objectif, et vous l'avez bien compris puisque vous nous l'avez dit ce matin, c'est d'acquérir les règles de vie en collectivité. En se conformant à un règlement intérieur, en apprenant le respect de la règle, on se prépare aussi à sa vie de citoyen. Le deuxième objectif c'est de perfectionner sa maîtrise des savoirs fondamentaux : la lecture, l'écriture, le calcul. Les choses ne se sont pas toujours bien passées à l'école, eh bien ici nous allons faire en sorte que cela se passe mieux. Maîtriser ces savoirs, c'est indispensable pour trouver un emploi, c'est indispensable pour trouver sa place dans la société, et notre troisième objectif c'est d'accéder, vous permettre d'accéder à une formation professionnelle qui débouche sur un apprentissage ou un premier emploi. Je suis convaincu que l'insertion passe avant tout par le travail, c'est en retrouvant le goût de l'effort, c'est en réussissant à construire un projet professionnel que l'on peut regagner confiance en soi.
Ce combat, il est mené aux avant postes par le Ministère de la Défense, mais c'est aussi notre affaire à tous. Et pour aider ces jeunes à remettre le pied à l'étrier, et au-delà, pour gagner la bataille de l'emploi, chacun doit prendre part à l'effort. Le dispositif "défense deuxième chance" a rencontré un écho fantastique dans notre pays. Tous les acteurs ont répondu à l'appel. Les ministères de la Défense, de la Cohésion sociale, de la Jeunesse et des Sports, de l'Education nationale, de l'Egalité des chances, les membres de l'encadrement, anciens militaires et professeurs, dont je veux saluer ici l'engagement, les collectivités territoriales dont le soutien est indispensable à la création des centres et qui se mobilisent partout sur notre territoire, les acteurs économiques locaux qui sont prêts à initier des partenariats avec les centres d'insertion pour accueillir les jeunes en stage d'apprentissage, ou pour les embaucher à l'issue de leur formation. Et surtout vous tous, tous les jeunes qui sont présents ici et qui seront demain nombreux dans notre pays, et qui ont décidé de saisir cette "nouvelle chance" qui leur est offerte.
Vous avez montré que vous étiez prêts à vous battre pour vous en sortir. Que vous aviez de l'énergie, de l'enthousiasme, des rêves pour relever le défi. Et aujourd'hui je veux vous dire que vous avez eu raison chacune et chacun de faire ce choix. Ce ne sera pas facile, on vous l'a dit vous le savez, mais je suis convaincu qu'avec du travail, avec de la volonté et avec notre aide, avec notre appui au quotidien, vous pourrez tous réussir et vous construire un avenir. Votre mobilisation, votre engagement constituent un exemple à suivre, car dans la bataille pour l'emploi chacun a son rôle à jouer : entreprises, services publics de l'emploi, administrations, collectivités locales, nous avons besoin de toutes les énergies pour faire reculer le chômage, pour faire vivre l'égalité des chances, pour redonner confiance à nos concitoyens. Ce dispositif "défense deuxième chance" je souhaite que le centre de Montry ouvre la voie à une longue série. D'ici à la fin de l'année nous ouvrirons de nouveaux centres à Montlhéry, à Velay, à Villefranche-de-Panat.
A terme ce seront plus de 50 sites dans tout le pays qui accueilleront des jeunes sans qualification et qui leur offriront une véritable seconde chance. L'égalité des chances c'est un défi pour nous tous, c'est un défi pour tous ceux qui vont donner une nouvelle impulsion à une vocation ancienne. C'est un défi pour les entreprises, pour les collectivités locales, pour le gouvernement. Et vous voyez cette rencontre de ce matin dans les difficultés que connaît notre pays prend tout à coup une force singulière. C'est un symbole.
Aujourd'hui en venant ici vous rencontrer ce matin c'est moi qui vois en vous rencontrant, en vous écoutant, en vous regardant, c'est moi qui vois un signe d'espoir, un message que vous adressez à la nation toute entière. Vous connaissez la difficulté, vous avez saisi la main que l'on vous tendait, vous vous êtes rassemblés, tous les jours vous allez avancer dans une voie qui sera préparée où vous serez accompagnés par des gens qui n'ont pas d'autres motivations, pas d'autres motivations que celle de vous aider à avoir la vie à laquelle vous aspirez. Ca c'est l'esprit, c'est l'esprit de ce programme, de ce projet "défense deuxième chance", mais c'est aussi l'esprit qui doit être celui de la nation.
Personne ne doit être laissé au bord du chemin et toutes nos énergies doivent être rassemblées. Et quand nous parlons dans notre pays aujourd'hui de croissance sociale, c'est bien parce que nous ne nous satisfaisons pas d'un pays qui marcherait sur un pied. La dynamique économique pour quelques-uns et puis l'assistance pour quelques autres. Nous voulons un pays qui retrouve sa fierté, un pays qui retrouve son enthousiasme et son énergie. Quand nous parlons de patriotisme économique cela veut dire que chacun a une mission. Alors je sais il y a toujours quelques esprits grincheux pour dire : mais que de concepts ringards, que d'idées dépassées.
Ces idées sont celles d'aujourd'hui et de demain. Ce sont celles du pays que nous voulons construire, un pays fier de ce qu'il est, fier de son originalité, fidèle à lui-même, soucieux de rassembler les différences et où les difficultés sur le chemin ne sont que des raisons supplémentaires pour essayer de faire mieux. Nous n'avons pas la prétention d'avoir la solution à tous les problèmes. Nous n'avons pas la prétention de faire du premier coup parfaitement ce que nous devons faire, mais nous avons la prétention de faire de notre mieux chaque jour en tirant les leçons chaque jour. C'est cela l'esprit de la République. C'est cela l'esprit du gouvernement, c'est cela l'esprit de la Nation. Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 6 octobre 2005)