Texte intégral
Mes premiers mots iront vers nos amis d'Outre-mer, ils sont ici présents, c'est plus facile pour nous de nous déplacer que pour vous et nous sommes heureux de vous saluer.
Nous sommes évidemment dans un parti démocratique, c'est la force de l'UMP. Même si nous n'avons pas tous la même histoire, les mêmes fidélités, les mêmes origines, nous partageons beaucoup de convictions en commun.
Mais, franchement, cela m'a fait drôle de voir Nicolas Dupont-Aignant, aux côtés de Besancenot, défendre les mêmes idées. Cela m'a fait drôle d'imaginer qu'une convergence politique pouvait sortir de l'extrême droite à l'extrême gauche et retrouver l'un des nôtres au milieu.
Cela m'a fait drôle, aussi, de l'entendre aujourd'hui parler de classe politique alors que les orateurs précédents, à juste titre, ont mis en lumière ce débat orchestré par les trotskistes et nourri autour de la lutte des classes.
Emploierions-nous les mots et les mêmes termes pour faire le même lit et arriver aux mêmes conséquences ?
Ce débat, si nous devons l'avoir, nous l'aurons, mais le moment venu, dans le cadre de la préparation du rendez-vous de 2007. Je ne pouvais, ayant entendu cela, le dire et le souligner.
Je n'ai pas été d'accord avec tout ce qui a été dit précédemment, mais je pense que c'est aussi la force du mouvement de pouvoir l'exprimer. Nous aurons un débat sur le modèle social, c'est évident. Patrick a dit des choses, avec son talent oratoire, l'épée toujours très affûtée et l'UMP a besoin de son talent.
Nous aurons également besoin d'expressions fortes et sincères sur ce que nous entendons par modèle social. Je ne crois pas uniquement que la formule permette de le retourner et que, uniquement, le montrer du doigt permette de l'affaisser, au contraire.
Si nous sommes d'accord sur les objectifs, nous n'aurons alors aucune difficulté à nous entendre sur la définition.
Les objectifs, nous les partageons, quels sont-ils ?
Ceux d'abord affirmés par le Premier ministre et le gouvernement : l'emploi, priorité numéro un, la création de richesse et donc la redistribution de cette richesse.
Voilà pourquoi, le débat au cours de cette constitution européenne a été un débat dans lequel nous nous sommes enfermés, libéral contre social.
Qui ici a eu cette trajectoire ? Qui ici peut faire l'économie du social dans ses convictions, son action et sa politique ?
S'enfermer dans le libéralisme, c'est s'enfermer dans la théorie du renard dans le poulailler, dans la liberté sans règles et donc dans la définition qu'il n'existe pas de liberté.
S'enfermer dans le social, c'est considérer que ce n'est plus l'économie de marché, mais l'économie administrée, une politique qui a montré ses limites, puisqu'elle a emmené toute une série de pays à la faillite.
Ce grand débat, tel qu'il a été présenté, portant ce referendum européen, sera aussi devant nous, car ne vous y trompez pas, ceux qui se sont opposés à nous continuerons sur la même ligne, le même chemin et continuerons d'essayer de nous opposer les uns aux autres.
Attac est un mouvement dangereux. Par l'application des nouvelles technologies, par le fait de flatter les bas instincts et de surfer sur un certain nombre de démagogies, ils obtiennent des résultats étonnants.
La plus belle démonstration et peut-être le plus critique, c'est tout de même monsieur Besancenot, cet homme m'intéresse. Je ne sais pas quand il porte le courrier, j'ai interrogé quelques-uns de ses amis postiers, il en fait assez peu. C'est l'incarnation du projet le plus ringard, le plus dépassé, de la perspective la plus retournée vers l'avenir.
Car, enfin, que je sache, l'économie de marché a été traitée en 1957, dans le Traité de Rome, nous y avons participé et contribué très largement. En 1989 le mur de Berlin s'est effondré, cette idéologie est tombée et aujourd'hui, sur les cendres de cette lutte des classes et de ce réveil d'une idéologie dépassée, on voudrait nous faire revivre des perspectives
douloureuses ?
Sur tous les enseignements concernant les résultats du scrutin européen, chacun fait son marché et chacun peut engager sa psychanalyse personnelle ou collective.
Je crois profondément que s'il y a un enseignement à en tirer c'est que l'éloignement, par définition, n'est pas la proximité et que l'Europe n'a pas offert le visage de la proximité et de la démocratie.
Ensuite, nous sommes passés trop vite sur quelques étapes importantes. L'élargissement fait partie de cette étape que nous avons un peu manquée, parce que nous n'avons pas suffisamment mis en perspective le fait que c'était un geste de paix, vis-à-vis de pays qui avaient souffert profondément et justement d'une organisation d'Etat et d'une politique économique qui n'avaient pas donné suffisamment de place à la liberté individuelle et au bonheur personnel.
Également, les délocalisations, l'évolution vers des principes d'équité, le maintien de nos outils de production sur site, la capacité de recréer des éléments dynamiques autour de l'emploi, font partie d'un dossier qui devra être traité à l'échelle européenne.
La France seule n'a pas dit non en se repliant sur elle-même, elle a demandé une autre méthode pour défendre des intérêts essentiels.
Sur le plan politique, le constat immédiat du lendemain du 29 mai est que la digue de gauche a explosé, elle a éclaté. Il existe aujourd'hui deux projets au Parti socialiste.
L'un est mené par monsieur Hollande et épouse les formes de la sociale démocratie, c'est l'héritage Mitterrand, assez docile, servile et fidèle, c'est une évolution naturelle des socialistes depuis une vingtaine d'années.
L'autre avec Fabius, qui se retrouve là, on ne sait pas trop pourquoi et qui veut porter une alliance avec une partie de l'extrême gauche.
Cette fraction de la gauche est un fait politique majeur, un élément du dispositif, une source de réflexion qui doit être riche d'enseignements pour nous : Laissons les faire et surtout ne les copions pas.
Voilà pourquoi l'unité de l'UMP est indispensable.
Voilà pourquoi nous sommes ici, tous ensemble, tel que l'a souhaité notre président, à pouvoir nous exprimer.
Voilà pourquoi nous devons aider le gouvernement à réussir.
Nous devons aider le Premier ministre à réussir dans sa mission. Nous devons soutenir le président de la République, dans les deux ans qui viennent, pour offrir des perspectives individuelles et collectives importantes pour nos compatriotes. Nous devons aider nos députés à bien travailler avec les militants, en liaison avec ceux qui sont sur le terrain et qui relaient les préoccupations du quotidien pour amender les textes qui seront proposés.
Bref, cette solidarité et cette unité sont un gage et une condition indispensables de notre succès.
Autour de ces idées simples, nous avons la possibilité de faire un long chemin ensemble. Lorsqu'il s'agira d'aborder les débats essentiels, certains ont déjà été esquissés, à juste titre, avec bonheur et beaucoup de talent, à ce moment nous nous retrouverons et, j'en suis convaincu, tous ensemble.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 juin 2005)
Nous sommes évidemment dans un parti démocratique, c'est la force de l'UMP. Même si nous n'avons pas tous la même histoire, les mêmes fidélités, les mêmes origines, nous partageons beaucoup de convictions en commun.
Mais, franchement, cela m'a fait drôle de voir Nicolas Dupont-Aignant, aux côtés de Besancenot, défendre les mêmes idées. Cela m'a fait drôle d'imaginer qu'une convergence politique pouvait sortir de l'extrême droite à l'extrême gauche et retrouver l'un des nôtres au milieu.
Cela m'a fait drôle, aussi, de l'entendre aujourd'hui parler de classe politique alors que les orateurs précédents, à juste titre, ont mis en lumière ce débat orchestré par les trotskistes et nourri autour de la lutte des classes.
Emploierions-nous les mots et les mêmes termes pour faire le même lit et arriver aux mêmes conséquences ?
Ce débat, si nous devons l'avoir, nous l'aurons, mais le moment venu, dans le cadre de la préparation du rendez-vous de 2007. Je ne pouvais, ayant entendu cela, le dire et le souligner.
Je n'ai pas été d'accord avec tout ce qui a été dit précédemment, mais je pense que c'est aussi la force du mouvement de pouvoir l'exprimer. Nous aurons un débat sur le modèle social, c'est évident. Patrick a dit des choses, avec son talent oratoire, l'épée toujours très affûtée et l'UMP a besoin de son talent.
Nous aurons également besoin d'expressions fortes et sincères sur ce que nous entendons par modèle social. Je ne crois pas uniquement que la formule permette de le retourner et que, uniquement, le montrer du doigt permette de l'affaisser, au contraire.
Si nous sommes d'accord sur les objectifs, nous n'aurons alors aucune difficulté à nous entendre sur la définition.
Les objectifs, nous les partageons, quels sont-ils ?
Ceux d'abord affirmés par le Premier ministre et le gouvernement : l'emploi, priorité numéro un, la création de richesse et donc la redistribution de cette richesse.
Voilà pourquoi, le débat au cours de cette constitution européenne a été un débat dans lequel nous nous sommes enfermés, libéral contre social.
Qui ici a eu cette trajectoire ? Qui ici peut faire l'économie du social dans ses convictions, son action et sa politique ?
S'enfermer dans le libéralisme, c'est s'enfermer dans la théorie du renard dans le poulailler, dans la liberté sans règles et donc dans la définition qu'il n'existe pas de liberté.
S'enfermer dans le social, c'est considérer que ce n'est plus l'économie de marché, mais l'économie administrée, une politique qui a montré ses limites, puisqu'elle a emmené toute une série de pays à la faillite.
Ce grand débat, tel qu'il a été présenté, portant ce referendum européen, sera aussi devant nous, car ne vous y trompez pas, ceux qui se sont opposés à nous continuerons sur la même ligne, le même chemin et continuerons d'essayer de nous opposer les uns aux autres.
Attac est un mouvement dangereux. Par l'application des nouvelles technologies, par le fait de flatter les bas instincts et de surfer sur un certain nombre de démagogies, ils obtiennent des résultats étonnants.
La plus belle démonstration et peut-être le plus critique, c'est tout de même monsieur Besancenot, cet homme m'intéresse. Je ne sais pas quand il porte le courrier, j'ai interrogé quelques-uns de ses amis postiers, il en fait assez peu. C'est l'incarnation du projet le plus ringard, le plus dépassé, de la perspective la plus retournée vers l'avenir.
Car, enfin, que je sache, l'économie de marché a été traitée en 1957, dans le Traité de Rome, nous y avons participé et contribué très largement. En 1989 le mur de Berlin s'est effondré, cette idéologie est tombée et aujourd'hui, sur les cendres de cette lutte des classes et de ce réveil d'une idéologie dépassée, on voudrait nous faire revivre des perspectives
douloureuses ?
Sur tous les enseignements concernant les résultats du scrutin européen, chacun fait son marché et chacun peut engager sa psychanalyse personnelle ou collective.
Je crois profondément que s'il y a un enseignement à en tirer c'est que l'éloignement, par définition, n'est pas la proximité et que l'Europe n'a pas offert le visage de la proximité et de la démocratie.
Ensuite, nous sommes passés trop vite sur quelques étapes importantes. L'élargissement fait partie de cette étape que nous avons un peu manquée, parce que nous n'avons pas suffisamment mis en perspective le fait que c'était un geste de paix, vis-à-vis de pays qui avaient souffert profondément et justement d'une organisation d'Etat et d'une politique économique qui n'avaient pas donné suffisamment de place à la liberté individuelle et au bonheur personnel.
Également, les délocalisations, l'évolution vers des principes d'équité, le maintien de nos outils de production sur site, la capacité de recréer des éléments dynamiques autour de l'emploi, font partie d'un dossier qui devra être traité à l'échelle européenne.
La France seule n'a pas dit non en se repliant sur elle-même, elle a demandé une autre méthode pour défendre des intérêts essentiels.
Sur le plan politique, le constat immédiat du lendemain du 29 mai est que la digue de gauche a explosé, elle a éclaté. Il existe aujourd'hui deux projets au Parti socialiste.
L'un est mené par monsieur Hollande et épouse les formes de la sociale démocratie, c'est l'héritage Mitterrand, assez docile, servile et fidèle, c'est une évolution naturelle des socialistes depuis une vingtaine d'années.
L'autre avec Fabius, qui se retrouve là, on ne sait pas trop pourquoi et qui veut porter une alliance avec une partie de l'extrême gauche.
Cette fraction de la gauche est un fait politique majeur, un élément du dispositif, une source de réflexion qui doit être riche d'enseignements pour nous : Laissons les faire et surtout ne les copions pas.
Voilà pourquoi l'unité de l'UMP est indispensable.
Voilà pourquoi nous sommes ici, tous ensemble, tel que l'a souhaité notre président, à pouvoir nous exprimer.
Voilà pourquoi nous devons aider le gouvernement à réussir.
Nous devons aider le Premier ministre à réussir dans sa mission. Nous devons soutenir le président de la République, dans les deux ans qui viennent, pour offrir des perspectives individuelles et collectives importantes pour nos compatriotes. Nous devons aider nos députés à bien travailler avec les militants, en liaison avec ceux qui sont sur le terrain et qui relaient les préoccupations du quotidien pour amender les textes qui seront proposés.
Bref, cette solidarité et cette unité sont un gage et une condition indispensables de notre succès.
Autour de ces idées simples, nous avons la possibilité de faire un long chemin ensemble. Lorsqu'il s'agira d'aborder les débats essentiels, certains ont déjà été esquissés, à juste titre, avec bonheur et beaucoup de talent, à ce moment nous nous retrouverons et, j'en suis convaincu, tous ensemble.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 juin 2005)