Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Au moment où nous marquons une pause pour faire le bilan de la mise en uvre des Objectifs du Millénaire, un constat lucide doit s'imposer à nous.
La dégradation sensible de notre environnement - que nous continuons hélas d'observer, n'a pas seulement pour conséquence de menacer, à terme, l'avenir même de notre planète. Elle contribue aussi à creuser les déséquilibres économiques et sociaux, dans les pays riches comme dans les pays moins développés.
L'expérience le montre : les pays en voie de développement et les populations pauvres des pays développés se montrent particulièrement vulnérables à la dégradation de leur habitat, de leur milieu de vie et de leurs moyens de subsistance. C'est ce qui est apparu clairement lors des catastrophes environnementales qui ont dévasté des zones entières de la planète ces derniers mois.
A cet égard, l'environnement agit bien comme un révélateur sans concession des inégalités qui frappent nos sociétés.
Il revient donc à la communauté internationale de tirer le plus grand nombre d'enseignements des tragédies récentes, afin que nous nous donnions, ensemble, les moyens d'améliorer les conditions de notre sécurité.
Le premier de ces enseignements est clair : une meilleure protection de l'environnement est indispensable à notre objectif de réduction de la pauvreté. Nous devons briser le cercle vicieux qui conduit de la dégradation de l'environnement à la paupérisation des populations, puis à la montée de l'insécurité.
Face à ces phénomènes que nous ne connaissons que trop bien, la communauté internationale doit avoir un objectif : se donner les moyens d'agir vite et de prévenir mieux en se dotant d'une gouvernance de l'environnement renforcée. L'incohérence et l'inefficacité qui marquent le système actuel ne sont plus tenables. L'on compte aujourd'hui plus de 500 conventions sectorielles dépourvues de véritables moyens et de coordination. L'approche réformiste, nous le voyons tous, a fait long feu.
C'est pourquoi nous avions accueilli avec une grande satisfaction la recommandation du Secrétaire général de créer une structure plus intégrée en matière d'environnement.
Vous le savez, le président Jacques Chirac avait lancé cette idée, en proposant de transformer le PNUE en une institution spécialisée de l'ONU.
Nous nous réjouissons particulièrement donc de l'accord intervenu hier sur le texte de la déclaration qui reprend cette initiative.
Le temps n'est plus à l'hésitation, ni aux politiques des petits pas. C'est pourquoi l'Union européenne a pris clairement position en faveur d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement (ONUE), avec le soutien des cinquante pays membres de la Francophonie.
Nous devons donner plus de lisibilité et de légitimité à l'action internationale pour l'environnement, en remédiant à la multiplication inefficace des enceintes et à l'éparpillement des accords multilatéraux.
Nous devons aussi contribuer au renforcement des capacités institutionnelles des pays en développement, afin qu'ils soient en mesure de mettre en uvre leurs engagements conventionnels. Renforcer les transferts technologiques et financiers est, à cet égard, un paramètre incontournable.
Poursuivons aussi l'amélioration des systèmes internationaux d'alerte et de prévention, comme celui qui est en voie d'installation dans l'océan Indien avec le concours de la France.
Enfin, assurons une utilisation plus rationnelle des ressources financières dédiées à l'environnement, en valorisant davantage les synergies propres aux institutions et aux programmes existants.
Je crois utile de rappeler que l'ONUE n'aurait pas vocation à devenir une agence de mise en uvre. Au plan local, c'est bien le PNUD qui conserverait son rôle de coordination des activités onusiennes, y compris en matière d'environnement.
Le moment est venu d'engager un débat, ouvert, lucide et transparent sur la gouvernance internationale de l'environnement et ses enjeux. La France et l'Union européenne sont prêtes à le mener, avec tous les partenaires qui se montreraient intéressés.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2005)
Au moment où nous marquons une pause pour faire le bilan de la mise en uvre des Objectifs du Millénaire, un constat lucide doit s'imposer à nous.
La dégradation sensible de notre environnement - que nous continuons hélas d'observer, n'a pas seulement pour conséquence de menacer, à terme, l'avenir même de notre planète. Elle contribue aussi à creuser les déséquilibres économiques et sociaux, dans les pays riches comme dans les pays moins développés.
L'expérience le montre : les pays en voie de développement et les populations pauvres des pays développés se montrent particulièrement vulnérables à la dégradation de leur habitat, de leur milieu de vie et de leurs moyens de subsistance. C'est ce qui est apparu clairement lors des catastrophes environnementales qui ont dévasté des zones entières de la planète ces derniers mois.
A cet égard, l'environnement agit bien comme un révélateur sans concession des inégalités qui frappent nos sociétés.
Il revient donc à la communauté internationale de tirer le plus grand nombre d'enseignements des tragédies récentes, afin que nous nous donnions, ensemble, les moyens d'améliorer les conditions de notre sécurité.
Le premier de ces enseignements est clair : une meilleure protection de l'environnement est indispensable à notre objectif de réduction de la pauvreté. Nous devons briser le cercle vicieux qui conduit de la dégradation de l'environnement à la paupérisation des populations, puis à la montée de l'insécurité.
Face à ces phénomènes que nous ne connaissons que trop bien, la communauté internationale doit avoir un objectif : se donner les moyens d'agir vite et de prévenir mieux en se dotant d'une gouvernance de l'environnement renforcée. L'incohérence et l'inefficacité qui marquent le système actuel ne sont plus tenables. L'on compte aujourd'hui plus de 500 conventions sectorielles dépourvues de véritables moyens et de coordination. L'approche réformiste, nous le voyons tous, a fait long feu.
C'est pourquoi nous avions accueilli avec une grande satisfaction la recommandation du Secrétaire général de créer une structure plus intégrée en matière d'environnement.
Vous le savez, le président Jacques Chirac avait lancé cette idée, en proposant de transformer le PNUE en une institution spécialisée de l'ONU.
Nous nous réjouissons particulièrement donc de l'accord intervenu hier sur le texte de la déclaration qui reprend cette initiative.
Le temps n'est plus à l'hésitation, ni aux politiques des petits pas. C'est pourquoi l'Union européenne a pris clairement position en faveur d'une Organisation des Nations unies pour l'Environnement (ONUE), avec le soutien des cinquante pays membres de la Francophonie.
Nous devons donner plus de lisibilité et de légitimité à l'action internationale pour l'environnement, en remédiant à la multiplication inefficace des enceintes et à l'éparpillement des accords multilatéraux.
Nous devons aussi contribuer au renforcement des capacités institutionnelles des pays en développement, afin qu'ils soient en mesure de mettre en uvre leurs engagements conventionnels. Renforcer les transferts technologiques et financiers est, à cet égard, un paramètre incontournable.
Poursuivons aussi l'amélioration des systèmes internationaux d'alerte et de prévention, comme celui qui est en voie d'installation dans l'océan Indien avec le concours de la France.
Enfin, assurons une utilisation plus rationnelle des ressources financières dédiées à l'environnement, en valorisant davantage les synergies propres aux institutions et aux programmes existants.
Je crois utile de rappeler que l'ONUE n'aurait pas vocation à devenir une agence de mise en uvre. Au plan local, c'est bien le PNUD qui conserverait son rôle de coordination des activités onusiennes, y compris en matière d'environnement.
Le moment est venu d'engager un débat, ouvert, lucide et transparent sur la gouvernance internationale de l'environnement et ses enjeux. La France et l'Union européenne sont prêtes à le mener, avec tous les partenaires qui se montreraient intéressés.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 2005)