Texte intégral
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Retenu par d'autres obligations, j'ai souhaité, à travers ce bref message, vous faire part du soutien que j'apporte à mon ami et collègue, le Président Jean François-Poncet ainsi qu'à tous les membres du groupe de travail sénatorial, créé par la commission des affaires économiques, sur l'expatriation des jeunes Français.
En ces temps de mondialisation des échanges, l'expatriation de manière générale, et l'expatriation des créateurs d'entreprise en particulier, constitue un bon thermomètre de la compétitivité des territoires. Or, en ce domaine, la connaissance la plus élémentaire - celle des chiffres - manque cruellement à l'appui de la décision publique.
Nous savons tous en effet que, par tradition, nos concitoyens émigrent beaucoup moins que les nationaux des pays qui nous sont proches. Nous savons aussi, que, en dépit de cela, l'émigration française s'accélère et que ce sont parmi les plus dynamiques et les plus créatifs de nos concitoyens qui s'en vont, généralement vers les pays anglo-saxons. Mais au-delà de ces clichés, il est difficile d'obtenir une image fidèle de la réalité.
Le rapport qui va vous être présenté est précisément précieux en ce qu'il est le premier à jeter, avec mesure et discernement, un peu de lumière sur un domaine où les rumeurs et les fantasmes tiennent lieu, pour l'instant, de seul guide à l'action. Il témoigne en cela de la vocation prospective de notre Assemblée et de son rôle de laboratoire d'idées.
Je voudrais simplement appeler votre attention sur un point. Au delà des chiffres, qu'il faut bien évidemment prendre en compte, il importe au plus haut point de se pencher sur les causes et la nature du phénomène en question.
L'émigration française est-elle un bien ou un mal ? Tout dépend en vérité des mobiles qui l'animent. Est-ce par volonté d'acquérir une expérience internationale ou parce que les conditions pour faire fructifier la volonté d'entreprendre ne sont pas remplies dans notre pays ? Combien parmi nos concitoyens qui font le détour par l'étranger sont-ils animés de l'animus revertendi , le célèbre " esprit de retour " ? Combien, parmi eux, deviendront de nouveaux Enrico Fermi ou Gugliemo Marconi ?
Quoiqu'il en soit, gardons nous des idéologies et des a priori partisans. Tous ceux qui ont fait le voyage ont pris le bateau que nous n'avons pas osé prendre. Gardons nous également de l'indifférence. Car la France, telle l'empire austro-hongrois dépeint par Stéphan Zweig, ne saurait rester " satisfaite d'elle même et ignorante du monde qui se prépare ".
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.senat.fr, le 27 novembre 2000)
Retenu par d'autres obligations, j'ai souhaité, à travers ce bref message, vous faire part du soutien que j'apporte à mon ami et collègue, le Président Jean François-Poncet ainsi qu'à tous les membres du groupe de travail sénatorial, créé par la commission des affaires économiques, sur l'expatriation des jeunes Français.
En ces temps de mondialisation des échanges, l'expatriation de manière générale, et l'expatriation des créateurs d'entreprise en particulier, constitue un bon thermomètre de la compétitivité des territoires. Or, en ce domaine, la connaissance la plus élémentaire - celle des chiffres - manque cruellement à l'appui de la décision publique.
Nous savons tous en effet que, par tradition, nos concitoyens émigrent beaucoup moins que les nationaux des pays qui nous sont proches. Nous savons aussi, que, en dépit de cela, l'émigration française s'accélère et que ce sont parmi les plus dynamiques et les plus créatifs de nos concitoyens qui s'en vont, généralement vers les pays anglo-saxons. Mais au-delà de ces clichés, il est difficile d'obtenir une image fidèle de la réalité.
Le rapport qui va vous être présenté est précisément précieux en ce qu'il est le premier à jeter, avec mesure et discernement, un peu de lumière sur un domaine où les rumeurs et les fantasmes tiennent lieu, pour l'instant, de seul guide à l'action. Il témoigne en cela de la vocation prospective de notre Assemblée et de son rôle de laboratoire d'idées.
Je voudrais simplement appeler votre attention sur un point. Au delà des chiffres, qu'il faut bien évidemment prendre en compte, il importe au plus haut point de se pencher sur les causes et la nature du phénomène en question.
L'émigration française est-elle un bien ou un mal ? Tout dépend en vérité des mobiles qui l'animent. Est-ce par volonté d'acquérir une expérience internationale ou parce que les conditions pour faire fructifier la volonté d'entreprendre ne sont pas remplies dans notre pays ? Combien parmi nos concitoyens qui font le détour par l'étranger sont-ils animés de l'animus revertendi , le célèbre " esprit de retour " ? Combien, parmi eux, deviendront de nouveaux Enrico Fermi ou Gugliemo Marconi ?
Quoiqu'il en soit, gardons nous des idéologies et des a priori partisans. Tous ceux qui ont fait le voyage ont pris le bateau que nous n'avons pas osé prendre. Gardons nous également de l'indifférence. Car la France, telle l'empire austro-hongrois dépeint par Stéphan Zweig, ne saurait rester " satisfaite d'elle même et ignorante du monde qui se prépare ".
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.senat.fr, le 27 novembre 2000)