Texte intégral
Mes chers camarades, je veux, après les propos de non ami, Vincent Peillon, au nom de l'ensemble des militants du NPS vous dire et compléter ces observations qui ont été faites tout à l'heure, que nous avons en face de nous des marges d'action entre nous faibles pour affronter des problèmes immenses. Face aux problèmes que connaît la France et l'Europe, comment notre parti va proposer de répondre ?
Après ce congrès, tout aura été dit et nous devrons partir ensemble en rang de bataille avec les matériaux que le congrès aura posé sur la table. Ces matériaux-là, ce sont ceux qui sortent de nos têtes, de nos imaginations, de nos capacités de dialogue et de débat.
La crise sociale, tout n'a pas été dit tellement elle est profonde, mais nous avons compris qu'il y a là une tension fondamentale entre le fait que ce que veut la population aujourd'hui, se faire protéger contre les excès du capitalisme dérégulé, l'ultralibéralisme, la concurrence non régulée, et ce que peut proposer aujourd'hui le système politique et représentatif. Il y a un tel trou béant que, dans ce hiatus considérable, surgit la menace et le danger populiste.
C'est parce que le système aujourd'hui politique, qu'il soit d'ailleurs européen ou national, ne peut pas répondre aux demandes, ou n'a pas les outils pour répondre à ces demandes, ou n'a pas les dirigeants qui veulent répondre à ces demandes, qu'aujourd'hui, n'importe quel homme qui prétendrait lire, aventurier, dans les pensées profondes d'un peuple qui se sent perdu, ultra démagogue pourrait surgir, et c'est cela la menacée populiste.
Et lorsque, chers camarades, la réponse des socialistes, qui doit être celle que nous allons élaborer ensemble à l'issue de ce congrès, c'est d'abord de conjurer cette menace populiste, qui est la première de nos urgences. Elle n'existe d'ailleurs pas qu'en France, elle est aussi présente dans la plupart des pays européens.
C'est bien sûr la reconstruction du pacte démocratique français. Chers camarades, après avoir entendu l'ensemble des propositions contenues dans ces contributions de début de congrès, je puis vous dire que je fais partie de ceux qui, comme les militants NPS du congrès de Dijon, sont heureux qu'un rêve soit en train de se concrétiser avec nous tous, mais puisqu'il s'agit de VIe République, n'ayons pas peur devant le danger, les menaces, les difficultés et les problèmes considérables, de prendre le problème, et de prendre cette question et de la voir en grand. On ne peut pas prendre ces problèmes avec des pincettes ou à reculons, et, chers camarades, ce ne seront pas 4, ou 5, ou 10, ou même 15 mesurettes accumulées les unes aux autres, il faut lancer devant les Français ce grand chantier, assumer les difficultés qui sont les nôtres, et leur parler en leur disant qu'ils ont besoin de la démocratie pour résoudre les problèmes que la nation n'a pas réussi à résoudre jusqu'à présent et qu'ils ont besoin aussi, en Europe, d'un mandat constituant pour faire avancer par la démocratie les conséquences économiques, sociales que toute politique, aujourd'hui, dans ce système intergouvernemental, il est impossible de faire déboucher.
Les outils, chers camarades, sont aussi importants que le projet. Et ces outils, il va falloir les reconstruire. Beaucoup d'entre eux avaient déjà fait l'objet de nombreux discours, engagements, éléments programmatiques. Nous avons laissé passer beaucoup de trains. Et lorsque, aujourd'hui, on nous dit qu'il y a le possible et le souhaitable, attention de ne pas se soumettre au possible parce que, pour créer le mouvement, construire l'alternative à la menace populiste, il va bien falloir déplacer quelques lignes de ce possible. Pour cela, l'ensemble des camarades qui ont exposé, et j'en partage pour certains d'entre eux, un grand nombre, des instruments, des réarmements politiques qu'il va falloir engager. Cela suppose que, finalement, nous acceptions de nous attaquer finalement peut-être à nos propres préjugés, nos propres craintes, mais aussi à la structure fondamentale du libéralisme.
L'ensemble de ce logiciel, en utilisant la fiscalité, la clause sociale environnementale, la repolitisation des politiques de concurrence, les instruments importants sur le financement de l'économie, tous ces instruments désertés par le politique, remis à des techniciens, à des régulateurs indépendants et experts, c'est cela qu'il faut reconquérir. Et cela va nous coûter beaucoup d'énergie, nous demander beaucoup de courage. Il va falloir affronter des forces contraires considérables, parce que ces outils-là, si nous ne les avons pas, chers camarades, nous pourrons toujours faire des programmes et des projets, écrire des diagnostics et des motions, je crains qu'une fois encore, nous ne soyons pas au rendez-vous, cette fois-ci, menaçant de l'histoire.
Ce logiciel, chers camarades, nous ferons nous aussi des propositions, nous les porterons jusqu'au bout, parce que nous avons besoin que le souffle quand même s'empare de nos têtes. Nous avons besoin de défendre des idées devant l'opinion, de parler jusqu'au fond des chaumières, de ne pas avoir seulement des débats de premier ou de deuxième secrétaire. Nous avons besoin, chers camarades, d'être des socialistes dans leur temps qui ont compris comment s'ancrer dans notre histoire, dans notre passé, mais qui ont compris aussi l'espérance pour lutter contre les menaces du présent.
Chers camarades, je ne dirai qu'un dernier mot : nous avons besoin d'aide. Je disais à Marylise, il y a quelques jours : tu te souviens lorsque du était Garde des Sceaux, j'étais jeune parlementaire, débutant en tout cas, pas jeune, nous nous sommes aidés. Ce n'était pas facile à l'époque. Nous avons besoin que les projets de la rénovation de ce que nous avons dit pendant trois ans ne soient pas forcément diabolisés, stigmatisés. Il se peut que, comme tout le monde, nous ayons tort, il se peut aussi que nous ayons raison. Merci de nous aider un peu, nous en avons besoin, les uns et les autres. Il y a quelque chose qui a disparu, peut-être pas quand même dans le Parti socialiste, c'est la transmission. Pensons-y.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 12 juillet 2005)
Après ce congrès, tout aura été dit et nous devrons partir ensemble en rang de bataille avec les matériaux que le congrès aura posé sur la table. Ces matériaux-là, ce sont ceux qui sortent de nos têtes, de nos imaginations, de nos capacités de dialogue et de débat.
La crise sociale, tout n'a pas été dit tellement elle est profonde, mais nous avons compris qu'il y a là une tension fondamentale entre le fait que ce que veut la population aujourd'hui, se faire protéger contre les excès du capitalisme dérégulé, l'ultralibéralisme, la concurrence non régulée, et ce que peut proposer aujourd'hui le système politique et représentatif. Il y a un tel trou béant que, dans ce hiatus considérable, surgit la menace et le danger populiste.
C'est parce que le système aujourd'hui politique, qu'il soit d'ailleurs européen ou national, ne peut pas répondre aux demandes, ou n'a pas les outils pour répondre à ces demandes, ou n'a pas les dirigeants qui veulent répondre à ces demandes, qu'aujourd'hui, n'importe quel homme qui prétendrait lire, aventurier, dans les pensées profondes d'un peuple qui se sent perdu, ultra démagogue pourrait surgir, et c'est cela la menacée populiste.
Et lorsque, chers camarades, la réponse des socialistes, qui doit être celle que nous allons élaborer ensemble à l'issue de ce congrès, c'est d'abord de conjurer cette menace populiste, qui est la première de nos urgences. Elle n'existe d'ailleurs pas qu'en France, elle est aussi présente dans la plupart des pays européens.
C'est bien sûr la reconstruction du pacte démocratique français. Chers camarades, après avoir entendu l'ensemble des propositions contenues dans ces contributions de début de congrès, je puis vous dire que je fais partie de ceux qui, comme les militants NPS du congrès de Dijon, sont heureux qu'un rêve soit en train de se concrétiser avec nous tous, mais puisqu'il s'agit de VIe République, n'ayons pas peur devant le danger, les menaces, les difficultés et les problèmes considérables, de prendre le problème, et de prendre cette question et de la voir en grand. On ne peut pas prendre ces problèmes avec des pincettes ou à reculons, et, chers camarades, ce ne seront pas 4, ou 5, ou 10, ou même 15 mesurettes accumulées les unes aux autres, il faut lancer devant les Français ce grand chantier, assumer les difficultés qui sont les nôtres, et leur parler en leur disant qu'ils ont besoin de la démocratie pour résoudre les problèmes que la nation n'a pas réussi à résoudre jusqu'à présent et qu'ils ont besoin aussi, en Europe, d'un mandat constituant pour faire avancer par la démocratie les conséquences économiques, sociales que toute politique, aujourd'hui, dans ce système intergouvernemental, il est impossible de faire déboucher.
Les outils, chers camarades, sont aussi importants que le projet. Et ces outils, il va falloir les reconstruire. Beaucoup d'entre eux avaient déjà fait l'objet de nombreux discours, engagements, éléments programmatiques. Nous avons laissé passer beaucoup de trains. Et lorsque, aujourd'hui, on nous dit qu'il y a le possible et le souhaitable, attention de ne pas se soumettre au possible parce que, pour créer le mouvement, construire l'alternative à la menace populiste, il va bien falloir déplacer quelques lignes de ce possible. Pour cela, l'ensemble des camarades qui ont exposé, et j'en partage pour certains d'entre eux, un grand nombre, des instruments, des réarmements politiques qu'il va falloir engager. Cela suppose que, finalement, nous acceptions de nous attaquer finalement peut-être à nos propres préjugés, nos propres craintes, mais aussi à la structure fondamentale du libéralisme.
L'ensemble de ce logiciel, en utilisant la fiscalité, la clause sociale environnementale, la repolitisation des politiques de concurrence, les instruments importants sur le financement de l'économie, tous ces instruments désertés par le politique, remis à des techniciens, à des régulateurs indépendants et experts, c'est cela qu'il faut reconquérir. Et cela va nous coûter beaucoup d'énergie, nous demander beaucoup de courage. Il va falloir affronter des forces contraires considérables, parce que ces outils-là, si nous ne les avons pas, chers camarades, nous pourrons toujours faire des programmes et des projets, écrire des diagnostics et des motions, je crains qu'une fois encore, nous ne soyons pas au rendez-vous, cette fois-ci, menaçant de l'histoire.
Ce logiciel, chers camarades, nous ferons nous aussi des propositions, nous les porterons jusqu'au bout, parce que nous avons besoin que le souffle quand même s'empare de nos têtes. Nous avons besoin de défendre des idées devant l'opinion, de parler jusqu'au fond des chaumières, de ne pas avoir seulement des débats de premier ou de deuxième secrétaire. Nous avons besoin, chers camarades, d'être des socialistes dans leur temps qui ont compris comment s'ancrer dans notre histoire, dans notre passé, mais qui ont compris aussi l'espérance pour lutter contre les menaces du présent.
Chers camarades, je ne dirai qu'un dernier mot : nous avons besoin d'aide. Je disais à Marylise, il y a quelques jours : tu te souviens lorsque du était Garde des Sceaux, j'étais jeune parlementaire, débutant en tout cas, pas jeune, nous nous sommes aidés. Ce n'était pas facile à l'époque. Nous avons besoin que les projets de la rénovation de ce que nous avons dit pendant trois ans ne soient pas forcément diabolisés, stigmatisés. Il se peut que, comme tout le monde, nous ayons tort, il se peut aussi que nous ayons raison. Merci de nous aider un peu, nous en avons besoin, les uns et les autres. Il y a quelque chose qui a disparu, peut-être pas quand même dans le Parti socialiste, c'est la transmission. Pensons-y.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 12 juillet 2005)