Texte intégral
(Allocution prononcée au PC de l'Amis (Mission de l'Union africaine au Soudan), à Nyala le 29 juillet 2005) :
Messieurs les Officiers,
Je voudrais vous dire combien je salue le travail de l'Union africaine, c'est un travail historique, un travail important, un travail que je voudrais vraiment saluer avec beaucoup d'admiration et saluer tous vos hommes qui ont su, de manière excellente et très claire, présenter les grands traits de votre mission.
Je voudrais souligner un certain nombre d'annonces que je viens de faire: d'abord, la France est un pays qui, depuis le début, vous l'avez rappelé Monsieur l'Ambassadeur, a marqué son intérêt pour le processus de paix, comme le Tchad. J'ai rencontré hier le président Déby et nous avons pu parler de la situation du Darfour et du Soudan en général. La France continue de vouloir le processus de paix. La France souhaite faire deux choses par ma voix aujourd'hui : d'abord, vous annoncer des aides supplémentaires, aide pour le Darfour d'un côté, aide pour le Sud-Soudan de l'autre. Aide pour le Darfour avec une augmentation de l'enveloppe de 1,5 millions d'euros pour les populations déplacées, directement pour elles et également une aide de deux millions pour pouvoir aider les populations qui vont recevoir ces populations déplacées, c'est-à-dire l'aide au retour dans ces villages d'origine.
Troisièmement, nous allons renforcer notre appui à l'Union africaine, Monsieur l'Ambassadeur, à hauteur de trois millions et demi d'euros, ce qui permettra de payer essentiellement le transport des nouveaux contingents que vous attendez. Voilà pour le Darfour, ce qui fait que jusqu'à maintenant ce sont 7 millions d'euros dont je viens de vous parler ; l'effort global pour le Darfour, dans tous les domaines, humanitaire, alimentaire, politico-militaire sur le plan bilatéral, mais aussi associé à l'aide multilatérale, s'élève à 80 millions d'euros, c'est-à-dire un peu moins de 100 millions de dollars. C'est important de le dire car je crois que la France, et en particulier le président de la République, Jacques Chirac, tout comme Dominique de Villepin, le Premier ministre, qui connaît particulièrement bien cette région, sont très concernés. Souvenez-vous, lorsque Dominique de Villepin était ministre des Affaires étrangères, un de ses premiers voyages était au Darfour.
La quatrième chose dont je voudrais vous parler c'est de l'aide au Sud-Soudan. L'aide au Sud-Soudan que je viens annoncer aujourd'hui est de 2,5 millions d'euros de plus pour le PAM, associée à une aide à la reconstruction de 35 millions d'euros pour les trois prochaines années, ce qui fait que, comme l'Union européenne donne 450 millions d'euros, je me permets de vous dire que sur les 450 millions d'euros de l'Union européenne, la France représente 90 millions d'euros. Au total, la France donnera donc pour le Sud-soudan 120 millions d'euros, 80 pour le Darfour, 120 pour le Sud-Soudan, ce qui veut dire que notre pays, sans vouloir le comparer aux autres, est un des tous premiers contributeurs ici.
Je voudrais enfin pour terminer, nous en parlions avec Madame l'Ambassadrice, que je salue ici, dire une chose qui nous paraît être la plus importante, que le général a abordée tout à l'heure : la seule solution, me semble-t-il, pour le règlement du conflit, est véritablement politique. Il y a eu ces réunions d'Abuja, il y en aura d'autres, il y a le 24 août. Madame Rice, de passage dans la région récemment, a re-souligné l'importance du processus politique. Il nous semble, nous Français, fondamental de tout faire, de ne pas s'arrêter, de continuer, de toujours croire au processus politique, c'est fondamental. J'ai bien compris qu'il fallait plus de contingents dans l'Union africaine, ils passeront de 4.500 à 7.500. Oui, le vrai sujet est politique, pas parce que je suis un homme politique mais parce que c'est la seule solution pour régler le problème ici.
Ces deux messages, je me permettrais de les donner ce soir aux autorités soudanaises, associés à une chose qui me paraît importante, c'est s'assurer de la sécurité des personnes déplacées lorsqu'elles reviennent chez elles. Si l'on a pas cela, on ne peut rien avoir, c'est le message très clair que je passerai ce soir.
Donc, avec le sénateur-maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, nous sommes venus vous témoigner l'intérêt de la France.
Alors, dans cette région du monde encore plus qu'ailleurs, ce ne sont pas des paroles qui comptent, ce sont les actes et nous sommes venus accomplir des actes en vous annonçant des aides bilatérales et nous continuons l'aide multilatérale de la France. La France n'est qu'un pays parmi les autres mais un pays qui compte puisqu'elle dit son mot dans l'aide multilatérale et sur le plan politique, il faut dire que le président de la République est totalement derrière l'action qui est menée dans le cadre du processus de paix.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2005)
(Propos du ministre lors de sa rencontre avec les représentants des déplacés du camp de Nyala le 29 juillet 2005) :
Je sais que vous êtes des représentants des déplacés. Pour avoir évidemment aujourd'hui rencontré beaucoup de responsables et, en particulier, les responsables de l'Union africaine que je remercie encore, et les représentants des organisations humanitaires non gouvernementales, il me revient deux sortes de bruits concernant les personnes déplacées dans leur retour à leur village. D'un côté, on me dit que c'est très positif, que, de manière spontanée, il y a un mouvement des personnes déplacées pour revenir chez elles, de l'autre, on me dit que certains, et uniquement certains, ne peuvent revenir que vers certains villages et, encore là aussi, certains. Et, en tout cas, pour d'autres, il y a des problèmes de sécurité qui se poseraient, ils auraient peur d'avoir des violences et, éventuellement, un non-respect des Droits de l'Homme s'ils reviennent chez eux.
Vous, qui êtes des représentants des déplacés, j'aimerais que vous m'éclairiez là-dessus, parce que la France décide, avec la communauté internationale, de faire beaucoup. Et il est très important pour nous, que ce soit pour nous ou dans le cadre d'une action bilatérale entre nos deux pays ou d'une action multilatérale, il est absolument nécessaire qu'on soit sûrs qu'il y ait un respect évidemment des Droits de l'Homme et des conditions de sécurité des déplacés qui voudraient rentrer chez eux. Merci beaucoup de m'éclairer de vos réflexions.
Il est important, pour mon pays, de continuer l'aide bilatérale et multilatérale. Je suis venu ici annoncer une aide de 7 millions d'euros de plus pour le Darfour, l'ensemble pour le Darfour atteignant 80 millions d'euros pour ce qui est de la France, mais également une aide pour le Sud Soudan. Mais la chose la plus importante, me semble-t-il, c'est que nous puissions, ensemble, trouver un processus politique pour que la paix puisse être durable. Et le pays qu'est la France, qui est le pays des Droits de l'Homme, fera tout pour y arriver. Nous sommes conscients de ce que vous endurez depuis trop longtemps. La communauté internationale est, aujourd'hui plus que jamais, consciente de ce drame. Il est fondamental que vous rentriez dans vos villages, c'est ce que je dirai aux autorités soudanaises ce soir. Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2005)
Messieurs les Officiers,
Je voudrais vous dire combien je salue le travail de l'Union africaine, c'est un travail historique, un travail important, un travail que je voudrais vraiment saluer avec beaucoup d'admiration et saluer tous vos hommes qui ont su, de manière excellente et très claire, présenter les grands traits de votre mission.
Je voudrais souligner un certain nombre d'annonces que je viens de faire: d'abord, la France est un pays qui, depuis le début, vous l'avez rappelé Monsieur l'Ambassadeur, a marqué son intérêt pour le processus de paix, comme le Tchad. J'ai rencontré hier le président Déby et nous avons pu parler de la situation du Darfour et du Soudan en général. La France continue de vouloir le processus de paix. La France souhaite faire deux choses par ma voix aujourd'hui : d'abord, vous annoncer des aides supplémentaires, aide pour le Darfour d'un côté, aide pour le Sud-Soudan de l'autre. Aide pour le Darfour avec une augmentation de l'enveloppe de 1,5 millions d'euros pour les populations déplacées, directement pour elles et également une aide de deux millions pour pouvoir aider les populations qui vont recevoir ces populations déplacées, c'est-à-dire l'aide au retour dans ces villages d'origine.
Troisièmement, nous allons renforcer notre appui à l'Union africaine, Monsieur l'Ambassadeur, à hauteur de trois millions et demi d'euros, ce qui permettra de payer essentiellement le transport des nouveaux contingents que vous attendez. Voilà pour le Darfour, ce qui fait que jusqu'à maintenant ce sont 7 millions d'euros dont je viens de vous parler ; l'effort global pour le Darfour, dans tous les domaines, humanitaire, alimentaire, politico-militaire sur le plan bilatéral, mais aussi associé à l'aide multilatérale, s'élève à 80 millions d'euros, c'est-à-dire un peu moins de 100 millions de dollars. C'est important de le dire car je crois que la France, et en particulier le président de la République, Jacques Chirac, tout comme Dominique de Villepin, le Premier ministre, qui connaît particulièrement bien cette région, sont très concernés. Souvenez-vous, lorsque Dominique de Villepin était ministre des Affaires étrangères, un de ses premiers voyages était au Darfour.
La quatrième chose dont je voudrais vous parler c'est de l'aide au Sud-Soudan. L'aide au Sud-Soudan que je viens annoncer aujourd'hui est de 2,5 millions d'euros de plus pour le PAM, associée à une aide à la reconstruction de 35 millions d'euros pour les trois prochaines années, ce qui fait que, comme l'Union européenne donne 450 millions d'euros, je me permets de vous dire que sur les 450 millions d'euros de l'Union européenne, la France représente 90 millions d'euros. Au total, la France donnera donc pour le Sud-soudan 120 millions d'euros, 80 pour le Darfour, 120 pour le Sud-Soudan, ce qui veut dire que notre pays, sans vouloir le comparer aux autres, est un des tous premiers contributeurs ici.
Je voudrais enfin pour terminer, nous en parlions avec Madame l'Ambassadrice, que je salue ici, dire une chose qui nous paraît être la plus importante, que le général a abordée tout à l'heure : la seule solution, me semble-t-il, pour le règlement du conflit, est véritablement politique. Il y a eu ces réunions d'Abuja, il y en aura d'autres, il y a le 24 août. Madame Rice, de passage dans la région récemment, a re-souligné l'importance du processus politique. Il nous semble, nous Français, fondamental de tout faire, de ne pas s'arrêter, de continuer, de toujours croire au processus politique, c'est fondamental. J'ai bien compris qu'il fallait plus de contingents dans l'Union africaine, ils passeront de 4.500 à 7.500. Oui, le vrai sujet est politique, pas parce que je suis un homme politique mais parce que c'est la seule solution pour régler le problème ici.
Ces deux messages, je me permettrais de les donner ce soir aux autorités soudanaises, associés à une chose qui me paraît importante, c'est s'assurer de la sécurité des personnes déplacées lorsqu'elles reviennent chez elles. Si l'on a pas cela, on ne peut rien avoir, c'est le message très clair que je passerai ce soir.
Donc, avec le sénateur-maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, nous sommes venus vous témoigner l'intérêt de la France.
Alors, dans cette région du monde encore plus qu'ailleurs, ce ne sont pas des paroles qui comptent, ce sont les actes et nous sommes venus accomplir des actes en vous annonçant des aides bilatérales et nous continuons l'aide multilatérale de la France. La France n'est qu'un pays parmi les autres mais un pays qui compte puisqu'elle dit son mot dans l'aide multilatérale et sur le plan politique, il faut dire que le président de la République est totalement derrière l'action qui est menée dans le cadre du processus de paix.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2005)
(Propos du ministre lors de sa rencontre avec les représentants des déplacés du camp de Nyala le 29 juillet 2005) :
Je sais que vous êtes des représentants des déplacés. Pour avoir évidemment aujourd'hui rencontré beaucoup de responsables et, en particulier, les responsables de l'Union africaine que je remercie encore, et les représentants des organisations humanitaires non gouvernementales, il me revient deux sortes de bruits concernant les personnes déplacées dans leur retour à leur village. D'un côté, on me dit que c'est très positif, que, de manière spontanée, il y a un mouvement des personnes déplacées pour revenir chez elles, de l'autre, on me dit que certains, et uniquement certains, ne peuvent revenir que vers certains villages et, encore là aussi, certains. Et, en tout cas, pour d'autres, il y a des problèmes de sécurité qui se poseraient, ils auraient peur d'avoir des violences et, éventuellement, un non-respect des Droits de l'Homme s'ils reviennent chez eux.
Vous, qui êtes des représentants des déplacés, j'aimerais que vous m'éclairiez là-dessus, parce que la France décide, avec la communauté internationale, de faire beaucoup. Et il est très important pour nous, que ce soit pour nous ou dans le cadre d'une action bilatérale entre nos deux pays ou d'une action multilatérale, il est absolument nécessaire qu'on soit sûrs qu'il y ait un respect évidemment des Droits de l'Homme et des conditions de sécurité des déplacés qui voudraient rentrer chez eux. Merci beaucoup de m'éclairer de vos réflexions.
Il est important, pour mon pays, de continuer l'aide bilatérale et multilatérale. Je suis venu ici annoncer une aide de 7 millions d'euros de plus pour le Darfour, l'ensemble pour le Darfour atteignant 80 millions d'euros pour ce qui est de la France, mais également une aide pour le Sud Soudan. Mais la chose la plus importante, me semble-t-il, c'est que nous puissions, ensemble, trouver un processus politique pour que la paix puisse être durable. Et le pays qu'est la France, qui est le pays des Droits de l'Homme, fera tout pour y arriver. Nous sommes conscients de ce que vous endurez depuis trop longtemps. La communauté internationale est, aujourd'hui plus que jamais, consciente de ce drame. Il est fondamental que vous rentriez dans vos villages, c'est ce que je dirai aux autorités soudanaises ce soir. Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 août 2005)