Texte intégral
CLAIRE CHAZAL
Merci beaucoup d'être avec nous ce soir, Nicolas SARKOZY.
NICOLAS SARKOZY
Merci de m'avoir invité, surtout.
CLAIRE CHAZAL
Alors tout d'abord peut-être un mot de la santé du chef de l'Etat. Comment va-t-il ce soir, est-ce que vous l'avez eu au téléphone, est-ce qu'il retrouve peu à peu la vision ?
NICOLAS SARKOZY
Non, non, je ne l'ai pas eu au téléphone, mais j'ai eu deux personnes qui l'ont vu et avec qui il a travaillé, en l'occurrence le secrétaire général de l'Elysée et le Premier ministre. Je crois que les choses sont simples. Il peut arriver à tout le monde d'avoir un petit accident de santé, et c'est apparemment ce qui et arrivé au président de la République. Et ce qu'on peut souhaiter, comme tous les Français, c'est qu'il se remette le mieux possible. Voilà.
CLAIRE CHAZAL
Est-ce que vous avez été étonné d'être prévenu, d'une certaine façon, assez tard, comme d'ailleurs le Premier ministre ?
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, il se trouve que ce jour-là, hier en l'occurrence, je prenais un petit déjeuner avec le Premier ministre puisque nous travaillons ensemble, à 08h30 et le Premier ministre m'a averti dès que lui-même en a été averti, c'est-à-dire aux alentours de 10 heures.
CLAIRE CHAZAL
C'est tard, quand même, après la survenue de
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, nous ne sommes pas médecins, on a été averti, voilà, c'est ainsi et cet incident n'a pas la gravité que parfois j'entends développer. Les communiqués des médecins sont très clairs. Le Premier ministre et le secrétaire général de l'Elysée ont travaillé avec le président de la République. Point.
CLAIRE CHAZAL
Alors Nicolas SARKOZY, venons-en aux problèmes politiques, au programme. Dominique de VILLEPIN a présenté le sien jeudi dernier ; programme de relance d'une croissance sociale. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, 1) qu'il vous devançait un peu et qu'il vous empruntait aussi certaines mesures par avance ?
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, je trouve que Dominique de VILLEPIN et moi on est des points de convergence, si vous voulez, c'est plutôt une bonne nouvelle. Il est le numéro 1 du gouvernement, je suis le numéro 2. Il vaut mieux que nous soyons d'accord sur l'essentiel. Il y a une complémentarité entre ce que fait le gouvernement pour les 19 mois qui viennent et ce que fait l'UMP. Qu'est-ce que, en tant que président de l'UMP, j'essaie de faire ? après tout, ce n'est pas interdit d'avoir des idées, des convictions et d'essayer de les défendre. Qu'est-ce que j'observe ? c'est que depuis trente ans, il y a de plus en plus de Français qui ne votent pas. C'est que le modèle social français qu'on a décrit, c'est aujourd'hui deux fois plus de chômeurs qu'ailleurs. Qu'il faut faire preuve de créativité et en finir avec le statu quo. Et qu'il faut porter un discours véritablement de rupture avec la politique classique.
CLAIRE CHAZAL
Mais là c'est aussi une rupture avec ce qu'a dit le Premier ministre puisque, clairement, lui, a réaffirmé au fond son attachement à ce modèle social, à ce modèle français et vous, vous vous placez en rupture.
NICOLAS SARKOZY
Ce n'est pas la question, il y a un véritable débat et le débat n'est pas interdit. Qu'est-ce que je regarde ? on a eu 56% des Français qui ont voté " non " au référendum. Il faut peut-être en tenir compte. On a eu Jean-Marie LE PEN au deuxième tour de la présidentielle il y a trois ans. Et nous-mêmes, nous avons perdu 20 régions sur 22 en 2004. Eh bien les Français ont voulu dire quelque chose. Alors, qu'est-ce que j'essaie de faire. Eh bien d'apporter une réponse. Je ne prétends pas avoir la vérité. Je dis qu'il faut tourner le dos à l'immobilisme, qu'il faut en finir avec le statu quo et qu'il faut imaginer de nouvelles voies. Alors j'ai pris des exemples.
CLAIRE CHAZAL
Le service minimum
NICOLAS SARKOZY
Sur la fiscalité, j'ai dit, eh bien écoutez, que les Français travaillent du 1er janvier au 1er juillet pour l'Etat, ça me semble suffisant. Je souhaite qu'à l'instar de ce qui se passe en Allemagne, on dise qu'on ne puisse plus prélever plus de 50% de ce qu'on a gagné pour l'Etat. L'autonomie des universités, je regarde les classements de nos universités. Je vois que nos universités régressent. Pourquoi régressent-elles ? Parce qu'on ne leur donne pas d'autonomie. Le modèle social français c'est très bien mais on oublie de préciser qu'il n'y a pas de droit sans devoir. Il n'y a pas un pays dans le monde où quand on a un minima social, on ne soit pas obligé d'avoir une activité.
CLAIRE CHAZAL
Les Français sont attachés à ces droits, c'est vrai, c'est l'Histoire du pays.
NICOLAS SARKOZY
Mais bien sûr qu'ils sont attachés à ces droits, mais permettez-moi de vous dire que la France qui se lève tôt le matin, la France qui travaille, la France qui paie ses impôts, elle est aussi attachée à voir que l'argent public soit utilisé avec l'efficacité maximale. Il est quand même naturel, quand on a un minima social d'avoir une activité en contrepartie. Il est naturel qu'on vous dise, lorsqu'on bénéficie d'indemnités de chômage, qu'on ne puisse pas refuser indéfiniment des propositions d'emploi. Enfin, écoutez, c'est invraisemblable. Il y a 500.000 offres d'emplois qui ne sont pas satisfaites et en même temps, il y a des millions de chômeurs. On est en droit de demander pourquoi. Il y a un problème de pouvoir d'achat ; les Français ont raison, il y a un problème de pouvoir d'achat. Je ne connais qu'une seule façon de régler le problème du pouvoir d'achat, c'est d'autoriser les gens à travailler plus. Prenez l'exemple de la fonction publique, il y a beaucoup de petits salaires. Eh bien pourquoi ne pas dire, dans la Fonction Publique qu'on laisse les gens travailler plus, comme on l'a fait pour le secteur privé. Bref, le rôle d'un Parti politique - et je voudrais que l'UMP incarne le changement. Le Parti socialiste, c'est simple, c'est les nouveaux Conservateurs. Ils veulent que rien ne change. Eh bien moi je pense que ce n'est pas avec les vieilles recettes qu'on règlera les problèmes d'aujourd'hui.
CLAIRE CHAZAL
Alors, à l'UMP vous avez aussi un calendrier très précis, désigner le candidat à la présidentielle pour 2007. Est-ce, d'abord, 1) est-ce que vous allez réussir à organiser cette désignation ? ce n'est pas tellement dans la tradition, au fond, de la Vème République, j'allais dire, surtout dans les Partis gaullistes. Et, 2) est-ce que ce n'est pas une façon au fond d'éliminer les concurrents possibles, on envoie
NICOLAS SARKOZY
Bon, organiser, je ne veux rien organiser du tout, j'observe quoi ? C'est qu'il faut réconcilier les Français avec la politique. Pourquoi est-ce qu'il y a si peu de Français qui sont dans les Partis politiques ? parce qu'on a le sentiment, quand on va dans un Parti politique, qu'on ne vous donne pas la parole. Mais moi je veux qu'à l'UMP, ça soit différent, qu'on en fasse la formation politique la plus démocratique de France. Et je dis aux adhérents que tous ceux qui adhèreront à l'UMP pourront désigner dans une concurrence saine, loyale et je l'espère, de qualité, celui qui sera notre candidat ou celle, à la prochaine présidentielle. On ne peut pas diriger un mouvement politique en 2005, comme on le faisait il y a trente ans. Alors on dit : la concurrence. Mais moi, je ne me vois pas dire aux Français
CLAIRE CHAZAL
Elle est réelle
NICOLAS SARKOZY
La concurrence c'est formidable pour vous, mais alors pour moi ou pour la politique il ne faut pas qu'il y ait de concurrence.
CLAIRE CHAZAL
Donc il faut l'accepter.
NICOLAS SARKOZY
Mais comment que je l'accepte, c'est la vie, la concurrence. Je vais même vous dire mieux, moi j'ai la concurrence dans les vaines et après tout, quand on veut représenter une formation politique ou une famille politique, le moins qu'on puisse attendre de celui qui veut avoir l'honneur de la représenter, dans la compétition ultime qu'est la compétition présidentielle, eh bien c'est qu'il se donne le mal d'être le meilleur et que les gens choisissent. Ca s'appelle la démocratie. Et parce que ça sera de la démocratie, ça sera également de l'efficacité.
CLAIRE CHAZAL
D'un mot, Nicolas SARKOZY, avant de clore cet entretien, la vie personnelle, vous avez toujours joué la transparence, jusqu'à présent, depuis qu'en tout cas vous êtes ministre et un homme vraiment public. Est-ce que vous pensez que les aléas, les problèmes personnels peuvent jouer sur la carrière politique ? ou en tout cas, sur la façon d'aborder son destin politique et, j'allais dire, sa communication aussi.
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai été servi.
CLAIRE CHAZAL
Vous en voulez à certains ?
NICOLAS SARKOZY
Non, ce n'est pas la question. Vous savez, moi ce n'est pas de moi dont il s'agit. Moi je suis un responsable politique, et quelle que soit l'impudeur de certaines attaques et de certains propos, après tout c'est à moi de savoir y faire face. J'en veux beaucoup plus pour ceux qui me sont proches et pour toute ma famille. Pour le reste, il y a eu assez d'impudeur avec ça. Et j'ai le droit, comme tout le monde, au respect d'un minimum d'intimité. Maintenant je sais une chose, c'est que sur le chemin que j'ai choisi, les épreuves sont nombreuses. Et que, d'une certaine façon, si on veut être à la hauteur de ses responsabilités d'homme d'Etat, il faut savoir les surmonter. Alors, j'ai voulu dire à mes amis, une chose : c'est que rien, je dis bien rien, personne, je dis bien personne, ne m'empêchera d'aller jusqu'au bout de la mission qui m'a été confiée. Il y a bien longtemps, Claire CHAZAL, j'ai choisi de faire de ma vie, un idéal, celui d'un engagement politique. Il y a trente ans, très exactement. Je suis convaincu de la pertinence de certaines convictions. Eh bien je vais aller jusqu'au bout. Que cela plaise, ou que cela déplaise. Il ne faut pas douter de ma capacité à avoir une énergie indomptable. C'est le message et j'espère que chacun l'aura compris.
CLAIRE CHAZAL
Merci beaucoup Nicolas SARKOZY d'être venu ce soir, donc, à l'issue de ces universités d'été de l'UMP.
NICOLAS SARKOZY
C'est moi qui vous remercie.
(Source http://www.u-m-p.org, le 8 septembre 2005)
Merci beaucoup d'être avec nous ce soir, Nicolas SARKOZY.
NICOLAS SARKOZY
Merci de m'avoir invité, surtout.
CLAIRE CHAZAL
Alors tout d'abord peut-être un mot de la santé du chef de l'Etat. Comment va-t-il ce soir, est-ce que vous l'avez eu au téléphone, est-ce qu'il retrouve peu à peu la vision ?
NICOLAS SARKOZY
Non, non, je ne l'ai pas eu au téléphone, mais j'ai eu deux personnes qui l'ont vu et avec qui il a travaillé, en l'occurrence le secrétaire général de l'Elysée et le Premier ministre. Je crois que les choses sont simples. Il peut arriver à tout le monde d'avoir un petit accident de santé, et c'est apparemment ce qui et arrivé au président de la République. Et ce qu'on peut souhaiter, comme tous les Français, c'est qu'il se remette le mieux possible. Voilà.
CLAIRE CHAZAL
Est-ce que vous avez été étonné d'être prévenu, d'une certaine façon, assez tard, comme d'ailleurs le Premier ministre ?
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, il se trouve que ce jour-là, hier en l'occurrence, je prenais un petit déjeuner avec le Premier ministre puisque nous travaillons ensemble, à 08h30 et le Premier ministre m'a averti dès que lui-même en a été averti, c'est-à-dire aux alentours de 10 heures.
CLAIRE CHAZAL
C'est tard, quand même, après la survenue de
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, nous ne sommes pas médecins, on a été averti, voilà, c'est ainsi et cet incident n'a pas la gravité que parfois j'entends développer. Les communiqués des médecins sont très clairs. Le Premier ministre et le secrétaire général de l'Elysée ont travaillé avec le président de la République. Point.
CLAIRE CHAZAL
Alors Nicolas SARKOZY, venons-en aux problèmes politiques, au programme. Dominique de VILLEPIN a présenté le sien jeudi dernier ; programme de relance d'une croissance sociale. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment, 1) qu'il vous devançait un peu et qu'il vous empruntait aussi certaines mesures par avance ?
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, je trouve que Dominique de VILLEPIN et moi on est des points de convergence, si vous voulez, c'est plutôt une bonne nouvelle. Il est le numéro 1 du gouvernement, je suis le numéro 2. Il vaut mieux que nous soyons d'accord sur l'essentiel. Il y a une complémentarité entre ce que fait le gouvernement pour les 19 mois qui viennent et ce que fait l'UMP. Qu'est-ce que, en tant que président de l'UMP, j'essaie de faire ? après tout, ce n'est pas interdit d'avoir des idées, des convictions et d'essayer de les défendre. Qu'est-ce que j'observe ? c'est que depuis trente ans, il y a de plus en plus de Français qui ne votent pas. C'est que le modèle social français qu'on a décrit, c'est aujourd'hui deux fois plus de chômeurs qu'ailleurs. Qu'il faut faire preuve de créativité et en finir avec le statu quo. Et qu'il faut porter un discours véritablement de rupture avec la politique classique.
CLAIRE CHAZAL
Mais là c'est aussi une rupture avec ce qu'a dit le Premier ministre puisque, clairement, lui, a réaffirmé au fond son attachement à ce modèle social, à ce modèle français et vous, vous vous placez en rupture.
NICOLAS SARKOZY
Ce n'est pas la question, il y a un véritable débat et le débat n'est pas interdit. Qu'est-ce que je regarde ? on a eu 56% des Français qui ont voté " non " au référendum. Il faut peut-être en tenir compte. On a eu Jean-Marie LE PEN au deuxième tour de la présidentielle il y a trois ans. Et nous-mêmes, nous avons perdu 20 régions sur 22 en 2004. Eh bien les Français ont voulu dire quelque chose. Alors, qu'est-ce que j'essaie de faire. Eh bien d'apporter une réponse. Je ne prétends pas avoir la vérité. Je dis qu'il faut tourner le dos à l'immobilisme, qu'il faut en finir avec le statu quo et qu'il faut imaginer de nouvelles voies. Alors j'ai pris des exemples.
CLAIRE CHAZAL
Le service minimum
NICOLAS SARKOZY
Sur la fiscalité, j'ai dit, eh bien écoutez, que les Français travaillent du 1er janvier au 1er juillet pour l'Etat, ça me semble suffisant. Je souhaite qu'à l'instar de ce qui se passe en Allemagne, on dise qu'on ne puisse plus prélever plus de 50% de ce qu'on a gagné pour l'Etat. L'autonomie des universités, je regarde les classements de nos universités. Je vois que nos universités régressent. Pourquoi régressent-elles ? Parce qu'on ne leur donne pas d'autonomie. Le modèle social français c'est très bien mais on oublie de préciser qu'il n'y a pas de droit sans devoir. Il n'y a pas un pays dans le monde où quand on a un minima social, on ne soit pas obligé d'avoir une activité.
CLAIRE CHAZAL
Les Français sont attachés à ces droits, c'est vrai, c'est l'Histoire du pays.
NICOLAS SARKOZY
Mais bien sûr qu'ils sont attachés à ces droits, mais permettez-moi de vous dire que la France qui se lève tôt le matin, la France qui travaille, la France qui paie ses impôts, elle est aussi attachée à voir que l'argent public soit utilisé avec l'efficacité maximale. Il est quand même naturel, quand on a un minima social d'avoir une activité en contrepartie. Il est naturel qu'on vous dise, lorsqu'on bénéficie d'indemnités de chômage, qu'on ne puisse pas refuser indéfiniment des propositions d'emploi. Enfin, écoutez, c'est invraisemblable. Il y a 500.000 offres d'emplois qui ne sont pas satisfaites et en même temps, il y a des millions de chômeurs. On est en droit de demander pourquoi. Il y a un problème de pouvoir d'achat ; les Français ont raison, il y a un problème de pouvoir d'achat. Je ne connais qu'une seule façon de régler le problème du pouvoir d'achat, c'est d'autoriser les gens à travailler plus. Prenez l'exemple de la fonction publique, il y a beaucoup de petits salaires. Eh bien pourquoi ne pas dire, dans la Fonction Publique qu'on laisse les gens travailler plus, comme on l'a fait pour le secteur privé. Bref, le rôle d'un Parti politique - et je voudrais que l'UMP incarne le changement. Le Parti socialiste, c'est simple, c'est les nouveaux Conservateurs. Ils veulent que rien ne change. Eh bien moi je pense que ce n'est pas avec les vieilles recettes qu'on règlera les problèmes d'aujourd'hui.
CLAIRE CHAZAL
Alors, à l'UMP vous avez aussi un calendrier très précis, désigner le candidat à la présidentielle pour 2007. Est-ce, d'abord, 1) est-ce que vous allez réussir à organiser cette désignation ? ce n'est pas tellement dans la tradition, au fond, de la Vème République, j'allais dire, surtout dans les Partis gaullistes. Et, 2) est-ce que ce n'est pas une façon au fond d'éliminer les concurrents possibles, on envoie
NICOLAS SARKOZY
Bon, organiser, je ne veux rien organiser du tout, j'observe quoi ? C'est qu'il faut réconcilier les Français avec la politique. Pourquoi est-ce qu'il y a si peu de Français qui sont dans les Partis politiques ? parce qu'on a le sentiment, quand on va dans un Parti politique, qu'on ne vous donne pas la parole. Mais moi je veux qu'à l'UMP, ça soit différent, qu'on en fasse la formation politique la plus démocratique de France. Et je dis aux adhérents que tous ceux qui adhèreront à l'UMP pourront désigner dans une concurrence saine, loyale et je l'espère, de qualité, celui qui sera notre candidat ou celle, à la prochaine présidentielle. On ne peut pas diriger un mouvement politique en 2005, comme on le faisait il y a trente ans. Alors on dit : la concurrence. Mais moi, je ne me vois pas dire aux Français
CLAIRE CHAZAL
Elle est réelle
NICOLAS SARKOZY
La concurrence c'est formidable pour vous, mais alors pour moi ou pour la politique il ne faut pas qu'il y ait de concurrence.
CLAIRE CHAZAL
Donc il faut l'accepter.
NICOLAS SARKOZY
Mais comment que je l'accepte, c'est la vie, la concurrence. Je vais même vous dire mieux, moi j'ai la concurrence dans les vaines et après tout, quand on veut représenter une formation politique ou une famille politique, le moins qu'on puisse attendre de celui qui veut avoir l'honneur de la représenter, dans la compétition ultime qu'est la compétition présidentielle, eh bien c'est qu'il se donne le mal d'être le meilleur et que les gens choisissent. Ca s'appelle la démocratie. Et parce que ça sera de la démocratie, ça sera également de l'efficacité.
CLAIRE CHAZAL
D'un mot, Nicolas SARKOZY, avant de clore cet entretien, la vie personnelle, vous avez toujours joué la transparence, jusqu'à présent, depuis qu'en tout cas vous êtes ministre et un homme vraiment public. Est-ce que vous pensez que les aléas, les problèmes personnels peuvent jouer sur la carrière politique ? ou en tout cas, sur la façon d'aborder son destin politique et, j'allais dire, sa communication aussi.
NICOLAS SARKOZY
Ecoutez, le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai été servi.
CLAIRE CHAZAL
Vous en voulez à certains ?
NICOLAS SARKOZY
Non, ce n'est pas la question. Vous savez, moi ce n'est pas de moi dont il s'agit. Moi je suis un responsable politique, et quelle que soit l'impudeur de certaines attaques et de certains propos, après tout c'est à moi de savoir y faire face. J'en veux beaucoup plus pour ceux qui me sont proches et pour toute ma famille. Pour le reste, il y a eu assez d'impudeur avec ça. Et j'ai le droit, comme tout le monde, au respect d'un minimum d'intimité. Maintenant je sais une chose, c'est que sur le chemin que j'ai choisi, les épreuves sont nombreuses. Et que, d'une certaine façon, si on veut être à la hauteur de ses responsabilités d'homme d'Etat, il faut savoir les surmonter. Alors, j'ai voulu dire à mes amis, une chose : c'est que rien, je dis bien rien, personne, je dis bien personne, ne m'empêchera d'aller jusqu'au bout de la mission qui m'a été confiée. Il y a bien longtemps, Claire CHAZAL, j'ai choisi de faire de ma vie, un idéal, celui d'un engagement politique. Il y a trente ans, très exactement. Je suis convaincu de la pertinence de certaines convictions. Eh bien je vais aller jusqu'au bout. Que cela plaise, ou que cela déplaise. Il ne faut pas douter de ma capacité à avoir une énergie indomptable. C'est le message et j'espère que chacun l'aura compris.
CLAIRE CHAZAL
Merci beaucoup Nicolas SARKOZY d'être venu ce soir, donc, à l'issue de ces universités d'été de l'UMP.
NICOLAS SARKOZY
C'est moi qui vous remercie.
(Source http://www.u-m-p.org, le 8 septembre 2005)