Texte intégral
Gilbert Mayer - Vous venez en Lorraine ce samedi avec quelles préoccupations ? La situation de l'emploi y est-elle plus préoccupante qu'ailleurs avec les difficultés de Smart ou de Scholtès ?
Jean-Claude Mailly : Ce qui m'inquiète, c'est que la désindustrialisation de ce pays n'entraîne pas une réaction plus vigoureuse de la part du gouvernement. Scholtès est délocalisée en Pologne, on annonce 50 suppressions d'emplois chez Smart. Plus la fin des mines de Lorraine, la casse de la sidérurgie, les difficultés du textile, etc. Si on ne veut pas que des régions entières deviennent des déserts, il faut se donner des marges de manuvre pour relancer la recherche, l'investissement public, etc. Nous souhaitons que les entreprises qui reçoivent des aides publiques des collectivités locales, par exemple, prennent l'engagement de ne pas délocaliser, sauf à rembourser les aides en question.
Q - La journée intersyndicale du 4 octobre verra-t-elle FO sur les rangs ?
R - Et comment ! FO avait proposé dès le mois de juin une série de rencontres avec les quatre autres confédérations pour mobiliser. Les discussions ont abouti au 4 octobre. Nous voulons mettre l'accent sur la question des salaires et du pouvoir d'achat. L'inflation lamine les revenus des salariés et des retraités. Nous voulons une relance de la négociation salariale dans le privé et le public parce que l'économie de ce pays est tirée par le pouvoir d'achat et la consommation. Et c'est par les salaires qu'on l'obtiendra, pas par la baisse de l'impôt qui se traduira forcément par moins de services publics, moins de solidarité.
Q - Dans le domaine de la santé, la situation est inquiétante. Le projet de centralisation de la chirurgie dans les grands centres vous paraît-il de nature à accroître les difficultés ?
R - La Sécurité sociale, comme les hôpitaux, comme l'ensemble du service public, souffre d'un problème de recettes, pas seulement de dépenses. Les exonérations de cotisations s'accumulent: 2 milliards d'euros par an ! Cela conduit à une logique comptable, de rationnement : on ferme les petites maternités, puis on ferme les petits hôpitaux, puis les moyens. À quoi riment les discours sur le maintien des hôpitaux de proximité si on ferme les blocs opératoires ? Nous serons opposés à cette mesure si elle était confirmée.
Q - Pour lutter contre la hausse des carburants, vous avez émis une proposition originale. Quel écho obtient-elle ?
R - Nous avons proposé de créer une prime ou indemnité de transport, qui figure sur le bulletin de salaire, un peu sur le modèle de la carte orange utilisée en Ile de France. Le Premier ministre a mentionné dans sa conférence de presse qu'il réfléchissait à un "ticket transport", une déduction d'impôt en fonction du nombre de kilomètres effectués pour le travail. C'est une réponse, mais que se passe-t-il pour les salariés exemptés pour faibles revenus ? Nous attendons des précisions.
(Source http://www.force-ouvriere.fr, le 20 septembre 2005)
Jean-Claude Mailly : Ce qui m'inquiète, c'est que la désindustrialisation de ce pays n'entraîne pas une réaction plus vigoureuse de la part du gouvernement. Scholtès est délocalisée en Pologne, on annonce 50 suppressions d'emplois chez Smart. Plus la fin des mines de Lorraine, la casse de la sidérurgie, les difficultés du textile, etc. Si on ne veut pas que des régions entières deviennent des déserts, il faut se donner des marges de manuvre pour relancer la recherche, l'investissement public, etc. Nous souhaitons que les entreprises qui reçoivent des aides publiques des collectivités locales, par exemple, prennent l'engagement de ne pas délocaliser, sauf à rembourser les aides en question.
Q - La journée intersyndicale du 4 octobre verra-t-elle FO sur les rangs ?
R - Et comment ! FO avait proposé dès le mois de juin une série de rencontres avec les quatre autres confédérations pour mobiliser. Les discussions ont abouti au 4 octobre. Nous voulons mettre l'accent sur la question des salaires et du pouvoir d'achat. L'inflation lamine les revenus des salariés et des retraités. Nous voulons une relance de la négociation salariale dans le privé et le public parce que l'économie de ce pays est tirée par le pouvoir d'achat et la consommation. Et c'est par les salaires qu'on l'obtiendra, pas par la baisse de l'impôt qui se traduira forcément par moins de services publics, moins de solidarité.
Q - Dans le domaine de la santé, la situation est inquiétante. Le projet de centralisation de la chirurgie dans les grands centres vous paraît-il de nature à accroître les difficultés ?
R - La Sécurité sociale, comme les hôpitaux, comme l'ensemble du service public, souffre d'un problème de recettes, pas seulement de dépenses. Les exonérations de cotisations s'accumulent: 2 milliards d'euros par an ! Cela conduit à une logique comptable, de rationnement : on ferme les petites maternités, puis on ferme les petits hôpitaux, puis les moyens. À quoi riment les discours sur le maintien des hôpitaux de proximité si on ferme les blocs opératoires ? Nous serons opposés à cette mesure si elle était confirmée.
Q - Pour lutter contre la hausse des carburants, vous avez émis une proposition originale. Quel écho obtient-elle ?
R - Nous avons proposé de créer une prime ou indemnité de transport, qui figure sur le bulletin de salaire, un peu sur le modèle de la carte orange utilisée en Ile de France. Le Premier ministre a mentionné dans sa conférence de presse qu'il réfléchissait à un "ticket transport", une déduction d'impôt en fonction du nombre de kilomètres effectués pour le travail. C'est une réponse, mais que se passe-t-il pour les salariés exemptés pour faibles revenus ? Nous attendons des précisions.
(Source http://www.force-ouvriere.fr, le 20 septembre 2005)