Déclaration de Mme Nelly Olin, ministre de l'écologie et du développement durable, sur le voyage de Nicolas Vannier à travers la Sibérie afin d'étudier l'impact du réchauffement climatique sur les espaces naturels, Paris le 16 novembre 2005.

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Texte intégral

Messieurs les Ministres (Philippe DOUSTE-BLAZY, Jean-François LAMOUR) ;
Monsieur l'Ambassadeur (Alexandre AVDEEV, Ambassadeur de Russie) ;
Mesdames, Messieurs ;
Cher Nicolas Vanier,
Au cours de votre Odyssée Blanche, vous avez déjà traversé les plaines gelées de l'Alaska jusqu'à Québec.
Vous avez réussi non seulement à nous faire rêver, mais aussi à livrer au grand public un formidable témoignage sur des espaces naturels que nous devons préserver face aux dommages irréparables du changement climatique.
Le changement climatique est pour moi une priorité écologique fondamentale. Son impact sur la planète, les risques qu'il fait encourir à l'humanité sont immenses.
Nous, les décideurs, nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous ne savions pas. Le changement climatique a déjà commencé.
Les scientifiques ont mesuré une élévation sensible de la température du globe dans le courant du 20ème siècle.
Si nous ne faisons rien, la Terre se réchauffera entre 2°C et 6°C dans le prochain siècle avec des conséquences dramatiques. La catastrophe en Louisiane, la fonte des glaciers du Groenland, les cyclones qui se multiplient sont les signes avant-coureurs de ce qui se passera fréquemment dans les prochaines décennies.
J'étais au mois d'août dernier au Groenland où nous nous sommes réunis avec mes collègues des autres pays pour constater les dégâts concrets de ce réchauffement sur les endroits les plus préservés de la planète.
Nous avons pu nous rendre compte de la diminution des glaciers et de tout ce que cela entraîne pour les populations locales, pour la faune et la flore, les ours en particulier.
Je crois que ce sont des images qui doivent entrer dans tous les esprits. C'est en effet par ces images que le problème du réchauffement climatique devient une réalité pour l'opinion publique.
Aussi la sensibilisation, l'information, doivent-elles accompagner l'action du Gouvernement. C'est pourquoi j'ai organisé, au début de cette semaine, des Rendez-vous Climat 2005 qui ont réuni l'ensemble des acteurs (entreprises, associations, collectivités locales) pour une mobilisation sans précédent. Il est temps d'agir.
La campagne de sensibilisation " Faisons vite, ça chauffe ! ", lancée l'an dernier, déclinée sous forme de spots diffusés à la télévision et sur les radios, se poursuivra l'an prochain. Nous devons porter le message de l'écologie sans relâche.
Votre aventure, cher Nicolas, est belle, et exemplaire de ce point de vue. Car il s'agit bien d'une uvre de sensibilisation, un témoignage vivant et concret, dont nous avons vraiment besoin.
C'est pourquoi j'ai accepté avec plaisir votre invitation ; j'irai vous rejoindre à Tomsk en janvier prochain, pour témoigner, lors d'une étape de votre traversée de la Sibérie, des impacts concrets du réchauffement climatique sur les espaces naturels.
Nous devons nous mobiliser ensemble : il nous faut informer et diffuser sans relâche l'information. Nous devons tous devenir des citoyens conscients et responsables. C'est notre tâche. C'est la tâche que vous accomplissez à merveille.
J'ai envie de vous dire de tout cur : bonne chance dans cette belle aventure.
Je vous remercie.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 17 novembre 2005)