Texte intégral
Monsieur le Président, mes chers collègues, Monsieur le Secrétaire Général,
Laissez moi tout d'abord remercier la présidence autrichienne pour son initiative qui nous permet de nous réunir, aujourd'hui, de façon informelle. Je me réjouis de cette occasion que nous avons de réfléchir ensemble au problème qui nous concerne tous : quelles capacités concrêtes voulons nous donner à l'Europe pour assurer la stabilité et la sécurité ?
Nous appartenons à des nations qui ont fait le choix de s'associer à la construction européenne, entreprise d'intégration régionale unique au monde aussi bien par sa dimension que par son intensité. La naissance de l'Euro, l'an prochain nous rappelle que nous avons su, par notre intégration librement choisie acquérir une place importante dans l'équilibre mondial.
Mais l'édifice est loin d'être achevé. Pour ce qui nous concerne, Ministres de la défense, nous sommes obligés de relever qu'à ce jour, les Européens n'ont pas encore su ou pas encore voulu se doter de moyens globaux de gestion de crise, même si nous y prenons une part importante par des actions conjointes. Nous ne pouvons pas non plus ignorer que nos opinions publiques s'interrogent et demandent que l'Union européenne à laquelle ils appartiennent prenne ses responsabilités, en particulier lorsque les crises se produisent en Europe.
C'est dans ce contexte que notre échange d'aujourd'hui me paraît particulièrement utile. C'est la première occasion que nous avons de faire ensemble, de façon totalement libre puisqu'informelle, le point sur ce qui nous fait défaut jusqu'à présent et sur les instruments dont nous disposons pour y remédier.
Cet échange est en soi un événement et un progrès. Mais nous réussirons pleinement notre exercice d'aujourd'hui si nous parvenons à lui trouver sa place dans la dynamique de l'Union, c'est à dire si nous restons pleinement conscients que les principes de notre action commune, relèvent bien entendu des Conseils Européens ou des conférences intergouvernementales.
Mais il ne me paraît pas inutile, dans cette perspective, de réfléchir un instant à la spécificité de notre expérience de Ministres de la défense européens.
Nous faisons, tous, face aux mêmes défis tout en venant d'horizons différents : pour la plupart nous appartenons à la famille de l'UEO et à celle de l'OTAN. A ce titre, nous sommes familiers des procédures et des instruments propres à ces deux organisations. D'autres, qui sont toujours engagés dans la voie de la neutralité, apportent l'expérience d'un engagement ancien et constant dans les opérations de maintien de la paix.
Mais au total, nous partageons tous le souci des intérêts de sécurité à terme du continent européen.
Nous avons l'expérience et la responsabilité de veiller à la cohérence des opérations et au sérieux des engagements pris. En dernière analyse, nous sommes responsables devant l'opinion de la vie des soldats qui sont engagés.
Il revient donc aux Ministres de la Défense d'apporter un concours actif à leurs Chefs d'Etat et de gouvernement et à leurs collègues des Affaires Etrangères à l'occasion de chaque crise dès la montée des tensions.
De là ou nous sommes, nous apportons donc une culture et des outils bien spécifiques au dispositif et à la construction de l'Union Européenne.
Je vous propose, suivant la suggestion de W. FASSLABEND de réfléchir ensemble aux moyens de mettre cette expertise collective au service du renforcement de l'Europe et de sa sécurité.
Trois éléments essentiels nous font défaut, qui apparaissent immanquablement dans la phase d'émergence et de développement d'une crise :
*Tout d'abord, une capacité collective d'information et d'analyse préalable,
*ensuite les moyens d'établir une planification des réponses à apporter et de faire le choix entre les différentes options envisageables,
*enfin, la capacité de l'Union à mettre en oeuvre cette réponse.
Nous disposons chacun à des niveaux variés d'une capacité nationale à accomplir ces trois tâches fondamentales. Nous devons nous interroger sur les moyens pratiques de mettre ces capacités en commun. Partons des outils existants.
L'Union Européenne dispose dès à présent, avec l'article J4.2 du traité de Maastricht, de la possibilité de recourir aux capacités autonomes qui existent actuellement au sein de I'UEO.
S'agissant des capacités d'analyse et de planification qui manquent à l'Union, le Traité d'Amsterdam autorise une pleine utilisation des ressources à la disposition de l'UEO :
*moyens propres d'évaluation militaire,
*capacités de planification,
*moyens d'information.
Nous ne faisons que faiblement appel à ces capacités. Je crois utile que nous examinions sans détours les facteurs qui expliquent cette hésitation ou cette réticence.
En tout cas, l'expérience récente des crises où nous avons agi montre l'intérêt majeur du rassemblement de la formation et de l'analyse de situations qui permettent d'exercer une influence positive au moment où la crise se prépare et prend force. La dimension préventive est une des voies de progrès que nous pouvons aborder le plus facilement.
Ensuite, les contributions nationales à une gestion de crise commune devraient également permettre l'apport d'expertise militaire au sein des structures de planification. L'interaction entre les données militaires d'une situation et ses données politiques est aussi un enseignement central de notre histoire récente. Le pilotage diplomatique d'une crise, qui est une capacité dans laquelle l'Union a déjà bien avancé (je pense au Kosovo), ne peut atteindre sa pleine efficacité que si les diplomates peuvent user de pressions militaires crédibles, donc bien étudiées, pour soutenir leurs propositions de règlement. Il nous fait donc définir pragmatiquement les moyens légers qui nous permettent cette expertise militaire.
Nous avons, en tant que Ministres de la Défense, une responsabilité particulière dans la mise en oeuvre imaginative de ces dispositions, en rappelant que le Traité prévoit la définition progressive d'une politique de défense commune qui leur donne une cohérence.
Pour ce qui concerne les capacités de décision, la création par le Traité d'Amsterdam du Haut représentant pour la PESC et de l'unité de planification de la politique et d'alerte rapide (UPPAR) au sein du Secrétariat de l'Union doivent permettre une prise en compte globale et un suivi des crises dès leur apparition, facilitant l'émergence de stratégies de positions et d'actions communes.
Mais les progrès institutionnels de l'Europe, aussi importants soient-ils, sont insuffisants si nous ne disposons pas des capacités opérationnelles nécessaires.
Nous devons en premier lieu disposer d'instruments pour nous aider à gérer les crises dans trois domaines :
*Premièrement, l'information et le renseignement sont déterminants pour éclairer les choix que devraient faire les Européens.
*Deuxièmement, une capacité de planification tant politique que militaire est un élément incontournable du dispositif.
*Troisièmement, la gestion et le suivi des crises reposent sur des équipes rodées et susceptibles d'être rapidement mises en oeuvre. Beaucoup d'entre nous disposent d'expérience dans ce domaine, à nous de savoir les faire travailler en commun.
Nous pouvons être amenés à intervenir dans différents niveaux de crise, en envisageant toujours le cadre régional :
*opération ponctuelle de basse intensité pour l'évacuation de ressortissants,
*opération de maintien de la paix pour appliquer un cessez-le-feu ou un règlement,
*opération de conflit de haute intensité.
Les exigences en terme de planification, de moyens de commandement, de capacités de transport et de soutien sont différentes : certaines opérations pourront être menées :
*par l'UEO avec ses moyens propres,
*d'autres par l'UEO avec des moyens OTAN,
*d'autres enfin en ayant recours à l'Alliance elle-même.
C'est pourquoi je pense que le processus politico-militaire dont nous avons besoin doit pouvoir s'adapter aux exigences de chaque situation de crise. Nous avons avec les décisions de Berlin, des possibilités nouvelles qu'il ne tiendra qu'à nous d'utiliser, une fois finalisés les accords entre l'UEO et l'OTAN :
*mécanismes de consultation pour l'analyse des situations et la préparation de décisions touchant les deux organisations ;
*accord-cadre pour le transfert de moyens de l'OTAN favorisant la conclusion d'accords spécifiques adaptés à chaque crise ;
*utilisation de noyaux de quartiers généraux de GFIM dans une chaîne de commandement européenne.
Il serait très utile que les discussions entre l'UEO et l'OTAN aboutissent sur ces sujets avant le Sommet de Washington.
Il nous appartient enfin de définir le rôle confié dans les crises à nos forces, nationales et multinationales.
D'abord, nous avons sous notre responsabilité des moyens militaires nationaux. Les leçons de l'expérience doivent nous conduire à les renforcer et à les adapter vers une plus grande souplesse d'emploi et vers une rapidité de réaction. Nous pourrons ainsi mieux les faire servir ensemble sur le terrain des crises.
Ensuite, nous avons créé depuis plusieurs années des forces multinationales européennes de nature et de format différents susceptibles d'intervenir dans plusieurs cadres : coalition, UEO, OTAN. Elles n'ont pas encore véritablement connu l'épreuve du feu, même si certains éléments du Corps européen sont présents en Bosnie.
Il convient de les conforter activement, en mettant l'accent sur leurs atouts propres, la flexibilité, la souplesse d'emploi. J'attache à cet égard la plus grande importance au Corps européen qui doit devenir plus flexible et plus modulaire.
Nous devons également réfléchir ensemble aux moyens d'assurer leur mise en cohérence pour qu'elles puissent, le cas échéant agir, ensemble sous une direction européenne.
Enfin, même si c'est en marge de notre sujet de ce matin, je souhaite mentionner le travail qui incombera aux Ministres européens de la défense pour la consolidation de notre industrie de défense, support essentiel de nos capacités d'action militaire.
Monsieur le Président, Mes chers collègues, Monsieur le Secrétaire Général,
L'Europe a trop longtemps souffert, dans sa dimension de défense et de sécurité d'antagonismes et de positions gelées. De toutes parts les choses avancent et les positions évoluent. Personne n'a de raison de douter de la sincérité de ces évolutions.
Nous sommes en train de découvrir que ce qui fait la différence entre nos conceptions n'est pas la nature des choix, mais le degré de leur mise en oeuvre. Personne ne conteste l'importance du lien transatlantique pour notre sécurité, mais personne ne doute non plus qu'une Europe, dotée d'une monnaie unique ne peut longtemps se passer d'une dimension réelle de défense et de sécurité.
Sur la base de ces constats simples agissons simplement et sans arriérés pensées. Dans les cadres offerts quand nous n'avons pas le choix, de façon toujours pragmatique et loyale, mais sans jamais perdre de vue l'objectif qui est l'achèvement d'une dimension essentielle de l'Europe.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)
Laissez moi tout d'abord remercier la présidence autrichienne pour son initiative qui nous permet de nous réunir, aujourd'hui, de façon informelle. Je me réjouis de cette occasion que nous avons de réfléchir ensemble au problème qui nous concerne tous : quelles capacités concrêtes voulons nous donner à l'Europe pour assurer la stabilité et la sécurité ?
Nous appartenons à des nations qui ont fait le choix de s'associer à la construction européenne, entreprise d'intégration régionale unique au monde aussi bien par sa dimension que par son intensité. La naissance de l'Euro, l'an prochain nous rappelle que nous avons su, par notre intégration librement choisie acquérir une place importante dans l'équilibre mondial.
Mais l'édifice est loin d'être achevé. Pour ce qui nous concerne, Ministres de la défense, nous sommes obligés de relever qu'à ce jour, les Européens n'ont pas encore su ou pas encore voulu se doter de moyens globaux de gestion de crise, même si nous y prenons une part importante par des actions conjointes. Nous ne pouvons pas non plus ignorer que nos opinions publiques s'interrogent et demandent que l'Union européenne à laquelle ils appartiennent prenne ses responsabilités, en particulier lorsque les crises se produisent en Europe.
C'est dans ce contexte que notre échange d'aujourd'hui me paraît particulièrement utile. C'est la première occasion que nous avons de faire ensemble, de façon totalement libre puisqu'informelle, le point sur ce qui nous fait défaut jusqu'à présent et sur les instruments dont nous disposons pour y remédier.
Cet échange est en soi un événement et un progrès. Mais nous réussirons pleinement notre exercice d'aujourd'hui si nous parvenons à lui trouver sa place dans la dynamique de l'Union, c'est à dire si nous restons pleinement conscients que les principes de notre action commune, relèvent bien entendu des Conseils Européens ou des conférences intergouvernementales.
Mais il ne me paraît pas inutile, dans cette perspective, de réfléchir un instant à la spécificité de notre expérience de Ministres de la défense européens.
Nous faisons, tous, face aux mêmes défis tout en venant d'horizons différents : pour la plupart nous appartenons à la famille de l'UEO et à celle de l'OTAN. A ce titre, nous sommes familiers des procédures et des instruments propres à ces deux organisations. D'autres, qui sont toujours engagés dans la voie de la neutralité, apportent l'expérience d'un engagement ancien et constant dans les opérations de maintien de la paix.
Mais au total, nous partageons tous le souci des intérêts de sécurité à terme du continent européen.
Nous avons l'expérience et la responsabilité de veiller à la cohérence des opérations et au sérieux des engagements pris. En dernière analyse, nous sommes responsables devant l'opinion de la vie des soldats qui sont engagés.
Il revient donc aux Ministres de la Défense d'apporter un concours actif à leurs Chefs d'Etat et de gouvernement et à leurs collègues des Affaires Etrangères à l'occasion de chaque crise dès la montée des tensions.
De là ou nous sommes, nous apportons donc une culture et des outils bien spécifiques au dispositif et à la construction de l'Union Européenne.
Je vous propose, suivant la suggestion de W. FASSLABEND de réfléchir ensemble aux moyens de mettre cette expertise collective au service du renforcement de l'Europe et de sa sécurité.
Trois éléments essentiels nous font défaut, qui apparaissent immanquablement dans la phase d'émergence et de développement d'une crise :
*Tout d'abord, une capacité collective d'information et d'analyse préalable,
*ensuite les moyens d'établir une planification des réponses à apporter et de faire le choix entre les différentes options envisageables,
*enfin, la capacité de l'Union à mettre en oeuvre cette réponse.
Nous disposons chacun à des niveaux variés d'une capacité nationale à accomplir ces trois tâches fondamentales. Nous devons nous interroger sur les moyens pratiques de mettre ces capacités en commun. Partons des outils existants.
L'Union Européenne dispose dès à présent, avec l'article J4.2 du traité de Maastricht, de la possibilité de recourir aux capacités autonomes qui existent actuellement au sein de I'UEO.
S'agissant des capacités d'analyse et de planification qui manquent à l'Union, le Traité d'Amsterdam autorise une pleine utilisation des ressources à la disposition de l'UEO :
*moyens propres d'évaluation militaire,
*capacités de planification,
*moyens d'information.
Nous ne faisons que faiblement appel à ces capacités. Je crois utile que nous examinions sans détours les facteurs qui expliquent cette hésitation ou cette réticence.
En tout cas, l'expérience récente des crises où nous avons agi montre l'intérêt majeur du rassemblement de la formation et de l'analyse de situations qui permettent d'exercer une influence positive au moment où la crise se prépare et prend force. La dimension préventive est une des voies de progrès que nous pouvons aborder le plus facilement.
Ensuite, les contributions nationales à une gestion de crise commune devraient également permettre l'apport d'expertise militaire au sein des structures de planification. L'interaction entre les données militaires d'une situation et ses données politiques est aussi un enseignement central de notre histoire récente. Le pilotage diplomatique d'une crise, qui est une capacité dans laquelle l'Union a déjà bien avancé (je pense au Kosovo), ne peut atteindre sa pleine efficacité que si les diplomates peuvent user de pressions militaires crédibles, donc bien étudiées, pour soutenir leurs propositions de règlement. Il nous fait donc définir pragmatiquement les moyens légers qui nous permettent cette expertise militaire.
Nous avons, en tant que Ministres de la Défense, une responsabilité particulière dans la mise en oeuvre imaginative de ces dispositions, en rappelant que le Traité prévoit la définition progressive d'une politique de défense commune qui leur donne une cohérence.
Pour ce qui concerne les capacités de décision, la création par le Traité d'Amsterdam du Haut représentant pour la PESC et de l'unité de planification de la politique et d'alerte rapide (UPPAR) au sein du Secrétariat de l'Union doivent permettre une prise en compte globale et un suivi des crises dès leur apparition, facilitant l'émergence de stratégies de positions et d'actions communes.
Mais les progrès institutionnels de l'Europe, aussi importants soient-ils, sont insuffisants si nous ne disposons pas des capacités opérationnelles nécessaires.
Nous devons en premier lieu disposer d'instruments pour nous aider à gérer les crises dans trois domaines :
*Premièrement, l'information et le renseignement sont déterminants pour éclairer les choix que devraient faire les Européens.
*Deuxièmement, une capacité de planification tant politique que militaire est un élément incontournable du dispositif.
*Troisièmement, la gestion et le suivi des crises reposent sur des équipes rodées et susceptibles d'être rapidement mises en oeuvre. Beaucoup d'entre nous disposent d'expérience dans ce domaine, à nous de savoir les faire travailler en commun.
Nous pouvons être amenés à intervenir dans différents niveaux de crise, en envisageant toujours le cadre régional :
*opération ponctuelle de basse intensité pour l'évacuation de ressortissants,
*opération de maintien de la paix pour appliquer un cessez-le-feu ou un règlement,
*opération de conflit de haute intensité.
Les exigences en terme de planification, de moyens de commandement, de capacités de transport et de soutien sont différentes : certaines opérations pourront être menées :
*par l'UEO avec ses moyens propres,
*d'autres par l'UEO avec des moyens OTAN,
*d'autres enfin en ayant recours à l'Alliance elle-même.
C'est pourquoi je pense que le processus politico-militaire dont nous avons besoin doit pouvoir s'adapter aux exigences de chaque situation de crise. Nous avons avec les décisions de Berlin, des possibilités nouvelles qu'il ne tiendra qu'à nous d'utiliser, une fois finalisés les accords entre l'UEO et l'OTAN :
*mécanismes de consultation pour l'analyse des situations et la préparation de décisions touchant les deux organisations ;
*accord-cadre pour le transfert de moyens de l'OTAN favorisant la conclusion d'accords spécifiques adaptés à chaque crise ;
*utilisation de noyaux de quartiers généraux de GFIM dans une chaîne de commandement européenne.
Il serait très utile que les discussions entre l'UEO et l'OTAN aboutissent sur ces sujets avant le Sommet de Washington.
Il nous appartient enfin de définir le rôle confié dans les crises à nos forces, nationales et multinationales.
D'abord, nous avons sous notre responsabilité des moyens militaires nationaux. Les leçons de l'expérience doivent nous conduire à les renforcer et à les adapter vers une plus grande souplesse d'emploi et vers une rapidité de réaction. Nous pourrons ainsi mieux les faire servir ensemble sur le terrain des crises.
Ensuite, nous avons créé depuis plusieurs années des forces multinationales européennes de nature et de format différents susceptibles d'intervenir dans plusieurs cadres : coalition, UEO, OTAN. Elles n'ont pas encore véritablement connu l'épreuve du feu, même si certains éléments du Corps européen sont présents en Bosnie.
Il convient de les conforter activement, en mettant l'accent sur leurs atouts propres, la flexibilité, la souplesse d'emploi. J'attache à cet égard la plus grande importance au Corps européen qui doit devenir plus flexible et plus modulaire.
Nous devons également réfléchir ensemble aux moyens d'assurer leur mise en cohérence pour qu'elles puissent, le cas échéant agir, ensemble sous une direction européenne.
Enfin, même si c'est en marge de notre sujet de ce matin, je souhaite mentionner le travail qui incombera aux Ministres européens de la défense pour la consolidation de notre industrie de défense, support essentiel de nos capacités d'action militaire.
Monsieur le Président, Mes chers collègues, Monsieur le Secrétaire Général,
L'Europe a trop longtemps souffert, dans sa dimension de défense et de sécurité d'antagonismes et de positions gelées. De toutes parts les choses avancent et les positions évoluent. Personne n'a de raison de douter de la sincérité de ces évolutions.
Nous sommes en train de découvrir que ce qui fait la différence entre nos conceptions n'est pas la nature des choix, mais le degré de leur mise en oeuvre. Personne ne conteste l'importance du lien transatlantique pour notre sécurité, mais personne ne doute non plus qu'une Europe, dotée d'une monnaie unique ne peut longtemps se passer d'une dimension réelle de défense et de sécurité.
Sur la base de ces constats simples agissons simplement et sans arriérés pensées. Dans les cadres offerts quand nous n'avons pas le choix, de façon toujours pragmatique et loyale, mais sans jamais perdre de vue l'objectif qui est l'achèvement d'une dimension essentielle de l'Europe.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2001)