Texte intégral
Je voudrais d'abord adresser mon salut aux participants du forum européen, je ne peux pas être avec eux mais je suis heureux d'avoir l'occasion de leur dire quelques mots.
Nous sommes ici au ministère français des Affaires étrangères, que l'on appelle le Quai d'Orsay dans les salons de l'horloge, l'horloge est derrière moi.
On peut dire que c'est là où tout a commencé puisque que c'est dans ce salon que Robert Schuman avait présenté sa célèbre déclaration en 1950. Depuis, nous avons fait un chemin formidable ensemble marqué par de grands traités, comme le Traité de Rome et puis le Traité de Maastricht et le Traité d'Amsterdam. Nous sommes en train maintenant de préparer, je l'espère, la conclusion du Conseil européen de Nice, qui devrait aboutir à un traité de Nice, si nous arrivons tous à surmonter les difficultés qui se présentent encore à nous. C'est une aventure exceptionnelle. Il n'y a aucun autre exemple, dans l'histoire des peuples, de pays souverains, anciens, qui se sont malheureusement affrontés dans le passé et qui arrivent à surmonter leurs réflexes pour créer quelque chose de fort ensemble. Ce quelque chose de fort, cela doit être une Europe qui réponde aux aspirations des citoyens européens : avec une politique commune, des initiatives qui visent la facilitation des échanges et de la circulation, un jour, j'espère, une équivalence complète des diplômes
C'est aussi une dimension importante par rapport au reste du monde. Nous voulons bâtir une Europe qui soit une puissance, un des pôles du monde multipolaire de demain qui puisse contribuer avec tous ses moyens à la paix, à la sécurité du monde, à la résolution des conflits, au développement général des relations internationales, dans le meilleur sens du terme.
Seulement voilà, pour atteindre ces objectifs, nous devons aujourd'hui absolument réformer les institutions. Elles ont été conçues pour 6, nous sommes 15, on voit déjà que c'est difficile, cela grippe, c'est de plus en plus laborieux. Nous allons passer au cours des années qui viennent de 15 à 27 et cela ne s'arrêtera pas à 27 parce que d'autres pays européens, sans aucun doute, n'ont pas encore pu être candidats, mais ils le seront un jour ou l'autre et le même processus se développera. On peut imaginer une Europe à 30, 35 ou plus. Mais il faut absolument avoir un système de décisions qui soit équitable, bien sûr, qui fonctionne mieux et plus vite avec une Commission qui puisse pleinement jouer son rôle très original de mise en oeuvre des décisions du Conseil européen mais aussi son rôle d'initiatives, pour garder ces deux aspects très importants.
Dans cette Conférence intergouvernementale, je peux vous dire que nous allons tout faire pour réussir. Au début, chaque pays a présenté ses intérêts nationaux, c'est parfaitement légitime, mais, depuis le Conseil européen de Biarritz, chacun a compris que, au-delà des intérêts nationaux légitimes de chacun, il y a un intérêt général européen, et c'est là dessus que nous devons nous retrouver.
Nos objectifs, nous les avons formulés en tant que Présidence : élargir autant qu'il est possible le vote à la majorité qualifiée dans les domaines communautaires pour décider plus facilement ; avoir une pondération des voix plus équitable entre les différents pays qui le demandent ; et avoir une Commission qui soit plafonnée ou en tout cas hiérarchisée, parce que sinon elle va se diluer, elle n'arrivera plus à fonctionner. Enfin, avoir un dispositif de coopérations renforcées permettant de développer à quelques-uns des politiques nouvelles pour aller de l'avant, au-delà des politiques communes existantes qu'il faudra préserver.
C'est grâce à tout cela que nous allons pouvoir faire face à l'élargissement, mener à bien les négociations d'adhésion et aider chaque pays candidat à atteindre le niveau qui lui permettra d'entrer, après avoir fait toutes les réformes nécessaires dans l'Union.
Pour notre part, nous nous sommes engagés à être prêts à accueillir de nouveaux membres à partir de janvier 2003 et il faut que nous tenions cet engagement, ce qui demande de notre part une réussite à Nice. Je n'en doute pas, mais il y a encore beaucoup à faire dans les semaines qui viennent./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 08 novembre 2000).
Nous sommes ici au ministère français des Affaires étrangères, que l'on appelle le Quai d'Orsay dans les salons de l'horloge, l'horloge est derrière moi.
On peut dire que c'est là où tout a commencé puisque que c'est dans ce salon que Robert Schuman avait présenté sa célèbre déclaration en 1950. Depuis, nous avons fait un chemin formidable ensemble marqué par de grands traités, comme le Traité de Rome et puis le Traité de Maastricht et le Traité d'Amsterdam. Nous sommes en train maintenant de préparer, je l'espère, la conclusion du Conseil européen de Nice, qui devrait aboutir à un traité de Nice, si nous arrivons tous à surmonter les difficultés qui se présentent encore à nous. C'est une aventure exceptionnelle. Il n'y a aucun autre exemple, dans l'histoire des peuples, de pays souverains, anciens, qui se sont malheureusement affrontés dans le passé et qui arrivent à surmonter leurs réflexes pour créer quelque chose de fort ensemble. Ce quelque chose de fort, cela doit être une Europe qui réponde aux aspirations des citoyens européens : avec une politique commune, des initiatives qui visent la facilitation des échanges et de la circulation, un jour, j'espère, une équivalence complète des diplômes
C'est aussi une dimension importante par rapport au reste du monde. Nous voulons bâtir une Europe qui soit une puissance, un des pôles du monde multipolaire de demain qui puisse contribuer avec tous ses moyens à la paix, à la sécurité du monde, à la résolution des conflits, au développement général des relations internationales, dans le meilleur sens du terme.
Seulement voilà, pour atteindre ces objectifs, nous devons aujourd'hui absolument réformer les institutions. Elles ont été conçues pour 6, nous sommes 15, on voit déjà que c'est difficile, cela grippe, c'est de plus en plus laborieux. Nous allons passer au cours des années qui viennent de 15 à 27 et cela ne s'arrêtera pas à 27 parce que d'autres pays européens, sans aucun doute, n'ont pas encore pu être candidats, mais ils le seront un jour ou l'autre et le même processus se développera. On peut imaginer une Europe à 30, 35 ou plus. Mais il faut absolument avoir un système de décisions qui soit équitable, bien sûr, qui fonctionne mieux et plus vite avec une Commission qui puisse pleinement jouer son rôle très original de mise en oeuvre des décisions du Conseil européen mais aussi son rôle d'initiatives, pour garder ces deux aspects très importants.
Dans cette Conférence intergouvernementale, je peux vous dire que nous allons tout faire pour réussir. Au début, chaque pays a présenté ses intérêts nationaux, c'est parfaitement légitime, mais, depuis le Conseil européen de Biarritz, chacun a compris que, au-delà des intérêts nationaux légitimes de chacun, il y a un intérêt général européen, et c'est là dessus que nous devons nous retrouver.
Nos objectifs, nous les avons formulés en tant que Présidence : élargir autant qu'il est possible le vote à la majorité qualifiée dans les domaines communautaires pour décider plus facilement ; avoir une pondération des voix plus équitable entre les différents pays qui le demandent ; et avoir une Commission qui soit plafonnée ou en tout cas hiérarchisée, parce que sinon elle va se diluer, elle n'arrivera plus à fonctionner. Enfin, avoir un dispositif de coopérations renforcées permettant de développer à quelques-uns des politiques nouvelles pour aller de l'avant, au-delà des politiques communes existantes qu'il faudra préserver.
C'est grâce à tout cela que nous allons pouvoir faire face à l'élargissement, mener à bien les négociations d'adhésion et aider chaque pays candidat à atteindre le niveau qui lui permettra d'entrer, après avoir fait toutes les réformes nécessaires dans l'Union.
Pour notre part, nous nous sommes engagés à être prêts à accueillir de nouveaux membres à partir de janvier 2003 et il faut que nous tenions cet engagement, ce qui demande de notre part une réussite à Nice. Je n'en doute pas, mais il y a encore beaucoup à faire dans les semaines qui viennent./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 08 novembre 2000).