Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur la sécurité en Afrique et l'aide au développement, Paris le 26 novembre 1998.

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Circonstance : 20ème sommet des Chefs d'Etat d'Afrique et de France à Paris les 27 et 28 novembre 1998-diner en l'honneur des ministres des affaires étrangères à Paris le 26

Texte intégral

Madame et Messieurs les Ministres,

A la veille de l'ouverture solennelle de la XXème Conférence des chefs d'Etats d'Afrique et de France, je suis très heureux de vous accueillir ici, au Palais des Affaires étrangères au Quai d'Orsay, et de remercier à nouveau, en votre nom à tous, M. Ablassé Ouedraogo pour son chaleureux accueil lors de notre rencontre à Ouagadougou, le 24 mars dernier. Vous me permettrez de lui exprimer aussi pour la diplomatie du Burkina-Faso, président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine, tous mes voeux de succès.
Je souhaite la bienvenue à vous tous qui allez participer, durant deux jours à cette Conférence dont le thème central, la sécurité en Afrique, a paru s'imposer à un moment où celle-ci, en pleine mutation, prend son destin en main. La France est prête à l'y aider. Vous savez que mon pays est particulièrement attentif aux évolutions de votre continent : en ami, en partenaire, mais sans jamais empiéter sur votre souveraineté. Et aussi parce que nous sommes convaincus que la sécurité va de pair avec la stabilité et avec le développement.
Pour renforcer la sécurité comme la stabilité et le développement, il est très important selon nous, et nous nous y employons avec nos partenaires, de s'appuyer sur le développement de l'intégration régionale et sous-régionale.
Des mécanismes de prévention et de règlement des crises sont ainsi mis en place avec succès : nous saluons à cet égard la décision de la CEDEAO prise à Abuja tout dernièrement de se doter d'un organe de détection, de gestion et de traitement des crises. Ce sont de telles initiatives qui contribueront, selon nous, à aider l'Afrique à maîtriser son destin et son avenir.
Nous sommes en effet intimement convaincus que si l'Afrique gagne en stabilité, elle se développera.
La paix intérieure, la bonne gouvernance et l'Etat de droit, l'environnement stable, sont autant de conditions au développement : elles sont sources de confiance, d'investissement, d'aide.
A cet égard, vous savez que la France est et reste à vos côtés : nous restons convaincus de la nécessité de maintenir à un niveau suffisant l'aide publique internationale au développement et d'améliorer le traitement de la dette pour diminuer son poids exorbitant, qui stérilise les économies africaines. Nous oeuvrons inlassablement, comme vous le savez, en ce sens dans les enceintes internationales appropriées et notamment dans les réunions des pays les plus industrialisés.
Les échanges que nous avons eus au cours de la réunion préparatoire cet après-midi témoignent de l'importance du sujet dont nous débattrons dans cette conférence pour le continent africain. Abordé au travers de toutes les questions relatives au maintien de la paix, ce thème de la sécurité suscitera, j'en suis sûr, d'utiles éléments de réflexion et de réponse aux défis qui se posent à l'Afrique. Je souhaiterais à cet égard que les échanges et que les débats qui auront lieu durant ces deux journées, soient constructifs et libres de ton, ce qui est le gage de réussite d'une telle Conférence. Mais déjà cet après-midi Charles Josselin et moi-même avons constaté que ce climat, et d'amitié, et de liberté, et de travail en commun, régnait dans notre réunion et c'est déjà le cas, nous le savons, des contacts entre les chefs d'Etat.
J'espère que vous passerez un excellent séjour à Paris. Je vous souhaite de vous sentir ici comme chez vous, pour travailler pour l'Afrique et en même temps en ayant en tête cette amitié profonde entre la France et l'Afrique qui est un élément structurant, fondamental de notre politique étrangère et qui le restera.
Je vous invité à lever votre verre à l'amitié entre l'Afrique et la France, mais surtout à l'Afrique.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2001)