Conseil des ministres du 20 Avril 1988 Le compte-rendu des réunions monétaires de Washington.

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Le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, a rendu compte au Conseil des ministres des réunions qui se sont tenues à Washington du 13 au 15 avril.
- La réunion des sept principaux pays industrialisés a permis de constater une nouvelle fois la validité de la stratégie de coopération définie par l'accord du Louvre et réaffirmée le 23 décembre 1987. Les engagements pris par chacun ont été appliqués dans de bonnes conditions et ont permis une poursuite de la croissance, en dépit de la crise boursière de l'automne 1987. La correction des déséquilibres qui affectent l'économie mondiale est en cours et les taux de change des grandes monnaies ont été stabilisés. Les Sept ont réaffirmé leur volonté de coopérer étroitement pour renforcer la stabilité des monnaies et prévenir toute dépréciation du dollar. Sur la proposition de la France, ils sont convenus d'étudier les moyens d'améliorer encore le fonctionnement du système monétaire international et la coordination de leurs politiques.
- Le groupe des Dix et le comité intérimaire du Fonds monétaire international ont fait leurs les conclusions du groupe des Sept. Ils ont souligné l'importance de la coordination des politiques économiques et ont invité le FMI à développer son rôle de surveillance des économies et ses travaux sur l'amélioration du système monétaire international.
- S'agissant du développement des concours du Fonds monétaire et de la Banque mondiale aux pays en développement, les réunions du comité intérimaire et du comité de développement ont marqué l'aboutissement de plusieurs réalisations auxquelles la France a pris une grande part : triplement des ressources de la facilité d'ajustement structurel au bénéfice des pays les plus pauvres, nouvelle reconstitution des ressources de l'Association internationale d'aide au développement, augmentation du capital de la Banque mondiale, mise en oeuvre du programme spécial de la Banque mondiale en faveur des pays les plus pauvres et les plus endettés de l'Afrique au sud du Sahara, reconstitution du Fonds de développement pour l'Afrique.
- Au total, pour les pays les plus pauvres d'Afrique, 15 milliards de dollars de ressources supplémentaires ont été réunis. La France, qui consent l'aide la plus importante en volume à l'Afrique au sud du Sahara et qui en a amélioré considérablement la qualité en 1987, demeurera le premier contributeur pour le financement de l'ajustement structurel et sectoriel.
- Sur le problème de la dette enfin, les participants ont réaffirmé leur attachement au traitement en cas par cas de la situation de chaque pays et à la poursuite des efforts conjoints des pays débiteurs, des pays créanciers, des organisations internationales et des banques commerciales. L'importance de la contribution du Club de Paris, présidé par la France, au règlement de la dette a été souligné ; les rééchelonnements qu'il a consentis ont porté sur 26 milliards de dollars en 1987.