Texte intégral
OUVERTURE DES RENCONTRES POUR L'AVENIR DE L'EDUCATION POPULAIRE
( 5 novembre 1998)
Mesdames et Messieurs les responsables d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Votre présence en témoigne : ces rencontres pour l'avenir de l'Education populaire répondent à une attente.
Dès mon arrivée au Ministère, dès mes premières rencontres avec les actrices et les acteurs de l'Education populaire, j'ai senti, à la fois, un attachement profond à un engagement ; et le besoin d'ancrer cet engagement dans une société en pleine mutation.
J'ai senti, chez nombre d'entre vous, la volonté de ne pas subir ces mutations, mais de les maîtriser, de leur donner un sens, d'offrir de nouveaux repères.
De là est née l'idée de cette rencontre nationale.
Il est donc temps d'avoir, une réflexion commune : pouvoirs publics, associations et syndicats sur l'avenir de l'éducation populaire. Il me paraît important de mener ce débat à partir des expériences mises en oeuvre dans les quartiers, les communes, comme au plan national. Il nous faudra certainement, à l'avenir, structurer ce débat à partir de thèmes transversaux avec des rendez-vous réguliers.
Cette " offre publique de réflexion " est la simple application d'une conception de la responsabilité qui met le citoyen, la citoyenne, l'association ou l'organisation qu'ils ou elles se donnent au coeur de la construction politique.
Le choix de la Sorbonne n'est pas fortuit. Ce lieu de réflexion, de référence à une jeunesse qui, à plusieurs reprises n'a pas craint de bousculer le cours des choses, est un espace propice à un débat libre, ouvert, direct, critique et constructif.
Nous en avons besoin.
Je dis " Nous ", car je ne me place pas dans la position d'une Ministre qui se tient à l'écart de cette démarche.
Critiques, il nous faut l'être sans cesse, ne serait-ce qu'en référence à une Education populaire qui remonte à 1789, se source à la commune de Paris, accompagne l'utopie du Front Populaire, et la dignité enfin retrouvée de la Libération.
Critiques car dans la dernière décennie, on a trop multiplié les procédures qui instrumentaient l'action associative, la confinaient dans l'exécution de programmes, de projets à court terme, en masquant ou supprimant les références à la démarche, aux objectifs mêmes, d'éducation populaire.
Dans le même temps, les soutiens publics s'éffritaient.
Dans pareil contexte, certains mouvements ou associations ont disparu quand d'autres ne "s'en sortaient" qu'avec la peur permanente, de devoir renoncer à leur histoire, voire même à leurs valeurs. Dans l'obligation parfois de précariser les salariés de leurs propres secteurs.
Critiques et constructifs, ai-je dit.
Oui, constructifs. Car si l'Education Populaire n'a pas été épargnée par les dogmes du libéralisme, elle trouve, dans une société de souffrances et d'espérances, de demandes sociales, citoyennes et publiques, toutes les raisons d'être, de se développer, d'affirmer ses valeurs.
Dans ce débat, il y a une conviction que je souhaite vous faire partager : l'alternative n'est pas entre une Education populaire en voie de disparition parce que figée sur le culte de son histoire, et une Education populaire qui vivrait à condition de renoncer à tout ce qui lui donne un sens.
Je crois, plus que jamais, à une Education populaire vivifiée par la demande de connaissances, d'action civile, d'échanges citoyens, d'accès à tout ce qui contribue à l'émancipation humaine.
Aujourd'hui, on voit monter autour de nous, sous de multiples formes, de fortes demandes de débat, d'interventions sur de nombreux enjeux de la vie quotidienne : l'emploi, la formation, l'école, le logement, la sécurité, l'environnement, les transports, l'accueil des étrangers, la liberté sexuelle, la santé, les applications, des progrès scientifiques...
Comment peut on priver la collectivité de cette mobilisation continue de l'intelligence, et des sensibilités de ceux qui ne demandent pourtant qu'à devenir acteurs, actrices, auteurs ou interprètes.
Faire place à ces compétences et à ce désir d'être partie prenante de la chose publique, au sens le plus large du mot, est la meilleure manière, à mon avis, d'éviter que chaque citoyen et citoyenne ne soit conduit à se désintéresser de l'exigence démocratique. Les séductions du marché, les illusions du repli identitaire, le discours nationaliste et xénophobe se développent, on le sait, sur ce terreau-là.
Dans tous ces domaines, le gouvernement a besoin d'une prise de parole forte et de la prise de responsabilité des acteurs collectifs dans le processus de décision publique. J'ai essayé de mettre en uvre cette démarche en créant le Conseil Permanent et les Conseils Départementaux de la Jeunesse.
On la perçoit également dans la variété des accords d'entreprises ou de secteurs dans le domaine de la réduction du temps de travail. De même, le succès du programme des " emplois-jeunes " dépend, pour une grande part de l'implication conjointe des associations et des collectivités locales, comme des salariés et des syndicats.
Cette montée en puissance des hommes et des femmes dans la construction est, à mes yeux, une condition essentielle pour que les changements, dont notre société a tant besoin, soient efficaces, légitimes et durables.
Cet investissement des individus et des associations doit être pleinement reconnu d'intérêt public : lui faudra t'il aussi un cadre législatif ?
Je sais que les deux jours que nous allons passer ensemble sont fort chargés et je ne veux pas empiéter sur les débats. Je connais la diversité des participants et des participantes, de leurs approches... mais je sais aussi la persévérance, l'intérêt et la richesse de votre engagement pour l'Education Populaire.
Oui, l'Education Populaire est promise à un bel avenir !
Je vous remercie
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CLÔTURE DES RENCONTRES POUR L'AVENIR DE L'EDUCATION POPULAIRE
(6 novembre 1998)
Mesdames, Messieurs,
Le travail que nous avons mené ensemble ces deux jours a été intense et je crois très productif. Il a permis, je le disais hier que l'ensemble des acteurs de l'éducation populaire se retrouvent après tant d'années. Je tiens à remercier l'ensemble des intervenants pour la qualité de leurs interventions et en particulier Monsieur Luc Carton qui a parfaitement synthétisé nos travaux. Ainsi que Monsieur Bouvier qui a eu la difficile tâche d'animateur de ces journées.
Je sais que beaucoup d'entre vous auraient souhaité prendre part à cet échange. Le temps qui nous était imparti n'a pas permis à tous de s'exprimer. Mais ces rencontres ne sont que le premier pas d'un important travail que nous allons continuer dans tout le pays.
Il est vrai que ces rencontres n'ont pas suivi le même processus que d'autres initiatives que j'ai prise, qu'il s'agisse des rencontres locales de la jeunesse ou des forums sportifs. L'un et l'autre de ces processus ont abouti à des propositions qui sont ou qui vont entrer ans la vie. Il y a eu les 50 mesures prises à Marly le Roi et que chaque Ministre met en oeuvre dans son champ de compétence. Il y a la loi d'orientation sur le sport dont je présenterai les grands axes au Conseil des Ministres dans quelques jours et qui devra être débattue en 1999.
Dans le cas présent, je crois qu'il était important que nous marquions ce temps fort avant que d'entamer un travail dynamique et prospectif. Il convient que très rapidement nous renvoyions à tous les acteurs de terrain les acquis mais aussi les questionnements de ces deux journées afin de recueillir leurs réflexions, leurs propositions, leurs enrichissements et leurs propositions d'actions.
Sur la base des éléments dont nous avons débattu ici, je souhaite que tous les acteurs de l'éducation populaire soient interpellés.
Ils sont, vous êtes au coeur de la société, vous avez des doutes et des interrogations quant à la pertinence du concept d'éducation populaire. Pourtant vous le savez bien, alors que la société est à la recherche de repères, alors que le chômage touche un nombre important de nos concitoyens, alors que les inégalités se creusent, alors que l'engagement politique et syndical est plus difficile, alors que montent les intégrismes et les nationalismes de toute nature, alors que le repli sur soi menace et que l'engagement bénévole tient du sacerdoce, il y a plus que jamais nécessité de l'éducation populaire.
Je lance donc un appel solennel à tous les partenaires traditionnels du Ministère de la Jeunesse et des Sports: associations de jeunesse et d'éducation populaire, mouvement sportif, collectivités territoriales, mais aussi aux acteurs sociaux, du monde de la culture et de l'éducation afin qu'ils s'emparent de ce débat et que l'éducation populaire redevienne ce qu'elle n'aurait jamais du cesser d'être un enjeu de société et un sujet politique dans le sens le plus noble du terme.
Je ne vous donne pas aujourd'hui un canevas de débat ou d'organisation. Je confierai à un comité de pilotage le soin de me faire des propositions sur les thèmes, les modalités de dépôt des projets, les formes à donner à ces contributions, le calendrier des opérations.
Je m'engage d'ors et déjà à ce que l'ensemble des contributions soient collectées par l'Injep et qu'elles fassent l'objet d'une publication destinée à émettre des propositions aux pouvoirs publics et en particulier au Ministère de la jeunesse et des sports.
Parallèlement, je tiens à m'engager ici sur l'ouverture de plusieurs chantiers qui concernent l'éducation populaire au sein du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Premièrement nous avons abouti avec le Conseil général du val de marne à un accord afin que les archives départementales hébergent les fonds d'archive des associations de jeunesse et d'éducation populaire. Ce fonds est destiné à traiter et valoriser des documents de personnes privées associations ou personnes physiques. Il sera un pôle indispensable pour les chercheurs et les étudiants.
Deuxièmement le Ministère a en liaison avec le Ministère de la culture, la volonté de réinvestir le domaine culturel et de travailler la question des pratiques amateurs.
Troisièmement il est nécessaire que nous continuions notre réflexion sur les formations et en particulier sur la formation des formateurs et en conséquence sur les métiers des fonctionnaires du ministère en particulier des personnels techniques et pédagogiques et des inspecteurs.
Quatrièmement continuer mais surtout aboutir sur des propositions concrètes quand à l'habilitation des organismes chargés de la formation des animateurs et des directeurs des centres de vacances et de loisirs. Plus largement je compte bien que nous aboutissions sur les modifications des textes concernant la protection des mineurs dans les centres de vacances et de loisirs ainsi que l'organisation de ceux ci.
Cinquièmement mener avec vous et aboutir sur un travail cent fois commencé mais jamais achevé concernant les agréments jeunesse et éducation populaire. Il convient que nous permettions enfin à de jeunes associations de bénéficier de subventions sans forcément les soumettre à l'agrément quitte à les agréer après une ou deux années d'existence. Nous devons aussi envisager sérieusement de démocratiser l'agrément local en permettant aux associations de co instruire les dossiers sur le modèle de ce qui existe au plan national.
Sixièmement à l'image de ce qui a été fait dans le sport à l'initiative de l'association AIRES il serait souhaitable que l'on puisse évaluer le parc d'équipements dits socio culturels qui a lui aussi vieilli et qui a besoin de réhabilitation. Cette étude pourrait déboucher sur une requalification des lieux et sur une conception adaptée aux besoins et aux pratiques des usagers des décennies futures.
Enfin et c'est peut être le projet qui m'est le plus cher. j'annoncerai aux assises pour la vie associative de février 1999 des mesures concrètes pour favoriser l'action des bénévoles. Ces propositions je ne les ai pas inventée elles existent, vous en avez souvent été les porteurs. Elles n'avaient pas abouti par manque de volonté politique. Désormais cette volonté est là. Sachons la saisir.
Je vous remercie.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 11 septembre 2001)
( 5 novembre 1998)
Mesdames et Messieurs les responsables d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Votre présence en témoigne : ces rencontres pour l'avenir de l'Education populaire répondent à une attente.
Dès mon arrivée au Ministère, dès mes premières rencontres avec les actrices et les acteurs de l'Education populaire, j'ai senti, à la fois, un attachement profond à un engagement ; et le besoin d'ancrer cet engagement dans une société en pleine mutation.
J'ai senti, chez nombre d'entre vous, la volonté de ne pas subir ces mutations, mais de les maîtriser, de leur donner un sens, d'offrir de nouveaux repères.
De là est née l'idée de cette rencontre nationale.
Il est donc temps d'avoir, une réflexion commune : pouvoirs publics, associations et syndicats sur l'avenir de l'éducation populaire. Il me paraît important de mener ce débat à partir des expériences mises en oeuvre dans les quartiers, les communes, comme au plan national. Il nous faudra certainement, à l'avenir, structurer ce débat à partir de thèmes transversaux avec des rendez-vous réguliers.
Cette " offre publique de réflexion " est la simple application d'une conception de la responsabilité qui met le citoyen, la citoyenne, l'association ou l'organisation qu'ils ou elles se donnent au coeur de la construction politique.
Le choix de la Sorbonne n'est pas fortuit. Ce lieu de réflexion, de référence à une jeunesse qui, à plusieurs reprises n'a pas craint de bousculer le cours des choses, est un espace propice à un débat libre, ouvert, direct, critique et constructif.
Nous en avons besoin.
Je dis " Nous ", car je ne me place pas dans la position d'une Ministre qui se tient à l'écart de cette démarche.
Critiques, il nous faut l'être sans cesse, ne serait-ce qu'en référence à une Education populaire qui remonte à 1789, se source à la commune de Paris, accompagne l'utopie du Front Populaire, et la dignité enfin retrouvée de la Libération.
Critiques car dans la dernière décennie, on a trop multiplié les procédures qui instrumentaient l'action associative, la confinaient dans l'exécution de programmes, de projets à court terme, en masquant ou supprimant les références à la démarche, aux objectifs mêmes, d'éducation populaire.
Dans le même temps, les soutiens publics s'éffritaient.
Dans pareil contexte, certains mouvements ou associations ont disparu quand d'autres ne "s'en sortaient" qu'avec la peur permanente, de devoir renoncer à leur histoire, voire même à leurs valeurs. Dans l'obligation parfois de précariser les salariés de leurs propres secteurs.
Critiques et constructifs, ai-je dit.
Oui, constructifs. Car si l'Education Populaire n'a pas été épargnée par les dogmes du libéralisme, elle trouve, dans une société de souffrances et d'espérances, de demandes sociales, citoyennes et publiques, toutes les raisons d'être, de se développer, d'affirmer ses valeurs.
Dans ce débat, il y a une conviction que je souhaite vous faire partager : l'alternative n'est pas entre une Education populaire en voie de disparition parce que figée sur le culte de son histoire, et une Education populaire qui vivrait à condition de renoncer à tout ce qui lui donne un sens.
Je crois, plus que jamais, à une Education populaire vivifiée par la demande de connaissances, d'action civile, d'échanges citoyens, d'accès à tout ce qui contribue à l'émancipation humaine.
Aujourd'hui, on voit monter autour de nous, sous de multiples formes, de fortes demandes de débat, d'interventions sur de nombreux enjeux de la vie quotidienne : l'emploi, la formation, l'école, le logement, la sécurité, l'environnement, les transports, l'accueil des étrangers, la liberté sexuelle, la santé, les applications, des progrès scientifiques...
Comment peut on priver la collectivité de cette mobilisation continue de l'intelligence, et des sensibilités de ceux qui ne demandent pourtant qu'à devenir acteurs, actrices, auteurs ou interprètes.
Faire place à ces compétences et à ce désir d'être partie prenante de la chose publique, au sens le plus large du mot, est la meilleure manière, à mon avis, d'éviter que chaque citoyen et citoyenne ne soit conduit à se désintéresser de l'exigence démocratique. Les séductions du marché, les illusions du repli identitaire, le discours nationaliste et xénophobe se développent, on le sait, sur ce terreau-là.
Dans tous ces domaines, le gouvernement a besoin d'une prise de parole forte et de la prise de responsabilité des acteurs collectifs dans le processus de décision publique. J'ai essayé de mettre en uvre cette démarche en créant le Conseil Permanent et les Conseils Départementaux de la Jeunesse.
On la perçoit également dans la variété des accords d'entreprises ou de secteurs dans le domaine de la réduction du temps de travail. De même, le succès du programme des " emplois-jeunes " dépend, pour une grande part de l'implication conjointe des associations et des collectivités locales, comme des salariés et des syndicats.
Cette montée en puissance des hommes et des femmes dans la construction est, à mes yeux, une condition essentielle pour que les changements, dont notre société a tant besoin, soient efficaces, légitimes et durables.
Cet investissement des individus et des associations doit être pleinement reconnu d'intérêt public : lui faudra t'il aussi un cadre législatif ?
Je sais que les deux jours que nous allons passer ensemble sont fort chargés et je ne veux pas empiéter sur les débats. Je connais la diversité des participants et des participantes, de leurs approches... mais je sais aussi la persévérance, l'intérêt et la richesse de votre engagement pour l'Education Populaire.
Oui, l'Education Populaire est promise à un bel avenir !
Je vous remercie
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CLÔTURE DES RENCONTRES POUR L'AVENIR DE L'EDUCATION POPULAIRE
(6 novembre 1998)
Mesdames, Messieurs,
Le travail que nous avons mené ensemble ces deux jours a été intense et je crois très productif. Il a permis, je le disais hier que l'ensemble des acteurs de l'éducation populaire se retrouvent après tant d'années. Je tiens à remercier l'ensemble des intervenants pour la qualité de leurs interventions et en particulier Monsieur Luc Carton qui a parfaitement synthétisé nos travaux. Ainsi que Monsieur Bouvier qui a eu la difficile tâche d'animateur de ces journées.
Je sais que beaucoup d'entre vous auraient souhaité prendre part à cet échange. Le temps qui nous était imparti n'a pas permis à tous de s'exprimer. Mais ces rencontres ne sont que le premier pas d'un important travail que nous allons continuer dans tout le pays.
Il est vrai que ces rencontres n'ont pas suivi le même processus que d'autres initiatives que j'ai prise, qu'il s'agisse des rencontres locales de la jeunesse ou des forums sportifs. L'un et l'autre de ces processus ont abouti à des propositions qui sont ou qui vont entrer ans la vie. Il y a eu les 50 mesures prises à Marly le Roi et que chaque Ministre met en oeuvre dans son champ de compétence. Il y a la loi d'orientation sur le sport dont je présenterai les grands axes au Conseil des Ministres dans quelques jours et qui devra être débattue en 1999.
Dans le cas présent, je crois qu'il était important que nous marquions ce temps fort avant que d'entamer un travail dynamique et prospectif. Il convient que très rapidement nous renvoyions à tous les acteurs de terrain les acquis mais aussi les questionnements de ces deux journées afin de recueillir leurs réflexions, leurs propositions, leurs enrichissements et leurs propositions d'actions.
Sur la base des éléments dont nous avons débattu ici, je souhaite que tous les acteurs de l'éducation populaire soient interpellés.
Ils sont, vous êtes au coeur de la société, vous avez des doutes et des interrogations quant à la pertinence du concept d'éducation populaire. Pourtant vous le savez bien, alors que la société est à la recherche de repères, alors que le chômage touche un nombre important de nos concitoyens, alors que les inégalités se creusent, alors que l'engagement politique et syndical est plus difficile, alors que montent les intégrismes et les nationalismes de toute nature, alors que le repli sur soi menace et que l'engagement bénévole tient du sacerdoce, il y a plus que jamais nécessité de l'éducation populaire.
Je lance donc un appel solennel à tous les partenaires traditionnels du Ministère de la Jeunesse et des Sports: associations de jeunesse et d'éducation populaire, mouvement sportif, collectivités territoriales, mais aussi aux acteurs sociaux, du monde de la culture et de l'éducation afin qu'ils s'emparent de ce débat et que l'éducation populaire redevienne ce qu'elle n'aurait jamais du cesser d'être un enjeu de société et un sujet politique dans le sens le plus noble du terme.
Je ne vous donne pas aujourd'hui un canevas de débat ou d'organisation. Je confierai à un comité de pilotage le soin de me faire des propositions sur les thèmes, les modalités de dépôt des projets, les formes à donner à ces contributions, le calendrier des opérations.
Je m'engage d'ors et déjà à ce que l'ensemble des contributions soient collectées par l'Injep et qu'elles fassent l'objet d'une publication destinée à émettre des propositions aux pouvoirs publics et en particulier au Ministère de la jeunesse et des sports.
Parallèlement, je tiens à m'engager ici sur l'ouverture de plusieurs chantiers qui concernent l'éducation populaire au sein du Ministère de la Jeunesse et des Sports.
Premièrement nous avons abouti avec le Conseil général du val de marne à un accord afin que les archives départementales hébergent les fonds d'archive des associations de jeunesse et d'éducation populaire. Ce fonds est destiné à traiter et valoriser des documents de personnes privées associations ou personnes physiques. Il sera un pôle indispensable pour les chercheurs et les étudiants.
Deuxièmement le Ministère a en liaison avec le Ministère de la culture, la volonté de réinvestir le domaine culturel et de travailler la question des pratiques amateurs.
Troisièmement il est nécessaire que nous continuions notre réflexion sur les formations et en particulier sur la formation des formateurs et en conséquence sur les métiers des fonctionnaires du ministère en particulier des personnels techniques et pédagogiques et des inspecteurs.
Quatrièmement continuer mais surtout aboutir sur des propositions concrètes quand à l'habilitation des organismes chargés de la formation des animateurs et des directeurs des centres de vacances et de loisirs. Plus largement je compte bien que nous aboutissions sur les modifications des textes concernant la protection des mineurs dans les centres de vacances et de loisirs ainsi que l'organisation de ceux ci.
Cinquièmement mener avec vous et aboutir sur un travail cent fois commencé mais jamais achevé concernant les agréments jeunesse et éducation populaire. Il convient que nous permettions enfin à de jeunes associations de bénéficier de subventions sans forcément les soumettre à l'agrément quitte à les agréer après une ou deux années d'existence. Nous devons aussi envisager sérieusement de démocratiser l'agrément local en permettant aux associations de co instruire les dossiers sur le modèle de ce qui existe au plan national.
Sixièmement à l'image de ce qui a été fait dans le sport à l'initiative de l'association AIRES il serait souhaitable que l'on puisse évaluer le parc d'équipements dits socio culturels qui a lui aussi vieilli et qui a besoin de réhabilitation. Cette étude pourrait déboucher sur une requalification des lieux et sur une conception adaptée aux besoins et aux pratiques des usagers des décennies futures.
Enfin et c'est peut être le projet qui m'est le plus cher. j'annoncerai aux assises pour la vie associative de février 1999 des mesures concrètes pour favoriser l'action des bénévoles. Ces propositions je ne les ai pas inventée elles existent, vous en avez souvent été les porteurs. Elles n'avaient pas abouti par manque de volonté politique. Désormais cette volonté est là. Sachons la saisir.
Je vous remercie.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 11 septembre 2001)