Conseil des ministres du 27 septembre 2000. Bilan de la réunion du G7 et des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a présenté une communication relative au bilan de la réunion des ministres de l'économie et des finances du G7 et des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Ces réunions, qui viennent de se tenir à Prague, ont permis de dégager un consensus sur des perspectives encourageantes pour la croissance mondiale, qui pourrait atteindre, selon le FMI, 3,5% en 2000 et 3,4% en 2001. Elles ont également été l'occasion d'analyser les principaux dangers qui pèsent sur la croissance, au premier rang desquels figure l'augmentation brutale des cours du pétrole. Les pays les plus pauvres seraient les premières victimes du maintien durable des prix du pétrole à un niveau élevé. Ceci pourrait compromettre les efforts d'aide au développement ou de réduction de dette entrepris en leur faveur.
Les réunions de Prague ont aussi permis d'approfondir les contacts avec des représentants des pays producteurs de pétrole, afin de les sensibiliser aux risques que les prix actuels font peser sur la croissance mondiale. Un dialogue entre producteurs et consommateurs est souhaitable pour réduire les fluctuations de prix excessives.
Outre la question pétrolière, la réunion du G7 a abordé celle de la stabilisation du système monétaire international, ce qui est l'intérêt de tous pour parvenir à une croissance économique forte. Les interventions concertées des banques centrales (de la zone euro, des Etats-Unis, du Japon, du Royaume-Uni et du Canada) réalisées le vendredi 22 septembre 2000 sur les marchés des changes afin d'enrayer la baisse de l'euro, dont le taux de change ne reflétait plus les fondamentaux économiques de la zone euro, entrent dans le cadre de cette stratégie. Elles sont le signe d'une bonne coopération internationale sur cette question essentielle, coopération que la France a toujours cherché à promouvoir.
La session du comité du développement de la Banque mondiale a été l'occasion de lancer un appel à la mobilisation de la communauté internationale dans la lutte contre le SIDA. Cette initiative française a pour but une meilleure coordination des actions existantes entre la Banque mondiale, l'OMS et le programme ONUSIDA des Nations-Unies, mais aussi un accroissement de l'effort pour cette cause.
Enfin, les réunions de Prague ont permis de réaffirmer notre volonté de lutter contre le blanchiment des capitaux. Avant l'été, des " listes noires " ont été publiées par plusieurs organisations internationales, notamment par le groupe d'action financière internationale (GAFI). La France souhaite que l'on passe désormais à l'étape suivante, en examinant les sanctions possibles, à l'issue d'une période courte, contre les territoires qui refuseraient de se mettre en conformité avec les normes internationales. Cette réflexion est également menée au plan européen, la lutte contre le blanchiment de capitaux étant l'une des priorités de la présidence française de l'Union européenne.
Les réunions de Prague ont permis de progresser, comme le souhaite la France, vers plus de coopération et de régulation économique et financière mondiales.