Communiqué de presse de Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, sur l'organisation de la lutte contre le dopage dans le cyclisme, Paris le 10 octobre 2000.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Ministère de la jeunesse et des sports

Texte intégral

La Ministre de la Jeunesse et des Sports a pris connaissance du courrier que l'Union Cycliste Internationale (U.C.I.) lui a adressé le 9 octobre 2000 et qui concerne à la fois l'organisation des contrôles antidopage et l'application du test français de détection de l'E.P.O.
Ce courrier comprend une série de décisions unilatérales qui contrastent fortement avec les conclusions de la réunion qui a regroupé, le 6 octobre dernier, le ministère, le conseil de prévention et de lutte contre le dopage (C.P.L.D.), l'U.C.I. et la fédération française de cyclisme et dont chaque partie concernée avait pu relever le caractère constructif. À cette occasion, il avait été constaté que les règlements de l'U.C.I. posaient, par rapport à la loi française, quelques problèmes de compatibilité qu'il convenait de résoudre avec la triple exigence de la rigueur de la lutte contre le dopage, de la transparence et de la clarté des dispositifs et du strict respect des droits de la défense à l'égard des sportifs.
A cet effet, il avait été décidé de poursuivre cette concertation dans le cadre d'un groupe de travail chargé de proposer des solutions à plusieurs aspects techniques de ce dossier.
Le courrier de l'U.C.I semble constituer une remise en cause de cette recherche de consensus puisqu'il y est précisé que cette fédération internationale diligentera ses contrôles antidopage, lors des championnats du monde de Plouay, en conformité avec son seul règlement et fera analyser les échantillons dans un laboratoire en dehors de la France.
Le ministère de la jeunesse et des sports rappelle qu'un tel dispositif n'est pas conforme à la loi du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage et qu'il entachera d'irrégularités les contrôles ainsi réalisés.
Il est évident que cette même loi donne au ministère de la jeunesse et des sports la possibilité de diligenter tout contrôle dans les conditions qui lui paraissent les plus opportunes.A l'occasion de ce même courrier, l'U.C.I. confirme son accord pour conserver, jusqu'au
15 novembre, les échantillons d'urine congelés lors du dernier Tour de France, en vue d'une analyse de détection de l'E.P.O. Ce délai est destiné à attendre la validation du test français selon la demande formulée par l'U.C.I. auprès du Comité International Olympique (C.I.O.).
Le ministère de la jeunesse et des sports interviendra directement auprès du président du C.I.O. pour obtenir sa réponse, dans les meilleurs délais possibles.
Au-delà de l'échéance précitée, l'U.C.I. affirme que ces échantillons seront détruits. Le ministère de la jeunesse et des sports estime inconcevable qu'une telle décision soit prise sans l'accord de toutes les parties prenantes.
En tout état de cause, Marie-George BUFFET, Ministre de la Jeunesse et des Sports, souhaite que ce combat essentiel pour l'éthique du sport et pour la santé des sportifs puisse se poursuivre en concertation avec toutes les parties concernées et sur la base du respect des responsabilités incombant à chacune d'entre elles.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 23 janvier 2001)