Conseil des ministres du 16 Octobre 1991 Compte rendu des assemblées annuelles du Fonds monétaire international et de la banque mondiale.

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Texte intégral

Le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget a présenté une communication sur le compte-rendu des assemblées annuelles du fonds monétaire international et de la banque mondiale.
- L'examen des perspectives économiques mondiales et les discussions avec l'Union soviétique ont été au centre de ces réunions.
- I - Le ralentissement de la croissance aura été en 1991 plus important que les institutions internationales ne l'avaient prévu. De nombreux pays auront connu cette année une récession, à laquelle la France a pu échapper, grâce à sa bonne situation budgétaire et monétaire et aux effets favorables de l'unification allemande sur la croissance européenne. Le recul général de l'inflation, la stabilité des taux de change et la détente des taux d'intérêt dans la plupart des grands pays conduisent à prévoir, pour 1992, une reprise de la croissance mondiale.
- Un accord s'est dégagé sur la nécessité de poursuivre la coordination des politiques économiques, sur les bases convenues au printemps et déjà mises en oeuvre : la conduite des politiques budgétaire et monétaire doit viser à créer les conditions d'une baisse des taux d'intérêt réels afin de favoriser une croissance non inflationniste de l'économie mondiale, qui soit soutenue et durable.
- Dans cette perspective, il est nécessaire d'obtenir des réductions substantielles des déficits budgétaires dans les pays où ils sont trop élevés et de freiner les dépenses improductives, afin de dégager des surplus d'épargne. Ainsi l'intégration dans l'économie mondiale des nombreux pays qui, en Europe et ailleurs dans le monde, choisissent la voie de la démocratie et des libertés, sera facilitée. Dans le même esprit, une conclusion rapide et heureuse de la négociation du "GATT" devrait permettre une expansion du commerce mondial, favorable à la croissance et au développement.
- S'agissant des pays les plus pauvres et les plus endettés, un accord est en vue pour parvenir, comme le souhaite la France, à une amélioration substantielle des mesures d'allégement de la dette décidées en 1988 au sommet de Toronto. De même, la France a fait des propositions visant à réduire le coût des financements obtenus par ces pays, et en particulier par les pays de la zone franc.
- II - L'Union soviétique, qui a conclu un accord d'association spéciale avec le fonds monétaire international, étape préparatoire à une adhésion ultérieure, a participé pour la première fois aux réunions de l'assemblée annuelle.
- La rencontre avec les représentants soviétiques a permis un échange de vues sur la situation économique difficile de l'Union et sur l'état d'avancement des grands projets de réformes visant à créer une économie de marché. La nécessité de préserver la cohésion économique et monétaire de l'Union et de promouvoir la liberté des échanges a été soulignée par tous.
- Au cours de discussions approfondies avec des représentants de l'Union soviétique et des Républiques sur la situation des paiements extérieurs, ces représentants ont rappelé leur engagement d'assurer à bonne date le service de leur dette extérieure et donc de maintenir la solvabilité de l'Union et le renom de sa signature. Il a été convenu que les représentants personnels des ministres des finances des pays du "groupe des sept" se rendraient rapidement à Moscou pour discuter des méthodes de traitement des problèmes économiques et financiers extérieurs de l'Union.