Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la performance des PME françaises et l'utilisation des nouvelles technologies de l'information, Paris le 21 décembre 2000.

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Circonstance : Remise du 7ème Trophée de la PME performante, organisé par le quotidien "La Tribune" au Sénat le 21 décembre 2000

Texte intégral

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis,
Je suis particulièrement heureux de conclure ce soir la 7ème édition du Trophée des PME performantes, organisée par le quotidien " La Tribune " et qui dans quelques instants récompensera cinq entreprises emblématiques du dynamisme des PME françaises.
Ce que nous honorons ce soir c'est en effet la formidable vitalité des entreprises françaises, leur créativité, leur souci d'ouvrir de nouvelles voies mais aussi de promouvoir des savoir faire traditionnels à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières. Les cinq lauréats que vous avez élus ont tous en commun l'opiniâtreté, la rigueur et l'audace. C'est avec l'alliage de ces trois qualités que l'on forge les réussites exemplaires, qu'il s'agisse de vendre des meubles à l'ancienne ou du vin du terroir, de fabriquer des outillages ou des machines ou encore de fabriquer des toiles de protection. Ce sont ces entreprises qui sont le poumon de l'économie et les créatrices de richesses et d'emplois. Ce sont elles qui font vivre tous les Français, qu'il s'agisse des fonctionnaires, des retraités et même des hommes politiques. Il faut le reconnaître et surtout les encourager. Bravo donc et bienvenue dans cette maison de la République où les valeurs de l'entreprise sont respectées et prônées.
Vous avez souhaité ouvrir cette soirée par un débat sur les PME face aux enjeux des nouvelles technologies. Je vous en félicite. La nouvelle économie existe. C'est un fait qu'il convient de comprendre, plus que de contester. Le Sénat s'y emploie puisque en ce moment même, à mon initiative, 41 sénateurs effectuent des stages d'immersion en entreprises pour la deuxième année consécutive. Parmi eux près d'une dizaine sont allés dans des start up. Par ailleurs, le Sénat de la République est la seule assemblée parlementaire à organiser des rencontres de capital risque. Partant du postulat que la meilleure façon de comprendre la nouvelle économie était encore d'y participer, nous aiderons ainsi, pour la troisième année consécutive, de jeunes entrepreneurs à trouver les financements nécessaires pour créer ou développer leur entreprise, sans que cela coûte un franc au contribuable.
Le Sénat a donc quelques idées sur le sujet et j'en profite pour vous dire, qu'à mon avis, il faut cesser d'opposer " l'ancienne " et la " nouvelle économie ". Une grande majorité d'entreprises - en particulier les PME 7- a déjà intégré les nouvelles technologies de l'information et de la communication et repensé leur organisation en conséquence. Il est donc probable que, dans un an ou deux, le terme même de nouvelle économie sera devenu obsolète et aura été remplacé par celui de " nouvelles entreprises ". C'est du reste le titre que j'ai choisi pour le club de réflexion que j'ai décidé de lancer tout prochainement pour mieux comprendre les évolutions en cours et, si possible, en tirer les conséquences qui s'imposent au plan législatif.
Mais si la compréhension est une étape nécessaire et indispensable, le temps du politique c'est l'action. Or, de ce point de vue, les réformes structurantes, rapport après rapport, sont toujours remises au lendemain. Certes, il n'existe pas de solution unique et miraculeuse permettant d'améliorer la situation des PME. La diversité des situations commande une diversité des solutions. Il faut sans doute agir sur l'environnement juridique, en favorisant un cadre législatif souple, en diminuant " l'impôt de papier " et en renforçant le principe de sécurité juridique. Mais il convient également d'améliorer les conditions de financement des PME, par le truchement de mesures fiscales permettant de favoriser le renforcement des fonds propres. Je pense en particulier à l'ISF qui est un impôt de revanche sociale, qui handicape l'investissement intelligent et pousse à la délocalisation. Enfin, il faudrait sans doute éviter d'imposer à notre pays des contraintes qui n'existent nulle part ailleurs - je pense à la loi sur les 35 heures - dont les effets sur la prospérité nationale restent encore à démontrer.
Dans tous ces domaines mes collègues sénateurs prennent des initiatives et le Sénat se présente ainsi comme une véritable force de propositions.
Je suis donc particulièrement heureux que les responsables de " La Tribune " - quotidien bien connu pour son tropisme en direction des PME - aient retenu, pour la deuxième année consécutive, le Sénat comme écrin à cette cérémonie en l'honneur des PME performantes. Cela m'entretient dans l'idée que le Sénat est connu et reconnu comme accordant une attention particulière aux hommes et aux femmes de l'entreprise.
Je vous remercie de votre attention et vous renouvelle à tous mes voeux de plus cordiale bienvenue.
(Source http://www.senat.fr, le 15 janvier 2001)