Interview de M. Charles Pasqua, président du RPF, à l'AFP le 11 janvier 2001, sur le financement du RPF et les ventes d'armes.

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Média : Agence de presse

Texte intégral

Le RPF que vous avez fondé avec Philippe de Villiers en 1999 a-t-il bénéficié de financements occultes, particulièrement par le biais de commissions sur les ventes d'armes en Afrique ?
Cette assertion est fausse, ridicule et diffamatoire. Nous n'avons jamais bénéficié de quelque financement occulte que ce soit.
Je suis donc amené, tant en mon nom personnel qu'au nom du RPF, à déposer plainte en diffamation avec constitution de partie civile contre Philippe de Villiers et ceux qui véhiculent ces calomnies.
Le RPF a été fondé le 15 juin 1999, au lendemain des élections européennes. C'est un parti politique nouveau dont le financement est régi par des règles strictes fixées par la loi. Il provient d'une part des cotisations des adhérents, des dons de personnes physiques dans la limite de 50.000 F. maximum par an payés par chèque et du financement public de l'Etat d'autre part.
Cette part de financement public devait être apportée par Philippe de Villiers et son mouvement (NDLR, le MPF) qui n'ont pas tenu leur parole. Ceci explique la situation financière actuelle difficile du RPF.
Mercredi, Philippe de Villiers a déclaré, en sortant de chez les juges, que " l'affaire Mitterand-Pasqua " est une " affaire grave, une affaire d'Etat ". Il vous met directement en cause. Qu'en pensez-vous ?
La calomnie a des limites. Rien ne justifie les déclarations grandiloquentes de M. de Villiers qui parle sans savoir, uniquement pour tenter, de façon pathétique, de rebondir. Qu'a-t-il dit ? Rien. Tout cela est de la mousse médiatique. Mais il devra assumer la responsabilité de ses déclarations.
Le préfet Henri Hurand, PDG de la Sofremi, vous a lui aussi mis en cause quant au fonctionnement de cette société française d'exportation du ministère de l'Intérieur et les ventes d'armes du temps où vous étiez ministre de l'Intérieur. Qu'en pensez-vous ?
Je me demande ce que le préfet Hurand vient faire dans cette histoire. S'agit-il d'un règlement de comptes entre mitterrandiens et jospinistes ? On pourrait le penser puisqu'il met en cause également Pierre Joxe.
La Sofremi créée par ce dernier et maintenue par ses successeurs n'avait pas vocation à faire le commerce des armes. Cette activité était du ressort des sociétés d'Etat spécialisées, contrôlées par le ministère de la Défense.
Bien entendu, cette règle n'a jamais été enfreinte, à ma connaissance, à l'époque où j'étais ministre de l'Intérieur.

(source http:///www.rpfie.org, le 17 janvier 2001)