Texte intégral
P. Lapousterle Dans l'actuel conflit qui oppose les patrons d'un côté à tous les syndicats de salariés de l'autre, au Gouvernement et à la majorité, un conflit qui concerne le problème des retraites, avec un patronat qui demande un allongement de la durée de cotisations, quelle est la position du RPR ?
- "Ce conflit est d'abord le résultat de l'immobilisme du Gouvernement. C'est au Gouvernement de faire des propositions pour sauver les régimes de retraite. Tout le monde sait que les régimes de retraite sont menacés, cela fait pratiquement maintenant 10 ans que, de rapport en rapport, on évalue la gravité de la situation et rien n'est proposé. "
Si, il y a une caisse qui est faite.
- "Qui est anecdotique par rapport à l'ampleur du problème à l'horizon 2010, dans un horizon qui est certes lointain, c'est vrai, mais qui doit faire l'objet de mesures maintenant. Nous, au RPR, nous pensons que dans ce domaine, on n'aura pas raison seuls contre tous. La France ne sera pas le seul pays au monde à résoudre le problème des retraites sans allonger les durées de cotisations"
Donc, il faut allonger la durée des cotisations.
- " sans organiser des départs plus à la carte qu'aujourd'hui, c'est-à-dire modifier l'effet couperet du départ à la retraite à 60 ans ; sans introduire des possibilités de retraite par capitalisation en complément du régime de retraites actuel ; et sans, sans doute, proposer aux très jeunes retraités qui vont être de plus en plus nombreux et qui vont vivre de plus en plus longtemps, de participer d'une manière ou d'une autre, sur la base du volontariat, à la vie de la société. Je pense que le grand problème de l'avenir, après les emplois-jeunes de Mme Aubry, ce sera les emplois-seniors qui permettront d'éviter que toute une partie de la société française et toute une compétence, tout un savoir-faire, soient complètement à l'écart pour de très longues années, puisque l'on va vivre maintenant beaucoup plus longtemps."
Donc, c'est la fin de la retraite à 60 ans dans vos propositions.
- "Je pense que la retraite à 60 ans a été une mesure très politique, qui ne tenait pas compte des réalités économiques et sociales. L'heure de vérité sonnera, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas."
Mais quand vous avez essayé, à droite, de régler le problème - on s'en souvient, c'était en décembre 1995-, il y a eu des millions de gens dans les rues.
- "Nous avons voulu régler une partie du problème. Il s'agissait d'harmoniser les régimes. Il y a aujourd'hui une grande inégalité entre les Français suivant qu'ils sont fonctionnaires ou qu'ils ne le sont pas. Là encore, peut-être l'opinion publique n'était-elle pas prête, peut-être avons-nous commis des erreurs en matière de communication mais le fond du problème est toujours là : comment est-ce que l'on peut accepter, comment est-ce que d'ailleurs les organisations syndicales peuvent accepter dans un pays d'égalité comme la France que suivant que l'on travaille dans le secteur privé ou dans le secteur public, on a une durée de cotisations plus courte ou plus longue ?"
Un mot sur la méthode : quand le Medef dit : " d'accord pour négocier à condition que ce soit sur nos propositions ".
- "Le Medef a raison de provoquer un débat que le Gouvernement refuse d'aborder !"
Je parlais de sa méthode.
- "Il n'a pas le choix. A partir du moment où les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités, il faut bien qu'il y ait quelqu'un dans ce pays qui fasse entendre la voix de la raison. Il y a ensuite, par rapport aux propositions du Medef, toute une série de négociations qui doivent avoir lieu et il y a des réglages à faire à la fois dans le temps et quant à l'ampleur des mesures. Mais je trouve que c'est le mérite aujourd'hui du Medef que de poser, peut-être un peu brutalement pour forcer en particulier le Gouvernement à sortir du bois, un problème qui est un problème extrêmement grave et qui préoccupe beaucoup plus les Français que le Gouvernement ne le pense d'ailleurs."
Un mot sur Paris. Vous avez hier tenu une réunion hier à Paris avec M. Douste-Blazy. Apparemment, les chances de la droite de conserver Paris sont faibles. Est-ce que vous pensez qu'il y a encore une chance pour que Paris reste
- "C'est plus complexe que cela. A Paris, c'est un scrutin par arrondissement, il faut perdre un certain nombre d'arrondissements pour perdre Paris."
C'est bien parti.
- "Mais de toute façon, le combat - nous le savions au début - un est combat extrêmement difficile parce qu'il ne s'agit pas de conserver Paris, il s'agit de reconquérir Paris. Paris, pour toute une série de raisons, symbolise aujourd'hui aux yeux des Français une manière de faire de la politique dont ils ne veulent plus. Le maintien des listes du maire sortant en particulier, qui n'a pas été choisi par les formations politiques dont il est censé défendre les idées et les idéaux, représente ce dont les Français ne veulent pas, c'est-à-dire des hommes et des femmes qui s'accaparent le pouvoir, qui pensent que les mandats dont ils ont été temporairement dépositaires sont leur propriété. C'est vraiment une rupture avec ces méthodes dont nous avons besoin. "
Cela dit, P. Séguin qui est le candidat de vos partis est incompris pour le moment, vous le voyez bien.
- "En tout cas, je suis tout à fait fier de la ligne politique qu'il a pris. C'est une ligne politique qui est dure, c'est une ligne politique qui est sur les cimes escarpées, mais c'est la seule qui donne du sens au combat politique parisien. Paris est un vrai symbole. Paris sera perdu si les Parisiens ne sentent pas, à la fin de cette campagne, qu'il y a un choix moral à faire, entre une équipe qui est discréditée par ses comportements et puis une équipe d'alternance incarnée par P. Séguin, qui est la seule à proposer à la fois un vrai projet pour Paris et surtout une morale, une éthique politique, que la gauche ne respecte en rien à Paris. "
Il ne serait pas mieux tête de liste quand même que quatrième de liste ?
- "C'est sa tactique, moi je ne suis pas candidat à Paris"
Il dit lui-même qu'il y a des amis qui viennent le voir pour le lui dire.
- "C'est à lui de choisir."
Il n'est pas d'accord pour que la droite gagne avec les listes Tiberi au deuxième tour.
- "Cela n'a aucun sens de vouloir défendre une nouvelle éthique, une morale, une conduite morale en politique en disant aux électeurs avant le premier tour : " De toute façon, on fusionnera au second "."
Sur l'union, autant de projets que de responsables, est-ce raisonnable ?
- "Il y a quelque chose qui s'est passé la semaine dernière avec la publication du projet, du projet de projet au fond, que représente le texte de France Alternance"
De Juppé.
- "Non, ce n'est pas de Juppé. Je fais partie de ceux qui ont participé à la rédaction de ce texte, c'est une uvre collective et A . Juppé y a joué un rôle comme les autres. C'est la première fois que l'opposition tente de s'organiser autour d'un projet, autour d'un débat d'idées qui, d'ailleurs, va continuer maintenant parce que ce n'est pas un texte figé. C'est vraiment très important parce que toutes les tentatives de fusion forcée ou de réunion des appareils sont des tentatives qui sont vouées à l'échec parce qu'elles ne règlent pas le problème principal de l'opposition, qui est de définir son projet politique."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 janvier 2001)
- "Ce conflit est d'abord le résultat de l'immobilisme du Gouvernement. C'est au Gouvernement de faire des propositions pour sauver les régimes de retraite. Tout le monde sait que les régimes de retraite sont menacés, cela fait pratiquement maintenant 10 ans que, de rapport en rapport, on évalue la gravité de la situation et rien n'est proposé. "
Si, il y a une caisse qui est faite.
- "Qui est anecdotique par rapport à l'ampleur du problème à l'horizon 2010, dans un horizon qui est certes lointain, c'est vrai, mais qui doit faire l'objet de mesures maintenant. Nous, au RPR, nous pensons que dans ce domaine, on n'aura pas raison seuls contre tous. La France ne sera pas le seul pays au monde à résoudre le problème des retraites sans allonger les durées de cotisations"
Donc, il faut allonger la durée des cotisations.
- " sans organiser des départs plus à la carte qu'aujourd'hui, c'est-à-dire modifier l'effet couperet du départ à la retraite à 60 ans ; sans introduire des possibilités de retraite par capitalisation en complément du régime de retraites actuel ; et sans, sans doute, proposer aux très jeunes retraités qui vont être de plus en plus nombreux et qui vont vivre de plus en plus longtemps, de participer d'une manière ou d'une autre, sur la base du volontariat, à la vie de la société. Je pense que le grand problème de l'avenir, après les emplois-jeunes de Mme Aubry, ce sera les emplois-seniors qui permettront d'éviter que toute une partie de la société française et toute une compétence, tout un savoir-faire, soient complètement à l'écart pour de très longues années, puisque l'on va vivre maintenant beaucoup plus longtemps."
Donc, c'est la fin de la retraite à 60 ans dans vos propositions.
- "Je pense que la retraite à 60 ans a été une mesure très politique, qui ne tenait pas compte des réalités économiques et sociales. L'heure de vérité sonnera, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas."
Mais quand vous avez essayé, à droite, de régler le problème - on s'en souvient, c'était en décembre 1995-, il y a eu des millions de gens dans les rues.
- "Nous avons voulu régler une partie du problème. Il s'agissait d'harmoniser les régimes. Il y a aujourd'hui une grande inégalité entre les Français suivant qu'ils sont fonctionnaires ou qu'ils ne le sont pas. Là encore, peut-être l'opinion publique n'était-elle pas prête, peut-être avons-nous commis des erreurs en matière de communication mais le fond du problème est toujours là : comment est-ce que l'on peut accepter, comment est-ce que d'ailleurs les organisations syndicales peuvent accepter dans un pays d'égalité comme la France que suivant que l'on travaille dans le secteur privé ou dans le secteur public, on a une durée de cotisations plus courte ou plus longue ?"
Un mot sur la méthode : quand le Medef dit : " d'accord pour négocier à condition que ce soit sur nos propositions ".
- "Le Medef a raison de provoquer un débat que le Gouvernement refuse d'aborder !"
Je parlais de sa méthode.
- "Il n'a pas le choix. A partir du moment où les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités, il faut bien qu'il y ait quelqu'un dans ce pays qui fasse entendre la voix de la raison. Il y a ensuite, par rapport aux propositions du Medef, toute une série de négociations qui doivent avoir lieu et il y a des réglages à faire à la fois dans le temps et quant à l'ampleur des mesures. Mais je trouve que c'est le mérite aujourd'hui du Medef que de poser, peut-être un peu brutalement pour forcer en particulier le Gouvernement à sortir du bois, un problème qui est un problème extrêmement grave et qui préoccupe beaucoup plus les Français que le Gouvernement ne le pense d'ailleurs."
Un mot sur Paris. Vous avez hier tenu une réunion hier à Paris avec M. Douste-Blazy. Apparemment, les chances de la droite de conserver Paris sont faibles. Est-ce que vous pensez qu'il y a encore une chance pour que Paris reste
- "C'est plus complexe que cela. A Paris, c'est un scrutin par arrondissement, il faut perdre un certain nombre d'arrondissements pour perdre Paris."
C'est bien parti.
- "Mais de toute façon, le combat - nous le savions au début - un est combat extrêmement difficile parce qu'il ne s'agit pas de conserver Paris, il s'agit de reconquérir Paris. Paris, pour toute une série de raisons, symbolise aujourd'hui aux yeux des Français une manière de faire de la politique dont ils ne veulent plus. Le maintien des listes du maire sortant en particulier, qui n'a pas été choisi par les formations politiques dont il est censé défendre les idées et les idéaux, représente ce dont les Français ne veulent pas, c'est-à-dire des hommes et des femmes qui s'accaparent le pouvoir, qui pensent que les mandats dont ils ont été temporairement dépositaires sont leur propriété. C'est vraiment une rupture avec ces méthodes dont nous avons besoin. "
Cela dit, P. Séguin qui est le candidat de vos partis est incompris pour le moment, vous le voyez bien.
- "En tout cas, je suis tout à fait fier de la ligne politique qu'il a pris. C'est une ligne politique qui est dure, c'est une ligne politique qui est sur les cimes escarpées, mais c'est la seule qui donne du sens au combat politique parisien. Paris est un vrai symbole. Paris sera perdu si les Parisiens ne sentent pas, à la fin de cette campagne, qu'il y a un choix moral à faire, entre une équipe qui est discréditée par ses comportements et puis une équipe d'alternance incarnée par P. Séguin, qui est la seule à proposer à la fois un vrai projet pour Paris et surtout une morale, une éthique politique, que la gauche ne respecte en rien à Paris. "
Il ne serait pas mieux tête de liste quand même que quatrième de liste ?
- "C'est sa tactique, moi je ne suis pas candidat à Paris"
Il dit lui-même qu'il y a des amis qui viennent le voir pour le lui dire.
- "C'est à lui de choisir."
Il n'est pas d'accord pour que la droite gagne avec les listes Tiberi au deuxième tour.
- "Cela n'a aucun sens de vouloir défendre une nouvelle éthique, une morale, une conduite morale en politique en disant aux électeurs avant le premier tour : " De toute façon, on fusionnera au second "."
Sur l'union, autant de projets que de responsables, est-ce raisonnable ?
- "Il y a quelque chose qui s'est passé la semaine dernière avec la publication du projet, du projet de projet au fond, que représente le texte de France Alternance"
De Juppé.
- "Non, ce n'est pas de Juppé. Je fais partie de ceux qui ont participé à la rédaction de ce texte, c'est une uvre collective et A . Juppé y a joué un rôle comme les autres. C'est la première fois que l'opposition tente de s'organiser autour d'un projet, autour d'un débat d'idées qui, d'ailleurs, va continuer maintenant parce que ce n'est pas un texte figé. C'est vraiment très important parce que toutes les tentatives de fusion forcée ou de réunion des appareils sont des tentatives qui sont vouées à l'échec parce qu'elles ne règlent pas le problème principal de l'opposition, qui est de définir son projet politique."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 17 janvier 2001)