Texte intégral
Au moment où s'achève le XXème siècle, siècle de tragédies, de souffrances, et de conflits, il est symbolique que votre 23ème congrès ait choisi Paris et la France, patrie qui a vu naître les Droits de l'Homme et du Citoyen.
La France est sensible à votre présence. Elle souscrit et appuie votre volonté de développer entre les Nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes. La France comme vous tous veut et agit pour consolider la Paix dans le monde.
L'Histoire vous a précipité dans la folie des Hommes. Vous avez côtoyé la mort, vu la souffrance et l'infamie. La guerre est destructrice d'Humanité. Parce que vous avez été confronté à tout ce qui peut troubler la conscience, vous êtes mieux placés que quiconque pour promouvoir la Paix, la concorde et la coopération entre les peuples.
Au cur de votre Fédération, nous identifions tout ce qui permettra, d'assurer la Paix aux générations du XXIème siècle.
La FMAC n'a jamais cessé de souligner les dangers de la course aux armements, et la possibilité réelle de progresser vers le désarmement sans affecter la sécurité des Etats grands et petits.
Le FMAC soutient l'utilisation des forces armées au service de la Paix, au service des valeurs démocratiques, de la démocratie, de l'Etat de Droits.
La FMAC appelle au respect des valeurs universelles de l'Homme et du citoyen.
La FMAC parle aux jeunes générations pour leur dire qu'elles ont pour devoir la défense de l'esprit de coopération et de compréhension.
Votre message, la France le partage, car sans la Paix sans la sécurité, rien n'est possible ni le progrès qu'il soit économique, social ou culturel, ni le respect de la vie qui est l'essentiel.
Le FMAC, enfin, a pour mission de définir, de faire prévaloir, de défendre, les intérêts moraux et matériels du monde combattant.
Mener à bien toutes ces missions, suppose que nos opinions publiques soient conscientes de leur propre histoire. De cette interrogation découle une nécessité, un devoir, le Devoir de Mémoire.
Ma propre réflexion, appliquée à la société française me permet d'affirmer que le chemin de la mémoire est le chemin qui conduit à la citoyenneté, à la responsabilité.
Et je peux, je le crois, élargir ma réflexion au niveau mondial : les citoyens du monde ont besoin de partager leur mémoire, de croiser leur expérience pour pouvoir mieux se comprendre.
Mieux se comprendre pour éviter les conflits, qui au-delà de la déraison individuelle, ou collective résultent de l'incompréhension ou de la manipulation.
Notre passé doit ainsi être envisagé avec courage, lucidité, sang froid, honnêteté car l'Histoire est sujette à interprétation.
Le travail des historiens, des intellectuels, des responsables politiques, des associations du monde combattant est de faciliter l'accès des masses à cette mémoire.
Une mémoire, qui fait prendre conscience de la réalité des faits historiques, qui offre une interprétation, et qui conduit les citoyens à considérer qu'aucune société ne peut assurer la paix et le progrès si elle ignore la Démocratie et les valeurs universelles.
Le respect des valeurs universelles peut seul transcender les différences de religion, de philosophie, de race, de culture. C'est de ce respect que procède les conditions de la Paix.
Nous vivons une nouvelle civilisation, qui nous est apportée par les technologies de communication et d'information, et qu'il nous faut organiser dans le respect des valeurs universelles.
Ces technologies nouvelles nous devons savoir les utiliser au service de la mémoire. Il s'agit pour nous de moderniser les modes de transmission des messages portés par le Monde Combattant.
Il est des pistes à explorer. Internet est un véritable Forum dans lequel le Devoir de Mémoire a toute sa place.
Les médias interactifs ont aujourd'hui un rôle de démocratisation et d'éducation, au bénéfice du plus grand nombre.
Cette modernisation ne fera pas l'impasse sur le témoignage oral qui est irremplaçable car les rapports liés à l'occasion de cette relation entre le témoin et celui qui l'écoute dépassent largement le cadre strict de la narration. Le poids de la parole donne du poids au témoignage.
Parce que nous sommes aux portes du XXIème siècle et parce que nous voulons que le monde vive en Paix nous devons gérer ensemble une Mémoire Mondiale.
Vous qui venez des cinq continents pouvez offrir cette confrontation d'expériences. Votre seule présence ici est la preuve que les Nations qui se sont opposées peuvent dialoguer dans le respect et la compréhension mutuelle (si la raison l'emporte, si le souci réel des aspirations simples des hommes et des femmes sont respectées).
Je crois que la souffrance côtoyée, connue, subie par les anciens combattants peut orienter les esprits des jeunes vers plus de tolérance. A cet égard l'action de la FMAC prend tout son sens, car peu à peu on assiste au développement d'une prise de conscience de chacun comme citoyen du monde.
Votre action va dans le sens concret des valeurs humanistes que vous défendez. Vos relations privilégiées avec l'ONU permettent à votre message de prendre l'ampleur qu'il mérite.
Transformer une reflexion issue de vos expériences, en force de propositions afin de faciliter le règlement de conflits trop nombreux, trop fous, trop destructeurs, trop inutiles est nécessaire.
Vous représentez une synthèse exemplaire. Au-delà des particularismes socio-culturels et politiques propres à chacun d'entre nous, le message que vous contribuez à propager, à illustrer, à défendre, a un contenu et un sens universel.
La Mémoire acquiert ainsi une dimension primordiale.
Cette mémoire nous voulons la placer au service de la Démocratie. L'exigence de vérité est une nécessité. Il ne s'agit pas de retenir de l'Histoire ce qui sert tel ou tel intérêt partisan.
Il s'agit de retenir l'Histoire pour ce qu'elle a été réellement sans complaisance ni faiblesse.
Chacun doit assumer son histoire et faire son travail de mémoire en se fixant comme objectif central l'exigence de vérité. Ce n'est pas facile, c'est lent, très lent mais l'important c'est d'avancer. Cette démarche me paraît la seule qui permette à un peuple de se réconcilier avec lui-même, avant de pouvoir le faire avec d'autres.
Ces travaux exigent volonté politique, et naturellement l'intervention des historiens, des universitaires, et du monde combattant lui-même.
Le dynamisme de la FMAC à soutenir des initiatives, des colloques, des séminaires prouvent que vous partagez mon analyse.
Vos efforts, en complément de ceux qui sont réalisés par ailleurs, le regard de plus en plus acéré et remarqué des opinions publiques mettront les responsables politiques et les citoyens devant leurs responsabilités.
Ce que vous avez consenti au service de vos concitoyens conduit naturellement les peuples concernés à vous montrer respect et reconnaissance. Je souhaite évoquer en conclusion ce que nous pourrions appeler le Droit à réparation. Il s'agit de placer l'ancien combattant au cur d'un processus dont l'objectif est d'assurer le droit à la dignité. La prise en compte de la souffrance sous toutes ses formes est l'une de vos missions. Votre action à cet égard est importante. Vous avez été parmi les premiers à vous intéresser aux dommages moraux et psychologiques des soldats. Vos études et la confrontation de vos expériences ont permis ainsi de mieux les prendre en compte et d'explorer les moyens possibles à mettre en uvre.
Votre action est une aide précieuse pour les gouvernements qui ont pour devoir de procéder à une juste évaluation des préjudices subis et d'en tirer les conséquences financières et morales.
Cette quête de dignité s'exprime à l'intérieur d'une même nation, mais elle doit aujourd'hui s'exprimer par une solidarité entre les combattants de tous les pays. Le but poursuivi est de créer une solidarité entre les Nations et les peuples qui les composent.
Une citation m'est venue à l'esprit, elle résume bien me semble t-il ce que vous êtes, et ce que vous faites. Elle est d'un écrivain français qui a écrit " l'Humanité n'est pas un état à subir, mais une dignité à conquérir ".
Nous avons ensemble à la faire.
Je vous remercie.
Je vous souhaite de bons travaux de congrès.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 décembre 2000)
La France est sensible à votre présence. Elle souscrit et appuie votre volonté de développer entre les Nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes. La France comme vous tous veut et agit pour consolider la Paix dans le monde.
L'Histoire vous a précipité dans la folie des Hommes. Vous avez côtoyé la mort, vu la souffrance et l'infamie. La guerre est destructrice d'Humanité. Parce que vous avez été confronté à tout ce qui peut troubler la conscience, vous êtes mieux placés que quiconque pour promouvoir la Paix, la concorde et la coopération entre les peuples.
Au cur de votre Fédération, nous identifions tout ce qui permettra, d'assurer la Paix aux générations du XXIème siècle.
La FMAC n'a jamais cessé de souligner les dangers de la course aux armements, et la possibilité réelle de progresser vers le désarmement sans affecter la sécurité des Etats grands et petits.
Le FMAC soutient l'utilisation des forces armées au service de la Paix, au service des valeurs démocratiques, de la démocratie, de l'Etat de Droits.
La FMAC appelle au respect des valeurs universelles de l'Homme et du citoyen.
La FMAC parle aux jeunes générations pour leur dire qu'elles ont pour devoir la défense de l'esprit de coopération et de compréhension.
Votre message, la France le partage, car sans la Paix sans la sécurité, rien n'est possible ni le progrès qu'il soit économique, social ou culturel, ni le respect de la vie qui est l'essentiel.
Le FMAC, enfin, a pour mission de définir, de faire prévaloir, de défendre, les intérêts moraux et matériels du monde combattant.
Mener à bien toutes ces missions, suppose que nos opinions publiques soient conscientes de leur propre histoire. De cette interrogation découle une nécessité, un devoir, le Devoir de Mémoire.
Ma propre réflexion, appliquée à la société française me permet d'affirmer que le chemin de la mémoire est le chemin qui conduit à la citoyenneté, à la responsabilité.
Et je peux, je le crois, élargir ma réflexion au niveau mondial : les citoyens du monde ont besoin de partager leur mémoire, de croiser leur expérience pour pouvoir mieux se comprendre.
Mieux se comprendre pour éviter les conflits, qui au-delà de la déraison individuelle, ou collective résultent de l'incompréhension ou de la manipulation.
Notre passé doit ainsi être envisagé avec courage, lucidité, sang froid, honnêteté car l'Histoire est sujette à interprétation.
Le travail des historiens, des intellectuels, des responsables politiques, des associations du monde combattant est de faciliter l'accès des masses à cette mémoire.
Une mémoire, qui fait prendre conscience de la réalité des faits historiques, qui offre une interprétation, et qui conduit les citoyens à considérer qu'aucune société ne peut assurer la paix et le progrès si elle ignore la Démocratie et les valeurs universelles.
Le respect des valeurs universelles peut seul transcender les différences de religion, de philosophie, de race, de culture. C'est de ce respect que procède les conditions de la Paix.
Nous vivons une nouvelle civilisation, qui nous est apportée par les technologies de communication et d'information, et qu'il nous faut organiser dans le respect des valeurs universelles.
Ces technologies nouvelles nous devons savoir les utiliser au service de la mémoire. Il s'agit pour nous de moderniser les modes de transmission des messages portés par le Monde Combattant.
Il est des pistes à explorer. Internet est un véritable Forum dans lequel le Devoir de Mémoire a toute sa place.
Les médias interactifs ont aujourd'hui un rôle de démocratisation et d'éducation, au bénéfice du plus grand nombre.
Cette modernisation ne fera pas l'impasse sur le témoignage oral qui est irremplaçable car les rapports liés à l'occasion de cette relation entre le témoin et celui qui l'écoute dépassent largement le cadre strict de la narration. Le poids de la parole donne du poids au témoignage.
Parce que nous sommes aux portes du XXIème siècle et parce que nous voulons que le monde vive en Paix nous devons gérer ensemble une Mémoire Mondiale.
Vous qui venez des cinq continents pouvez offrir cette confrontation d'expériences. Votre seule présence ici est la preuve que les Nations qui se sont opposées peuvent dialoguer dans le respect et la compréhension mutuelle (si la raison l'emporte, si le souci réel des aspirations simples des hommes et des femmes sont respectées).
Je crois que la souffrance côtoyée, connue, subie par les anciens combattants peut orienter les esprits des jeunes vers plus de tolérance. A cet égard l'action de la FMAC prend tout son sens, car peu à peu on assiste au développement d'une prise de conscience de chacun comme citoyen du monde.
Votre action va dans le sens concret des valeurs humanistes que vous défendez. Vos relations privilégiées avec l'ONU permettent à votre message de prendre l'ampleur qu'il mérite.
Transformer une reflexion issue de vos expériences, en force de propositions afin de faciliter le règlement de conflits trop nombreux, trop fous, trop destructeurs, trop inutiles est nécessaire.
Vous représentez une synthèse exemplaire. Au-delà des particularismes socio-culturels et politiques propres à chacun d'entre nous, le message que vous contribuez à propager, à illustrer, à défendre, a un contenu et un sens universel.
La Mémoire acquiert ainsi une dimension primordiale.
Cette mémoire nous voulons la placer au service de la Démocratie. L'exigence de vérité est une nécessité. Il ne s'agit pas de retenir de l'Histoire ce qui sert tel ou tel intérêt partisan.
Il s'agit de retenir l'Histoire pour ce qu'elle a été réellement sans complaisance ni faiblesse.
Chacun doit assumer son histoire et faire son travail de mémoire en se fixant comme objectif central l'exigence de vérité. Ce n'est pas facile, c'est lent, très lent mais l'important c'est d'avancer. Cette démarche me paraît la seule qui permette à un peuple de se réconcilier avec lui-même, avant de pouvoir le faire avec d'autres.
Ces travaux exigent volonté politique, et naturellement l'intervention des historiens, des universitaires, et du monde combattant lui-même.
Le dynamisme de la FMAC à soutenir des initiatives, des colloques, des séminaires prouvent que vous partagez mon analyse.
Vos efforts, en complément de ceux qui sont réalisés par ailleurs, le regard de plus en plus acéré et remarqué des opinions publiques mettront les responsables politiques et les citoyens devant leurs responsabilités.
Ce que vous avez consenti au service de vos concitoyens conduit naturellement les peuples concernés à vous montrer respect et reconnaissance. Je souhaite évoquer en conclusion ce que nous pourrions appeler le Droit à réparation. Il s'agit de placer l'ancien combattant au cur d'un processus dont l'objectif est d'assurer le droit à la dignité. La prise en compte de la souffrance sous toutes ses formes est l'une de vos missions. Votre action à cet égard est importante. Vous avez été parmi les premiers à vous intéresser aux dommages moraux et psychologiques des soldats. Vos études et la confrontation de vos expériences ont permis ainsi de mieux les prendre en compte et d'explorer les moyens possibles à mettre en uvre.
Votre action est une aide précieuse pour les gouvernements qui ont pour devoir de procéder à une juste évaluation des préjudices subis et d'en tirer les conséquences financières et morales.
Cette quête de dignité s'exprime à l'intérieur d'une même nation, mais elle doit aujourd'hui s'exprimer par une solidarité entre les combattants de tous les pays. Le but poursuivi est de créer une solidarité entre les Nations et les peuples qui les composent.
Une citation m'est venue à l'esprit, elle résume bien me semble t-il ce que vous êtes, et ce que vous faites. Elle est d'un écrivain français qui a écrit " l'Humanité n'est pas un état à subir, mais une dignité à conquérir ".
Nous avons ensemble à la faire.
Je vous remercie.
Je vous souhaite de bons travaux de congrès.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 décembre 2000)