Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre en réponse à une question sur la réforme de l'audiovisuel public, Paris le 2 décembre 1998.

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Circonstance : Séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale le 2 décembre 1998

Texte intégral

Réponse à une question de R. Muselier. Groupe RPR.

« Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le député.

Mme C. Trautmann aurait parfaitement pu répondre à cette question. Vous l'avez élargie à des problèmes de méthode "je l'ai entendue comme tel" et je vous réponds moi-même pour bien marquer que, dans cette affaire, la ministre de la Culture et de la Communication et le Premier ministre marchent de concert.

Je voudrais faire d' abord ici une remarque, et je pourrais même, Mesdames et Messieurs, faire cette remarque en regardant certains des parlementaires sur ces bancs dans les yeux. Il me semble que, malgré la tradition que vous avez invoqué tout à l'heure, sur le fait qu'on ne mettait pas en cause, dans cet hémicycle, le président de la République, il me semble dans des années précédentes, vis-à-vis d'un autre président de la République, avoir entendu ici des mises en cause beaucoup plus violentes et scandaleuses à son propos.

En réalité, Mme E. Guigou a mis en lumière une contradiction "c'est vrai un peu cruelle" qui est qu'en réalité, ce qu'elle regrettait, ce n'est pas l'opposition d'une personnalité que, parait-il, il ne faut pas mentionner dans cet hémicycle "et vous constaterez que généralement, je réponds de façon courtoise, notamment à propos de Postdam, c'est qu'en réalité, ce qu'elle mettait cruellement en lumière, c'est que c'est l'opposition qui s'oppose à un projet que le président de la République sur la base du proposition du Gouvernement, a déclaré approuver, et c'est cela qui vous pose problème.

Alors, il arrive dans la vie publique, Monsieur Muselier, comme dans la vie parlementaire, des moments plus ou moins faciles. Si je prends quelques épisodes, par exemple, le Pacs, je constate que pour l'essentiel, c'est l'obstination dans l'obstruction, c'est le choix de confier sa vision de ce problème de société à une députée marginale sur ces questions et outrancière dans ses propos qui a créé des problèmes.

En ce qui concerne la réforme de la justice, je viens de le dire à l'instant, c'est vous-mêmes qui vous opposez à un projet qu'approuve le président de la République.

En ce qui concerne la réforme de l'audiovisuel, nos objectifs sont clairs, ils sont approuvés; affirmer un grand pôle public de l'audiovisuel, mais nous devons apporter des garanties sur la pérennité des financements publics et sur le refus d'accorder au privé des avantages, et nous nous donnons le temps de le faire.

Alors, quand il y a des problèmes, Messieurs les députés, il y a deux façons d'agir : il y a celui qui dit : je suis droit dans mes bottes ; et il y a celui qui préfère ajuster, reprendre, et qui préfère dire : je suis souple dans mes baskets ».