Texte intégral
Q - Pouvez-vous évaluer le résultat de vos dialogues politiques avec le Premier ministre Meciar ?
R - Nous avons fait le point, avec M. le Premier ministre, sur la Coopération franco-slovaque. Je crois que nous avons la même appréciation, quant aux buts à atteindre, qui est de faire en sorte que la Slovaquie puisse être partie prenante de l'Union européenne. C'est là l'avis stratégique qui doit nous déterminer. En même temps, nous voulons construire une Europe qui soit une Europe de progrès et de paix en coopération avec la Russie, et avec des pays qui font partie de l'espace européen, même s'ils s'étendent bien au-delà de l'Oural. Disons que cette Europe peut être une Europe équilibrée, une Europe de progrès dans laquelle la libre circulation pourra fonctionner. On peut d'ailleurs faire des progrès dès maintenant. Nous avons aussi évoqué beaucoup de sujets de coopération dans le domaine industriel, dans le domaine de l'investissement. Nous ne sommes pas bornés aux questions propres au ministère de l'Intérieur.
Q - Vous avez mentionné quelque projet concret pour l'avenir ?
R - Nous avons évoqué notamment des projets comme le système de transmission Tétrapol. Une coopération avec Matra est en cours ou prévue et puis un projet dans le domaine de défense avec Thomson, d'autres projets encore, l'un avec Bull. Disons qu'il y a beaucoup à faire. On peut aussi imaginer certaines coopérations triangulaires incluant la partie russe.
Q - Des agences internationales financières ont baissé le rating de la Slovaquie. Pensez-vous que les investisseurs français vont vouloir encore investir leurs capitaux en Slovaquie ?
R - Vous savez, il y a beaucoup à dire sur les agences de rating. On ne sait pas qui est derrière. Je crois que les investisseurs sont suffisamment intelligents pour se déterminer en fonction des considérations objectives. Je crois que l'inclusion de la Slovaquie dans l'Union européenne ne fait pas de doute, d'ici quelques années. Par conséquent, un investisseur verra qu'il y a des possibilités de travail en Slovaquie, dont le taux de croissance réel, est en moyenne annuelle de 3 à 4 %. C'est la preuve d'un certain dynamisme : donc, des investisseurs peuvent être intéressés.
Q - Il faut aussi que la situation politique soit stable, sinon les investisseurs ne viendront pas. Il y a encore des problèmes avec la démocratie en Slovaquie, vous ne pensez pas ?
R - Ecoutez, tous les pays ont des élections. Donc, si on attend que le même gouvernement soit en place pour toujours ce n'est pas forcément ainsi qu'il faut voir les choses. Disons que les élections viennent à leur date normale dans tous les pays, et vous le voyez en France, le gouvernement a changé, et pourtant la politique de la France vis-à-vis de la Slovaquie, elle, ne change pas./.
Q - Votre visite rentre-t-elle dans le cadre des relations privilégiées avec la Slovaquie ?
R - Je me place d'abord du point de vue des intérêts de l'Union européenne, dont la France est l'un des membres fondateur et moteur. Comme vous le savez, l'élargissement a été prévu pour une première vague comprenant notamment trois pays : la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Est-il bien raisonnable que la Slovaquie soit tenue à l'écart de l'Union européenne ? Nous ne le croyons pas. La France considère que le bon sens veut que la Slovaquie fasse également partie de l'Union européenne. Il suffit de regarder une carte de géographie pour le comprendre. Un collégien de quatorze ans le comprendrait. Donc, de ce point de vue-là, nous avons une attitude ouverte, peut-être plus ouverte que d'autres. En ce sens, cela facilite les contacts avec la Slovaquie.
Q - (Sur la démocratie en Slovaquie)
R - Là, nous sommes loin du domaine de la coopération de la police et de l'administration. Y a-t-il un déficit ? Je vous dirais que, d'après ce que je peux observer, vos questions semblent montrer le contraire. Il y a en tout cas un espace démocratique en Slovaquie. Vous savez, le démocratie est souvent plus dans les questions que dans les réponses, même dans les pays qui se disent très avancés du point de vue de la démocratie.
Q - (Sur la réforme du système électoral)
R - Ce que je veux dire aussi, c'est que la démocratie n'est jamais parfaite, et je ne voudrais pas vous dire que la démocratie est parfaite en France, parce que je ne le pense pas. Mais le problème est celui du sens et du processus. Il me semble que c'est dans le cadre de l'Union européenne que les virtualités qui existent peuvent s'épanouir le plus facilement : donc il ne faut pas opposer, à mon sens, l'adhésion à l'Union européenne à la démocratie. Il faut que ces choses-là soient conçues dans la même dynamique. Quant au mode de scrutin, j'ai déjà fort à faire avec les modes de scrutin en France. Je vois vous dire qu'en France, il n'y a que deux élections qui se font à la proportionnelle actuellement : c'est l'élection régionale et l'élection européenne. Dans les deux cas, il y a un plancher à 5 %./.
Q - Que pensez-vous de la modification de la loi électorale pour les prochaines législatives ?
R - Vous savez que je ne suis pas un expert de cette question en Slovaquie. Tous les modes de scrutins ont des avantages et ont aussi des défauts. Il n'y en a point de complètement bon, et aucun problème politique ne peut être résolu seulement par un mode de scrutin. Nous avons parlé de beaucoup de choses avec des représentants des différents partis, avec le président du Parlement, mais également avec des représentants du Parti social démocrate. Nous avons eu des échanges de vues très divers sur de nombreux sujets, mais toujours dans une ambiance amicale. Je crois que la perspective qui doit nous réconcilier tous, c'est celle de l'entrée de la Slovaquie dans l'Union européenne qui ne saurait que fortifier la démocratie.
Q - Quelle est votre impression ? L'opposition et la coalition sont-elles disposées à s'unir pour gouverner ?
R - Avant les élections, on ne s'unit jamais. Après, c'est une autre affaire./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2001)
R - Nous avons fait le point, avec M. le Premier ministre, sur la Coopération franco-slovaque. Je crois que nous avons la même appréciation, quant aux buts à atteindre, qui est de faire en sorte que la Slovaquie puisse être partie prenante de l'Union européenne. C'est là l'avis stratégique qui doit nous déterminer. En même temps, nous voulons construire une Europe qui soit une Europe de progrès et de paix en coopération avec la Russie, et avec des pays qui font partie de l'espace européen, même s'ils s'étendent bien au-delà de l'Oural. Disons que cette Europe peut être une Europe équilibrée, une Europe de progrès dans laquelle la libre circulation pourra fonctionner. On peut d'ailleurs faire des progrès dès maintenant. Nous avons aussi évoqué beaucoup de sujets de coopération dans le domaine industriel, dans le domaine de l'investissement. Nous ne sommes pas bornés aux questions propres au ministère de l'Intérieur.
Q - Vous avez mentionné quelque projet concret pour l'avenir ?
R - Nous avons évoqué notamment des projets comme le système de transmission Tétrapol. Une coopération avec Matra est en cours ou prévue et puis un projet dans le domaine de défense avec Thomson, d'autres projets encore, l'un avec Bull. Disons qu'il y a beaucoup à faire. On peut aussi imaginer certaines coopérations triangulaires incluant la partie russe.
Q - Des agences internationales financières ont baissé le rating de la Slovaquie. Pensez-vous que les investisseurs français vont vouloir encore investir leurs capitaux en Slovaquie ?
R - Vous savez, il y a beaucoup à dire sur les agences de rating. On ne sait pas qui est derrière. Je crois que les investisseurs sont suffisamment intelligents pour se déterminer en fonction des considérations objectives. Je crois que l'inclusion de la Slovaquie dans l'Union européenne ne fait pas de doute, d'ici quelques années. Par conséquent, un investisseur verra qu'il y a des possibilités de travail en Slovaquie, dont le taux de croissance réel, est en moyenne annuelle de 3 à 4 %. C'est la preuve d'un certain dynamisme : donc, des investisseurs peuvent être intéressés.
Q - Il faut aussi que la situation politique soit stable, sinon les investisseurs ne viendront pas. Il y a encore des problèmes avec la démocratie en Slovaquie, vous ne pensez pas ?
R - Ecoutez, tous les pays ont des élections. Donc, si on attend que le même gouvernement soit en place pour toujours ce n'est pas forcément ainsi qu'il faut voir les choses. Disons que les élections viennent à leur date normale dans tous les pays, et vous le voyez en France, le gouvernement a changé, et pourtant la politique de la France vis-à-vis de la Slovaquie, elle, ne change pas./.
Q - Votre visite rentre-t-elle dans le cadre des relations privilégiées avec la Slovaquie ?
R - Je me place d'abord du point de vue des intérêts de l'Union européenne, dont la France est l'un des membres fondateur et moteur. Comme vous le savez, l'élargissement a été prévu pour une première vague comprenant notamment trois pays : la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Est-il bien raisonnable que la Slovaquie soit tenue à l'écart de l'Union européenne ? Nous ne le croyons pas. La France considère que le bon sens veut que la Slovaquie fasse également partie de l'Union européenne. Il suffit de regarder une carte de géographie pour le comprendre. Un collégien de quatorze ans le comprendrait. Donc, de ce point de vue-là, nous avons une attitude ouverte, peut-être plus ouverte que d'autres. En ce sens, cela facilite les contacts avec la Slovaquie.
Q - (Sur la démocratie en Slovaquie)
R - Là, nous sommes loin du domaine de la coopération de la police et de l'administration. Y a-t-il un déficit ? Je vous dirais que, d'après ce que je peux observer, vos questions semblent montrer le contraire. Il y a en tout cas un espace démocratique en Slovaquie. Vous savez, le démocratie est souvent plus dans les questions que dans les réponses, même dans les pays qui se disent très avancés du point de vue de la démocratie.
Q - (Sur la réforme du système électoral)
R - Ce que je veux dire aussi, c'est que la démocratie n'est jamais parfaite, et je ne voudrais pas vous dire que la démocratie est parfaite en France, parce que je ne le pense pas. Mais le problème est celui du sens et du processus. Il me semble que c'est dans le cadre de l'Union européenne que les virtualités qui existent peuvent s'épanouir le plus facilement : donc il ne faut pas opposer, à mon sens, l'adhésion à l'Union européenne à la démocratie. Il faut que ces choses-là soient conçues dans la même dynamique. Quant au mode de scrutin, j'ai déjà fort à faire avec les modes de scrutin en France. Je vois vous dire qu'en France, il n'y a que deux élections qui se font à la proportionnelle actuellement : c'est l'élection régionale et l'élection européenne. Dans les deux cas, il y a un plancher à 5 %./.
Q - Que pensez-vous de la modification de la loi électorale pour les prochaines législatives ?
R - Vous savez que je ne suis pas un expert de cette question en Slovaquie. Tous les modes de scrutins ont des avantages et ont aussi des défauts. Il n'y en a point de complètement bon, et aucun problème politique ne peut être résolu seulement par un mode de scrutin. Nous avons parlé de beaucoup de choses avec des représentants des différents partis, avec le président du Parlement, mais également avec des représentants du Parti social démocrate. Nous avons eu des échanges de vues très divers sur de nombreux sujets, mais toujours dans une ambiance amicale. Je crois que la perspective qui doit nous réconcilier tous, c'est celle de l'entrée de la Slovaquie dans l'Union européenne qui ne saurait que fortifier la démocratie.
Q - Quelle est votre impression ? L'opposition et la coalition sont-elles disposées à s'unir pour gouverner ?
R - Avant les élections, on ne s'unit jamais. Après, c'est une autre affaire./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2001)